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11/12/2022

Comment les fabricants français de briques et de tuiles comptent diminuer leur empreinte carbone

Pour réduire leurs émissions de CO2 (-27% entre 2015 et 2030, et -80% à horizon 2050), les fabricants français de tuiles et de briques, actuellement confrontés à la forte hausse des prix du gaz, annoncent travailler sur la modification de leur process et de leurs approvisionnements en énergie.

Dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, la Fédération française des tuiles et briques (FFTB, 72 entreprises, 125 lignes de fabrication en France, 4500 emplois directs, 953 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4,5 millions de tonnes de tuiles et de briques livrées en 2021) accélère sa transition énergétique. Par rapport à 2015, les objectifs affichés sont une baisse de 27% des émissions de CO2 en 2030, et de 80% en 2050, avec 32 kg émis par tonne de matériaux produite contre 158 il y a sept ans. De quoi espérer soulager, à long terme, la facture induite par les soubresauts des prix du gaz. «Les tarifs de tout ce qui a besoin de chaleur (tuiles, isolation, polystyrène) explosent totalement », observe Charles-Gael Chaloyard, directeur général des négoces Tout Faire.

« Nous sommes dans un procédé qui recourt à 80% au gaz naturel dans sa consommation, principalement dans la cuisson. En un an et demi, les prix du gaz ont été multipliés par cinq. Avec les prix actuels du gaz, cela devient vital pour nous d’accélérer », souligne Isabelle Dorgeret, la directrice générale de la FFTB. Dans le process de fabrication des tuiles et des briques, la combustion d’énergie représente 76% des émissions de CO2, selon les chiffres fournis par les fabricants, et la décarbonatation des argiles calcaires 24%.

Premier volet de la feuille de route de décarbonation, la diminution des besoins en énergie, l’amélioration des rendements et la valorisation des pertes thermiques. 20% de gains sont attendus, à terme, sur les émissions de CO2. Des biocombustibles et des boues papetières pourraient être incorporées durant la cuisson. La charge des fours pourrait être optimisée. «On peut essayer d’utiliser moins d’eau pour le façonnage des produits, moyennant quoi il y aura moins besoin d’énergie pour le séchage. Les échangeurs thermiques permettent, eux, de récupérer des calories fatales et de les réutiliser», ajoute Isabelle Dorgeret. Récemment, Terreal a équipé son deuxième site de Chagny (Saône-et-Loire) d’un échangeur nouvelle génération, pour mieux récupérer la chaleur fatale du four et en réutiliser l'énergie pour le broyage de l’argile.

Des fours à hydrogène envisagés

Deuxième levier de cette trajectoire «bas carbone», la modification du mix énergétique (40% de gains espérés). Certains sites de production utilisent déjà jusqu'à 45% d'énergies de substitution (biomasse, méthane issu de déchets ménagers…) «Chez Bouyer Leroux, le gaz naturel est remplacé par de la biomasse ou du syngaz. On récupère des déchets de bois, on les consume dans des installations de pyrogazéification. Le gisement devrait augmenter sous l’effet de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) des matériaux du bâtiment, en plus de la REP actuelle sur le mobilier», explique la directrice générale de la FFTB. Le recours à des pompes à chaleur haute température fait partie, quant à lui, des technologies en phase pilote.

Encore en R&D, le recours à l’hydrogène est sur la table, tout comme la possibilité d’électrifier les fours. La fédération compte s’appuyer sur les travaux de l’association spécialisée France Hydrogène. «Il faudra modifier les installations, et vérifier les caractéristiques techniques des produits à l’hydrogène. Techniquement, il n’y a pas d’obstacles technologiques à cuire des produits terre cuite à l’électricité, mais les investissements sont colossaux. Actuellement, les coûts des fours n’ont pas de sens par rapport aux prix des produits terre cuite», estime Isabelle Dorgeret, qui rappelle que le carrelage (matériau dont la production utilise de l’électricité) est vendu plus cher à la tonne.

Du CO2 capté à la source

Troisième pan de cette stratégie : la captation du CO2 dans les fumées (20% de gains attendus). Deux options sont sur la table : capturer le CO2 dans les fumées et le stocker, ou capturer le CO2 dans les fumées de four, le transformer en énergie et le réutiliser dans le process. «Il faut absorber le CO2 pour ne qu’il soit pas rejeté dans l’atmosphère, et le capter au plus près du four. Ce ne sera pas dans un futur très proche», précise, à la FFTB, Isabelle Dorgeret. Le Centre technique de matériaux naturels de construction travaille sur le projet, nommé Recycarb, dans la lignée de Fastcarb, destiné à la carbonatation accélérée de granulats de béton recyclé. L’industriel nantais Leroux & Lotz est aussi dans la boucle.

Malgré l’impact carbone des usines, leur proximité avec les chantiers demeure, elle, un point positif pour la filière, estime-t-on dans le secteur. En matière de livraison des produits finis, une brique parcourt environ 200 kilomètres, et une tuile environ 400 km.

