Du béton issu d'un chantier de déconstruction peut être réutilisé sous forme de dallage. Et des recycleries proposent pour vos travaux de nombreux équipements ou matériaux prêts à une seconde vie. Autant d'initiatives mises en avant par l'association MakeSense au cours de sa campagne ArchiWaste. Objectif : sensibiliser à l'intérêt des solutions de réemploi et de recyclage afin de réduire les déchets émis par le secteur du bâtiment.
Chaque semaine retrouvez des solutions innovantes et utiles qui contribuent à la valorisation des ressources, meilleure gestion des déchets... pour une planète plus responsable.
Sur les 345 millions de tonnes de déchets produits en France en 2012, 70 % l'ont été par le secteur de la construction, selon l'Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Une proportion considérable et une réalité aujourd'hui largement méconnue du grand public. Pour faire prendre conscience au plus grand nombre de l'importance de la « problématique déchets » dans ce secteur et travailler à sa résolution, l'association MakeSense s'est saisie du sujet l'an dernier.
Au sein de son programme de mobilisation Future of waste*, elle a décidé d'investir cette thématique par l'intermédiaire d'une campagne, « ArchiWaste », menée en partenariat avec Suez. Mise en avant de travaux réalisés sur le sujet (comme l'exposition Matière grise du collectif d'architectes Encore heureux), ciné-débats, rencontres, visites, ateliers de résolution de défis... Les initiatives se sont donc multipliées pour sensibiliser, présenter des moyens d'agir pour réduire la production de déchets (voir encadré) mais aussi favoriser la rencontre d'acteurs du secteur et l'émergence de projets positifs pour l'environnement.
Une seconde vie pour les briques et les fenêtres
« Nous nous sommes intéressés aux différentes manières de réduire les déchets, à commencer par les moyens de ne pas en produire, explique Antoine Delaunay-Belleville, animateur de la communauté Future of waste. Il s'agit par exemple d'essayer de rénover un bâtiment plutôt que de le détruire. » La question de la conception initiale du bâti a également été étudiée de près. « Lorsqu'on construit, il faut réfléchir à la seconde vie du bâtiment. Que les lieux soient démontables, adaptables, pour que, par exemple, des bureaux puissent devenir des logements. Il faut également s'intéresser au type de matériaux utilisés. Les biosourcés – d’origine naturelle - entre autres, auront un impact environnemental bien plus faible en cas de destruction ».
Autre thématique au cœur des échanges d'ArchiWaste : travailler à un usage plus important des matériaux de réemploi dans la construction. Des initiatives ont été mises en avant : la récupération de briques dans des chantiers de déconstruction en Belgique par exemple, ou encore les secondes vies données à des fenêtres ayant un défaut (pour, par exemple, réaliser un double vitrage). « On observe également des projets de recyclage ou de réemploi du béton, poursuit Antoine Delaunay-Belleville. L'association d'architecture expérimentale Bellastock a ainsi récupéré des blocs sur un chantier pour les réutiliser sous la forme d'un dallage ».
Un manque de zones de stockage
ArchiWaste entend ainsi relayer des initiatives qui apparaissent encore isolées en France. « Les assureurs ne veulent prendre aucun risque et constituent donc parfois un frein à l'usage de matériaux de réemplois, explique l'animateur de la communauté Future of waste. Les ouvriers ne sont par ailleurs pas toujours formés aux techniques associées. » Et de poursuivre : « Le secteur doit être réinventé pour que de telles pratiques se généralisent et cela passe notamment par des évolutions réglementaires ».
Autre impératif : assurer un meilleur approvisionnement en matériaux réemployables. La campagne ArchiWaste s'est également penchée sur le sujet. « Nous manquons aujourd'hui de zones de stockage où des éléments issus de chantiers de déconstruction pourraient être reconditionnés et entreposés, en attendant un usage futur dans un nouveau chantier », constate Antoine Delaunay-Belleville. Pour des travaux à petite échelle, des recycleries ont pu voir le jour (Recyclo'Bat à Toulouse par exemple). Une plate-forme de grande ampleur est par ailleurs en projet à Antony. Portée par la coopérative Plateau Urbain, elle verra le jour en juillet prochain. Le développement de tels espaces de stockage sera l'un des défis majeurs à relever par le secteur du réemploi pour assurer son développement dans les prochaines années.
