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25/03/2025

Dans le secteur du bâtiment, 100 000 emplois seraient menacés en 2025

La Fédération française du bâtiment dépeint un sombre tableau pour le secteur du BTP avec un nombre de constructions qui va continuer de chuter et des dizaines de milliers d’emplois qui risquent de disparaître en peu de temps.

L’activité du secteur devrait se replier de 6,6 % cette année

L’année 2025 s’annonce encore pire pour le BTP que 2024, prévient la Fédération française du bâtiment (FFB). Ses représentants ont affirmé mardi 17 décembre que l’activité du secteur devrait se replier de 6,6 % cette année, plombée par le coup d’arrêt des constructions neuves, en raison de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt ces dernières années. Sans les mesures en faveur du logement contenues dans le projet de loi de finances pour 2025, actuellement gelé après la censure du gouvernement Barnier, la Fédération française du bâtiment s’attend à ce que 100 000 emplois soient détruits l’an prochain dans le secteur, après déjà 30 000 suppressions de postes cette année, selon son premier chiffrage.

«L’emploi s’est maintenu à un niveau très haut cette année, au détriment de la productivité» mais, sans mesures de soutien, «en 2025, ce sera la grande glissade de l’emploi», a alerté mardi soir en conférence de presse le président de la FFB, Olivier Salleron. Début 2024, la fédération prévoyait la suppression de 150 000 emplois dans le bâtiment d’ici 2025 et estime que ce seuil «risque d’être dépassé en 2026». «On aurait pu intituler cette présentation «PLF pour le logement : encore raté», a-t-il déploré. «Il y avait tout ce qu’il fallait dans la loi de finances pour redonner cet influx aux citoyens pour réinvestir dans la pierre», a-t-il ajouté, répétant qu’il est «dingue» pour lui de laisser les entreprises sans visibilité.

Dans le détail, le recul de 15,6 % de la construction neuve a été observé principalement dans le logement (-21,9 %), et n’est que légèrement compensé par une petite hausse de 1,2 % de l’activité de rénovation et d’entretien en 2024. Pour 2025, la FFB table sur une baisse de 14,6 % de la construction neuve, dont -14,2 % dans le logement et -15 % dans le non-résidentiel.

Les travaux d’amélioration et d’entretien ne progresseront que de 0,9 % en 2025, alors que «vu ce qui se fait politiquement, on devrait être bien meilleur», a souligné Olivier Salleron, faisant référence aux aides à la rénovation énergétique du bâti. Au global, l’organisation anticipe que l’activité du bâtiment pourrait encore reculer de 5,6 % en 2025.

L’industrie du béton également à la peine

Une situation qui devrait durer alors que les professionnels comme les associations estiment pourtant qu’il faudrait construire 400 000 logements par an d’ici à 2030 pour espérer résoudre le problème du mal logement en France.

Cette conjoncture affecte également les ventes de matériaux de construction. Un secteur très touché selon le bilan annuel 2024 de l’Union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction (Unicem). La fédération constate une chute des volumes de béton prêt à l’emploi (BPE) de 12 % sur l’année ainsi qu’une baisse de 4 % des granulats produits, atteignant des niveaux historiquement bas.

Source Libération