Source L'Usine Nouvelle par Franck Stassi

10/12/2022

Lot-et-Garonne : un hangar photovoltaïque va être installé à la briqueterie Tellus Ceram de Monsempron-Libos


Les membres de Sem Avergies et Tellus Ceram 
Les membres de Sem Avergies et Tellus Ceram réunis pour la signature de la promesse de bail du hangar photovoltaïque.Les membres de Sem Avergies et Tellus Ceram réunis pour la signature de la promesse de bail du hangar photovoltaïque. 

Un hangar de stockage recouvert de 2 500 m2 de panneaux solaires va être construit dans l’enceinte de la briqueterie Tellus Ceram à Monsempron-Libos.

Sortie de terre prévue début 2024

Un hangar de stockage recouvert de 2 500 m2 de panneaux solaires va être construit dans l'enceinte de la briqueterie Tellus Ceram à Monsempron-Libos. Sortie de terre prévue début 2024.

Une importante zone couverte réservée au stockage sera bientôt installée dans l'enceinte de Tellus Ceram, la briqueterie de Monsempron-Libos. Long de 98 mètres et d'une hauteur maximale de 7,4 mètres, ce hangar, qui sera bâti derrière l'usine, accueillera des panneaux photovoltaïques sur ses 2 500 m2 de toiture. Ce projet, estimé à 800 000 euros, est à l'initiative de la Sem Avergies, la société anonyme d'économie mixte locale créée en 2019 par l'Etablissement public de coopération intercommunale (EPCI) Territoire d'énergie Lot-et-Garonne.

J'ai joué la carte de la proximité et de la confiance

On finance le tout, c'est-à-dire la structure et les panneaux solaires qu'on va exploiter par la suite pendant 30 ans pour produire de l'électricité, confie Nicolas Gente, le directeur de la Sem Avergies. C'est cette exploitation pendant trente ans qui remboursera l'investissement. L'énergie produite sera en moyenne de 600 MWh qui seront réinjectés dans le réseau. Pour donner un ordre d'idée, on pourrait fournir 400 personnes en électricité grâce aux panneaux solaires du hangar. 

Quant à Tellus Ceram, qui accueillera sur son terrain le dispositif, elle se rétribue en espace de stockage, dont l'entreprise a grand besoin. Elle pourra, en effet, utiliser tout l'espace couvert pour entreposer des palettes de briques.

J'ai déjà eu deux projets photovoltaïques sur le site mais ça ne s'est pas fait, explique Mesmin Béragnes, le directeur général de Tellus Ceram. Là, c'est le troisième et on est content de collaborer avec une structure locale. J'ai privilégié une société du département. J'ai joué la carte de la proximité et de la confiance. Et avec le hangar, on va également faire de la récupération d'eau. 

Vendredi 18 novembre, Tellus Ceram et la Sem Avergies ont signé une promesse de bail. Dans les prochaines semaines, le chantier va commencer et il devrait durer  entre 12 et 18 mois, ce qui devrait nous amener à un début d'exploitation au début de l'année 2024, selon Nicolas Gente. En plus de Tellus Caram, la Sem Avergies mène actuellement  une soixantaine de projets.

Et on a le double à l'étude. Depuis un an et l'explosion des prix de l'énergie, on a une multiplication des demandes pour ce type d'infrastructures, ajoute le directeur de la Sem Avergies.

Dans le futur, recouvrir l'usine de panneaux solaires

Quant à la briqueterie de Monsempron-Libos, elle a un autre projet photovoltaïque. Celui de recouvrir l'ensemble de l'usine de panneaux solaires pour faire de l'autoconsommation.  C'est un projet qui se fera après celui du hangar, affirme Mesmin Béragnes. Il y a d'ailleurs des études qui sont déjà en cours. L’idée serait de faire baisser notre consommation annuelle d’électricité de moitié. 

Source La Dépêche Du Midi par Valentin Vié


09/12/2022

Dyaqua : l’invention d’une tuile solaire en terre cuite qui ressemble à s’y méprendre aux matériaux traditionnels

Destinées aux bâtiments historiques, ces tuiles solaires invisibles reproduisent le bois, la pierre ou la terre cuite pour rendre les bâtiments historiques moins énergivores.

Un module photovoltaïque unique qui ressemble à une véritable tuile en terre cuite. Un module photovoltaïque unique qui ressemble à une véritable tuile en terre cuite. 

Certains particuliers souhaitent équiper leurs toits de panneaux solaires pour économiser de l’énergie. Mais la plupart des panneaux solaires sont assez disgracieux et dénaturent facilement une toiture. Et si vous habitez dans le périmètre d’un bâtiment historique, les panneaux solaires ne seront quasiment jamais autorisés pour le moment. Pour garder l’esthétique de la terre cuite, des tuiles, de la pierre ou même du bois, une entreprise italienne Dyaqua fabrique des tuiles solaires qui ressemblent à s’y méprendre aux matériaux traditionnels. Ces tuiles pourraient être une vraie solution pour équiper les bâtiments historiques tels que les églises, généralement très énergivores, suite à l’ancienneté de leurs architectures. Découverte.

