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04/07/2025

Allemagne - cuir des briques de manière durable : pyro-gazéificateurs à bois au lieu de combustibles fossiles

La production de briques neutre en CO2 avec des gazéificateurs à bois remplace les combustibles fossiles sans perte de qualité.

Les briques sont un matériau de construction durable, mais leur production est énergivore. La production de briques neutre en CO2 avec un gazéificateur à bois adapté peut remplacer les combustibles fossiles sans perte de qualité, comme le montre un projet à long terme.

La production de briques de terre cuite est un processus énergivore. De la chaleur est nécessaire, qui jusqu'à présent provenait principalement du gaz naturel. Rien qu'en Allemagne, la consommation annuelle s'élève à environ 4,8 TWh, soit 89 % de la consommation totale de chaleur du secteur, selon l'Institut Fraunhofer pour les technologies de l'environnement, de la sécurité et de l'énergie (Umsicht). L'entreprise basée à Duisbourg recherche depuis des années des alternatives au gaz naturel afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur. La biomasse présente l'inconvénient que la combustion conventionnelle ne peut atteindre que des températures d'environ 500 °C. L'électricité, l'hydrogène ou le biométhane peuvent atteindre des températures allant jusqu'à 1 500 °C.

En collaboration avec son partenaire industriel ABC-Klinker, Fraunhofer Umsicht a démontré, lors d'un essai à long terme, qu'un gazéificateur à bois adapté est parfaitement adapté à cet usage. Des températures allant jusqu'à 1 100 °C sont possibles, « mais uniquement avec une technologie de brûleur adaptée, où la combustion du gaz de synthèse produit fournit la chaleur de procédé à haute température », a déclaré Fraunhofer Umsicht dans un communiqué de presse.

Cuisson des briques : Le gaz de synthèse issu de la gazéification du bois remplace le gaz naturel dans le four tunnel

Fin 2023, suite à l'installation des brûleurs à gaz modifiés et du système de régulation du gaz, un gazéificateur à bois Burkhardt V3.90S a été mis en service dans l'usine ABC-Klinker de Schüttorf. Le gazéificateur à bois est arrivé entièrement installé, câblé et raccordé dans un conteneur spécial. Selon le communiqué de presse, cela a permis une intégration transparente au système existant.

Plus précisément, ABC-Klinker remplace les brûleurs optimisés pour le gaz naturel du four tunnel par des brûleurs adaptés au gaz de bois. « Un profil de flamme stable a été obtenu, démontrant la faisabilité technique du concept », selon Fraunhofer Umsicht. Depuis mi-2024, le four tunnel de l'usine de Schüttorf fonctionne en continu au gaz de bois sur trois des dix rangées de brûleurs. Le gazéifieur à bois fonctionne également de manière stable jusqu'à présent, et aucun effet négatif sur la température du four, l'aspect ou la qualité du clinker n'a été détecté.

D’autres stratégies pour une production de briques sans CO2 en cours de développement

L’utilisation du gazéifieur à bois d’ABC-Klinker à Schüttorf s’inscrit dans le cadre du projet de recherche Biobrick2 (voir encadré ci-dessous). « Après la mise en service du gazéifieur à bois d’ABC-Klinker, il est devenu évident que les combustibles fossiles peuvent être efficacement remplacés sans compromettre la qualité des briques », résume Fraunhofer Umsicht, responsable du projet.

À mesure que le projet progresse, des essais à long terme d’utilisation directe du gaz de bois dans le four tunnel seront réalisés. Parallèlement, des stratégies pour un fonctionnement totalement neutre en CO2 seront élaborées et une évaluation technico-économique de l'utilisation directe du gaz sera réalisée sur la base des résultats obtenus. L'utilisation de biomasse dans le gazéificateur pourrait présenter un avantage supplémentaire : les résidus de gazéification du bois – les cendres du gazéificateur – ont été utilisés expérimentalement comme agent de porosité. Jusqu'à 0,8 % de charbon du gazéificateur, par rapport au poids humide de la brique, pourrait être incorporé.

Source VDI Nachrichten

02/07/2025

Espagne - toitures en tuiles terre cuite: campagne « Retour vers le futur » d'Hispalyt

Hispalyt, l'Association espagnole des fabricants de briques et de tuiles en terre cuite, présente la campagne « Retour vers le futur » axée sur les toitures en tuiles. Son objectif est de redécouvrir tous leurs avantages, bénéfices et innovations, ainsi que leur application dans les projets de construction neuve et de rénovation.


Innover dans la tradition pour construire un avenir durable

À l'instar du film emblématique du milieu des années 1980 dont elle tire son nom, la campagne s'appuie sur le slogan « Innover dans la tradition pour construire un avenir durable ». Car les carreaux de céramique ont une longue histoire d'évolution qui englobe « passé, présent et futur », car c'est un matériau « qui allie tradition et innovation, en s'inspirant de la culture locale et de nos racines, pour répondre aux défis actuels tels que l'efficacité, la durabilité, le design et la résistance », commente Alfred Vincent, président de la section Tuiles d'Hispalyt. L'objectif était également de rendre hommage à cette série de films qui touche la génération du baby-boom et qui fêtera ses 40 ans en 2025.

La campagne « Retour vers le futur » d'Hispalyt vise à développer une stratégie globale de propositions et de contenus à destination des professionnels de l'architecture et de la construction, avec le lancement d'un nouveau site web (www.tejadodetejas.es), ainsi que des communiqués de presse, des campagnes sur les réseaux sociaux et des newsletters.

La microventilation, une innovation présente et future

Depuis ses origines dans la Grèce antique et la Chine lointaine, les tuiles céramiques sont considérées comme le matériau de toiture le plus utilisé et ont perduré jusqu'à nos jours, s'adaptant aux nouvelles techniques de construction et respectant leurs réglementations strictes, sans perdre leur essence. Des défis tels que l'efficacité énergétique, notamment dans les projets de rénovation, mettent à l'épreuve la valeur transformatrice des toitures en tuiles céramiques pour améliorer le confort intérieur, réduire la consommation d'énergie tout en préservant leur esthétique d'origine, dans le cadre d'un patrimoine architectural respectueux du paysage.

La campagne « Retour vers le futur » d'Hispalyt met l'accent sur la redécouverte des toitures en céramique dans le monde de l'architecture, « où chaque projet vise à concevoir des espaces qui transcendent le présent, qu'il s'agisse de réhabiliter un bâtiment historique, de construire un nouveau projet ou d'oser un projet emblématique. Pour y parvenir, la tradition et l'innovation offertes par des matériaux tels que les carreaux de céramique sont essentielles », explique Vincent. Un matériau soutenu par le professionnalisme des six fabricants de carreaux espagnols de renommée mondiale membres d'Hispalyt : BMI, Cerámica La Escandella, Cerámica Campo, Cerámica Mazarrón, Tejas Borja et Tejas Verea.

Actuellement, de nombreux projets, qu'ils soient rénovés ou neufs, choisissent les carreaux de céramique comme une option durable, efficace et de haute qualité, avec une durée de vie moyenne de 150 ans, une production locale et une extraction responsable. Pour Vincent, « la toiture en tuiles céramiques ventilées est une solution efficace qui garantit étanchéité et résistance aux conditions climatiques extrêmes, tout en réduisant l'empreinte carbone.»

Par rapport aux toitures traditionnelles, l'innovation apportée par le système de microventilation moderne et efficace assure d'excellentes performances thermiques, une durabilité sans pathologies, un entretien minimal et une installation rapide et facile.

Les architectes approuvent le contenu de la campagne

Les fabricants de tuiles céramiques restent à la pointe du secteur en développant des systèmes intégrés pour améliorer l'efficacité énergétique. Ils proposent également des tuiles aux designs innovants, ainsi qu'une grande variété de couleurs et de finitions, intégrant les dernières technologies à la fabrication de leurs produits, s'adaptant ainsi à l'architecture contemporaine. Les Hispalyt Tile Architecture Awards en témoignent, tout comme les lauréats de la dernière édition, qui confirment la crédibilité de ce matériau et les valeurs promues par la campagne.

Dans le projet du chantier naval Ciprián, le choix d'utiliser des tuiles céramiques pour la toiture « est né avant tout du respect de l'existant, ce qui a donné à l'ensemble une identité forte », explique l'architecte Iago Fernández, du cabinet Fuertes Penedo Arquitectos et lauréat du Premier Prix d'Architecture de la Tuile. « La toiture est conçue comme un élément essentiel du projet, où la technique et les matériaux dialoguent ouvertement avec l'architecture existante », ajoute-t-il.

C'est cette recherche de la tradition architecturale, méditerranéenne en l'occurrence, qui a conduit les lauréats du Prix de la Durabilité à choisir des tuiles céramiques arabes pour le projet Alfacs, doté d'une toiture inclinée et ventilée. « S'agissant d'un projet guidé par les principes de durabilité et de construction passive, nous avons opté pour des matériaux traditionnels, authentiques, recyclables et faciles d'entretien, comme les tuiles céramiques », explique Manuel Julià d'Estudio JAAS.

Pour sa part, Arrokabe Arquitectos, lauréat du Prix de la Nouvelle Construction, a déclaré que le choix de la toiture céramique reflète « sa durabilité et son intégration dans l'architecture du quartier, tout en s'intégrant, dans le format choisi, au langage contemporain de la maison », démontrant ainsi cette symbiose entre tradition et innovation dans le projet Casa Panchés. Une symbiose que les architectes de NUA, à propos de la tuile plate choisie pour le projet Mas Carpi (lauréat dans la catégorie Rénovation), louent pour son innovation constante et son caractère abstrait, « qui nous permet de relever les défis actuels de la construction et de nous adapter à tous les types de géométries ».

