Les Chambelles, programme immobilier réalisé pour Nantes Métropole Habitat, marie la tuile plate au bois et au béton brut. Pari réussi pour ce choix audacieux de l’agence d’architecture Huca.
Photo d'ouverture : Débutés en avril 2017, les 57 logements collectifs et les 3 maisons individuelles devraient être livrés à Nantes Métropole Habitat en juin 2019.
Elevée entre 1928 et 1933, la Cité des Chambelles, propriété de Nantes Métropole Habitat, comptait 24 logements individuels ou de petit collectif. De cet habitat insalubre rien ne pouvait être conservé. 80 % de cette petite rue typique du faubourg nantais ont donc été démolis pour construire sur un linéaire de 175 m quatre bâtiments collectifs comptant 57 logements et trois maisons individuelles en duplex.
Les architectes ont proposé de garder l’esprit de la cité-jardin, qui offrait une parcelle cultivable en pied d’immeuble pour chaque appartement : des jardinets privés pour les RDC et des jardins collectifs sont prévus à l’arrière des nouveaux bâtiments.
Le mur de béton n’est pas structurel. Ce sont les poteaux placés en arrière du double voile de béton 16-16 qui sont porteurs. Le reste de la structure est une ossature bois.
La tuile plate, un matériau « patrimoine »
Les faubourgs de Nantes sont couverts pour moitié de tuile et d’ardoise. Naturelle et durable, présente sur les toits des maisons alentours et sur ceux de l’ancienne cité-jardin, la tuile était dès le départ le matériau choisi en couverture, pour une parfaite intégration dans l’ensemble des toitures du quartier.
Par contre, la faire descendre sur les murs des bâtiments est un choix audacieux et original qui contribue largement à l’identité de ce programme. « Différentes raisons nous ont poussés à opter pour de la tuile en bardage», expliquent à deux voix Cécile Carrus et Xavier Hubert de l’agence Huca. « Nous voulions varier les effets de couleurs et de matériaux pour éviter une trop grande homogénéité des façades. Les coloris disponibles chez Imerys Toiture sont très étendus, ce qui laisse une grande liberté de personnalisation. »
Conscients de la faible profondeur de la bande de terrain et de l’augmentation de la densité d’habitat avec ces nouvelles constructions, les architectes souhaitaient casser le linéaire par tous les moyens possibles pour intégrer le programme à l’ilot urbain. Les « maisonnées » sont de différentes hauteurs (14 m au plus). Elles forment un ensemble varié, de par leur orientation et leur architecture : ouvertures dans le toit, loggias, dégagements en terrasse. Leur agencement crée des décrochements et des passages vers les jardins à l’arrière.
Du béton brut (qui sera lazuré) en socle sur 2 m, prolongé de tuiles de deux couleurs jusque sur le toit, avec des rappels de bois dans les loggias et sur les terrasses : marier plusieurs aspects sur les façades a permis d’éviter l’effet massif et uniforme qu’aurait pu avoir l’ensemble.
Un mélange harmonieux
En hauteur, les pignons sont bardés de pin posé à 45 degrés. Ce bois croisé rappelle les treilles supports de végétation retrouvées sur les pignons du voisinage. Il évoque aussi la forte présence des jardins alentours.
Le choix de panacher deux couleurs de tuile participe aussi de cet équilibre : le brun rouge de la tuile Beauvoise Vallée de Chevreuse se marie aux rouges des tuiles du quartier, tandis que la Beauvoise Terre de Beauce, d’un jaune lumineux qui s’accorde bien au bois, apporte du peps à la façade.
Le panachage fonctionne parfaitement avec les teintes du pin autoclavé pré-grisé et apporte une touche contemporaine à l’ensemble.
Depuis 5 à 7 ans, la tuile commence à descendre sur les murs, répondant ainsi à un besoin de créativité architecturale et à des impératifs de prix. Imerys Toiture a développé une large gamme de teintes de tuiles. Pour encore plus de possibilités de personnaliser, le fabricant se lance dans la sérigraphie et commercialisera bientôt une imitation de tavaillon en bois.
