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17/01/2025

Combien de tonnes de CO2 pourrait-on stocker en changeant de matériaux de construction ?

Agrégats mélangés au béton, ingrédients biosourcés dans les briques… Le remplacement intégral des matériaux de construction conventionnels par des alternatives dans les nouvelles infrastructures pourrait permettre de stocker jusqu'à 16,6 milliards de tonnes de CO2 par an, a calculé une équipe de chercheurs américains. Mais est-ce faisable ?

Ils "poussent" sur la planète comme des champignons, et ils sont (normalement) faits pour durer : il s'agit bien sûr des bâtiments. Les matériaux de construction tels que le béton, la brique, l'asphalte, le plastique et le bois pourraient-ils alors constituer un réservoir de carbone à long terme ?

À l'instar de Neolitik, une société normande qui recycle le plastique usé pour remplacer le béton, des entreprises s'attellent déjà à développer des alternatives innovantes dans ce secteur.

Une équipe de chercheurs de l'université de Californie à Davis et d'autres instituts américains a donc voulu calculer le potentiel global de stockage que permettrait la mise en place de divers changements, tels que l'intégration d'un mélange d'agrégats carbonés dans le béton, ou encore l'utilisation de matériaux biosourcés (café, copeaux de bois…) au sein des briques.

16,6 milliards de tonnes de CO2

D'après leur étude publiée le 9 janvier dans la revue Science, le remplacement intégral des matériaux de construction conventionnels par ces alternatives pourrait permettre de stocker jusqu'à 16,6 milliards de tonnes de CO2 chaque année, soit l'équivalent d'environ 50 % des émissions annuelles d'origine anthropique (humaine) en 2021.

Le potentiel de stockage de carbone associé à ces changements serait davantage sensible à la quantité de matériau utilisé qu'à la quantité de carbone stockée par unité de masse, notent les auteurs. Les agrégats intégrés dans une tonne de ciment, par exemple, stockent relativement peu de carbone ; toutefois, le ciment étant utilisé partout, leur potentiel s'avère en fait immense.

Mais les constructeurs seraient-ils prêts, en pratique, à utiliser de nouveaux matériaux ? L'étude publiée dans Science évoque une possible "réticence" liée à la crainte de voir leur responsabilité engagée en cas de "défaillance" de ces alternatives.

"Il est clair que des étapes importantes doivent être franchies en ce qui concerne la certification et les questions de sécurité", confirme Peter Newman, professeur spécialiste des questions de durabilité à l'université de Curtin, interrogé par le Centre australien des médias scientifiques. "L'idée de commencer par les matériaux n'ayant pas besoin de supporter du poids (…) est une approche sensée", estime-t-il.

Un stockage limité dans le temps ?

L'étude pointe également la difficulté à trouver suffisamment de roches capables d'absorber le carbone pour les utiliser dans les nouveaux matériaux de construction, ainsi qu'à établir pour celles-ci des chaînes d'approvisionnement "rigoureusement contrôlées".

Ainsi, le potentiel le plus important "provient de loin d'un nouveau type de béton qui comprend un agrégat spécial capturant le CO2, comme la dunite (une roche du groupe des péridotites, d'origine magmatique, NDLR), dont la Nouvelle-Zélande possède d'abondants gisements naturels", illustre le Pr David Dempsey, géoscientifique à l'université de Canterbury en Nouvelle-Zélande.

Pour ce chercheur, il faudrait par ailleurs "réfléchir attentivement" à la durée de stockage du carbone, c'est-à-dire à ce qu'il advient "une fois le bâtiment démoli". En effet, si la décharge recevant les déchets de démolition relâche ensuite du CO2, alors, cela signifie que ce type de stockage est finalement "limité" dans le temps, prévient-il.

Source Géo par Nastasia Michaels

16/01/2025

Une entreprise américaine promet des tuiles photovoltaïques qui ressemblent à des tuiles

Le fournisseur californien Jackery présente des briques modelées courbées en terre cuite et en noir au CES de Las Vegas

Selon le fabricant, les tuiles devraient atteindre un rendement de plus de 25 pour cent.

Il est désormais reconnu que les systèmes photovoltaïques sont utiles sur la voie de la transition énergétique. Une fois les contre-arguments épuisés au barreau, il reste l'objection selon laquelle ils offenseraient la sensibilité esthétique des constructeurs de maisons locaux. Certains fabricants souhaitent au contraire remédier au problème et ne pas couvrir les toits avec des panneaux de grande surface, mais plutôt couvrir les maisons avec des tuiles photovoltaïques. Néanmoins, pour des raisons esthétiques, il faut encore un certain temps pour s'y habituer et ils restent clairement à distance de l'aspect du toit en terre cuite classique.

Cela devrait bientôt changer – si l’on en croit le fabricant californien Jackery. Dans le cadre du Consumer Electronics Show (CES) qui se tient aujourd'hui à Las Vegas, Jackery présente le modèle de tuile solaire XBC. Courbé et donc visuellement comparable aux douilles S ou Sigma – chez Jackery, nous appelons cela la « Smile Curve ». Le fournisseur promet également dans un communiqué de presse une efficacité élevée de plus de 25 pour cent. Les valeurs des cellules solaires en silicium cristallin de 0,13 millimètre d'épaisseur devraient donc être comparables à l'effet des systèmes photovoltaïques classiques au silicium. Jusqu'à 170 watts d'énergie devraient être possibles par mètre carré (5,88 mètres carrés par kilowatt crête).

La tuile de couleur terre cuite contient des cellules solaires en silicium cristallin de 0,13 millimètre d'épaisseur.

Le lancement en Europe est toujours envisagé

Les tuiles sont disponibles dans les couleurs noir obsidienne et terre cuite. De plus, ils seraient compatibles avec « 90 % des systèmes de fixation ». Ce que Jackery ne peut cependant pas encore promettre – et cela risque de donner lieu à des discussions en cours sur l’esthétique du photovoltaïque – c’est quand les tuiles arriveront sur le marché européen. Si c’est le cas, ils ne viennent certainement pas de Californie, mais de Chine, où ils sont produits dans les propres usines de l’entreprise. Il n'y a pas non plus d'informations sur le prix sur demande.

Si vous ne souhaitez plus attendre, vous pouvez trouver des offres de Solteq, Autarq ou Prefa dans les pays germanophones. Le toit solaire de Tesla est actuellement réservé aux toits domestiques. (miwi, 9 janvier 2025)

Source DerStandard

15/01/2025

Rairies Montrieux : la terre cuite au service de l’architecture

À Melbourne, le projet Tan Tat illustre le rôle central de la terre cuite comme matériau d’exception, combinant savoir-faire artisanal et innovation. Conçu par le cabinet d’architecture SJB pour le promoteur Kapitol Group, ce projet de 55 logements locatifs, avec espaces commerciaux et bureaux, sublime la façade patrimoniale d’un bâtiment existant tout en intégrant une extension contemporaine. La clé de cette transformation réside dans une façade en terre cuite émaillée, conçue sur mesure par Rairies Montrieux.

Une façade d’exception signée Rairies Montrieux

Au cœur de ce projet emblématique, la façade en terre cuite de couleur jade témoigne du savoir-faire artisanal de Rairies Montrieux, spécialiste reconnu dans la fabrication de briques et carreaux de terre cuite. Réalisée à la main, cette façade émaillée allie une esthétique contemporaine à des propriétés techniques avancées, répondant aux exigences des architectes et des normes locales.

La teinte jade, créée spécifiquement pour le projet, a été le fruit d’un processus minutieux de recherche et développement au sein des ateliers Rairies Montrieux. « Nous avons expérimenté plus de dix nuances avant d’atteindre la couleur parfaite, à la fois profonde et vibrante, qui capture l’essence du projet », explique Tracy Xia, architecte associée chez SJB. L’émaillage manuel confère à chaque pièce une finition unique, faisant de la façade un élément distinctif et intemporel.

Tradition et modernité en dialogue

Le projet Tan Tat s’appuie sur une juxtaposition harmonieuse entre l’ancien et le moderne. Les briques rouges de la façade historique cohabitent avec les éléments vert jade, créant un contraste visuel audacieux. Ce choix rend hommage à l’histoire du client, ancien joaillier, tout en intégrant des références subtiles à la culture chinoise.

Les détails en bronze des balustrades renforcent cette approche artisanale, transformant la façade en une véritable œuvre d’art urbaine. « La terre cuite apporte une dimension tactile et visuelle unique, établissant un dialogue entre passé et présent », souligne un porte-parole de Rairies Montrieux.

Un matériau durable pour une architecture pérenne

L’engagement de Rairies Montrieux ne se limite pas à l’esthétique. La durabilité intrinsèque de la terre cuite, son faible besoin d’entretien et sa capacité à résister aux conditions climatiques extrêmes en font un choix privilégié pour des projets exigeants. Pour le Tan Tat, les briques émaillées assurent non seulement une longévité remarquable, mais répondent également aux objectifs environnementaux du projet.