Source Tecnonica-Archi

01/07/2025

Matériaux de construction : une reprise en dents de scie...

Après l’amorce d’une reprise pour les matériaux de construction en mars, le secteur enregistre un léger repli en avril, et ce malgré une reprise de l’activité dans le logement neuf.

En avril, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) fait état d’un ralentissement, après des signaux positifs le mois dernier.

L’activité des granulats recule notamment de -5,2 % sur un mois, et de -3,2 % sur un an. Côté béton prêt à l’emploi, la baisse est de -1,4 % sur un mois et de -6,5 % sur un an.

Sur les quatre premiers mois de l’année, entre janvier et avril 2025, l’Unicem enregistre une légère hausse de 2 % pour l’activité des granulats, mais toujours un repli de -4,4 % pour le BPE.

+44,7 % pour les ventes de maisons individuelles

Plus largement, le marché du logement neuf reprend des couleurs, avec +5,2 % pour les mises en chantier en mai sur trois mois, et même +15,9 % pour les permis de construire.

Dans le détail, les ventes de maisons individuelles ont très nettement bondi, avec +44,7 % de ventes en avril sur un an. Cela peut notamment s’expliquer par l’entrée en vigueur du nouveau prêt à taux zéro (PTZ) au 1er avril, et des taux de crédits immobiliers plus modérés.

En revanche, au premier trimestre 2025, les réservations de logements neufs restent en retrait de 7,9 % par rapport au quatrième trimestre 2024. Les maisons tirent toutefois leur épingle du jeu, avec +9,4 % sur le trimestre, et même +11,5 % sur un an.

Les mises en vente d’appartements neufs, elles, reprennent parmi les promoteurs, avec +4,7 % sur le trimestre et de +2,9 % sur un an.

Toutefois, face à une contexte géopolitique et économique instable, la confiance des ménages risque de s’éroder, et ils pourraient devenir moins enclins à investir dans un logement.

Côté travaux publics, l’activité a progressé de +2,5 % sur les quatre premiers mois de l’année, mais les commandes reculent en revanche de 8,1 %, ce qui peut laisser présager un ralentissement sur la fin 2025.

Source Batiweb par Claire Lemonnier


Baisse des tarifs d’achat pour l’électricité solaire en toiture

Depuis le 1er juillet 2025, les conditions de soutien aux installations photovoltaïques en toiture, pour produire de l’électricité, ont encore été réduites. Pour les projets de taille intermédiaire, entre 100 et 500 kilowatts-crête (kWc), le tarif d’achat garanti chute de 95 à 88,60 euros le MWh, soit une baisse de 6,8 %, comme l’a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette décision, censée s’appliquer du 1er juillet au 30 septembre, marque une nouvelle étape dans la politique de dégressivité des aides.

Il ne s’agit pas d’un ajustement anodin. Depuis mars 2025, le tarif a été diminué à plusieurs reprises, entraînant une baisse totale de 19,5 % en six mois pour cette tranche de puissance. « Nous nous attendions à la baisse du tarif de rachat », admet Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), dans Les Échos. Il explique que les « tergiversations du début d’année » ont provoqué un afflux de dossiers cherchant à verrouiller le précédent tarif avant qu’il ne disparaisse.

Électricité : quand l’État sabre les aides pour les panneaux solaires

Derrière cette décision se cache une mécanique redoutable, le gouvernement a introduit un système de dégressivité automatique des aides selon le volume de projets raccordés. Et la filière a été trop performante. Entre mars et mai 2025, les demandes de raccordement ont plus que doublé les objectifs, déclenchant automatiquement la baisse de tarif. La DGEC (Direction générale de l’énergie et du climat) estime que cette réforme permet de « cibler les aides vers les projets les plus efficaces », comme le rappelait le décret publié au Journal officiel le 26 mars dernier.

Mais cette rationalisation ressemble surtout à une politique d’étouffement déguisée. D’autant que des appels d’offres simplifiés vont remplacer dès l’automne le guichet ouvert actuel pour les grandes toitures. Place désormais à la concurrence entre porteurs de projets pour obtenir des tarifs encore plus tirés vers le bas. « Ce qui nous importe le plus, c’est qu’on ne réduise pas les volumes des appels d’offres à peau de chagrin », s’inquiète encore Jules Nyssen, dans des propos rapportés par Les Echos. La CRE prévoit en effet de concentrer les soutiens budgétaires sur une poignée de dossiers, au détriment de la diversité des projets locaux.

L’autoconsommation sur toiture menacée par une politique erratique

Il faut rappeler que cette catégorie intermédiaire de projets, hangars agricoles, bâtiments industriels ou ombrières de parkings, constitue le maillon clé entre le solaire domestique et les centrales au sol. Or, l’État semble les considérer comme des variables d’ajustement budgétaire. En février 2025, les particuliers avaient déjà subi un diviseur par trois du tarif d’achat, désormais plafonné à 40 euros le MWh. Aujourd’hui, le recul s’accélère. Selon la CRE, les aides au photovoltaïque atteindraient encore 2,9 milliards d’euros en 2025, contre 2,1 milliards en 2024, mais cette hausse reste alimentée par les anciens contrats historiques à tarifs élevés.

Les nouveaux projets, eux, sont confrontés à une rentabilité fragilisée, d’autant plus que la France peine toujours à finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, justifie cette stratégie en affirmant que « le solaire et l’éolien ont encore de la marge », notamment parce que la demande d’électricité reste inférieure à son niveau pré-Covid. Une logique technocratique qui peine à convaincre les professionnels du secteur, pour qui la transition énergétique ne peut pas être rythmée par les caprices du calendrier budgétaire.

Un marché devenu incertain, des porteurs de projets refroidis

Les effets sur le terrain ne se sont pas fait attendre. La mise en place d’une caution de 10 000 euros imposée depuis mars à tout nouveau dossier a déjà réduit d’un tiers les demandes, selon les chiffres du SER. L’instabilité des règles, les baisses imprévisibles de tarifs, et la perspective d’appels d’offres plus restrictifs, refroidissent les porteurs de projets.

À ce rythme, la France risque de rater ses propres objectifs. Et de dissuader les entreprises et collectivités locales de participer à l’effort de transition énergétique. Car à force de raboter, il ne restera bientôt plus rien à soutenir. La trajectoire énergétique du pays, elle, demeure dans le brouillard. L’État ne cesse de vanter les promesses de l’électrification, voitures électriques, pompes à chaleur, industrie décarbonée, mais continue d’étrangler l’un des leviers les plus accessibles de production d’électricité renouvelable.

Source LenerGeek par Stéphanie Haerts

30/06/2025

Le Club Koramic-Terreal ou comment fédérer, former et accompagner les artisans couvreurs

Le Club Koramic-Terreal s'engage aux côtés des artisans couvreurs, via un programme permettant aux professionnels de la couverture un accompagnement concret afin de mieux répondre aux évolutions du marché.

Avec le Club Koramic-Terreal, wienerberger souhaite affirmer son engagement aux côtés des artisans couvreurs.

Pour rappel, wienerberger est un fournisseur international de premier plan de solutions innovantes et écologiques pour l'ensemble de l’enveloppe du bâtiment, dans les domaines de la construction neuve et de la rénovation, ainsi que des infrastructures de gestion de l'eau et de l'énergie.

wienerberger est le plus grand producteur mondial de briques et le leader du marché des tuiles en terre cuite en Europe ainsi que des pavés en béton en Europe de l'Est, entre autres. Début 2024, wienerberger a finalisé avec succès l'acquisition de Terreal, devenant ainsi le premier fournisseur européen de solutions innovantes tout-en-un pour la toiture et l'énergie solaire, ainsi que de solutions pour l'ensemble de l’enveloppe du bâtiment en Europe et en Amérique du Nord.

Avec ses plus de 200 sites de production, wienerberger a généré un chiffre d'affaires d'environ 4,5 milliards d'euros en 2024. Et pour la France, plus précisément, le groupe compte 796 collaborateurs travaillant dans les huit usines de tuiles et de briques de wienerberger en France pour un chiffre d’affaires de 187 millions d’euros. De son côté, Terreal compte 17 sites en France et emploie 1 359 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros.

Une communauté de professionnels mobilisée autour des artisans

Lancé en 2022, le Club Koramic-Terreal franchit une nouvelle étape en s’appuyant sur l’expertise des marques Terreal et Koramic, une synergie possible depuis le rapprochement des deux marques ; une version 2025 qui réaffirme l'engagement de wienerberger envers les couvreurs et notamment auprès des petites entreprises qui ont, plus que jamais, besoin d’être épaulées face aux nombreux enjeux du marché (rénovation, essor du photovoltaïque, décarbonation…). De fait, le Club Koramic-Terreal a été pensé afin d'apporter des réponses concrètes et pérennes aux artisans, et ce en s’appuyant sur un contenu sur mesure :

– des formations : le programme proposé répond aux besoins spécifiques du métier, les artisans peuvent ainsi avoir accès à différents modules comme, par exemple, une formation aux enjeux du photovoltaïque pour pouvoir se positionner sur ce marché ;

– Des évènements : toute l’année, le Club propose des rencontres en local ou en régional et invite les professionnels à rencontrer les partenaires de wienerberger (cela va de la gestion d’un site internet à la prise en main technique de nouveaux produits en passant par la présentation d’une solution de métré par drone) ;

– Une offre produits : un certain nombre d’actions commerciales jalonne l’année permettant aux membres du Club de bénéficier de cadeaux ou de tests produits en avant-première.