Pourquoi avoir inventé des tuiles solaires invisibles ?

Comme nous vous le disions précédemment, dans certaines villes comme Paris, il est ardu d’obtenir l’autorisation d’installer des panneaux solaires classiques. Les monuments historiques parsèment la capitale et la plupart des habitations sont donc soumises à de strictes règles d’urbanisme. Couleurs des volets, types de tuiles, couleurs des façades, les architectes des bâtiments de France veillent à ce que l’harmonie visuelle perdure. Et, évidemment, les panneaux noirs ne sont pas les bienvenus. Pourtant, ils permettraient aux villes de réaliser de belles économies s’ils pouvaient être installés sur les musées, églises ou mairies anciennes. Les tuiles solaires italiennes baptisées Invisible Solar pourraient, de ce fait, être LA solution idéale.

Invisible Solar est une nouvelle technologie qui prend l'apparence de n'importe quel matériau de construction

La tuile invisible solaire qu’est-ce que c’est ?

Dyaqua est une petite entreprise familiale basée à Vicence, en Italie. Ils ont eu l’idée d’inventer une tuile photovoltaïque absolument unique. Chaque tuile renferme de petites cellules photovoltaïques fabriquées dans un composé de polymère qui imite les matériaux de construction. Pierre, tuile, bois, la tuile invisible conserve tous les bénéfices d’un panneau solaire, mais sans l’inconvénient visuel. C’est simple, les cellules photovoltaïques sont absolument invisibles à l’œil nu ! Et, apparemment, le besoin est bien présent dans toute l’Europe. En effet, depuis que la petite entreprise a commencé la production de ses tuiles solaires innovantes, elle avoue qu’elle peine à faire face à toutes les commandes. Ces dernières arrivent même des États-Unis, au grand étonnement de Giovanni Quagliato, l’inventeur de ces tuiles révolutionnaires. Notons qu’il est aussi artiste et créateur d’œuvres d’art en résine époxy à ses heures.

Comment fonctionnent ces tuiles ?

Le côté esthétique est un point essentiel pour l’avenir du photovoltaïque, mais il faut aussi que ces tuiles soient performantes et permettent de produire de l’électricité. L’inventeur explique que ces tuiles sont fabriquées pour supporter des charges statiques élevées et qu’elles résistent aux intempéries et aux solvants chimiques. Concrètement, le principe des tuiles est le même que sur un panneau classique. Les tuiles solaires laissent les rayons du soleil entrer à travers la matière transparente dont elles sont recouvertes, puis atteignent les cellules solaires.

La tuile solaire invisible est composée d'une pièce unique indivisible

Ensuite, elles sont reliées à un système semblable à celui des panneaux classiques et atteindraient une performance de 70 Wc / m2. Certes, cette valeur représente la moitié de celle d’un module solaire classique, mais dans certains lieux, le côté esthétique prime sur la performance. Le coût revient également un peu plus cher, puisqu’il faut compter 7 € par watt contre 2 € pour un module classique. Plus d’informations ? Rendez-vous sur le site Dyaqua.

Source NeoZone par Méline Kleczinski 

08/12/2022

AbSolar invente une technologie de stockage d’énergie renouvelable et sans émission carbone

La startup AbSOLAR a créé une technologie qui combine deux énergies renouvelables : l’énergie solaire et la géothermie. Elle permet de stocker la chaleur en été pour ensuite la redistribuer au cours de l’hiver.

La transition vers les énergies renouvelables est une étape inévitable pour le monde afin de limiter au maximum les émissions carbone, principale cause du réchauffement climatique. Bien qu’elles constituent une meilleure alternative aux sources d’énergie conventionnelles telles que le gaz, le pétrole et le fioul, les énergies renouvelables présentent une limite sur le plan technique, notamment sur les questions de stockage d’énergie. Pour Hervé Lautrette, PDG d’AbSOLAR et spécialiste en géothermie, la solution du stockage se trouve juste sous nos pieds. Pour résoudre le problème, la startup AbSOLAR, basée à Bègles, a mis au point une technologie associant l’énergie solaire thermique et le Stockage d’Energie Inter-saisonnier Souterrain, ou SETIS. Le concept est dénommé Centrale Solaire sur Stockage d’Energie ou C2SES.

Le SETIS

Le sous-sol constitue un excellent outil pour faire du stockage de masse grâce à la capacité calorifique des roches. Avec un dispositif de stockage d’énergie souterrain, il est possible de conserver le surplus de chaleur accumulé durant la saison ensoleillée, et ce, pendant des mois. Ainsi, la chaleur excédentaire est collectée par des capteurs solaires puis envoyée sous terre. C’est le processus de Stockage d’Energie Inter-saisonnier Souterrain ou SETIS. Le dispositif de stockage d’énergie thermique souterrain d’AbSOLAR a été développé dans le cadre de la réalisation du STES ou Seasonal Thermal Energy Storage. Il suit également le principe du BTES ou Borehole Thermal Energy Storage qui correspond à des dispositifs utilisés pour capter la ressource géothermique sur champ de SGV ou Sondes Géothermiques Verticales.