Une mise en œuvre innovante grâce à la préfabrication

Face aux défis techniques d’installation, Rairies Montrieux a collaboré avec Macquarie Precast pour intégrer les éléments de terre cuite dans des panneaux préfabriqués. Cette méthode a permis une pose rapide, une optimisation des coûts et un respect des normes locales strictes. « Grâce à la modularité et à la qualité de nos produits, nous avons pu allier efficacité et excellence architecturale », précise l’équipe de Rairies Montrieux.

Pour en savoir plus : https://www.rairies.com/

Source ArchiCREE

14/01/2025

Isolation écoresponsable : EDILIANS et PEG s’associent pour un avenir durable du bâtiment

EDILIANS, acteur reconnu dans les solutions de toiture, s’engage pleinement dans la transition écologique en annonçant un partenariat stratégique avec PEG, expert français de l’isolation durable. Dès le 1er janvier 2025, EDILIANS devient le distributeur exclusif en France de la gamme d’isolants recyclés et recyclables EcoPeg, confirmant son rôle de leader dans le domaine de l’éco-construction.

L’isolation durable : une réponse aux enjeux environnementaux

Face à l’impact environnemental important du secteur de la construction, les solutions d’isolation écologique, comme celles proposées par PEG, se démarquent. Ces matériaux innovants répondent aux exigences de performance énergétique tout en préservant les ressources naturelles. EcoPeg, fabriqué à partir de bouteilles plastiques post-consommation, illustre cette démarche en combinant recyclabilité, durabilité et efficacité thermique.

Les forces du partenariat EDILIANS-PEG

Ce partenariat repose sur des valeurs partagées : ancrage local, innovation et durabilité. Tandis qu’EDILIANS renforce son offre en solutions pour l’éco-habitat, PEG, pionnier dans la valorisation des déchets, continue de produire localement en Normandie. Ensemble, ils proposent aux artisans et distributeurs une alternative écologique conforme aux objectifs de transition énergétique.

EcoPeg : une isolation thermique et acoustique performante et écologique

→ Origine responsable : Fabriqué en France, EcoPeg valorise des bouteilles en plastique PET recyclées, réduisant ainsi la dépendance aux ressources pétrolières.

→ Caractéristiques techniques : 

  • Disponible en rouleaux (L 5400 x l 1200 mm) et panneaux (L 1200 x l 600 mm) avec des épaisseurs allant de 45 à 120 mm.
  •  Deux versions : ECO®PEG 39+ (lambda 39) et ECO®PEG 35 (lambda 35).
  • Certifié ACERMI et CSTB, respectant les normes de performance thermique et acoustique.      

→ Propriétés exceptionnelles : 

  • Résistance à l’humidité : Hydrophobe, il conserve ses performances même en cas de dégâts des eaux.
  • Durabilité : Une durée de vie pouvant atteindre 50 ans, avec une excellente tenue mécanique évitant le tassement.
  • Sécurité sanitaire : Non toxique, non irritant et certifié OEKO-Tex et A+.
  • Facilité de pose : Léger, simple à découper et manipulable sans dégagement de poussière.    

Une vision commune pour l’éco-construction

Ce partenariat stratégique reflète la volonté commune d’EDILIANS et PEG de contribuer à la transition énergétique et au développement d’une économie circulaire. Grâce à EcoPeg, les deux entreprises offrent aux professionnels et particuliers des solutions durables, performantes et respectueuses de l’environnement.

Olivier Delattre, Président d’EDILIANS Tech, déclare : « Ce partenariat avec PEG est une opportunité unique de proposer des solutions d’isolation innovantes, en phase avec les attentes des professionnels et des particuliers. » Manon Comalada, Directrice Générale de PEG, ajoute : « Grâce à la notoriété d’EDILIANS, ce partenariat propulsera EcoPeg comme une référence de l’isolation durable. »

Pourquoi choisir EcoPeg ?

En investissant dans des matériaux comme EcoPeg, vous participez activement à la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments, tout en bénéficiant d’une isolation thermique et acoustique hautement performante. Faites confiance à EDILIANS et PEG pour construire un futur plus respectueux de l’environnement.

Source BatiWeb


 



13/01/2025

Marcel Rivereau, le fondateur de la briqueterie de La Boissière-du-Doré, s’en est allé

Le fondateur de la briqueterie Rivereau (aujourd’hui Bouyer-Leroux), âgé de 96 ans, s’est éteint le 29 décembre 2024. Sa disparition a suscité une certaine émotion dans la commune de La Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique).

Marcel Rivereau, né dans une famille de paysans tuiliers et devenu le patron d’une briqueterie aura marqué l’histoire de la commune.

Les Rivereau ont toujours façonné l’argile

L’homme était connu et apprécié et il aura marqué l’histoire de la commune de La Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique). 

L’ancien aubergiste, Jean-Camille Emeriau, a perdu un ami :  Il vivait toujours chez lui et depuis quelques années nous avions rendez-vous chaque semaine. Je le sortais en voiture pour sillonner le pays de son enfance et cela lui faisait plaisir, lui l’homme façonné d’argile et d’eau . Car le chef d’entreprise était d’abord un enfant du pays. Marcel Rivereau est né, en 1928, dans une famille de paysans tuiliers aux Petites-Bourgères hameau de Saint-Christophe-la-Couperie (Maine-et-Loire).

Source Ouest France

Bouyer Leroux, coopérative depuis 1980

Le PDG Roland Besnard raconte l'histoire de l'entreprise, devenue société coopérative (Scop) en 1980. « La société Bouyer Leroux a été créée en 1875 à La Séguinière. Les ascendants de la famille étaient propriétaires de terres où il y avait de l'argile et du bois. Avec ça, ils se sont mis à produire des briques et des tuiles. L'entreprise s'est beaucoup développée en 1955, avec les besoins de la reconstruction d'après-guerre. Elle est devenue Scop en 1980. Chez les Bouyer comme chez les Leroux, personne n'avait la volonté ni les moyens de racheter l'entreprise. Georges Leroux, le président de l'époque, qui avait une vraie fibre humaniste, a souhaité vendre l'entreprise aux salariés sous la forme d'une Scop. »

Deux idées derrière cette volonté : « Assurer la pérennité et l'indépendance de l'entreprise et récompenser les salariés pour leur travail accompli ». Pari gagné : « Depuis, on n'a cessé de progresser. En 1984, avec 50 salariés, nous avons racheté les Produits rouges de Vendée qui étaient au bord du dépôt de bilan et qui comptent 100 salariés aujourd'hui ».

Fort de 250 salariés, Bouyer Leroux envisage, aujourd'hui, d'intégrer dans la Scop les sept sites de production que la holding a rachetés en 2013, dont fait partie le site de La Boissière-du-Doré.

Source Ouest France

12/01/2025

Bongioanni clôture l’année 2024 avec un contrat prometteur avec un nouveau client du Kurdistan irakien

L’entreprise basée à Fossano, leader dans le secteur de la terre cuite, a récemment fourni plusieurs moules à un producteur du Kurdistan irakien.

Bongioanni a étudié une nouvelle géométrie pour le bloc porteur de 400 x 200 x 200 mm, ce qui a permis d’augmenter la production quotidienne et de donner au produit fini des caractéristiques mécaniques exceptionnelles.

Les filières de la famille Gamma Eco ont des cadres et des noyaux fabriqués en carbure de dernière génération, le carbure® quantique, garantissant une durée de vie près de 23% plus longue que celle des carbures actuellement disponibles sur le marché.

Cette solution, qui maintient le poids des briques constant pendant longtemps, représente un gain économique essentiel pour le four, économisant de l’argile et du carburant.

Bongioanni confirme une fois de plus sa position de leader dans le domaine de la recherche, des études, des solutions et des produits de haute qualité.

Source LinkedIn

11/01/2025

Nouveau Directeur Général pour le Groupe SACMI

Andrea Grandi a pris ses fonctions de Directeur Général du Groupe SACMI à compter du 1er janvier. Ingénieur en électronique de 49 ans, Filippo Grandi a commencé sa carrière chez SACMI en 2001 et possède près de 25 ans d’expérience au sein du Groupe. Au cours de cette période, il a occupé des postes à responsabilités croissantes, se distinguant par ses compétences techniques et managériales dans les domaines de la mécatronique et de l’automatisation industrielle.

Andrea Grandi succède à Mauro Fenzi, qui a terminé son mandat le 31 décembre 2024. Le président Paolo Mongardi a souligné que le choix de Grandi a été fait pour renforcer les compétences internes et consolider le leadership technologique du groupe, en assurant la continuité de la vision stratégique et opérationnelle de l’entreprise.