Les Ateliers Innovation pour tester les nouveautés de wienerberger

Le Club Koramic-Terreal a également pour objectif de fédérer une communauté et de l’animer tout au long de l’année à travers des évènements favorisant les rencontres et les échanges (déjeuners, visites de sites…).

wienerberger a aussi initié des Ateliers Innovation, qui réunissent régulièrement une dizaine de membres du Club afin de leur présenter, en avant-première, une innovation de wienerberger qu’ils vont pouvoir tester et mettre en œuvre avant de débriefer sur le sujet au cours d’une session d’échanges. En intégrant ainsi les contributions du terrain dès la phase de conception, la marque se donne les moyens de proposer des produits réellement adaptés aux pratiques, aux contraintes de pose et aux attentes métier. Ces Ateliers ont, par exemple, permis de mettre au point la toute dernière tuile en terre cuite Canal Horizon.

Un nouveau cycle d’ateliers a été lancé en avril 2025, autour des tuiles galbées. Cette dynamique collaborative vise à nourrir une innovation utile, connectée aux réalités des chantiers, et à renforcer la pertinence des futures gammes.

En positionnant les artisans couvreurs au cœur de sa stratégie relationnelle, wienerberger affirme son ambition : fédérer, former et accompagner les professionnels de la couverture en mettant en avant un authentique travail de partenariat entre industriel et artisan.

Source : batirama.com par Laure Pophillat 

29/06/2025

Mieux produire !

Mieux produire !: C’est LA solution pour concilier la performance industrielle et la transition écologique : repenser les modes de production, y intégrer de la frugalité, de la sobriété, adopter de nouveaux matériaux ou des procédés innovants.

Ce 5 juin dernier, wienerberger, Terreal participait à « L’industrie s’engage » organisé par L'Usine Nouvelle à la Maison des Polytechniciens à Paris.

105 décideurs du monde de l’industrie étaient présents pour échanger, prendre le pouls des progrès accomplis sur les enjeux de développement durable et imaginer ensemble le visage de l’industrie de demain.

C’est Jean-Sebastien BESSET, Directeur de la Performance Industrielle chez wienerberger, Terreal, qui est intervenu lors de cette journée à l’occasion de la table ronde « Moins de ressources, moins d’impact ». Il a pu présenter la stratégie mise en place pour réduire de 25 % nos émissions carbone d'ici à 2026 avec comme objectif final la neutralité carbone en 2050 !

Les clés de la réussite chez wienerberger pour atteindre ces objectifs ? Articuler la réflexion stratégique au global avec une mise en œuvre efficace en local. Cela se fait en équipe, avec nos collaborateurs, nos partenaires, mais aussi avec l’appui de l’État, de l’ADEME, la DGE, les Régions, ...

Cela passe par :

  • la sobriété en limitant les consommations d’énergie et d’eau notamment ;
  • la performance en améliorant sans cesse les process et en travaillant avec les partenaires et fournisseurs.



27/06/2025

L'industrie britannique des tuiles et briques teste la faisabilité de la cuisson à l'hydrogène

Actuellement, l'industrie britannique de la terre cuite explore activement l'utilisation de l'hydrogène pour décarboner la production de briques, tout comme l'industrie britannique de la céramique dans son ensemble. Son association professionnelle, Ceramics UK, anciennement British Ceramic Confederation (BCC), qui représente 90 % des producteurs britanniques de céramique, a souligné la pertinence de l'hydrogène pour atteindre des conditions de production climatiquement neutres en janvier 2024, en publiant la Feuille de route pour la décarbonisation de la fabrication de la céramique au Royaume-Uni.

Ceramics UK mène actuellement des recherches sur l'utilisation de l'hydrogène, tout comme plusieurs producteurs de briques.

Rôle prévu de l'hydrogène dans la décarbonation de l'industrie britannique de la terre cuite dans la Feuille de route

La Feuille de route de Ceramics UK illustre le potentiel maximal de réduction des émissions du secteur britannique de la céramique, sous réserve d'un contexte de décarbonation favorable. Concernant les émissions directes liées au combustible de cuisson, l'hydrogène devrait être le principal contributeur à la réduction des émissions de CO2. Alors que l'électrification à grande échelle et la bioénergie, dans une moindre mesure, devraient contribuer à hauteur d'environ 40 %, l'hydrogène devrait représenter environ 60 % des réductions d'émissions liées au changement de combustible. Concernant les réductions totales d'émissions de Scope 1/2, l'hydrogène devrait toujours représenter 36 %. En résumé, l'hydrogène sera indispensable au secteur britannique de la céramique et de la brique. Par conséquent, la feuille de route conclut : « La distribution et l'utilisation de l'hydrogène par l'industrie (sur ses sites dispersés) sont cruciales pour l'avenir de la fabrication de céramique au Royaume-Uni. En tant qu'application difficile à réduire, la céramique devrait être une application prioritaire. »

L'hydrogène est considéré comme la principale alternative future au gaz naturel, principal combustible actuellement utilisé. Pour y parvenir, le développement de la chaîne d'approvisionnement et du marché de l'hydrogène, y compris les infrastructures et la distribution de l'approvisionnement, est considéré comme une condition préalable essentielle à son adoption commerciale par les entreprises. Ce réseau doit se concentrer sur les pôles industriels et s'étendre également aux zones dispersées. Enfin, l'autoproduction d'hydrogène vert est citée comme une source possible, bien qu'il s'agisse d'une variante plus improbable.

Bien qu'encore à ses débuts, un réseau complet d'hydrogène, axé sur le transport, le stockage et le mélange potentiel avec les réseaux de gaz existants, est en cours de développement au Royaume-Uni. Selon l'Energy Networks Association (ENA), la conversion des réseaux de gaz existants serait la solution la plus rentable, notamment pour les industries décentralisées comme l'industrie de la brique. Des questions clés telles que l'approvisionnement neutre en CO2 et une tarification économiquement viable sont en cours de discussion. Selon l'ENA, l'approvisionnement initial devrait être axé sur l'hydrogène bleu et l'utilisation du captage et du stockage du carbone (CSC). Le prix de l'hydrogène devrait être inférieur à celui du gaz naturel plus CO2 afin de gérer le risque d'une adoption prématurée.

Par ailleurs, la viabilité de la cuisson à l'hydrogène est en cours d'évaluation (comme alternative aux fours à gaz naturel), avec des essais en cours dans le secteur de la céramique au Royaume-Uni. Plusieurs projets et activités à petite échelle (par des consortiums et des entreprises individuelles) sont en cours à ce jour, allant de mélanges 20 % hydrogène/80 % gaz naturel à des approvisionnements 100 % hydrogène.

Le projet hydrogène de Ceramics UK franchit une étape importante : un four pilote sur mesure fonctionnant avec succès à 100 % hydrogène

Dans un article publié sur son site web le 24 janvier 2025, Ceramics UK a annoncé qu'une étape clé de son projet hydrogène, « Démonstration de l'hydrogène dans le secteur de la céramique », avait été franchie. Après la mise en service réussie du four pilote sur mesure, celui-ci fonctionne désormais à 100 % hydrogène. Les essais de cuisson à l'hydrogène de produits céramiques fabriqués par les membres ont officiellement commencé.

« Il s'agit d'un tournant dans notre démarche vers un avenir durable pour l'industrie céramique britannique », ajoute Robert Flello, PDG de Ceramics UK. « Le fonctionnement réussi du four pilote sur 10 % hydrogène

Forterra réalise des essais réussis avec un mélange d'hydrogène de 5 à 20 %

Selon un communiqué de presse publié sur le site web d'Air Products, leader mondial des gaz industriels, l'entreprise a récemment collaboré avec Forterra, fabricant britannique de premier plan de produits de construction essentiels en terre cuite et en béton, sur un essai réussi visant à réduire les émissions de carbone lors de son processus de production en introduisant des niveaux de mélange d'hydrogène pour alimenter ses fours à briques.

Sur son site de production de Red Bank à Measham, en Angleterre, Forterra a testé un mélange allant jusqu'à 20 % d'hydrogène avec 80 % de gaz naturel comme alternative au gaz naturel pur dans ses fours.

« Réduire nos émissions de carbone est au cœur de notre mission, mais nous devons veiller à ne pas compromettre la qualité de nos produits », a déclaré David Manley, responsable du développement durable chez Forterra. Pour réduire nos émissions, nous avons étudié plusieurs options, dont l'électrification et la biomasse. Ces deux options joueront un rôle de soutien dans notre stratégie à long terme, mais il est rapidement devenu évident que l'hydrogène était la solution la plus efficace pour atteindre nos objectifs de décarbonation à long terme.

Supervisant des essais utilisant un four 100 % gaz naturel comme variable de contrôle, Forterra a utilisé l'hydrogène à des taux compris entre 5 et 20 %, augmentant le volume d'hydrogène utilisé au fur et à mesure de l'avancement du projet pilote. L'ajout progressif d'hydrogène a permis de déterminer dans quelle mesure l'hydrogène pouvait être introduit et utilisé efficacement dans le processus de production. Avec un mélange à 20 % d'hydrogène, la couleur, la consistance ou la qualité des briques n'ont pas été affectées.