En bardage, la tuile est posée jointoyée. Le pare-pluie en sous-face évite le risque d’infiltration. Selon l’orientation du mur, la tuile est fixée en haut par une vis avec rondelle et par un paneton en partie basse (un crochet qui fait amortisseur), ou bien deux vis.
Le couvreur assemble les couleurs
« Sur ce chantier, nous allons poser 1 300 m2 de tuiles en toiture et 2 100 m2 en bardage, pour 220 000 € HT », explique Patrick Rouaud, co-gérant de la SARL Loire atlantique Toitures. « Ces tuiles ont un format moyen qui évite l’effet d’écrasement qu’on peut ressentir avec les gros modules. » Basée à Saint Mars du Désert, l’entreprise couvre les toits de l’agglomération nantaise et de la côte, de Pornic à Vannes ; en tuile mais aussi en ardoise et en divers métaux (30 employés – 3 millions € de CA).
« Ici, les liteaux sont espacés de 24,6 cm. La pose jointoyée est rapide, de l’ordre de 20 m2 par jour et par compagnon, à raison de 22 tuiles par m2 ; y compris la pose des liteaux et les coupes liées aux ouvertures. C’est le poseur qui choisit le panachage des couleurs, de façon à ne pas créer trop de régularité. C’est tout l’intérêt et la difficulté : il faut rester concentré ! »
Nantes Métropole Habitat possède 25 000 logements occupés par un sixième de la population nantaise (50 000 locataires). L’office public de la métropole nantaise construit environ 450 logements par an et en réhabilite 350 (budget annuel de 100 millions €).
Deux teintes poudrées de tuile Beauvoise Huguenot d’Imerys Toiture ont été choisies pour habiller aussi bien la toiture que la majeure partie des murs.
La Beauvoise est une tuile à emboitement de 32,5 x 24 cm. Son aspect poudré et marbré est obtenu en déposant avant cuisson des poudres à base de titane (jaune) ou d’oxyde de manganèse (rouge-brun).
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson
Photo d'ouverture : Débutés en avril 2017, les 57 logements collectifs et les 3 maisons individuelles devraient être livrés à Nantes Métropole Habitat en juin 2019.
Elevée entre 1928 et 1933, la Cité des Chambelles, propriété de Nantes Métropole Habitat, comptait 24 logements individuels ou de petit collectif. De cet habitat insalubre rien ne pouvait être conservé. 80 % de cette petite rue typique du faubourg nantais ont donc été démolis pour construire sur un linéaire de 175 m quatre bâtiments collectifs comptant 57 logements et trois maisons individuelles en duplex.
Les architectes ont proposé de garder l’esprit de la cité-jardin, qui offrait une parcelle cultivable en pied d’immeuble pour chaque appartement : des jardinets privés pour les RDC et des jardins collectifs sont prévus à l’arrière des nouveaux bâtiments.
Le mur de béton n’est pas structurel. Ce sont les poteaux placés en arrière du double voile de béton 16-16 qui sont porteurs. Le reste de la structure est une ossature bois.
La tuile plate, un matériau « patrimoine »
Les faubourgs de Nantes sont couverts pour moitié de tuile et d’ardoise. Naturelle et durable, présente sur les toits des maisons alentours et sur ceux de l’ancienne cité-jardin, la tuile était dès le départ le matériau choisi en couverture, pour une parfaite intégration dans l’ensemble des toitures du quartier.