SACMI  remercie Mauro Fenzi pour son dévouement et les résultats obtenus au cours de son mandat et souhaite à Andrea Grandi la meilleure des chances pour son nouveau défi professionnel.

Source LinkedIn

10/01/2025

Logement : les constructeurs de maisons individuelles à la recherche d'un nouveau souffle

Confrontés à une crise sans précédent, ces professionnels multiplient les initiatives pour sortir la tête de l'eau : partenariats avec les collectivités, décarbonation, diversification…

Depuis trois ans, les constructeurs de maisons individuelles (CMistes) encaissent coup sur coup. Les taux immobiliers ont ainsi quadruplé entre novembre 2021 et novembre 2023, et les banques ont serré la vis sur les conditions d'octroi des crédits. Le pôle Habitat "FFB" pointe de son côté que « l'nflation sur les matériaux et l'entrée en vigueur de la RE 2020 ont fait bondir les prix de 30 % ». Sans compter la lutte contre l'artificialisation des sols qui raréfie l'offre de terrains. Enfin, en avril 2024, la maison neuve est exclue du PTZ, la principale aide à l'accession à la propriété. La crise est historique (lire ci-dessous), mais les constructeurs font face et trouvent des solutions.

La priorité : redonner du pouvoir d'achat aux primo-accédants, leur cœur de cible historique. De nombreux CMistes signent des accords avec des banques, pour proposer des prêts bonifiés aux taux deux à trois fois inférieurs à ceux des crédits bancaires classiques. Certains vont plus loin, comme la Compagnie immobilière de Nouvelle-Aquitaine (600 maisons vendues en 2023). « Nous avons lancé notre PTZ et créé une activité de courtage en crédit », confie Philippe Petiot, son président.

Les constructeurs offrent également des maisons plus petites donc moins chères. Chez Hexaom, elles se vendent 100 000 euros, hors terrain, pour 50 m². « Elles sont faites pour être agrandies lorsque les finances de leurs propriétaires le permettront », explique Loïc Vandromme, directeur général du numéro un français (3 369 ventes en 2023). Correspondant aussi aux besoins des familles monoparentales et des seniors, ces logements relèvent d'une conception optimisée avec des plans standardisés et une production en série.

Coup de pouce de la commune. 

Autre piste : les partenariats avec les élus. Au Croisic (Loire-Atlantique), Maisons du Val (30 ventes en 2023) a travaillé avec la Ville pour développer une offre abordable. « Nous avons réduit nos coûts, et la mairie a divisé le prix de ses lots par deux, de quoi proposer des opérations terrain plus maison à 260 000 euros, l'ancien modèle tournant à 400 000 euros moyens sur la commune », détaille François Duval, président. Pour lui, « la coopération entre les constructeurs et les collectivités est une condition essentielle pour créer des logements durables et financièrement accessibles ».

Les aménageurs apportent eux aussi leur pierre à l'édifice. A l'instar de Conceptions Urbaines (24 terrains vendus en 2023), qui signe « Les Terrasses de l'Allier » à Pérignat-sur-Allier (Puy-de-Dôme). Cette réalisation de 12 logements sociaux et 57 lots à bâtir réduit son empreinte carbone de 60 % par rapport à une ZAC classique grâce aux circuits courts ou encore au réemploi des matériaux du chantier. Le prix des parcelles de 350 m² commence à 62 000 euros. « Nous prouvons que maison et développement durable sont compatibles. Les élus sont ouverts à ces opérations qui logent les familles et offrent des débouchés aux bâtisseurs », note Cyrille Revel, président de l'entreprise.

Par ailleurs, les CMistes anticipent les prochaines étapes de la RE 2020, qui vont imposer de nouveaux seuils d'émissions carbone en insistant sur les solutions biosourcées. Trecobat (1 000 ventes en 2023) commercialise depuis deux ans des villas en bois conformes au seuil 2031. Elles comptent d'ores et déjà pour 40 % de ses ventes. Et le groupe breton développe « Nature », une maison bois qui cumule les bons points : « Fondations sur pieux vissés, fabrication hors site, formes compactes pour davantage de sobriété foncière et un prix tournant autour de 2 300 euros/m² », liste Régis Croguennoc, directeur technique de Trecobat. Ce produit devrait représenter 25 % des ventes du groupe en 2030 et 100 % en 2050, date à laquelle il vise la neutralité carbone.

Enfin, l'époque de la mono-activité semble révolue. « Nous avons lancé Mas Provence Solutions, une structure qui intervient sur toutes sortes de projets : construction neuve, rénovation, extension, petit tertiaire », illustre Johann Franchi, directeur général du groupe Mas Provence, dont la politique de diversification est loin d'être un cas isolé.

Preuve que certaines réalisations sont dignes d'intérêt, le Pôle Habitat FFB a récompensé - parmi les 18 lauréats - les solutions de Trecobat, Demeures Corses, Conceptions Urbaines, Polato et Maisons du Val dans le cadre du 22e Challenge de l'Habitat innovant, dont le palmarès 2025 a été dévoilé en novembre dernier.

Les consstructeurs de maisons individuelles devraient enregistrer autour de 50 000 ventes en 2024 contre 126 000 par an en moyenne annuelle sur 2007-2023, dès le pôle Habitat FFB. Une crise historique qui ébranle la profession : 1 200 constructeurs ont fait faillite sur un an à fin août 2024 pour une moyenne annuelle de longue période de 870 défaillances, calcule le pôle Habitat FFB.

Les constructeurs et les promoteurs ont perdu 18 000 emplois sur les dix-huit derniers mois.

Source Le Moniteur par Pierre Chevillard


09/01/2025

Panneaux solaires : quelle réglementation à respecter

Entre la hausse des factures d’électricité et la baisse du prix des panneaux solaires, de plus en plus de personnes en France équipent leur logement en photovoltaïque. Des démarches légales sont nécessaires auprès de la mairie mais aussi d’Enedis.

Il existe encore des aides pour financer en partie l’installation de panneaux photovoltaïques.

La France compte désormais plus de 1 million de producteurs d’électricité, parmi lesquels de très nombreux particuliers. C’est désormais l’énergie solaire qui se taille la part du lion. Selon Enedis, il y a cinq ans, 50 000 producteurs d’électricité étaient raccordés par an, très majoritairement dans l’éolien. En 2024, ce chiffre s’élève à 250 000, aux trois quarts dans le photovoltaïque.

Deux facteurs expliquent cet engouement : la hausse du prix de l’électricité coïncide avec une baisse du prix des panneaux solaires et une simplification d’utilisation. Des magasins de bricolage vendent désormais de petits panneaux solaires qui peuvent même s’installer sur un balcon.

Ce développement du photovoltaïque domestique devrait encore continuer dans les prochaines années. La France a en effet une importante marge de progression : seuls 5 % des logements ont un toit équipé de panneaux solaires, contre 30 % aux Pays-Bas. L’ensoleillement n’y est pourtant pas le même.

1 Pour les panneaux sur le toit, pensez à la déclaration préalable (DP)

Vous souhaitez à votre tour franchir le pas et équiper votre maison de panneaux photovoltaïques ? Les démarches dépendent de là où est située l’installation, au sol ou sur le toit. Au sol, les formalités varient en fonction de la taille de l’installation et aussi de sa production d’électricité : seules les installations les moins puissantes, en dessous de 3 kilowatts de puissance et de 1,80 m de hauteur, sont dispensées de toutes formalités (art. R*421-2 du Code de l’urbanisme).

Sur le toit, en revanche, une DP est obligatoire auprès de la mairie de votre domicile, car cette installation modifie l’aspect extérieur de votre bâtiment (art. R*421-17 du Code de l’urbanisme). Cette DP peut se faire sur Internet ou via un formulaire papier.

À Paris, cette DP se fait uniquement par voie dématérialisée auprès du bureau d’accueil et service de l’usager. Si vous êtes situé dans une zone patrimoniale remarquable, aux abords d’un monument historique, les règles sont différentes : une DP est nécessaire même pour les panneaux dont la puissance de crête est inférieure à 3 kilowatts (3 kWc) ; au-delà il faut un permis de construire.

2 Des aides existent

Il existe encore des aides pour financer en partie l’installation de panneaux photovoltaïques. Une TVA réduite à 10 % est appliquée pour les plus petites installations (inférieure ou égale à 3 kWc). En outre, dans le cas d’une installation photovoltaïque destinée à l’autoconsommation en dessous de 100 kWc, une prime à l’investissement peut être sollicitée.

Les conditions pour en bénéficier sont détaillées sur le site www.photovoltaique.info.fr. Si vous ne consommez pas toute l’énergie produite, elle est injectée dans le circuit électrique et vous bénéficiez d’un prix d’achat garanti dont l’évolution est fixée par décret.