Enthousiasmé par les résultats de l'essai, Manley a annoncé la réalisation d'autres essais : « Nous étudions actuellement la possibilité de réaliser un essai similaire sur un four légèrement plus petit, mais avec des mélanges d'hydrogène allant jusqu'à 100 %, ainsi que la manière dont nous pourrions remplir nos fours plus grands à l'avenir. »

Détails des tests

Selon Forterra, au lieu de construire des fours spécifiques aux essais, les machines existantes ont été utilisées pour vérifier si les équipements de four existants pouvaient s'adapter au nouveau mélange d'hydrogène. David Fox, responsable de l'ingénierie des immobilisations chez Forterra, est heureux d'annoncer que le mélange à 20 % d'hydrogène est entièrement compatible avec les équipements de four existants. M. Fox trouve cela encourageant : « Nos équipements de four ont généralement une durée de vie comprise entre 25 et 40 ans : leur remplacement engendrerait des coûts carbone importants.»

Afin d'assurer la cohérence du processus de test, Forterra a testé ses briques Measham chamois et ses briques Desford rouges, en accordant une attention particulière au maintien de leur teinte rouge caractéristique. En tant qu'agent réducteur, l'hydrogène peut réduire l'oxydation dans le four et donc potentiellement affecter la coloration finale de la brique. Pour compenser ce phénomène, les niveaux d'oxygène ont dû être soigneusement surveillés et ajustés pendant les essais, afin de garantir le maintien de la teinte rouge intense et réputée de la brique finale.

Pour réaliser les essais de mélange d'hydrogène, Air Products a fourni une installation de stockage d'hydrogène et un système de régulation de pression et de débit.

Perspectives à long terme

L'impact d'un four à hydrogène sur les émissions de carbone pourrait être, selon Manley, considérable : « Si nous pouvions faire fonctionner un four à 100 % d'hydrogène, nous pourrions réduire nos émissions de carbone de 40 à 45 %. C'est considérable, mais nos centrales mobiles offrent également des opportunités : l'introduction de piles à combustible pourrait réduire nos émissions de carbone de 8 à 10 %. Cela signifie que nous pourrions atteindre une réduction totale d'environ 55 % de nos émissions de carbone grâce à l'introduction de l'hydrogène. Cela contribuerait à faire de Forterra un leader du secteur en matière de décarbonation. »

Michelmersh et HyBrick

Michelmersh, autre grand producteur britannique de briques, a également mené des tests sur l'hydrogène avec HyBrick, un projet de faisabilité de briques cuites à l'hydrogène vert, comme l'indique un article de blog de novembre 2024. L'objectif était de prouver que l'hydrogène pouvait remplacer le gaz naturel pour cuire des briques en terre cuite tout en conservant les mêmes propriétés techniques. L'objectif était de réduire de 60 % ou plus les émissions de carbone liées à la cuisson des briques en terre cuite.

Les tests ont été réalisés sur le produit phare de Michelmersh, Freshfield Lane First Quality Multi. Par conséquent, les briques cuites d'essai devaient répondre aux critères suivants :

  • Résistance à la compression supérieure à 27 N/mm²
  • Absorption d'eau inférieure ou égale à 12 %
  • Classification F2 : résistance au gel (adaptée à toutes les conditions)
  • Conductivité thermique de 0,51 W/m*K

Pour contrôler les résultats des essais, des briques témoins ont été cuites pendant moins de 20 cycles afin de garantir leur conformité aux exigences et caractéristiques techniques et esthétiques, et de déterminer les émissions de carbone de référence et les spécifications du produit à l'aide du brûleur compatible hydrogène.

Essais HyBrick

Pour réaliser les essais de cuisson à l'hydrogène, Michelmersh a modernisé un petit four indépendant utilisé dans son usine de Freshfield Lane pour la fabrication de briques de formes spéciales. De plus, il a été vérifié que le four pouvait supporter les différences de température de flamme, de vitesse de combustion et les besoins en air de combustion avec des niveaux d'humidité plus élevés, exercer un meilleur contrôle sur la courbe de cuisson et aspirer davantage d'oxygène pour créer un flux d'air. Cela a nécessité le remplacement des brûleurs, la fabrication d'un skid pour réduire la pression d'hydrogène et d'autres modifications permettant aux ingénieurs de mesurer et de contrôler précisément la courbe de cuisson. Le passage du gaz naturel à l'hydrogène a nécessité un ajustement de la courbe de cuisson.

Michelmersh a également pris en charge les mesures d'hygiène et de sécurité. Le four modernisé a été utilisé dans un espace non clos, permettant à toute fuite d'hydrogène de se dissiper dans l'air, évitant ainsi toute accumulation dangereuse. Plusieurs dispositifs de sécurité intégrés au skid ont été conçus et installés pour couper le flux d'hydrogène en cas de fuite. De plus, Michelmersh a investi dans de nombreuses études de risques et d'opérabilité (HAZOP), des détecteurs de fuites et de flammes, ainsi qu'un système d'alerte à ultrasons alertant les personnes sur l'ensemble du site en cas de fuite d'hydrogène ou de flamme détectée à l'extérieur du four.

Michelmersh a réalisé trois essais de cuisson utilisant de l'hydrogène 100 % vert comme combustible.

Résultats et perspectives

Les résultats de ces essais ont dépassé les attentes, entraînant une réduction des émissions de carbone de 81 à 84 % sur les trois essais. Michelmersh est convaincu qu'avec des essais supplémentaires et une optimisation du procédé, ce chiffre pourrait être augmenté. Un pourcentage encore plus élevé pourrait être atteint avec la production d'hydrogène sur site. De plus, les essais futurs pourraient viser à optimiser encore davantage la consommation de carburant du procédé en optimisant davantage la courbe de cuisson et en expérimentant le séchage. D'autres variables pourraient être testées, notamment la configuration des briques à l'intérieur du four pour améliorer la circulation de l'air et l'ajout d'oxygène.

Cependant, Michelmersh précise clairement, vers la fin de l'article, que malgré le succès des essais, l'hydrogène n'est pas la seule voie possible vers la décarbonation, notamment si l'on considère des facteurs importants comme la disponibilité de l'hydrogène vert dans un avenir proche. Comme l'indique l'entreprise : « Avant de nous engager dans cette source de carburant alternative, nous souhaitons explorer d'autres pistes de décarbonation. Le biogaz, le gaz de synthèse, la récupération de chaleur recyclée et les fours électrifiés sont autant d'options potentielles. Leur déploiement pourrait également être plus rapide que celui de l'hydrogène vert, actuellement difficile à produire à l'échelle nécessaire pour répondre à la demande. »

Source ZiegelIndustrie International

Assemblée Générale Ordinaire 2025 de la FFTB : bilan, échanges et perspectives

Le 19 juin 2025, la Fédération Française des Tuiles et Briques a tenu son Assemblée Générale Ordinaire à Paris, au siège du Mouvement des Entreprises de France, en présence d’une cinquantaine de cadres et dirigeants de la profession, sous la présidence de Frédéric DIDIER, Président de la FFTB.

 Nous avons eu l’honneur d’accueillir Bruno Arcadipane, Vice-président du Mouvement des Entreprises de France et Président d’Action Logement, pour des échanges autour des enjeux liés au logement, la construction, la réindustrialisation, la politique énergétique et l'actualité sociale.

Frédéric Didier a salué cette prise de parole et remercié les équipes du MEDEF pour leur engagement et leur soutien.

Il a ensuite rappelé le contexte dans lequel la profession évolue :

  • Baisse très marquée de l’activité en 2024 après une année 2023 déjà en berne, liée à l’effondrement des permis de construire et des mises en chantier, impactant tous les segments du logement.
  • Elections municipales (2026) et présidentielles (2027) à venir : périodes peu propices à la construction
  • Signes encourageants toutefois depuis fin 2024 : reprise des flux de crédit à l’habitat, taux d'intérêt qui se détendent, PTZ à l’ensemble des types de logements et tout le territoire dans le PLF 2025

Malgré tout, la profession poursuit avec détermination ses investissements pour décarboner sa production et répondre aux enjeux environnementaux.

Frédéric Didier a souligné que la force du collectif est plus que jamais un levier majeur et a rendu hommage à l’engagement quotidien de tous :

  • Commissions et groupes de travail de la FFTB
  • Collaborateurs des adhérents, de la FFTB et du CTMNC Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction
  • Partenaires comme le MEDEF ou Tiles & Bricks Europe aisbl dont il a salué Magdalena Vallebona sa secrétaire générale présente dans la salle dont l'expertise et appui sont précieux 
Enfin, grande fierté pour tous : la France accueillera le Congrès TBE 2026. Bienvenu à tous nos collègues européens à hashtag#Toulouse, la « ville rose » !

 Frédéric Didier a conclu avec une conviction forte :

« C’est grâce à cette action collective, à cette intelligence partagée, que nous avançons. Nous sommes tous animés par la passion du métier. Notre diversité fait notre richesse. Nos échanges font notre force. Continuons à bâtir ensemble, avec ambition et responsabilité, un avenir durable pour notre filière ».