Application en Gironde

Un prototype du C2SES a été installé à Cadaujac, en Gironde. Pour Hervé Lautrette, il s’agit d’une première en France. « On ne sait certes pas stocker l’électricité, mais la plus grosse partie de nos dépenses énergétiques, ce n’est pas l’électricité : c’est le thermique », a-t-il déclaré dans les colonnes de sudouest.fr. Selon les explications de Lautrette, le concept consiste à assembler deux énergies renouvelables qui sont le solaire, surabondant pendant l’été, et la géothermie qui offre intrinsèquement des capacités de stockage. Le système de stockage installé à Cadaujac est composé de plusieurs sondes géothermiques verticales qui sont enfouies dans le sous-sol. Lorsque les panneaux solaires captent la chaleur l’été, les calories produites sont envoyées dans le circuit, ce qui fait monter la température du sous-sol. Le dispositif aura besoin de deux ans pour être totalement chargé et pouvoir assurer les besoins des résidents en chauffage pour l’hiver suivant.

Une innovation entièrement renouvelable et sans émission carbone

« Certaines énergies renouvelables sont limitées techniquement dans leur développement par leur fonctionnement intermittent et fluctuant (solaire, éolien). Pour remédier à cette problématique énergétique, le stockage d’énergie constitue un réel enjeu dans le développement des énergies renouvelables. » explique l’entreprise sur son site officiel. « Cette technologie innovante produit une énergie continue, 100% renouvelable, décarbonée et locale. » Bien qu’il s’agisse d’un projet expérimental, cette technologie semble très prometteuse. Plus d’informations : ab-solar.fr

Source NeoZone par Lydie Rabe


07/12/2022

Chez Rairies Montrieux, un million d'euros investi chaque année

Un ancien séchoir transformé en hall d'exposition
Spécialisée dans la fabrication de carreaux de sols et de plaquettes murales, la société Montrieux, située aux Rairies (Maine-et-Loire), se modernise tous les ans. 

Créée en 1910, l’entreprise compte aujourd’hui une centaine de salariés. Résolument « tournée vers l’avenir », la société est spécialisée dans la fabrication de carreaux de sols, de plaquettes murales destinées aux façades et aménagements paysagés. 

L’entreprise a de nombreux clients en France, mais aussi en Australie, en Belgique ou en Suisse. Une commande est actuellement en cours pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ! 

Lors de la visite, Rémi Montrieux, le directeur, a expliqué que l’argile rouge nécessaire à la production – 18 tonnes par an – était « extraite dans un rayon maximum de 5 km ». Un peu d’argile blanche est importée de Bretagne ou d’Allemagne, pour quelques produits spécifiques.

Une fois modelés et séchés, carreaux et tommettes sont cuits dans un four tunnel de 64 mètres de long, qui fonctionne 7j/7, 24h/24

Un wagon sort toutes les 57 minutes. De nombreux produits sont émaillés en fonction de la demande des clients.

Depuis sa création, l’entreprise ne cesse « d’évoluer et innover » pour obtenir la satisfaction de sa clientèle exigeante. « Nous travaillons toujours de façon très traditionnelle. Mais nous nous tournons aussi vers l’avenir, en investissant 1 million d’euros par an dans des machines modernes et des robots », informe Rémi Montrieux.

Soucieuse de préserver la qualité de vie de son personnel, la société Montrieux adhère à l’Egapro, qui a été conçu pour faire progresser au sein des entreprises l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

Rairies Montrieux est engagée pour « l’égalité des genres dans le monde professionnel » et a obtenu en 2020 un score d’index de 78 sur 100.

Régulièrement, l’entreprise Montrieux accueille des élèves des grandes écoles artistiques. Cette année, ce sont les jeunes artistes de l’Académie royale des Beaux arts de Gants, en Belgique, la Kunst académie Halle, en Allemagne, et la Haute école des arts du Rhin de Strasbourg qui ont séjourné une semaine.

Avec l’aide du personnel, les élèves ont pu travailler l’argile pour confectionner leurs œuvres. Une démarche innovante et enrichissante pour tous.

Source Actu


06/12/2022

UK - Wienerberger ouvre un nouveau centre d'excellence

La société investit 1 million de livres sterling dans une toute nouvelle installation dédiée à l'éducation et à la formation d'ingénieurs

WIENERBERGER Royaume-Uni et Irlande jettent les bases pour les générations futures avec un investissement de 1 million de livres sterling dans un tout nouveau centre d'excellence, dédié à l'éducation et à la formation d'ingénieurs, basé sur le site de l'entreprise à Sandtoft, près de Doncaster.