3 Le raccordement est obligatoire à Enedis, pas la vente d’électricité

À part si vous habitez dans une zone isolée (dite off-grid) et donc non couverte par le réseau électrique, vous êtes obligé de raccorder votre installation à Enedis, le gestionnaire du réseau électrique public et d’avoir un contrat avec. Vous n’êtes en revanche pas obligé de lui vendre une partie de votre consommation électrique. En effet, vous avez tout à fait le droit de pratiquer l’autoconsommation totale.

Pour cela, il est toutefois nécessaire de changer ses habitudes et de plutôt utiliser les appareils gourmands en énergie quand le soleil brille, mais aussi de s’équiper de batterie pour emmagasiner l’énergie produite pendant les heures ensoleillées et l’utiliser après.

Vous devez alors remplir auprès d’Enedis une convention d’autoconsommation et en théorie brider l’installation pour qu’aucun électron ne parte sur le réseau, même en cas de coupure de courant ou de la consommation. Le plus souvent, toute l’électricité produite n’est pas autoconsommée, mais le surplus est vendu. Il est donc nécessaire de signer un contrat d’accès et d’exploitation.

Source L'Humanité par Mélanie Mermoz

08/01/2025

Wienerberger sous pression : bénéfice en baisse de 85 pour cent

Wienerberger est confronté à d'énormes problèmes : une baisse des bénéfices de 85 %, des coûts d'arrêt se chiffrant en millions et une faible demande pèsent sur l'entreprise de matériaux de construction. Le rachat record de Terreal peut-il changer la donne ?

Le groupe de matériaux de construction Wienerberger, coté en bourse, souffre de la conjoncture économique actuelle et des conditions météorologiques extrêmes.

Wienerberger est aux prises avec des conditions de marché difficiles et des catastrophes naturelles

Le groupe de matériaux de construction classé Wienerberger est confronté à des défis majeurs face à un environnement économique difficile et à des phénomènes météorologiques extrêmes croissants. Le bénéfice net du plus grand fabricant de briques au monde a chuté de 85 % au cours des trois premiers trimestres de l'année, passant de 312,5 millions d'euros à seulement 46,1 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, en revanche, est resté largement stable à 3,4 milliards d'euros (année précédente : 3,3 milliards d'euros).

Les défis du marché de la construction et de la rénovation de logements

"La reprise attendue pour 2024 sur les marchés de la construction résidentielle neuve ne s'est pas produite", a expliqué Wienerberger. La raison en est le retard dans la réduction des taux d'intérêt et l'efficacité limitée des mesures gouvernementales sur des marchés importants comme l'Autriche, l'Allemagne, la France et l'Amérique du Nord. En outre, l'incertitude politique, par exemple avant les élections américaines, ainsi que les inondations catastrophiques ont pesé sur la demande au troisième trimestre.

Toutefois, la demande en Europe de l'Est ainsi qu'en Grande-Bretagne et en Irlande a eu un effet positif, qui a partiellement compensé la faiblesse des marchés d'Europe occidentale - notamment en France et en Allemagne - et aux États-Unis. Selon l'entreprise, les secteurs d'activité des infrastructures et de la rénovation ont continué à se développer de manière solide.

Réalisation de la plus grande acquisition de l'histoire de l'entreprise

Malgré des conditions difficiles, Wienerberger a franchi une étape importante : l'acquisition du fournisseur français de toiture et d'énergie solaire Terreal pour 600 millions d'euros. "Nous sommes en mesure d'assimiler la plus grande acquisition jamais réalisée par Wienerberger", a souligné le PDG Heimo Scheuch.

Avec environ 3 000 salariés et 28 implantations, Terreal générera un chiffre d'affaires annuel supplémentaire d'environ 725 millions d'euros. À ce jour, la société a contribué à hauteur de 56 millions d'euros à l'EBITDA opérationnel de Wienerberger entre mars et septembre. Pour 2025, le groupe attend une contribution de plus de 100 millions d'euros.

Prévisions annuelles révisées

La faible demande a entraîné une mauvaise utilisation de nombreuses installations en 2024, ce qui a entraîné des coûts d'arrêt de 80 millions d'euros rien que pendant les mois d'été. Wienerberger a réagi en prenant d'importantes mesures de réduction des coûts. « Nous avons intensifié nos mesures en matière de coûts et d'efficacité », a expliqué Scheuch. Cela a permis d'économiser jusqu'à présent 51 millions d'euros sur l'ensemble de l'année, dont 22 millions d'euros au troisième trimestre. Pour l'ensemble de l'année, l'entreprise s'attend à des économies de 60 millions d'euros, complétées par 40 millions d'euros provenant du « programme d'auto-assistance ».

Compte tenu des défis persistants dans la construction de logements, Wienerberger a révisé ses prévisions annuelles. L'EBITDA opérationnel devrait désormais se situer entre 750 et 770 millions d'euros, soit une réduction significative par rapport aux 800 à 820 millions d'euros initiaux. L'année précédente, cette valeur s'élevait à 810,8 millions d'euros.

Malgré un environnement difficile, le directeur financier Gerhard Hanke voit un potentiel de reprise au cours de l'année à venir : "Le volume est le facteur le plus important - nos usines tournent actuellement en veilleuse." La baisse des taux d’intérêt et les programmes de relance gouvernementaux pourraient apporter un revirement en 2025.

Source IndustrieMagazin

07/01/2025

La terre cuite à l’ancienne de la Tuilerie de Bridoré

Des tuiles en terre cuite : le précieux savoir-faire de la tuilerie redonne son caractère aux toitures historiques et aux bâtiments patrimoniaux.

À Bridoré, Hubert de Lacotte et son équipe conçoivent dans les règles d’un art ancestral des tuiles en terre cuite qui redonnent vie aux toits des abbayes, cathédrales et autres monuments du patrimoine français.

« C’est en cherchant comment restaurer la toiture de ma maison en Touraine que m’est venue l’idée de me lancer sur le marché de la terre cuite », se souvient Hubert de Lacotte qui conforte son idée auprès d’artisans lors du Salon du patrimoine.

Sa carrière au sein de groupes industriels prend un virage à 180° lorsqu’il fonde en 2007 la tuilerie à Bridoré. « Je me suis formé auprès de deux anciens tuiliers, dont l’un est mon associé, qui m’ont transmis leur savoir-faire. Et j’ai fait le tour de France pour trouver les machines anciennes. »

Hubert de Lacotte s’appuie aussi sur les travaux du Centre technique de matériaux naturels de construction de Clamart afin de respecter les étapes délicates de fabrication. « Le travail de mélange de la pâte à base d’argile et de sable – dégraissant naturel –, de séchage, puis la cuisson doivent être rigoureux pour garantir la solidité et obtenir les différentes couleurs qui donnent le caractère aux toitures. »

À l’issue d’un cycle de 35 heures qui respecte pour chaque cuisson les taux d’humidité et d’oxygène, 10.000 à 12.000 tuiles sortent par semaine. Et c’est à l’aide de clés à bois que le galbe des tuiles assure la ventilation naturelle des toitures pour des décennies. « Elle n’a jamais exactement la même taille pour donner des pureaux décrochés ce qui évite les lignes horizontales ; la toiture vit, ondule. »

La cathédrale de Bayonne couverte de 67.000 tuiles sur mesure

Alternative esthétique aux tuiles de récupération, ces tuiles 100 % naturelles recouvrent la cathédrale de Bayonne (67.000 sur 1.000 m2), comme l’église de La Celle-Guenand, bientôt la porte de Déols…

Labellisée entreprise du patrimoine vivant (EPV), la tuilerie de Bridoré appartient au groupement des entreprises de restauration (GMH). « Cela nous permet de travailler en relation directe avec les architectes des monuments historiques, des bâtiments de France, la fondation du patrimoine. Et nous sommes chaque année au Salon du patrimoine. »

Retenu par la Mission du patrimoine de Stéphane Bern pour la restauration d’un ancien château (Toulongeon en Saône-et-Loire), le fondateur reste modeste et prudent. « J’aimerais investir dans un second four et agrandir le bâtiment actuel mais au vu de la conjoncture, je ne suis pas encore prêt », conclut le passionné.

  • Tuilerie de Bridoré, Les Boires 37600 Bridoré ; tuileriedebridore.fr
  • Dirigeant : Hubert de Lacotte
  • Effectif : trois salariés
  • CA : 590.000 €

06/01/2025

La cellule annonce la couleur

Résistants et recyclables, ces produits assurent l'étanchéité de la toiture et la production d'énergie renouvelable. Leur variété permet aux systèmes photovoltaïques de se fondre dans le décor.

Dédiées à la rénovation de toiture et à la construction neuve, les tuiles solaires sont présentes sur le marché depuis une quinzaine d'années. Elles répondent aux enjeux européens de décarbonation à l'horizon 2050 et permettent désormais l'intégration de production d'énergie solaire sur des bâtiments à forte valeur en termes d'esthétisme et/ou soumis aux exigences des Architectes des bâtiments de France (ABF). 