Source LinkedIn

26/06/2025

Près de Paris, cette usine de briques en terre crue a été reprise par la start-up lyonnaise Terrio

Terrio, une start-up de Saint-Priest (Rhône) spécialisée dans la fabrication de grands blocs de terre crue pour la construction et l’aménagement du bâtiment, exploite désormais l’usine Cycle Terre, dédiée à ce matériau, sur la commune de Sevran (Seine-Saint-Denis). Objectif : faire perdurer l’activité.

Ce grand bloc de terre crue est l'un des premiers fabriqués dans l'usine Cycle Terre, depuis son redémarrage à Sevran, en Seine-Saint-Denis.

À Sevran (Seine-Saint-Denis), depuis le 3 juin 2025, l’usine Cycle Terre, qui a fabriqué des blocs de terre crue entre novembre 2021 et août 2024, a repris son activité. Taillé pour fabriquer 6000 tonnes de matériaux par an, le site est désormais exploité par Terrio, une start-up de 14 personnes. Elle éprouve son modèle depuis sa création en 2022 à Saint-Priest (Rhône), sur la même volumétrie annuelle. «L’usine fabriquait des blocs en petit format, qui nécessitent beaucoup de capex, et qui doivent être vendus en grandes quantités. Nous fabriquons de gros blocs, que l’on lève à la grue», indique Stéphane Kirkland, le directeur commercial de Terrio, qui se réjouit d'avoir repris trois des quatre employés du site qui travaillaient précédemment sur place.

Source L'Usine Nouvelle par Franck Stassi

24/06/2025

La bourse s'interroge sur les ratios financiers de Wienerberger

Wienerberger a récemment connu des difficultés, ses bénéfices ayant chuté plus rapidement que ceux de la plupart des autres entreprises. Beaucoup s'attendent peut-être à une nette amélioration de ces résultats décevants, ce qui a permis d'éviter l'effondrement du PER (ratio cours/bénéfice ). 

Le ratio cours/bénéfice (ou « PER ») de Wienerberger AG (VIE:WIE) de 28x pourrait faire croire à une forte vente en ce moment, comparé au marché autrichien, où environ la moitié des entreprises affichent des PER inférieurs à 13x, et même des PER inférieurs à 10x sont assez courants. Cependant, ce PER pourrait être assez élevé pour une raison, et une analyse plus approfondie est nécessaire pour déterminer s'il est justifié.

La croissance est-elle à la hauteur du PER élevé ?

On ne peut se sentir vraiment à l'aise avec un PER aussi élevé que celui de Wienerberger que lorsque la croissance de l'entreprise est en passe de surpasser nettement celle du marché.

Rétrospectivement, l'année dernière a été marquée par une baisse frustrante de 42 % du résultat net de l'entreprise. Cela signifie également une baisse des bénéfices à long terme, le BPA ayant chuté de 68 % au total sur les trois dernières années. Par conséquent, les actionnaires ont dû être pessimistes quant aux taux de croissance des bénéfices à moyen terme.

En ce qui concerne les perspectives, les trois prochaines années devraient générer une croissance de 49 % par an, selon les estimations des six analystes qui suivent l'entreprise. Ce chiffre s'annonce nettement supérieur aux 8,1 % de croissance annuelle prévus pour l'ensemble du marché.

Ces informations expliquent pourquoi Wienerberger se négocie à un PER aussi élevé par rapport au marché. Apparemment, les actionnaires ne sont pas désireux de se débarrasser d'une entreprise qui envisage potentiellement un avenir plus prospère.

Le point essentiel à retenir

Si le ratio cours/bénéfice ne devrait pas être le facteur déterminant pour décider d'acheter ou non une action, il constitue un baromètre très fiable des prévisions de bénéfices.

Nous avons constaté que Wienerberger maintient son PER élevé grâce à une croissance prévue supérieure à celle du marché, comme prévu. À l'heure actuelle, les actionnaires sont satisfaits du PER, convaincus que les bénéfices futurs ne sont pas menacés. À moins que ces conditions ne changent, ils continueront de soutenir fortement le cours de l'action.

Source SimplyWallStreet

RE2020 : tuiles et briques pour un avenir décarboné

La filière s’engage à réduire ses émissions de CO2 de 36 % d’ici 2030 et 82 % d’ici 2050, contribuant activement à la décarbonation de sa production.

Les briqueteries et tuileries mobilisent des leviers de diminution sur l’ensemble de la chaîne de valeur, où en est-on ? 

3 leviers sont mobilisés pour diminuer les émissions 

Trois leviers d’action d’intensité, de potentiel et de maturité variés sont mis en œuvre pour atteindre ces objectifs : 

  1. sobriété et efficacité énergétiques, 
  2. substitution du gaz naturel par des énergies décarbonées ou renouvelables,
  3. capture du CO2 dans les fumées de four pour réutilisation dans le procédé.

Levier 1 : 20 % de gains attendus via la diminution des quantités d’énergie nécessaires

Quelques exemples d’actions mises en œuvre : 

  • Réduction des teneurs en eau de façonnage pour réduire les besoins de séchage
  • Incorporation de biocombustibles (biomasse, coques de tournesols...) ou de boues papetières dans le mélange argileux pour réduire les consommations pendant la cuisson
  • Eco-conception des produits pour optimiser la géométrie des produits et leur masse au m²
  • Récupération de la chaleur des fours pour alimenter les séchoirs

Levier 2 : 40% de gains attendus par la substitution du gaz naturel par des énergies décarbonées ou renouvelables 

Ces solutions représentent déjà sur certains sites plus de 40% de la consommation. 

  • Utilisation de biomasse ou biométhane produit à partir de déchets ménagers
  • Séchage solaire thermique
  • PAC haute température
  • Production sur site de syngaz, gaz pauvre fabriqué selon un procédé de pyrolyse

Des expérimentations sont en cours pour évaluer l’impact de l’utilisation d’hydrogène pour la cuisson

Levier 3 : 20 % de gains attendus par la capture du CO2 dans les fumées de four

Il s’agit de capturer le carbone émis par les fumés des fours, de réaliser sa méthanation sur site pour le réinjecter dans le procédé de fabrication dans une boucle fermée vertueuse. 

Cette technologie existe dans d’autres secteurs dont les installations émettent davantage de CO2 qu’une usine de production de tuiles et briques. 

Un projet de démonstrateur dimensionné pour le secteur des tuiles et briques est en phase d’étude technico économique.

Source BatiWeb

23/06/2025

Le RN et les Républicains font adopter un moratoire sur les énergies renouvelables à l’Assemblée

Un moratoire sur les éoliennes et le photovoltaïque a été voté jeudi 19 juin d’une courte majorité, sous l’impulsion des Républicains et avec les voix du Rassemblement national. Ce vote, avant tout symbolique, intervient en conclusion d’une folle semaine à l’Assemblée nationale sur les questions énergétiques, avec l’examen de la loi dite Gremillet, du nom du sénateur Les Républicains, inconditionnel du nucléaire, qui en a eu l’initiative.

Le Rassemblement national a tordu les règles de l’Assemblée nationale en utilisant dix-sept « délégations pour raisons sanitaires » — procurations prévues lorsqu’un député est malade — pour voter en masse dans un hémicycle clairsemé. « Soit c’est un problème épidémiologique, et il faut saisir l’autorité, soit c’est un problème de démocratie », a ironisé le député socialiste Dominique Potier, sur les bancs de l’Assemblée.

Profitant de ce tour de force, le RN a fait adopter de nombreuses mesures de son programme énergétique, farouchement antirenouvelables et pronucléaire : la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim, fermée en 2020 — techniquement impossible —, la relance massive de la production d’électricité nucléaire, la suppression d’objectifs de biocarburants et le report du calendrier d’interdiction de location de passoires thermiques.

Le moratoire sur les nouvelles éoliennes terrestres et en mer ou installation photovoltaïque qu’ils ont voté le 19 juin est adossé à « la réalisation d’une étude » sur le « mix énergétique optimal ».

La Programmation pluriannuelle de l’énergie attendue avant l’été

Difficile à l’heure actuelle de mesurer les conséquences de ces votes sur l’avenir énergétique de la France. La semaine de débat fiévreux sur la loi Gremillet était loin d’être décisive. Elle a été accordée par le gouvernement au Rassemblement national qui le menaçait d’une motion de censure s’il n’organisait pas un débat sur l’énergie. Mais ce sont les décrets d’application de la Programmation pluriannuelle de l’énergie pour la période 2025-2035, attendus de longue date par les professionnels et promis avant la fin de l’été par le gouvernement, qui fixeront véritablement le cap de la transition énergétique.

Avant cela, l’Assemblée nationale doit encore procéder au vote solennel de la loi Gremillet, mardi 24 juin. Le bloc central, qui a brillé par son absence lors de la semaine de débat, n’a pas encore fait connaître sa position sur cette loi. Son vote est donc incertain.

Le Sénat doit à son tour examiner cette loi les 8 et 9 juillet, en seconde lecture. Avant que l’Assemblée n’examine de nouveau le texte, suivant un calendrier encore inconnu. La loi est donc encore loin d’être promulguée, mais ce marasme législatif risque tout de même d’hypothéquer l’avenir des énergies renouvelables, alors qu’une décélération discrète est déjà à l’œuvre.