Le centre a été créé pour aider Wienerberger à relever certains des défis à l'échelle de l'industrie concernant la rétention des compétences et le développement d'ingénieurs hautement qualifiés, le programme d'apprentissage centralisé de l'entreprise soutenant sa mission de fournir une formation de haute qualité grâce à une approche polyvalente. Au cours de sa première année, 30 apprentis ingénieurs seront formés au nouveau centre.

Simon Nevitt, directeur des opérations chez Wienerberger UK, a déclaré : « Pour que notre entreprise soit durable, nous devons créer une valeur durable pour ceux qui nous entourent. En plus de fournir des solutions de produits et de services aux défis du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la rareté des ressources dans l'environnement bâti, Wienerberger doit devenir une entreprise à émission nette zéro et positive pour la nature.

« Nous voulons avoir un impact positif sur les communautés dans lesquelles nous vivons, travaillons, achetons, vendons et conservons les ressources naturelles dont nous dépendons tous. Notre centre d'excellence a été construit pour répondre à la pénurie aiguë d'ingénieurs et pour offrir une formation aux apprentis qui deviendront l'avenir de l'environnement bâti.

Le jeune entrepreneur, ambassadeur mondial de la santé mentale et directeur de la jeunesse du Royaume-Uni, Jack Parsons, a déclaré: «C'est fantastique de voir que Wienerberger s'engage envers les futures générations d'apprentis en créant ce tout nouvel établissement dédié à l'éducation et au développement futur.

"En donnant aux jeunes plus d'options pour leur future carrière, Wienerberger prend le contrôle de la pénurie de compétences au Royaume-Uni et fait quelque chose qui fera une différence pour tant de personnes dans la communauté locale."

L'ouverture du centre d'excellence fait suite au récent investissement de 30 millions de livres sterling de Wienerberger dans la nouvelle usine de l'entreprise à Sittingbourne, qui créera plus de 30 nouveaux emplois dans la région.

Source AggNet

05/12/2022

Edilians Commenailles - Crise énergétique : « Pour le seul mois de décembre 2022, une facture identique à celle de l’année 2019 »

Les annonces gouvernementales sur les potentielles coupures d’électricité de cet hiver placent les entreprises dans l’expectative. C’est le cas notamment de l’usine de tuiles d’Edilians, à Commenailles, qui redoute plus que jamais l’arrivée du mois de janvier.

À l’approche de l’hiver, les mots « délestage » et « coupure » sont sur toutes les lèvres. Planifiée par le gouvernement, cette solution de dernier recours vise à couper l’électricité durant quelques heures par jour dans le but de diminuer la pression sur le réseau d’électricité. 

Au-delà des antennes de télécommunication, des écoles ou des particuliers, le scénario prend également en compte certains sites industriels.

Chargé d’anticiper ces délestages tournants d’environ deux...

Source Le Progrès par Loris Lacroix

04/12/2022

LE SERVICE CLIENT TECAUMA, UNE MAINTENANCE EXTERNALISÉE POUR FAIRE FACE À LA PÉNURIE DE MAIN D'OEUVRE CHEZ LES INDUSTRIELS

UN SERVICE CLIENT POUR ACCOMPAGNER LES INDUSTRIELS SUR LA DURÉE

A ce jour, les industriels recherchent toujours plus de sécurité et de fiabilité dans leurs installations car dans de nombreux secteurs, ils sont confrontés à une pénurie de main d’œuvre dans les métiers de la maintenance.

En soutien aux entreprises locales et nationales de la métallurgie et du bâtiment (menuiserie industrielle et briqueterie-tuilerie), TECAUMA, fabricant de lignes de production automatisées, a choisi de renforcer son service client pour apporter son expertise dans le suivi des installations.

« Notre objectif est d’augmenter la durée de vie des équipements que nous installons, même si TECAUMA a la réputation d’être solide et durable », explique Philippe Breillac, Président. « Nous souhaitons éviter les coups durs mettant le personnel maintenance de nos clients en difficulté et leurs équipes de production sur les nerfs ». 

UNE ÉQUIPE RENFORCÉE

Pour faire face à cette pénurie de main d’œuvre au sein des services maintenance des clients, le service client TECAUMA s’est renforcé en passant de 3 à 7 personnes en 3 ans et s’est structuré de la manière suivante :

  • Pôle chiffrage/pièces de rechanges et suivi des délais et livraison
  • Dépannage à distance et sur site / Maintenance préventive (contrats de service)
  • Maintenance Mécanique (sur site ou chez TECAUMA)
  • Audit et Expertise (proposition de rétrofit si besoin)

« La prise en main des équipements à distance via des modules d’accès sécurisés, nous permet de réaliser 85 % des dépannages depuis le bureau. L’impact environnemental est ainsi réduit. » précise Mathieu GADE, responsable du service client.

L’équipe assure également des formations sur site à la suite de la mise en route des équipements.