Les recherches dans le domaine ont permis d'améliorer les performances des cellules photovoltaïques et d'offrir un panel plus large de formes de tuiles et de couleurs. Matériaux de couverture, elles sont soumises aux mêmes exigences en termes de durabilité, de performances mécaniques et de résistance aux agressions extérieures. Leur mise en œuvre est identique à la pose traditionnelle de tuiles, tout comme le fonctionnement et les raccordements électriques des panneaux PV. 

Les tuiles sont reliées entre elles au moyen de connecteurs et forment un système en série générant un courant électrique continu.

Source Cahiers Techniques du Bâtiment


05/01/2025

L’Algérie va transformer la vase des barrages hydrauliques en briques de construction durables

En Algérie, une équipe de recherche a développé un procédé permettant de produire des matériaux de construction écologiques à partir des boues provenant des barrages hydrauliques et hydroélectriques.

Les barrages hydrauliques sont essentiels pour la production à grande échelle d’électricité à partir des cours d’eau. Ils permettent également de lutter contre la sécheresse qui devient malheureusement de plus en plus grave à l’échelle mondiale en raison du changement climatique. L’envasement de ces installations reste cependant un problème majeur en diminuant leur capacité de production et en accélérant leur vieillissement. D’autre part, les travaux de dragage des sédiments coûtent cher. Et lorsque la boue est remontée à la surface, elle est souvent rejetée dans la nature, polluant à la fois l’air et le sol, sans parler de son impact négatif sur le paysage.

Une innovation algérienne

Face à ce constat, des scientifiques de l’université d’Aïn Témouchent, en Algérie, ont collaboré avec Holcim Lafarge Algérie. Ensemble, les deux parties sont parvenues à développer une approche écologique qui résout le problème de l’envasement des ouvrages hydrauliques. Leur technique permet d’assurer le bon fonctionnement de ces infrastructures vitales tout en préservant l’environnement. D’ailleurs, elle est censée favoriser l’économie verte. Concrètement, l’équipe affirme avoir établi une percée importante menant vers la production de matériaux de construction écologiques à partir de la boue des barrages. Le concept permet ainsi de valoriser ces déchets issus du drainage des barrages hydrauliques.

Plusieurs dizaines de barrages opérationnels

Selon l’équipe, la vase récupérée peut être utilisée pour fabriquer des briques géopolymères, du béton et du ciment bas carbone. Autant dire qu’en mettant en œuvre ce genre d’opération, les chercheurs espèrent également réduire l’utilisation, voire s’affranchir des matériaux de construction traditionnels à forte empreinte carbone. Il faut savoir que l’Algérie compte actuellement près de 80 barrages en service. Ceux-ci sont capables de stocker au total environ 9 milliards de mètres cubes d’eau. En raison de l’effet du changement climatique sur la région et de l’augmentation du nombre d’habitants, le pays envisage de porter le nombre de barrages opérationnels à 139 au cours de la prochaine décennie.

Réduire l’empreinte carbone du secteur de la construction

Actuellement, l’envasement des infrastructures hydrauliques en service occasionne une perte d’environ 1 milliard de mètres cubes d’eau. Avec cette solution innovante développée localement, l’Algérie espère favoriser la construction durable et la bonne gestion des ressources hydriques. Le recyclage des boues provenant des barrages à des fins de construction constitue effectivement une approche révolutionnaire qui pourrait inspirer d’autres pays. Rappelons que le secteur du BTP représente près de 23 % de la pollution atmosphérique mondiale.

Une opération de dragage.

Les boues issues du dragage des barrages hydrauliques Algériens pourraient être utilisées pour concevoir des matériaux de construction. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

À l’heure où l’on parle de plus en plus de décarbonisation, les initiatives comme celle de l’université d’Aïn Témouchent et de Holcim Lafarge Algérie sont essentielles. Que pensez-vous de cette solution qui utiliserait les boues pour fabriquer des matériaux de construction écologiques ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Source NéoZone par Marc Odilon 

04/01/2025

Autriche: Le plus grand four à briques électrique au monde permet d'économiser des tonnes de CO2

Chez Wienerberger, en Haute-Autriche, les briques sont cuites pour la première fois dans un four électrique. Passer du gaz n’a pas été facile.

En juillet 2023, la dernière brique alimentée au gaz est sortie de l'usine Wienerberger d'Uttendorf, en Haute-Autriche, non pas parce que l'usine a été fermée par la suite, mais parce qu'elle était électrifiée à 100 pour cent.

Au lieu du four à gaz dans lequel les briques étaient auparavant cuites, l'usine dispose désormais d'un four électrique de 80 mètres de long, le plus grand du genre au monde. Il est actuellement en phase d'essai et devrait produire en 2025. 270 tonnes de briques par jour en exploitation régulière, soit environ 100 000 tonnes par an. Selon Wienerberger, cela correspond à environ 2 600 maisons individuelles ou 3 000 logements.

Optimiser l’ensemble du processus

Si l'on veut rendre une briqueterie neutre en CO2, il ne suffit pas d'équiper simplement le four à gaz d'éléments chauffants électriques, explique Andreas Kugi, directeur scientifique de l'Institut autrichien de technologie (AIT), qui a participé aux études. "Il faut aller bien au-delà et optimiser l'ensemble du processus - en commençant par un mélange d'argile neutre en CO2 et en terminant par les pompes à chaleur utilisées pour le séchage."

Empreinte carbone de l'industrie de la brique

Selon une étude de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, la production mondiale de briques est responsable de 1,1 milliard de tonnes de CO2 par an, ce qui correspond à environ un demi-kilogramme de CO2 par kilogramme de brique produite. Cela signifie que les émissions de cette industrie sont nettement supérieures à celles du trafic aérien mondial (0,7 milliard de tonnes en 2022).

Lorsqu'elle est brûlée, une tuile en terre cuite émet elle-même du CO2 en raison de réactions chimiques dues à la teneur en chaux de l'argile. Moins l’argile contient de calcaire, mieux c’est. La cellulose et parfois le charbon sont également mélangés à l'argile, qui brûlent dans le four et rendent la brique poreuse. Cela signifie qu’il peut mieux isoler un bâtiment, mais les émissions de CO2 augmentent. Wienerberger utilise à la place de la sciure de bois neutre en CO2.

Cependant, la majorité des émissions se produisent lors du séchage et de la cuisson. 90 pour cent des émissions de CO2 peuvent être évitées sur le site d'Uttendorf grâce à l'électrification. En chiffres, cela représente 7 340 tonnes par an. Cela correspond à peu près aux émissions de CO2 de plus de 7 000 personnes voyageant entre Vienne et New York et retour.

Le four électrique est plus efficace

Par rapport au four à gaz, le nouveau four électrique permet non seulement d'économiser du CO2, mais également 30 % d'énergie. Avec un four à gaz, un mélange gaz-air doit être introduit dans le four pour que la combustion puisse avoir lieu. Cela crée une surpression dans le four, qui doit être évacuée. Une chaleur précieuse est perdue au cours du processus. Ce n'est plus nécessaire avec un four électrique ; la chaleur peut être mieux conservée dans le four. Le nouveau four est également mieux isolé.

Production de briques à faible teneur en CO2

La chaleur perdue du four est également utilisée pour les pompes à chaleur des systèmes de séchage. Les briques d'argile humides doivent être séchées avant la cuisson. «Cela nécessite une quantité d'énergie similaire à celle de la combustion», explique Tilman Barz, chef de projet AIT. Le séchage a lieu à des températures de 80 à 90 degrés Celsius et les briques sont cuites pendant environ 20 heures à près de 1 000 degrés.

"La consommation totale d'énergie de l'usine a été réduite de 17 millions de kilowattheures par an à 11 à 12 millions de kilowattheures par an", a déclaré Barz. Les économies réalisées correspondent à elles seules à la consommation annuelle d’électricité d’environ 1 600 foyers autrichiens.

Cependant, afin d'acheminer l'électricité nécessaire au four et aux pompes à chaleur jusqu'à l'usine, une ligne distincte a dû être posée jusqu'à l'usine. «La sous-station la plus proche se trouve à Mattighofen, à 6 kilomètres», explique Barz. La conduite d'alimentation et les infrastructures supplémentaires sur le site coûtent à elles seules 5 millions d'euros. Avec un investissement total de 30 millions d’euros, ce n’est pas une petite proportion.

Cependant, 5 à 10 pour cent de l’énergie provient du système photovoltaïque installé sur le toit de l’usine. "Ce n'est pas une petite valeur", déclare Barz. Le reste provient d’énergies 100 % renouvelables. Et bien que l’électricité soit plus chère que le gaz, grâce aux économies d’énergie, les briques ne deviennent pas plus chères.