Source ReporTerre par Olivier Tétard

22/06/2025

Stocker l'électricité dans les murs : un matériau de construction sert d'électrolyte à une batterie

Des chercheurs franco-espagnols ont conçu une batterie solide zinc-ion, dont l’électrolyte est un géopolymère. Ce matériau est connu du secteur de la construction comme une alternative au ciment Portland. Ces résultats ouvrent la voie à l’éventuelle intégration de batteries dans la structure de bâtiments et d'ouvrages de génie civil.

Interrogés par Industrie & Technologies, les deux chercheurs français Vadim Kovrugin et Cyril Aymonier estiment que leur batterie à faible densité de puissance pourrait alimenter des capteurs ou des dispositifs d'éclairage à basse consommation de bâtiments équipés.

Du stockage électrochimique à partir de matériaux de construction. Ainsi se résument les travaux de recherche d’une équipe franco-espagnole, publiés en avril dernier dans Materials Horizons, qui présentent une batterie solide zinc-ion dont l’électrolyte est un géopolymère à base de métakaolin, un polymère inorganique d’aluminosilicates, reconnu comme matériau de construction plus écologique que le ciment classique.

De nombreuses études, dès les années 1960, ont déjà mis en avant la faisabilité d’utiliser des matériaux de construction, comme le ciment, en tant qu’électrolytes de systèmes de stockage électrochimiques. Cependant, les chercheurs franco-espagnols notent dans leur publication que, jusqu’à présent, les performances de tels systèmes restaient limitées. Une étude suédoise de 2021 présentait par exemple une batterie à électrolyte en ciment classique à densité d’énergie très faible de 0,8 Wh/L.

Densité d'énergie de 3,3 Wh/L

Grâce à l’utilisation du géopolymère métakaolin, présentant une phase liquide.

Source l'usine Nouvelle par Antoine Duval

21/06/2025

« Plus bête qu'un sac de briques » ? Wienerberger contre Elon Musk

L'entreprise américaine de matériaux de construction a protesté contre la comparaison inappropriée du conseiller de Trump. Ce dernier a réagi promptement.

Toutes les déclarations d'Elon Musk, conseiller imprévisible de Trump, ne sont pas forcément à prendre à la légère. Le fait qu'il les rétracte en signe de protestation est illustré par l'exemple récent de sa « comparaison avec des briques ». Dans une publication, Musk a critiqué l'économiste américain Peter Navarro, âgé de 75 ans, considéré comme l'instigateur de la récente politique tarifaire sévère de Trump, qu'il juge excessive.

Peter Navarro est « un véritable idiot » et « plus bête qu'un sac de briques », s'est plaint Musk dans un message publié sur sa plateforme en ligne X.

Plus bête qu'un sac de briques ? L'entreprise autrichienne de briques Wienerberger n'a pas supporté cette comparaison. Wilfried Lechner, porte-parole de Wienerberger, a déclaré sur la plateforme LinkedIn :

"Les briques sont des « produits extrêmement intelligents "

« Cher Elon Musk, je ne peux pas laisser votre affirmation sans réponse. Les briques de Wienerberger Autriche sont des produits extrêmement intelligents depuis des siècles, sans aucune technologie intégrée, ni capteurs, ni IA. Vos Tesla peuvent-elles en faire autant ?»

Dans son message, Lechner a souligné, entre autres, la longévité et la durabilité du produit au fil des générations, sa recyclabilité et sa polyvalence dans les maisons individuelles, les immeubles résidentiels à plusieurs étages et les bâtiments commerciaux. « Les briques s'adaptent.»

« Alors, qu'est-ce que l'intelligence dans la construction, Monsieur Musk ? La technologie ou la physique du bâtiment éprouvée ? » conclut Lechner. Il a reçu plus de 1 100 mentions « J'aime ».

Musk se rétracte

La protestation a porté ses fruits. Musk a depuis retiré sa comparaison avec les briques sur X et a présenté ses excuses aux briques. Le message dit littéralement : « Je m'excuse auprès des briques de les avoir comparées à Peter Retarrdo (ndlr : Navarro). C'était injuste envers les briques. »

Source Kurier par Anita Staudacher

20/06/2025

Y a-t-il des bénéfices carbone à intégrer du biochar dans les matériaux de construction ?

Depuis que le GIEC l’a mis en avant dans son rapport de 2022 (AR 6[1]), le biochar est considéré comme une solution de stockage du carbone. Carbone 4 a réalisé une étude pour Vicat & Soler, afin de comprendre si l’utilisation du biochar dans les matériaux de construction a un bénéfice carbone, et si oui, de le quantifier. Cet article vise à présenter la démarche suivie ainsi que les principaux résultats.


Périmètre de l'étude

Notre étude s’est focalisée sur le potentiel du biochar dans 6 matériaux de construction, dans deux scénarios prospectifs, en 2030 et en 2050 

Pour caractériser les bénéfices carbone potentiels du biochar incorporé aux matériaux de construction, nous avons étudié les émissions induites et les séquestrations de six matériaux de construction : le ciment utilisé sous forme de béton, le plâtre, le plastique, l’acier, la peinture et les colles-mastics-résines[2]. Nous avons estimé les volumes de matériaux engagés en considérant les marchés du neuf et de la rénovation, à deux horizons, 2030 et 2050. Seuls les usages du biochar dans les matériaux de construction ont été étudiés, les autres usages n’ont pas été considérés (par exemple en tant qu’engrais, biocarbone dans l’industrie ou vecteur énergétique). Cette étude ne propose donc pas d’ordre de mérite des usages du biochar et ne compare pas les avantages du biochar dans les matériaux de construction par rapport aux autres alternatives d’usages du biochar.

Définition : Qu'est-ce que le biochar ?

Le biochar est un matériau stable, riche en carbone obtenu par la pyrolyse de biomasse (bois, résidus agricoles, déchets organiques) en absence ou en faible présence d’oxygène et qui permet de séquestrer à long terme du carbone. 

Ce procédé thermique transforme la matière organique en un charbon stable, capable de stocker du carbone pendant au moins des centaines d’années. Sans la pyrolyse, le carbone capté lors de la photosynthèse serait libéré sous forme de dioxyde de carbone ou de méthane, par décomposition naturelle ou combustion. Plusieurs procédés permettent de fabriquer du biochar, avec des quantités variables d’énergie nécessaires à la pyrolyse. Notre étude considère le biochar produit par le procédé de Soler, très efficient en énergie, qui consomme 2,4 tonnes de bois sec pour produire 1 tonne de biochar. 

La séquestration[3] carbone est la capture et le stockage à long terme d’une quantité significative de dioxyde de carbone. En croisant différentes sources qui font référence (Net Zero Initiative[4], GHG Protocol Land Sector, Verified Carbon Standard, Carbon Removal Certification Framework[5]), Carbone 4 fixe à 100 ans la durée d'absorption minimale nécessaire pour considérer qu’un produit séquestre du carbone de façon permanente.

La bibliographie scientifique[6] permet d’affirmer que la majorité du carbone contenu dans le biochar est stocké de façon permanente, soit 820 kg de carbone sur une tonne de biochar si le biochar n’est pas dégradé en fin de vie. Nous avons donc voulu déterminer si le biochar intégré aux matériaux de construction serait détérioré avant ce seuil des 100 ans.

Seule l’incorporation du biochar dans le ciment et le plâtre permet un stockage permanent du carbone

Afin d’assurer que le stockage de carbone par le biochar est permanent, et donc que l'absorption est faite pendant au moins 100 ans, nous avons évalué la durée de vie du biochar lorsqu’il est incorporé dans les matériaux de construction. Nous avons donc étudié les durées de vie et les scénarios de fin de vie des matériaux considérés.

La durée de vie du ciment sous forme de béton retenue pour les calculs est parfois inférieure à 100 ans (notamment pour les bâtiments[7]), mais ses fins de vie, recyclage par broyage (à 75% environ) et mise en décharge inerte, permettent un stockage du carbone dans un matériau inerte plus de 100 ans. Quant au plâtre, sa durée de vie moyenne n’est que de 50 ans, mais ses trois fins de vie possibles sont favorables au captage du CO2 : recyclage par cuisson à une température inférieure au relargage du carbone stocké dans le biochar, mise en décharge pour déchets non dangereux et valorisation dans l’industrie cimentière par broyage. Au regard des durées de vie et fins de vie des matériaux, le carbone pourrait être stocké de façon permanente dans le ciment utilisé sous forme de béton et le plâtre.

Les durées de vie moyennes et fins de vie seules des autres matériaux ne nous permettent pas de conclure favorablement sur le fait qu’ils puissent stocker du carbone à long terme. Nous avons tout de même quantifié les potentiels carbone du biochar dans ces matériaux, et conclu que l’intégration de biochar ne semblait pas ou peu intéressante d’un point de vue des émissions carbone. Par exemple, le plastique a une durée de vie inférieure à 100 ans. Il est donc nécessaire d’étudier ces fins de vie possibles pour déterminer si du biochar intégré au plastique pourrait être stable pendant au moins 100 ans. Or seul l’enfouissement en décharge est propice au stockage du carbone à long terme, et ce n’est pas une fin de vie à promouvoir pour le plastique. L’incinération relarguerait quant à elle le CO2. En outre, la possibilité technique d’intégrer du biochar est non prouvée à date, et les potentiels d’émissions séquestrées et substituées calculés au cours de l’étude sont faibles dû à un volume de marché moindre comparé aux marchés du ciment ou du plâtre.