ANTICIPER POUR MAINTENIR UN ÉQUIPEMENT PERFORMANT

Il est également important d’anticiper la fin de vie des pièces d’usure avant que la ligne de production ne se mette à l’arrêt : TECAUMA fournit des pièces détachées neuves et reconditionnées. La société vendéenne répond aussi aux demandes de certains clients souhaitant prolonger la durée de vie de leurs équipements au travers des mises à jour des matériels et logiciels machines (rétrofits).

Dans un objectif de flexibilité et d’efficacité, les techniciens du SAV participent régulièrement à la mise au point des machines en atelier, leur permettant d’être opérationnels sur ces mêmes machines en suivi maintenance chez les clients. Tout cela garantit aux industriels un équipement opérationnel, avec des temps d’arrêt de ligne maîtrisés (maintenance préventive) et donc un risque faible de panne sur site.

TECAUMA réalise tout en interne, lui donnant la capacité de répondre à tout sujet mécanique, automatisme, robotique et informatique industrielle. C’est un partenaire reconnu, pour sa disponibilité et son adaptation rapide aux différentes situations.

Service client TECAUMA : 02 51 48 42 45

Ligne dédiée aux pièces de rechanges : 02 51 48 42 44

Source Tecauma


03/12/2022

UK- Briqueterie de Claughton : la technologie verte transporte l'argile pour un million de briques par semaine

Le seul téléphérique industriel d'Europe transporte 300 tonnes d'argile chaque jour vers une briqueterie située à 2,8 km de là - et tout cela grâce à la gravité.

Construit en 1924, le téléphérique de Claughton, dans le Lancashire, est fait d'acier de 25 mm d'épaisseur et est transporté au-dessus du sol sur des chevalets sans utiliser d'énergie.

Il transporte l'argile d'une carrière de Claughton Moor à la briqueterie de Forterra.

Bien que la technologie soit originaire de l'époque victorienne, elle est excellente lorsqu'il s'agit de réduire les émissions de carbone.

Alimenté par gravité plutôt que par l'électricité ou le carburant, le téléphérique utilise des seaux en acier pour transporter l'argile au lieu de camions polluants.

Michael Peel, de Forterra Claughton, a déclaré : "Il s'agit d'un téléphérique alimenté par gravité.

"Le poids de l'argile qui descend tire les vides vers le haut, donc il n'y a pas d'énergie réelle, c'est complètement gratuit."

Les godets sont vidés avant d'être accrochés au téléphérique pour le retour.

Un circuit complet prend environ 45 minutes.

Le téléphérique devrait être démantelé en 2036

"Vous devez avoir le bon poids d'un côté et ne pas surcharger la corde d'un côté car elle se déséquilibre et commence à rebondir", a expliqué M. Peel.

"Il est conçu pour 46 containers - 23 de chaque côté."

Une section du téléphérique passe au-dessus de la très fréquentée A683 entre Lancaster et Kirkby Lonsdale.

Un pont métallique protège les automobilistes de toute chute de débris.

Une section du téléphérique passe au-dessus de l'A683

Des briques sont fabriquées sur le site depuis 180 ans, bien que la production se soit arrêtée pendant quelques années après une baisse de la demande de briques.

Aujourd'hui, cependant, Forterra emploie 57 personnes à temps plein et produit un million de briques chaque semaine.

Le plus grand marché de l'entreprise est l'industrie du logement dans le nord de l'Angleterre et en Écosse.

Il estime qu'il y a suffisamment de schiste dans la carrière pour poursuivre les opérations pendant encore 100 ans.

Dans l'état actuel des choses, cependant, sa licence du conseil municipal de Lancaster expire en 2036.

À la fin de la production, le téléphérique sera démantelé.

"Lorsque nous aurons enfin fabriqué notre dernière brique, le téléphérique devra malheureusement être retiré car la structure sera dangereuse pour les personnes", a déclaré M. Peel.

Forterra a déclaré que le téléphérique n'était pas un site patrimonial et que les gens ne devraient pas s'arrêter sur l'A683 pour prendre des photos.

Source BBC Nord-Ouest par Phil Cunliffe


02/12/2022

Créer des finitions inédites grâce à l’offre complète de tuiles impression numérique d’EDILIANS...

Leader français de la tuile terre cuite, EDILIANS crée des solutions toitures innovantes au cœur de l’éco-habitat.

Avec sa gamme Design, EDILIANS invitait déjà les prescripteurs à laisser libre cours à leur créativité pour composer des bâtiments uniques. Ils pouvaient alors jouer avec les couleurs, la lumière et les finitions autour de 6 modèles de tuiles déjà reconnus pour leur esthétique avant-gardiste. Aujourd’hui, le leader français de la tuile terre cuite va encore plus loin et lance une offre complète de tuiles impression numérique, adaptées aussi bien à la toiture qu’au bardage.

Issue du savoir-faire de Tejas Borja qui a intégré EDILIANS fin 2021, la technologie d’impression par jet d’encre représente une opportunité supplémentaire pour les architectes, dans la personnalisation et la reproduction de l’esthétique des toitures régionales.