Par contre, la faire descendre sur les murs des bâtiments est un choix audacieux et original qui contribue largement à l’identité de ce programme. « Différentes raisons nous ont poussés à opter pour de la tuile en bardage», expliquent à deux voix Cécile Carrus et Xavier Hubert de l’agence Huca. « Nous voulions varier les effets de couleurs et de matériaux pour éviter une trop grande homogénéité des façades. Les coloris disponibles chez Imerys Toiture sont très étendus, ce qui laisse une grande liberté de personnalisation. »
Conscients de la faible profondeur de la bande de terrain et de l’augmentation de la densité d’habitat avec ces nouvelles constructions, les architectes souhaitaient casser le linéaire par tous les moyens possibles pour intégrer le programme à l’ilot urbain. Les « maisonnées » sont de différentes hauteurs (14 m au plus). Elles forment un ensemble varié, de par leur orientation et leur architecture : ouvertures dans le toit, loggias, dégagements en terrasse. Leur agencement crée des décrochements et des passages vers les jardins à l’arrière.
Du béton brut (qui sera lazuré) en socle sur 2 m, prolongé de tuiles de deux couleurs jusque sur le toit, avec des rappels de bois dans les loggias et sur les terrasses : marier plusieurs aspects sur les façades a permis d’éviter l’effet massif et uniforme qu’aurait pu avoir l’ensemble.
Un mélange harmonieux
En hauteur, les pignons sont bardés de pin posé à 45 degrés. Ce bois croisé rappelle les treilles supports de végétation retrouvées sur les pignons du voisinage. Il évoque aussi la forte présence des jardins alentours.
Le choix de panacher deux couleurs de tuile participe aussi de cet équilibre : le brun rouge de la tuile Beauvoise Vallée de Chevreuse se marie aux rouges des tuiles du quartier, tandis que la Beauvoise Terre de Beauce, d’un jaune lumineux qui s’accorde bien au bois, apporte du peps à la façade.
Le panachage fonctionne parfaitement avec les teintes du pin autoclavé pré-grisé et apporte une touche contemporaine à l’ensemble.
Depuis 5 à 7 ans, la tuile commence à descendre sur les murs, répondant ainsi à un besoin de créativité architecturale et à des impératifs de prix. Imerys Toiture a développé une large gamme de teintes de tuiles. Pour encore plus de possibilités de personnaliser, le fabricant se lance dans la sérigraphie et commercialisera bientôt une imitation de tavaillon en bois.
En bardage, la tuile est posée jointoyée. Le pare-pluie en sous-face évite le risque d’infiltration. Selon l’orientation du mur, la tuile est fixée en haut par une vis avec rondelle et par un paneton en partie basse (un crochet qui fait amortisseur), ou bien deux vis.
Le couvreur assemble les couleurs
« Sur ce chantier, nous allons poser 1 300 m2 de tuiles en toiture et 2 100 m2 en bardage, pour 220 000 € HT », explique Patrick Rouaud, co-gérant de la SARL Loire atlantique Toitures. « Ces tuiles ont un format moyen qui évite l’effet d’écrasement qu’on peut ressentir avec les gros modules. » Basée à Saint Mars du Désert, l’entreprise couvre les toits de l’agglomération nantaise et de la côte, de Pornic à Vannes ; en tuile mais aussi en ardoise et en divers métaux (30 employés – 3 millions € de CA).
« Ici, les liteaux sont espacés de 24,6 cm. La pose jointoyée est rapide, de l’ordre de 20 m2 par jour et par compagnon, à raison de 22 tuiles par m2 ; y compris la pose des liteaux et les coupes liées aux ouvertures. C’est le poseur qui choisit le panachage des couleurs, de façon à ne pas créer trop de régularité. C’est tout l’intérêt et la difficulté : il faut rester concentré ! »
Nantes Métropole Habitat possède 25 000 logements occupés par un sixième de la population nantaise (50 000 locataires). L’office public de la métropole nantaise construit environ 450 logements par an et en réhabilite 350 (budget annuel de 100 millions €).
Deux teintes poudrées de tuile Beauvoise Huguenot d’Imerys Toiture ont été choisies pour habiller aussi bien la toiture que la majeure partie des murs.
La Beauvoise est une tuile à emboitement de 32,5 x 24 cm. Son aspect poudré et marbré est obtenu en déposant avant cuisson des poudres à base de titane (jaune) ou d’oxyde de manganèse (rouge-brun).
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson
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