Alors que le début d'année a été difficile pour l'artisanat du bâtiment, sa confédération plaide pour sa meilleure prise en compte face aux défis à relever en matière de construction et de rénovation lourde du bâti.
Alors que le début d'année a été difficile pour l'artisanat du bâtiment, sa confédération plaide pour sa meilleure prise en compte face aux défis à relever en matière de construction et de rénovation lourde du bâti. (Sébastien Salom-Gomis/SIPA)
Très active dans le débat sur la rénovation, la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb) entend désormais peser sur celui, tout aussi animé, relatif à la construction de logements.
La Capeb pousse ses pions dans un « plan de relance pour le secteur du bâtiment », dévoilé ce jeudi soir par son président, Jean-Christophe Repon, en présence de la ministre du Logement, Valérie Létard. La Confédération appelle à ouvrir plus largement le marché de la construction neuve aux artisans et petites entreprises. Dans le neuf, la commercialisation se réveille après deux années de crise.
Ce plan invite notamment les pouvoirs publics à créer un « contrat de construction de maison artisanale », « afin de sécuriser l'acte de construction pour les clients comme pour les entreprises artisanales ». Il s'agit d'un cadre juridique spécifique, qui permettrait de rassurer les particuliers sur la solidité financière du constructeur, et de le payer mensuellement en fonction de l'avancement des travaux.
Part réservée sur les marchés publics
De même, la Capeb appelle à favoriser la montée en compétences des artisans - mais aussi des salariés - afin d'accompagner « la transition vers des modes constructifs plus durables », dont la préfabrication (recours à des éléments de la construction réalisés en usine), et le réemploi de matériaux. Des méthodes de construction qui commencent à se répandre et qui demandent des savoir-faire supplémentaires par rapport à la construction traditionnelle.
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Autre priorité, la facilitation de l'accès aux marchés de travaux. S'agissant des marchés publics, elle préconise ainsi d'établir une part réservée aux TPE de 30 % minimum en accès direct du montant prévisionnel. Plus largement, elle réitère son souhait de favoriser le regroupement momentané d'entreprises pour permettre à des artisans, n'ayant pas toutes les compétences requises pour un programme de travaux d'envergure, de faire cause commune.
Globalement, la Confédération chiffre entre 14,8 milliards et 17,4 milliards d'euros le volume de travaux supplémentaires dont pourraient bénéficier les artisans avec la mise en oeuvre de l'ensemble de ses mesures.
Parmi celles-ci, la Capeb relance sa proposition de mise en place d'un prêt garanti par l'Etat en faveur des ménages pour le financement de leurs projets de rénovation énergétique ou de construction durable. Une proposition qu'elle pousse depuis trois ans.
« Grenelle du logement »
« Nous avons appelé à un 'Grenelle du logement'. L'artisanat [du bâtiment] n'est pas reconnu à sa juste valeur alors que ce secteur réunit 500.000 entreprises [soit 570.000 salariés, NDLR] », explique aux « Echos » le président de la Capeb.
Symptomatique d'une démarche plus aboutie, la Confédération se penche aussi sur les règles d'urbanisme. En la matière, elle plaide à son tour - comme actuellement certains députés -, pour leur assouplissement (PLU, permis de construire…). Au passage, elle avance des propositions de nature fiscale pour encourager la surélévation du bâti, sa réhabilitation lourde ou encore la division parcellaire du foncier.
Un début d'année difficile
Le volume d'activité de l'artisanat du bâtiment a reculé de 5 % au premier trimestre, selon la Capeb. La construction neuve était alors encore déprimée (-10 %), la rénovation fléchissant simultanément : -2 % pour l'entretien-amélioration ; -1,5 % pour la « performance énergétique ».