Afin d’obtenir une fourchette de résultats du potentiel carbone du biochar dans les matériaux de construction, nous avons considéré deux scénarios (potentiel haut et potentiel bas) avec deux jeux de données pour les valeurs suivantes : 

  • les projections de volumes de marché ;
  • les taux d’incorporation du biochar dans les matériaux[8] ;
  • les projections des taux de pénétration du matériau avec biochar sur le marché.
  • Les résultats dépendent aussi des hypothèses suivantes (l’ensemble des hypothèses sont disponibles en annexe) :

  • le taux de carbone séquestré de façon permanente dans le biochar ;
  • l’empreinte carbone des matériaux.

Avant de présenter les résultats, il est nécessaire de rappeler certaines notions relatives aux émissions induites et séquestrées et au fait d’éventuellement les sommer :

Sommer des émissions induites et séquestrées ne rend pas compte de la différence de temporalité entre ces deux types d’émissions et du réchauffement potentiel induit à court terme dans le cas où les émissions induites sont de court terme. La Net Zero Initiative distingue ces deux types d’émissions, au sein de ces 3 piliers :

  • Pilier A – Réduction des émissions générées directement par l’organisation ;
  • Pilier B – Contribution à la décarbonation mondiale grâce à des projets permettant de réduire les émissions dans et hors de la chaîne de valeur de l’organisation ;
  • Pilier C – Augmentation des puits de carbone dans et hors de la chaîne de valeur de l’organisation.

Dans cette étude, la temporalité des émissions induites et séquestrées n’est pas la même : les séquestrations initiales sont réalisées par photosynthèse avant le prélèvement du bois et les séquestrations additionnelles sont réalisées lors du renouvellement de la forêt. L’assurance d’avoir une séquestration additionnelle dépend de la gestion forestière : elle est possible seulement si la quantité de bois prélevé ne dépasse pas l’accroissement forestier.

En cas de réduction du puits de carbone forestier à l'échelle d'une région ou d'un pays, ou d'inversion de ce puits, les émissions de la forêt doivent être réallouées aux produits bois. Il ne s’agit alors plus de séquestrations mais d’émissions induites ! La version provisoire du Land Sector and Removals Guidance[9] du GHG Protocol recommande de suivre les stocks de carbone au cours du temps pour reporter des émissions induites ou séquestrées selon la réalité forestière. Elle préconise de séparer les émissions induites et les séquestrations des produits.

Le potentiel de séquestration s’élève à 3 MtCO2e/an en 2050 au prix d’une très légère augmentation des émissions induites du ciment, celle-ci étant liée au volume additionnel de liant avec biochar nécessaire pour obtenir les mêmes propriétés que le ciment sans biochar.

L'intensité carbone du ciment dépend de celles du clinker et des produits d'addition, tels que le calcaire. Lorsqu'il est intégré au ciment, le biochar peut remplacer tout ou partie du calcaire, ainsi qu'une fraction du clinker. 

L’intensité carbone du biochar est supérieure à celle du calcaire[10]. Ainsi, lorsque le biochar substitue uniquement du calcaire (tout ou partie), il augmente l'intensité carbone du ciment.

En revanche, lorsqu'il remplace une part du clinker, qui lui est plus émissif, il réduit les émissions du ciment.

Lorsque le biochar remplace à la fois le calcaire et une fraction du clinker, l'effet sur les émissions dépend du taux d'incorporation de biochar. 

La substitution du calcaire et d'une partie du clinker par le biochar peut ainsi diminuer l'intensité carbone du liant contenant du biochar par rapport à un ciment classique sans biochar.

Néanmoins, les propriétés du liant avec biochar diffèrent de celles du ciment CEM II/A. Pour maintenir des performances similaires et l’intégrer au béton, il est nécessaire d'augmenter de 10 à 15 % les volumes de liant comparé aux volumes de ciment CEM II/A nécessaires. Cette différence de volume engendre des émissions additionnelles.

Le taux d'incorporation du biochar dans le ciment est limité afin de préserver les propriétés du liant avec biochar. Le potentiel de réduction des émissions lié à la substitution du clinker ne compense pas les émissions induites additionnelles liées au volume supplémentaire de liant nécessaire pour une intégration dans le béton. Avec les recettes actuelles, l’utilisation du biochar dans le ciment induit des émissions additionnelles.

Ces résultats sont calculés avec hypothèses suivantes : 

  • des volumes de marché totaux français du ciment estimés entre 8,4 et 9 Mt en 2050
  • une pénétration du liant avec biochar de 25% en potentiel bas et 50% en potentiel haut
  • une incorporation de biochar de 10 à 25% dans le liant.

L’incorporation du biochar dans le plâtre présente un potentiel de bénéfices carbone mais la stratégie de filière ne semble pas compatible avec son intégration. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour conclure quant au potentiel de séquestration du biochar dans le plâtre. Pour un marché en 2050 de ~2.1 Mt de plâtre, avec un taux de pénétration de 25% d’un plâtre intégrant du biochar à 20%, nous avons estimé le potentiel à 350 ktCO2 eq séquestrées et 17 ktCO2 eq substituées. Cependant, l’intégration de biochar au plâtre comprend des contraintes techniques mal connues à date et va à l’encontre des objectifs de la filière[11].

La contribution de la solution biochar dans le ciment est significative par rapport aux objectifs nationaux de séquestration, mais soulève des questions de disponibilité et d’allocation des ressources bois et biochar.

D’après cette étude, l’intégration du biochar dans le ciment contribue de façon significative à l’atteinte des objectifs nationaux de séquestration. L’intégration de biochar dans le ciment permettrait d’atteindre 23% à 51% (suivant le scénario) de l’objectif de séquestration de la filière ciment en 2050 (dans son scénario central), avec cependant des émissions induites additionnelles (+0,6-1,3% en 2050 selon le scénario) lorsque la filière a un objectif de réduction des émissions de 90%[12]. L’intégration de biochar dans le ciment participe à hauteur de 3.1%-5.5% en 2030 (suivant le le potentiel considéré) aux objectifs de puits de carbone de la SGPE[13], et à hauteur de 3.4%-7.4% aux objectifs de puits carbone des produits bois définis par la SNBC 2[14] pour 2050. En tenant compte du fait que les solutions existantes et nécessaires à l’atteinte de ces objectifs nationaux sont et doivent être diverses, nous considérons l’apport de l’incorporation de biochar dans le ciment comme significative. En outre, le biochar multiplierait par 1,5 à 2 le potentiel de séquestration identifié pour la filière forêt-bois[15], en séquestrant du CO2 à partir de bois qui ne pourrait être intégré dans des produits bois à longue durée de vie.

Cependant, au vu des quantités de bois et de biochar requises dans les scénarios définis, il est nécessaire de prendre en compte un potentiel conflit d’usage du bois et du biochar (par exemple avec les activités de production d’aggloméré à partir des ressources de bois dégradées, ou de production d’énergie à partir de bois énergie). Les quantités de biochar nécessaires (entre 0,2 Mt en 2030 dans le potentiel bas et 1,1 Mt en 2050 dans le potentiel haut) ne sont pas disponibles aujourd’hui en Europe, mais semblent atteignables d’après les projections de croissance du marché européen[16]. Toutefois 55 usages possibles du biochar ont été identifiés par Hans-Peter Schmidt en 2012[17]. Pour prioriser ceux-ci, plusieurs critères peuvent être considérés, comme l'impact environnemental, la viabilité économique, l’accessibilité technologique ou les besoins locaux (par exemple en agriculture, pour la gestion des déchets, pour la dépollution). La contrainte est d’autant plus forte que le biochar est un produit destiné à un marché local (transport à limiter dû à sa faible densité). Ces conflits d’usages doivent donc s’analyser à l’échelle locale en fonction des ressources de bois disponibles.

Les quantités de bois de qualité inférieure nécessaires en 2050 pour permettre l’intégration de biochar dans le ciment (3 Mm3 à 6 Mm3 suivant le scénario) semblent accessibles compte-tenu des ressources additionnelles disponibles estimées à cet horizon de temps par Carbone 4[18]. Toutefois, elles représentent une part conséquente de cet accroissement (40% à 80%), soit l’équivalent de 6% à 12% de la récolte actuelle annuelle nationale. A noter que ces estimations reposent sur le rendement du procédé Soler, actuellement plus performant que les autres procédés de fabrication du biochar existants. Il faut ainsi s’assurer que la production de biochar repose sur une source durable de biomasse, en particulier ne dépendant pas de pratiques participant à la déforestation.

Le SGPE a priorisé les usages de la biomasse et classé comme prioritaires les puits de carbone issus de produits bois et forêts, plaçant a priori le bois transformé en biochar et incorporé aux produits de construction parmi ces usages prioritaires. Toutefois le biochar utilise du bois énergie et du bois industrie de qualité dégradée[19], dont l’ordre de mérite d’usage n’est pas évident. Ce bois peut par exemple participer à la décarbonation de l’industrie haute température ou des réseaux de chaleur, usages aussi classés comme prioritaires par le SGPE. Cela n'est en réalité pas incompatible avec la production de biochar, car les technologies actuelles de pyrolyse permettent de produire de la chaleur pour les réseaux de chauffage et l'industrie, en plus de contribuer à la séquestration carbone. Dans le cas du procédé Soler de production de biochar, le gaz de synthèse coproduit est utilisé pour produire de l'électricité, ce qui permet de trouver une valorisation supplémentaire à l’utilisation du biochar en tant que tel.