Transférer les expériences vers d’autres secteurs

L'usine d'Uttendorf produit uniquement des briques dites creuses. L'objectif est d'électrifier d'autres sites - Wienerberger exploite plus de 200 usines dans le monde - et également de produire des murs de parement et des tuiles. Cependant, il faut d’abord déterminer à quoi devrait ressembler le four électrique parfait pour ce type de briques. « C'est assez complexe : il y a 40 zones avec des températures différentes dans le four tunnel. Avec d'autres briques, le temps passé dans le four change, l'empilage, les espaces entre les briques entre lesquelles l'air circule - tout cela doit être pris en compte », explique Barz.

Toutefois, les résultats peuvent également être utilisés dans d’autres industries où les matériaux doivent être brûlés ou séchés. Il existe également des procédés de séchage dans l'industrie du papier ou dans la production de batteries qui pourraient bénéficier de l'expérience d'AIT dans ce domaine, explique Kugi.

Source FutureZone par Marcel Strobl

03/01/2025

La plus grande toiture en tuiles à énergie solaire de France est à Rives-en-Seine

C’est une technologie utilisée principalement pour des bâtiments patrimoniaux. 

Le local des services techniques de Rives-en-Seine a été équipé d’un toit recouvert de tuiles en terre cuite avec leur couleur rouge brique tout en étant des panneaux photovoltaïques.

Le nouveau bâtiment des services techniques a été inauguré avec une installation impressionnante de 2100 tuiles solaires, qui alimenteront aussi la mairie et les écoles. Ce projet de rénovation, d'un montant total de 900 000€, est non seulement écologique mais aussi esthétique, dans le respect du patrimoine local.

Source Paris Normandie

02/01/2025

Innovation en tuiles terre cuite : -33% de consommation de gaz sur un four permettant d’éviter 1500 tonnes d’émissions de CO2

Sur son site de production de Saint-Germer-de-Fly, Edilians Groupe signe une avancée technologique majeure pour une industrie durable et décarbonée

EDILIANS GROUP est aujourd’hui un acteur de référence reconnu autant pour son expertise sur les toitures en terre cuite que le solaire photovoltaïque et la rénovation énergétique. Comptant 14 sites de production en France, 2 en Espagne et 1 au Portugal, celui de Saint- Germer-de-Fly dans l’Oise figure parmi les plus importants. Il produit depuis plus de 40 ans les tuiles terre cuite à l’appellation terroir Huguenot, caractéristiques des toitures des régions du centre, du nord et de l’est de la France.

Dans le cadre de son plan de décarbonation lancé en 2021 visant à diminuer de 30 % ses émissions directes de C02 de tuiles d’ici 2030 en France sur l’ensemble de ses activités industrielles, EDILIANS GROUP a entrepris un plan d’investissements majeur de près de 100 millions d’euros. Après 15 ans de R&D, c’est dans l’usine de Saint-Germer-de-Fly qu’ont été mises en œuvre les innovations technologiques brevetées du fabricant de fours industriels français CERITHERM qui a intégré EDILIANS GROUP en 2023. Associés au savoir-faire des équipes d’EDILIANS et grâce à un investissement de près de 10 millions d’euros, ces brevets ont été industrialisés, mis en œuvre et démontrent aujourd’hui toute leur efficacité.

Une décarbonation accélérée grâce à l’union de deux savoir-faire

En 2023, EDILIANS GROUP a acquis l’entreprise Ceritherm, fabricant de fours industriels français et expert en équipements thermiques innovants brevetés depuis plus de 15 ans, basé en Haute Vienne. Avec d’ambitieux programmes de recherche et développement, cette société d’ingénierie française d’une vingtaine de personnes est venue renforcer le savoir-faire technique et la capacité d’innovation d’EDILIANS GROUP en matière de décarbonation de son outil industriel.

« Nos échanges avec les sociétés d’ingénierie pour explorer des solutions nouvelles, avec des potentiels de réduction de l’ordre de 30% des émissions de CO2, nous ont convaincus que la société CERITHERM avait développé les concepts les plus aboutis » déclare Pascal Casanova, Président Exécutif d’EDILIANS GROUP.

En renfort de ses équipes techniques et de son savoir-faire accumulé depuis près de deux siècles, EDILIANS GROUP a décidé de mettre en œuvre en 2024 une innovation majeure dans l’une de ses principales usines françaises, celle de Saint-Germer-de-Fly, afin d’en valider le potentiel à l’échelle industrielle avant de la déployer à travers le groupe.

Un plan d’actions de décarbonation ambitieux

Aujourd’hui, près de 90 % des émissions de CO2 d’EDILIANS sont issues des opérations de séchage et de cuisson de l’argile lors de la fabrication des tuiles terre cuite. Pour atteindre son objectif, EDILIANS GROUP a déployé un plan d’actions de décarbonation reposant sur 4 piliers :

–  le premier se concentre sur l’optimisation des procédés de fabrication et leur efficience énergétique sur ses sites industriels. Cela passe à la fois par le pilotage des fours et des séchoirs, grâce à ses ingénieurs céramistes, par l’analyse de ses consommations et enfin par l’ajustement et l’amélioration continue de ses procédés de production,

–  le deuxième vise à améliorer et adapter son outil industriel avec la mise en œuvre de solutions techniques éprouvées, pour faire baisser ses consommations énergétiques sur l’ensemble de ses usines grâce, par exemple, à la récupération de la chaleur fatale des épurateurs, la valorisation de la chaleur récupérée du four pour sécher les tuiles et l’amélioration des mélanges argileux,

–  le troisième concerne l’innovation, grâce au savoir-faire de la société d’ingénierie Ceritherm, mais aussi d’autres partenaires d’EDILIANS GROUP , pour imaginer et mettre en œuvre de nouvelles solutions techniques. Ces actions sont nécessaires pour atteindre ses objectifs de décarbonation tout en garantissant une qualité et des propriétés inchangées pour ses tuiles,

– le quatrième porte sur la recherche de nouvelles énergies décarbonées telles que l’électricité, le biogaz, le biométhane, la biomasse ou l’hydrogène qui permettront de remplacer le gaz naturel jusqu’ici utilisé pour la cuisson des tuiles.

Pierre angulaire de son engagement, ce plan d’actions reposant notamment sur l’innovation et la rupture technologique doit permettre à EDILIANS GROUP d’obtenir des résultats significatifs et ainsi d’accélérer la décarbonation de ses 17 sites de production. « A terme, ce sont environ 100 millions d’euros sur 10 ans qui sont investis sur l’ensemble de nos usines pour réussir ce challenge majeur et développer une tuile bas carbone » explique Maxime Coutouly, Directeur Général EDILIANS France.

Une avancée majeure sur le site de Saint-Germer-de-Fly profitable à l’ensemble de la filière

Reposant sur les 15 années de Recherche & Développement des ingénieurs de Ceritherm et sur le savoir-faire des équipes industrielles d’EDILIANS GROUP, l’équipe projet a travaillé 2 ans sur l’optimisation d’une ligne de production de Saint-Germer-de-Fly. Trois mois de travaux ont été nécessaires pour installer de nouveaux équipements visant à réduire l’impact carbone de la ligne de production en combinant judicieusement la gestion de la chaleur dans le four et la masse des équipements qui le traversent.

Ces avancées technologiques reposent sur trois brevets ayant nécessité un investissement de près de 10 M€, en partie financées dans le cadre du plan France 2030 opéré par l’ADEME à hauteur de 3,3 M€ pour EDILIANS et de 0,34 M€ pour CERITHERM.

Après plusieurs mois d’utilisation, EDILIANS GROUP constate une réduction des consommations de gaz sur son four de 33%, soit 1500 tonnes de CO2 non émises par an.

« Nous sommes très fiers que la mise en commun du savoir-faire industriel d’EDILIANS et de l’expertise de Ceritherm permette une innovation technologique majeure dans le monde de la terre cuite pour contribuer à atteindre nos objectifs vers une industrie durable et décarbonée », déclare Maxime Coutouly.

« Nous sommes heureux d’avoir pu prouver à l’échelle industrielle que nos innovations technologiques donnent des résultats au-delà des attentes pour réduire l’empreinte carbone de production », complète Giovanni Zamparo, Directeur Général de Ceritherm.

« En tant qu’acteur majeur des transitions énergétiques et environnementales et grâce à cette avancée technologique, nous souhaitons inspirer un nouveau modèle pour l’ensemble de notre industrie », conclut Pascal Casanova.

Source Batipresse par André Sudrie Relations Presse

01/01/2025

Meilleurs vœux 2025

Les archives de la terre cuite vous souhaitent une bonne année 2025 et ont une pensée particulière pour les salariés de l'industrie des tuiles et briques qui sont durement touchés par la conjoncture économique et à celles et ceux qui ont été victimes d'un accident du travail.