*Futur des déchets
Source Le Parisien
Chaque semaine retrouvez des solutions innovantes et utiles qui contribuent à la valorisation des ressources, meilleure gestion des déchets... pour une planète plus responsable.
Sur les 345 millions de tonnes de déchets produits en France en 2012, 70 % l'ont été par le secteur de la construction, selon l'Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Une proportion considérable et une réalité aujourd'hui largement méconnue du grand public. Pour faire prendre conscience au plus grand nombre de l'importance de la « problématique déchets » dans ce secteur et travailler à sa résolution, l'association MakeSense s'est saisie du sujet l'an dernier.
Au sein de son programme de mobilisation Future of waste*, elle a décidé d'investir cette thématique par l'intermédiaire d'une campagne, « ArchiWaste », menée en partenariat avec Suez. Mise en avant de travaux réalisés sur le sujet (comme l'exposition Matière grise du collectif d'architectes Encore heureux), ciné-débats, rencontres, visites, ateliers de résolution de défis... Les initiatives se sont donc multipliées pour sensibiliser, présenter des moyens d'agir pour réduire la production de déchets (voir encadré) mais aussi favoriser la rencontre d'acteurs du secteur et l'émergence de projets positifs pour l'environnement.
Une seconde vie pour les briques et les fenêtres
« Nous nous sommes intéressés aux différentes manières de réduire les déchets, à commencer par les moyens de ne pas en produire, explique Antoine Delaunay-Belleville, animateur de la communauté Future of waste. Il s'agit par exemple d'essayer de rénover un bâtiment plutôt que de le détruire. » La question de la conception initiale du bâti a également été étudiée de près. « Lorsqu'on construit, il faut réfléchir à la seconde vie du bâtiment. Que les lieux soient démontables, adaptables, pour que, par exemple, des bureaux puissent devenir des logements. Il faut également s'intéresser au type de matériaux utilisés. Les biosourcés – d’origine naturelle - entre autres, auront un impact environnemental bien plus faible en cas de destruction ».
Autre thématique au cœur des échanges d'ArchiWaste : travailler à un usage plus important des matériaux de réemploi dans la construction. Des initiatives ont été mises en avant : la récupération de briques dans des chantiers de déconstruction en Belgique par exemple, ou encore les secondes vies données à des fenêtres ayant un défaut (pour, par exemple, réaliser un double vitrage). « On observe également des projets de recyclage ou de réemploi du béton, poursuit Antoine Delaunay-Belleville. L'association d'architecture expérimentale Bellastock a ainsi récupéré des blocs sur un chantier pour les réutiliser sous la forme d'un dallage ».
Un manque de zones de stockage
ArchiWaste entend ainsi relayer des initiatives qui apparaissent encore isolées en France. « Les assureurs ne veulent prendre aucun risque et constituent donc parfois un frein à l'usage de matériaux de réemplois, explique l'animateur de la communauté Future of waste. Les ouvriers ne sont par ailleurs pas toujours formés aux techniques associées. » Et de poursuivre : « Le secteur doit être réinventé pour que de telles pratiques se généralisent et cela passe notamment par des évolutions réglementaires ».
Autre impératif : assurer un meilleur approvisionnement en matériaux réemployables. La campagne ArchiWaste s'est également penchée sur le sujet. « Nous manquons aujourd'hui de zones de stockage où des éléments issus de chantiers de déconstruction pourraient être reconditionnés et entreposés, en attendant un usage futur dans un nouveau chantier », constate Antoine Delaunay-Belleville. Pour des travaux à petite échelle, des recycleries ont pu voir le jour (Recyclo'Bat à Toulouse par exemple). Une plate-forme de grande ampleur est par ailleurs en projet à Antony. Portée par la coopérative Plateau Urbain, elle verra le jour en juillet prochain. Le développement de tels espaces de stockage sera l'un des défis majeurs à relever par le secteur du réemploi pour assurer son développement dans les prochaines années.
*Futur des déchets
Source Le Parisien