 A l’occasion du salon BATIMAT, EDILIANS a présenté exceptionnellement en avant-première une sélection de produits bénéficiant des finitions exclusives obtenues grâce au système innovant d’impression numérique Borja Jet. Ainsi, pour composer leur propre partition et créer des bâtiments uniques, les architectes peuvent choisir parmi l’un des 4 décors de la gamme minérale :

- Ardoise qui rappelle les textures et les couleurs des ardoises extraites des plus belles carrières au monde (Irish Green, Népal Orage, Paris Ocre),

- Pierre, une sélection unique de pierres de caractère de l’Amérique du Nord en passant par l’Australie (Austin Grey, Denver Gold, Denver Iris),

- Ciment (Sidney Graphite) pour un rendu sans égal, soulignant la subtilité et l’élégance d’un décor au charme brut,

- Marbre (Roma Dark), l’essence et la noblesse d’un matériau indissociable de l’art et de l’architecture de toutes les époques,

 ou encore : - la chaleur et la richesse des teintes naturelles et vivantes de la gamme Bois (Toroton Oak, Weathered Cedar), - la signature unique et caractéristique de la gamme Terre Cuite et de son décor Cotto décliné en 3 coloris (Irati, Ibiza Pink, Entrepins),

- la finition de la gamme Métal et de son décor Cuivre (Tokyo Copper) qui fait la part belle au travail du temps sublimant la matière.

Réuni sous la signature « L’inspiration sans limite », l’ensemble des familles et décors impression numérique ouvrent aux architectes un véritable champ des possibles avec pour seule limite l’imagination !

Source André Sudrie

01/12/2022

FFTB - Fédération Française des Tuiles et Briques: une mini série en 4 épisodes sur la 𝗱é𝗰𝗮𝗿𝗯𝗼𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 de la production des tuiles et briques

➡ Les fabricants de tuiles et briques s'engagent volontairement dans une feuille de route pour décarboner leur production 

➡ La filière représente 0,65 Mt CO2eq soit 0,2 % des émissions de la France et 3,5% des émissions de l’industrie des produits minéraux pour la construction. Source SNCB

➡ Les engagements pris ? -27% d'émissions de CO2 d'ici 2030 et -80% d'ici 2050 

La profession présente dans sa feuille de route un 𝗱𝗶𝗮𝗴𝗻𝗼𝘀𝘁𝗶𝗰, des 𝗼𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀 et les 𝗺𝗼𝘆𝗲𝗻𝘀 associés pour atteindre une diminution de :

‐27% des émissions de CO2 de la filière à l’horizon 2030 et de ‐80% à l’horizon 2050 par rapport à 2015 (année de référence de la SNBC).

𝗧𝗿𝗼𝗶𝘀 𝗹𝗲𝘃𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗱’𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 d’intensité, de potentiel et de maturité

variés sont mis en œuvre :

‐ Sobriété et efficacité énergétiques

‐ Substitution du gaz naturel par des énergies décarbonées ou renouvelables

‐ Programme ReCycarb : capture, pour stockage ou utilisation du CO2 dans une boucle vertueuse de méthanation

Le programme d’investissements pour atteindre les objectifs 2030 est de l’ordre de 250 millions d’euros.

𝗘𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 𝟭 : 𝗗𝗶𝗺𝗶𝗻𝘂𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗲́𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗖𝗢𝟮, 𝗲𝗻 𝗲𝗻𝗷𝗲𝘂 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝘁𝘂𝗶𝗹𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗯𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 ? 𝗢𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀, 𝘁𝗿𝗮𝗷𝗲𝗰𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗹𝗲𝘃𝗶𝗲𝗿𝘀

Episode 2 : Sobriété et efficacité énergétiques

Episode 3 : Énergies décarbonées ou renouvelables

Episode 4 : Capter, stocker, transformer le C02 pour décarboner les tuiles et briques

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30/11/2022

A Mably, le fabricant de briques Bouyer Leroux investit près de 5 M€

Pour continuer la décarbonation de son activité, Bouyer-Leroux engagera en 2023 les travaux sur son site de Mably près de Roanne pour créer une usine à sciure pour alimenter l'un des deux fours dédiés à la cuisson des briques en terre cuite.

David Séguy directeur de l'usine de Mably et de Saint-Marcellin-en-Forez et Sébastien Elissalde directeur Energie Environnement du groupe Bouyer Leroux

Depuis six mois, le site de Bouyer Leroux à Mably près de Roanne (45 salariés), l’une des deux usines que compte le fabricant de briques en terre cuite dans la Loire avec Saint-Marcellin-en-Forez (12 salariés) où est réalisé l'assemblage,dirigées par David Séguy, utilise l’ajout de biocombustible directement dans la matière.

Ce biocombustible, la coque de graine de tournesol, un déchet issu des productions céréalières, rend l’argile plus poreux. Il permet à la brique de s’autoallumer, et de commencer à cuire par l’intérieur.