31/12/2024

Défense du patrimoine et visite de la briqueterie de Saint-Jean-Pla-de-Corts

 Le mercredi 13 novembre, la guide conférencière Julie Schlumberger du Pays d’art et d’histoire transfrontalier Les vallées catalanes, avait organisé en collaboration avec le gérant Franck Denaclara, une nouvelle visite de la briqueterie pour l’association du Patrimoine de Montesquieu-des-Albères. Ils étaient 25 participants à braver le froid, fidèles aux visites de Julie et ce jour, ils allaient enchaîner le fonctionnement de la briqueterie et la découverte de Reynès.

À Saint-Jean, les visiteurs ont été très attentifs à toutes les étapes de la fabrication du caïroux, que Franck sait si bien mettre en valeur, cette brique qui est la spécialité du village.

Source L'Indépendant


30/12/2024

Dans l'Ain, les professionnels du BTP en ont assez d’attendre

Le rapport annuel de l'Observatoire de la commande publique de la fédération du BTP de l'Ain reflète l'inquiétude des entreprises.

L'ambiance était morose au siège de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l'Ain, à Bourg-en-Bresse. La 12e présentation de l'Observatoire de la commande publique par Stéphanie Pépin, la technicienne de la CERC, structure chargée d'analyser la santé de la construction en Auvergne-Rhône-Alpes, a mis en évidence la difficile situation dans laquelle se trouvent les professionnels du secteur. 

La commande publique, une bouée de sauvetage qui ne fonctionne plus pour le BTP de l'Ain

La bonne tenue de la commande provenant des collectivités est essentielle dans ce contexte pour les 2 490 entreprises de l'Ain et leurs 15 000 collaborateurs (dont un millier d'intérimaires). Elle représente 80 % des carnets de commande dans les TP et 50 % dans le bâtiment. Lorsque les donneurs d'ordre se font rares, c'est toute l'activité qui s'enrhume, voire pire… Selon Stéphanie Pépin, "la conjoncture est actuellement compliquée… Les indicateurs sont dans le rouge", a-t-elle déclaré en introduction. 

Globalement, la construction neuve est à l'arrêt. Les mises en chantier sont en panne (-35 %). Idem pour les locaux professionnels (-5 %). Du côté des travaux publics, les entreprises ont, en moyenne, une visibilité légèrement supérieure à cinq mois. Mais le dynamisme de la métropole lyonnaise masque les réalités. 

Les défaillances d’entreprise se multiplient pour le BTP dans l'Ain

Le nombre de défaillances d'entreprises a progressé de 42 % (145). "Sans compter celles qui connaissent des soucis de trésorerie", précise un professionnel du bâtiment. L'un de ses collègues va plus loin : "on n'emploie plus d'intérimaires. Le vert (comme la rénovation énergétique) est certes un marché, mais il pèse très peu. Ça va très mal et il n'existe aucun signal positif pour demain. De nombreux projets sont en stand-by." 

Du côté de la Banque de France, l'optimisme est également laissé de côté : "les prévisions ne sont pas favorables dans le gros œuvre et l'attentisme est fort dans le second œuvre", souligne son directeur Thierry Métayer. 

Plus que jamais, la commande publique est vue par les acteurs du BTP comme la bouée de sauvetage. Les communes restent les premières demandeuses, devant les bailleurs sociaux, les intercommunalités et le Département.

Le problème est que la plupart des donneurs d'ordre potentiels n'en finissent plus d'attendre. L'Ain est en plus le mauvais élève de la région Auvergne-Rhône-Alpes en ce qui concerne le taux de réalisation des projets. Seul le Département affiche un joli 100 %.

La hausse des délais de paiement, un vrai problème pour le BTP dans l'Ain

A ce panorama peu réjouissant s’ajoutent quelques mauvaises pratiques. "Dans les travaux publics, les retards de paiement sont de plus en plus nombreux, dénonce Patrice Fontenat, chef d’entreprise et président de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain. La moyenne est de 62 jours en plus des 30 jours légaux. La moitié des entreprises du département sont confrontées à ce phénomène. Quand on s’en inquiète, on nous répond que c’est le manque de personnel ou de formation qui provoque le retard."

David Soret, dirigeant du groupe Floriot, lui emboîte le pas : "et pendant ce temps, nous devons payer les salaires tous les mois !" Plusieurs voix s’élèvent alors pour réclamer l’application de pénalités dissuasives.

La préfète de l’Ain, Chantal Mauchet, a pris bonne note : "nous ferons une relance en direction des collectivités pour demander le règlement des factures sans attendre." Le mot de la fin est revenu au président de la Fédération de l'Ain du BTP, Mathieu Bielokopytoff : "espérons que le bâtiment reparte et que la commande publique se tienne. Il y a urgence !"

Source Mes Infos

29/12/2024

Transition énergétique : Terreal investit sans relâche en Charente et en Dordogne

Le tuilier poursuit la modernisation de ses usines de Roumazières (16) et de Montpon-Ménestérol (24), où 13 millions d’euros sont mobilisés. L’opération répond au nom de code Titan

Six millions trois cent mille euros le coup de ciseau ! Au printemps dernier, Alain Rousset, le président du Conseil régional d’Aquitaine, et Olivier Butel, le directeur industriel du groupe Terreal, tranchaient un beau ruban inaugural : celui d’une des quatre lignes de production de la plus grande tuilerie de France, désormais moins énergivore.

Cela se passait à Roumazières, sur les terres argileuses de Charente limousine, où l’entreprise emploie 350 salariés et fabrique 227 000 tonnes de tuiles les bonnes années. Les quatre fours, chauffés à 1 000 °C, consomment beaucoup de gaz : plus de 200 gigawatt-heures (GWh), soit l’équivalent de la consommation domestique annuelle d’une ville comme Mont-de-Marsan.

Face à l’urgence climatique, cela n’était plus tenable. En 2020, Terreal s’engageait à réduire de 10,5 % minimum ses émissions de gaz à effet de serre en cinq ans. Dans notre région (où l’entreprise est aussi présente à Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente et à Montpon-Ménésterol en Dordogne), cela correspond à 4 500 tonnes de CO2 à ne plus rejeter chaque année. Le projet, ambitieux, répondait au nom de code Titan.

Terreal à Roumazières (Charente) emploie 350 salariés et fabrique 227 000 tonnes de tuiles les bonnes années

En pleine crise Covid, il a fallu bien des efforts pour le mettre en œuvre. Les délais ont été tenus. A Roumazières, l’industriel a privilégié un four à cuisson lente, trois fois moins gourmand en énergie fossile. Pour cela, la ligne dédiée à l’élaboration des tuiles lisses et colorées de la gamme Zen a été équipée de 23 nouveaux robots. L’opération fut épaulée par la Région, qui allouait une subvention de 1,33 million d’euros (M€) dans le cadre d’un « contrat partenarial d’efficacité énergétique ».

Chez Terreal à Roumazières (Charente), la ligne dédiée à l’élaboration des tuiles lisses et colorées de la gamme Zen a été équipée de 23 nouveaux robots.

Dans le même temps, Terreal investissait 1,5 M€ dans l’amélioration des performances du four et du séchoir de l’usine voisine de Montpon-Ménestérol, dédiée à la production de tuiles plates de type « Monuments historiques ».

Aujourd’hui, le groupe ne relâche pas ses efforts. Le projet Titan est entré dans sa deuxième phase. Il mobilise une nouvelle enveloppe d’environ 13 M€, dont deux aides conséquentes de l’Etat. La première s’élève à 1,1 M€ via le fonds chaleur de l’Ademe et le programme « Décarb-IND » dit de « soutien aux projets d’envergure d’efficacité énergétique ». La seconde, d’un montant de 3,1 M€, figure au plan France 2030.

Capter la chaleur des fumées

Objectif : atteindre la neutralité carbone avant 2050. Comment ? « En déployant un échangeur thermique déjà éprouvé dans notre usine de Chagny en Bourgogne », répond Olivier Butel. « Cela consiste à capter la chaleur des fumées à 120 °C pour alimenter les tunnels de séchage à 80 °C. Deux des quatre lignes de Roumazières, dont celle déjà modernisée, sont concernées », détaille Bernard Peuch, chef de projet. L’équipement est tout juste installé ; sa mise en route imminente.

Cet échangeur thermique à l’usine Terreal de Roumazières (Charente) doit être mis en service dans le courant du mois de mai 2024. Il captera la chaleur des fumées à 120 °C pour alimenter les tunnels de séchage des tuiles à 80 °C.

Cet échangeur thermique à l’usine Terreal de Roumazières (Charente) doit être mis en service dans le courant du mois de mai 2024. Il captera la chaleur des fumées à 120 °C pour alimenter les tunnels de séchage des tuiles à 80 °C.