Conclusion 

Parmi les 6 matériaux, nous avons identifié un potentiel de séquestration prometteur uniquement pour le ciment utilisé sous forme de béton, qui soulève néanmoins des questions d’allocation des ressources bois et biochar

Nous avons ainsi quantifié des bénéfices carbone positifs pour l’intégration de biochar dans le ciment, mais n’avons pas conclu positivement pour les autres matériaux de construction considérés. Le potentiel de séquestration identifié dans le ciment est significatif, avec 3 MtCO2e séquestrées dans le scénario potentiel haut en 2050. L’intégration de biochar entraînerait néanmoins des émissions induites, qui restent faibles par rapport au potentiel de séquestration. La séquestration repose sur des volumes de bois et de biochar qui semblent atteignables mais qui nécessitent d’être tracés afin d’éviter le développement de pratiques agricoles ou de procédés industriels qui entraîneraient des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires. L’allocation des ressources bois et biochar sera également à clarifier avec des ordres de mérites, afin d’éviter les compétitions d’usages.

En outre, la mise en place d’une solution de séquestration reste tributaire de sa valorisation au sein du marché du carbone volontaire. Des dispositifs de valorisation des séquestrations de carbone existent, avec notamment des cadres de certification volontaire comme le Label Bas Carbone en France ou le Carbon Removal Certification Framework en Europe, mais ceux-ci ne spécifient pas aujourd'hui le cas du biochar. 

Source Carbone 4

19/06/2025

« La terre, un matériau d’avenir » : en Vendée, l’association Maisons paysannes forme au bâti ancien

La délégation vendéenne de l’association Maison paysannes de France sensibilise et accompagne les particuliers pour préserver et valoriser le patrimoine rural bâti et paysager. Elle cherche à mieux se faire connaître, notamment à travers des événements, comme celui prévu à Mouchamps (Vendée) les samedi 10 et dimanche 11 mai 2025.

Tomettes, briques, tuiles… Quelques pièces de la collection de Serge Selin (à gauche) seront exposées dans le cadre de l’événement organisé à Mouchamps par Maisons paysannes de France. Thierry Chenu en est le délégué départemental.

« Combien pèse cette brique d’après vous ? » Dans la main de Serge Selin, collectionneur, un peu plus de 2 kg de terre cuite, estampillée « A. Rousseau, Mouchamps ». Et combien pèse le secteur de la brique ou de la tuile aujourd’hui en Vendée ? Plus grand-chose. Seules trois entreprises travaillent encore la terre cuite, à Aizenay, Chauché et La Merlatière. « Historiquement, la terre est un matériau de pauvres, mais c’est un matériau d’avenir », lance Thierry Chenu. Délégué départemental de Maisons paysannes de France, il œuvre, aux côtés de 120 membres en Vendée, à remplir les missions de cette association nationale. Partout en France, Maisons paysannes réalise un travail de sauvegarde du paysage architectural en milieu rural, mais aussi du patrimoine paysager. 

Source Ouest-France par Benjamin Chauviré 

18/06/2025

Espagne: Le secteur des briques et tuiles a maintenu son chiffre d'affaires en 2024

Le secteur des briques et tuiles a réussi à maintenir son niveau d'activité en 2024, après avoir réalisé un chiffre d'affaires de 719 millions d'euros, selon les données présentées aujourd'hui par Hispalyt, l'Association espagnole des fabricants de briques et tuiles en terre cuite. Ces ventes représentent une légère baisse de 0,1 % par rapport aux 720 millions d'euros de 2023. La production, quant à elle, a légèrement diminué, de 2,7 %, pour atteindre 5,45 millions de tonnes. Ces chiffres sont toutefois loin de la baisse enregistrée en 2023, où le chiffre d'affaires avait chuté de 15,3 %, malgré une augmentation de la production de près de 6 %. Cette baisse est due à la hausse des prix du gaz et à l'augmentation du coût des matériaux.

L'association patronale a également souligné que, depuis 2020, le nombre d'entreprises du secteur s'est stabilisé (130), bien que ce chiffre soit loin des 300 de 2014. Concernant le nombre d'employés, l'année dernière, il a augmenté de 1,8 %, atteignant 4 877 travailleurs.

Le secteur des briques et des tuiles a maintenu son chiffre d'affaires en 2024.

Parallèlement, Rodríguez a également souligné la performance positive des exportations espagnoles de briques et de tuiles, qui ont atteint 92 millions d'euros en 2024, consolidant la tendance de croissance des dix dernières années, avec une augmentation de 90 %. À cet égard, l'Espagne est le quatrième exportateur européen, après la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas. L'année dernière, les principaux acheteurs internationaux de céramique espagnole étaient la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Portugal et la Belgique.

Répartition de la production en 2024

Par type de produit, les briques et blocs de parement ont représenté 80,64 % de la production, suivis de près par les tuiles (7,81 %) et les briques de parement (5,51 %). Les panneaux ont représenté 2,75 %, les voûtes (1,56 %) et les pavés (0,15 %).

Concernant les perspectives pour 2025, l'association patronale se montre optimiste et indique une croissance des ventes à deux chiffres, en phase avec la hausse du carnet de commandes, qui a progressé de 50 % au cours de ces mois de 2025.

Parmi les principaux défis auxquels est confronté le secteur de la brique et de la tuile figure la pénurie de logements, principalement due au manque de terrains et à la longueur des procédures d'autorisation. L'organisation a également salué les efforts du secteur pour atteindre les objectifs de développement durable et de décarbonation, ainsi que son rôle dans le développement de l'industrialisation, un segment pour lequel ses fabricants préparent plusieurs projets afin de bénéficier des subventions du Perte (Fonds national de développement) pour les logements industrialisés.

Hispalyt est également confrontée au manque de main-d'œuvre qualifiée. Face à ce problème, l'association a lancé plusieurs programmes de formation en collaboration avec la Fondation du Travail de la Construction. Enfin, Elena Santiago, secrétaire générale d'Hispalyt, a expliqué les propositions de l'association concernant les prochaines modifications du Code Technique du Bâtiment (CTE), où les briques peuvent offrir des « avantages significatifs » en termes d'économies d'énergie, de protection acoustique et, surtout, de sécurité incendie.

Source Alimarket

17/06/2025

wienerberger et TERREAL: Un beau moment de partage sur le plateau des Démos d’Estelle avec Point.P !

Wienerberger et TERREAL ont eu eu le plaisir de participer à un nouvel épisode des Démos d’Estelle, organisé par POINT.P, pour parler de ce qui fait la force de wienerberger et TERREAL : des solutions de couverture innovantes et une gamme de tuiles aussi riche que performante.

Dans la Démo n°1 de ce nouvel épisode, retrouvez Fabrice Meli, Directeur national Grands Comptes et Emilie Casadei, chef de marché Couverture - Tuiles, qui partagent leur passion et vous font découvrir toute l’étendue et la diversité de l’offre de tuiles wienerberger, Terreal .

De la tradition à l’innovation, ces solutions de couverture conjuguent esthétique, durabilité et technicité, pour répondre à tous les projets sur le territoire, du plus patrimonial au plus contemporain.



Source LinkedIn

15/06/2025

Edilians: La tuilerie de Doyet pourrait redémarrer, mais avec seulement 8 salariés

Menacée de fermeture, la tuilerie de Doyet (Allier) pourrait survivre. Un plan alternatif est actuellement à l’étude mais il impliquerait la suppression de 15 des 23 emplois actuels.

Si le projet aboutit, la tuilerie de Doyet pourrait reprendre son activité dans une nouvelle configuration

L’issue semblait fatale. Le 23 janvier, le groupe Edilians annonce la fermeture de la tuilerie de Doyet. Aujourd’hui, la direction du fabricant de briques et de tuiles laisse entrevoir une issue de secours. "Nous avons lancé, hier [mardi 27 mai, NDLR.], un processus de consultation des élus du CSE qui a pour objectif de lancer un nouveau projet viable", annonce Maxime Coutouly, directeur général France chez Edilians group.

Concrètement, le groupe Edilians envisage de créer un atelier "plus artisanal", toujours sur le site de Doyet, qui aura pour ambition de fabriquer des tuiles haut de gamme, des tuiles destinées aux monuments historiques, des produits émaillés et des accessoires de couverture. "C’est une réorientation pour retrouver de la viabilité. Le problème du site de Doyet, c’est qu’il était à la fois vétuste et non viable […] malgré les 3 millions d’euros d’investissement", assure Maxime Coutouly.

Subventions publiques

Vivement encouragé par les pouvoirs publics et notamment le Conseil départemental de l’Allier à ne pas fermer son usine, le groupe Edilians a l’intention d’investir 2 millions d’euros dans l’opération, si elle aboutit. Auxquels s’ajoutent 200.000 euros de subventions publiques provenant de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Communauté de communes Commentry-Montmarault-Néris.

Comment la fermeture de la tuilerie de Doyet a été suspendue

Une nouvelle configuration qui ne se fera pas sans casse. Sur les 23 emplois CDI (Contrat à durée indéterminée), seuls huit seront conservés, indique la direction. "Notre priorité sera de nous occuper des personnes qui ne pourront pas rester grâce à des mesures d’accompagnement que nous mettrons en place", promet Maxime Coutouly. Si le projet est validé, l’objectif du groupe Edilians est de "remettre en route le site en début d’année 2026 pour retrouver un équilibre dès 2027".

Source La Montagne par Martial Delecluse