Terreal

La ligne dévolue aux accessoires en terre cuite (faîtières, rives, etc.) va faire l’objet de toutes les attentions. L’idée ? « Affiner les détails du process – on compte près de 200 paramètres – et les adapter au plan de charge grâce à l’intelligence artificielle. Cela peut sembler anodin, mais un bon réglage, c’est 10 à 15 points d’efficacité énergétique ! Ici, on peut gagner 120 tonnes de CO2 par an », assure Bernard Peuch.

Bien d’autres solutions sont à l’étude : optimisation des séchoirs, recours à l’énergie solaire thermique et, pourquoi pas, à l’énergie électrique. Tous les scénarios sont examinés. Terreal a été prié par son nouveau propriétaire (le groupe autrichien Wienerberger, lire notre encadré) d’accélérer encore ses efforts. Les objectifs sont les suivants : moins 25 % d’émission carbone en 2030 (depuis 2015) ; moins 40 % en 2030 (depuis 2020).

Dans le giron du groupe autrichien Wienerberger

Le 1er mars 2024, Terreal est passé sous le pavillon autrichien du groupe Wienerberger (216 sites de production dans vingt-huit pays). Le rachat, annoncé en 2022, devait être validé par des autorités de la concurrence en Europe. La transaction concerne 28 usines en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis. Environ 3 000 salariés de Terreal rejoignent Wienerberger. « Ils vont activement contribuer à façonner le futur du secteur de la construction », se félicite Heimo Scheuch, le patron du groupe autrichien. « Cette étape renforce la position de Wienerberger en tant que principal fournisseur de solutions innovantes de toiture […] en Europe et en Amérique du Nord », poursuit-il, en évoquant notamment le marché des panneaux photovoltaïques. Wienerberger a trouvé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2023.

Source Sud Ouest

28/12/2024

Wienerberger rachète des actions

Wienerberger a décidé de lancer un programme de rachat d'actions. Le projet consiste à racheter un maximum de 1.125.000 actions, soit jusqu'à environ 1,0 pour cent du capital social. 

Le prix d'achat maximum pour toutes les actions dans le cadre du programme de rachat d'actions est de 35 millions d'euros. Le rachat est prévu entre le 30 décembre 2024 et probablement le 7 février 2025.

Source Boerse Social

27/12/2024

Industrie française : « Il faut légiférer sur les licenciements boursiers et baisser le tarif de l’énergie », plaide Aymeric Seassau

La déconfiture de l’industrie française n’a rien d’une fatalité. Pour Aymeric Seassau, en charge de la nouvelle industrialisation dans le projet du PCF, il est urgent de reprendre au marché le contrôle d’un secteur stratégique, pour l’emploi, notre balance commerciale et l’écologie.

Michelin, Valeo, Vencorex… Les plans de suppression de postes se succèdent dans l’industrie française. Quelles sont les causes profondes, selon vous, de cette crise ?

Ces entreprises témoignent de ce que les filières automobile et chimie sont en effet particulièrement touchées, la sidérurgie aussi, avec les annonces inquiétantes de Mittal, et bien d’autres encore. Partout, les communistes soutiennent de toutes leurs forces les travailleurs de ces entreprises qui résistent avec leurs organisations syndicales… Et il nous appartient de politiser cette situation qui n’est malheureusement qu’une accélération d’un mouvement de long terme orchestré par le capital.

À son écoute, des apprentis sorciers ont théorisé depuis quarante ans qu’il y aurait des pays de « tête d’œuvre » et des pays de « main-d’œuvre ». Le bilan est là : le pays a perdu la moitié de ses usines et la France, vieille nation industrielle, traîne désormais aux toutes dernières places d’Europe. Sa part de l’industrie manufacturière dans le PIB est de 10 % quand la moyenne européenne est de 16 %.

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La prédation du capital financier est féroce et nous mettons au défi le RN et son fantasme du bon patronat national : 62 % des emplois des grandes entreprises françaises se trouvent à l’étranger, contre seulement 38 % pour les allemandes et 28 % pour les italiennes. Quant au « made in France », il ne représente plus que 36 % de la consommation nationale. Voilà la réalité de l’affrontement capital-travail de notre temps et l’amer résultat de la désindustrialisation.

La bataille pour une nouvelle industrialisation est donc aussi une bataille politique ! L’industrie et ses métiers ont été si discrédités que nous vivons un paradoxe avec des plans sociaux qui s’accumulent et un nombre d’emplois vacants qui a doublé en trois ans dans l’industrie. Alors, nous ne répéterons jamais assez que la moyenne des salaires est de 20 % supérieure dans l’industrie que dans les services. Défendre une nouvelle industrialisation, c’est une bataille d’avenir pour éradiquer le chômage puisque c’est le seul secteur à générer 3 à 4 emplois dans le reste de l’économie pour 1 emploi créé. C’est l’espoir du redressement face au déclassement.

Sur quels principes devrait se fonder une politique industrielle digne de ce nom ?

Première urgence : mettre un coup d’arrêt à la casse de l’appareil productif avec un moratoire sur les licenciements et une loi contre les licenciements boursiers. Deuxième urgence : baisser les tarifs de l’énergie pour gagner en compétitivité. L’énergie nucléaire le permet au pays, à condition de sortir du marché européen de l’électricité. Sur le temps plus long, il y a besoin d’une reconstruction des filières industrielles stratégiques. Cela implique que l’État joue son rôle mais aussi d’ouvrir des pouvoirs nouveaux pour les salariés et leurs organisations syndicales.

Il faudra pour réussir mobiliser l’argent des banques en permettant à nos entreprises l’accès à des crédits bon marché conditionnés aux investissements dans l’appareil productif, dans la recherche, dans l’emploi. Et puis, il y a besoin de revaloriser les métiers industriels en augmentant les salaires et de soutenir les filières de formation initiale tout au long de la vie. L’extrême droite se contente de verser des larmes de crocodile sur le nombre de travailleurs détachés en France, mais ne dit rien de la nécessité de former plus de soudeurs, de chaudronniers… autant de beaux métiers qu’il faut défendre.

Les États-Unis mènent depuis plusieurs années une politique protectionniste, la Chine décide de se recentrer sur son marché intérieur et de fermer la porte aux importations : faut-il adopter, selon vous, une forme de protectionnisme européen ?

Mettons déjà fin aux traités de libre-échange, qui sont une aberration sociale et écologique. Commençons par protéger les travailleurs du dumping social et des délocalisations à l’intérieur même de l’espace européen ! L’Europe qui protège les capitaux qui circulent librement tandis que des réfugiés meurent en Méditerranée ou dans la Manche est une Europe de la honte. Elle n’a aucun avenir tant qu’elle ne protège pas les travailleurs qui sont l’objet d’une compétition intra-européenne mais aussi sous la menace des forces d’extrême droite, qui veulent encore plus les opposer.

Deuxièmement, avant de songer à limiter les importations, il conviendrait déjà de structurer les filières et les coopérations européennes industrielles pour répondre aux besoins des Européens. Au-delà des mesures protectionnistes mises en place par la Chine ou les États-Unis, n’oublions pas que ces deux pays n’hésitent pas à actionner la politique monétaire. À l’inverse, la Banque centrale européenne a avant tout pour mission de limiter l’inflation pour protéger le capital. Elle pourrait jouer un rôle différent, au service du financement des services publics, de la transition écologique et d’une nouvelle industrialisation dans l’hinterland européen.

En l’état, en effet, nous ne jouons pas à armes égales. Et la question n’est pas tant de limiter les importations que d’empêcher par exemple un industriel comme Mittal de dépecer la sidérurgie française et européenne au profit de ses sites en Asie ou en Amérique du Sud, ce qui serait facilité par un traité comme le Mercosur.

Que répondez-vous à ceux qui estiment qu’avoir une industrie prospère est incompatible avec la prise en compte des enjeux environnementaux ?

Mais c’est tout l’inverse ! La désindustrialisation est aussi une catastrophe écologique en plus d’être une catastrophe économique et sociale. Peut-on affronter la crise climatique quand 92 % des équipements électroniques ou informatiques et 87 % des vêtements achetés en France sont produits à l’étranger ? Et que le développement du e-commerce fait progresser dangereusement le fret aérien. On marche sur la tête. À l’inverse, nous voulons relocaliser des productions et renouer avec les coopérations industrielles européennes. Plus on produit loin, plus les besoins en transports sont importants et ils sont les premiers émetteurs de gaz à effet de serre.

Engager la transition écologique, c’est investir massivement dans la chaîne logistique autour du mix fret maritime et fluvial/fret ferroviaire, c’est rapprocher la production pour répondre aux besoins, c’est construire ou conforter des filières nouvelles au service de la transition écologique (pompes à chaleur, éolien, photovoltaïque etc.). C’est aussi décarboner notre appareil productif et repenser nos modes de production pour les rendre plus économes en ressources.

Source l'Humanité par Cyprien Boganda