L'usine Bouyer Leroux de Mably produit 160 000 tonnes de briques en terre cuite par an

Le procédé est déjà éprouvé dans l’usine de Gironde-sur-Dropt près de Bordeaux, et d’autres sites du groupe Bouyer Leroux (2 000 salariés ; sept usines pour la production de briques ; 450 M€ de CA), constitué en Société coopérative ouvrière de production (Scop).

"Il y a deux avantages à utiliser ce biocombustible, souligne Sébastien Elissalde, directeur Energies environnement chez Bouyer Leroux. On ne consomme pas de gaz naturel et on améliore la résistance thermique de la brique".

Mise en service de l'usine de sciure fin 2024 chez Bouyer Leroux à Mably

Pour aller encore plus loin dans la transition énergétique, le site de Mably sera équipé d’ici fin 2024 d’une usine de fabrication de sciure destinée à alimenter l'une des deux lignes de four.

Cette dernière sera aménagée dans un bâtiment de 6 500 m2 aujourd’hui inoccupé. L’émission de CO2 de l’usine Bouyer Leroux de Mably devrait passer de 12 000 tonnes par an à 7 500 tonnes par an grâce à ce procédé de cuisson (les briques sont chauffées à 900°C ; Ndlr).

L'argile pour fabriquer les briques est extraite directement à côté de l'usine Bouyer Leroux à Mably

Soutenu par l’Ademe, l'Agence de la transition écologique et par France Relance, le projet, subventionné à hauteur de 2,2 M€, représente 4,7 M€ d’investissements. Dans un rayon de 150 km autour de Mably, Bouyer Leroux s’approvisionnera en plaquettes de bois et/ou déchets de bois pour les transformer en sciure sur place.

160 000 tonnes de briques fabriquées à Mably

Les besoins en bois sont estimés à 15 000 tonnes par an sur le site. L’usine à sciure sera équipée d’un séchoir alimenté par la récupération des fumées du four, converties en énergie dite "énergie fatale" pour sécher la sciure destinée ensuite à faire fonctionner le four. C’est la société bordelaise NewHeat qui sera en charge d’installer le système de récupération de chaleur.

Usine briques Bouyer Leroux Mably

L’usine Bouyer Leroux de Mably produit 160 000 t de briques en terre cuite par an pour le secteur de la construction. L’argile servant à la fabrication est directement extraite dans la carrière basée sur le site de 43 ha situé à côté du centre d’enfouissement des déchets ménagers de Mably. Le méthane généré par les déchets alimente d’ailleurs pour partie en biogaz le site, également équipé d’un système de cogénération.

Depuis 2018, le groupe Bouyer Leroux est engagé sur la voie de la transition énergétique avec l'ambition de décarboner 90 % de l'activité production de briques à horizon 2027 pour un budget de 62 M€.

Source L'Essor de la Loire par Noémie Coquet

28/11/2022

Roumazières: grève à la tuilerie Monier "pour une meilleure qualité de vie au travail"

Les grévistes ont débrayé depuis le lundi 20 novembre, à 4h du matin.

Au moins 50 % des salariés de la tuilerie Monier de Roumazières sont en grève ce lundi 20 novembre. Ils dénoncent « un climat social très dégradé dans l’entreprise ».

Une grève pour traduire de la colère et de l’inquiétude. Depuis 4h ce lundi 20 novembre, et pendant 24 heures, environ 50 % des 155 salariés de la tuilerie Monier de Roumazières (commune de Terres-de-Haute-Charente) étaient en grève. Massés sous deux tentes devant l’entrée principale de cette entreprise historique du territoire...

Source La Charente Libre par Frédéric Berg

Grève à la tuilerie Monier à Roumazières: "La réunion avec la direction s'est bien déroulée"

Une grève de 24 heures a touché la tuilerie Monier de Roumazières, le lundi 21 novembre.

La réunion qui a eu lieu le lundi 21 novembre entre les représentants syndicaux et la direction de la tuilerie Monier de Roumazières s‘est « bien déroulée », selon les représentants du personnel.

Même si la direction de la tuilerie Monier de Roumazières n’a pas officiellement réagi suite à la grève de 24 heures.

Source La Charente Libre.




27/11/2022

L'entreprise à suivre : Hoffmann Green Cement, le cimentier qui se soucie du CO2

Créée voilà huit ans, cette PME vendéenne est une nouvelle venue dans l'univers plutôt figé des matériaux de construction. Elle est cotée en Bourse depuis 2019.

Hoffmann Green Cement est une nouvelle venue dans l'univers plutôt figé des matériaux de construction.

Le propos de cette rubrique est de faire découvrir un large éventail d'entreprises qui opèrent dans des secteurs innovants, ou qui innovent dans des secteurs existants. Hoffmann Green Cement (HGC) fait clairement partie de la seconde catégorie. C'est un acteur de petite taille, jeune, français, qui cherche à se faire une place dans une industrie éminemment oligopolistique. Autant dire qu'il a du pain sur la planche. 

HGC est le genre d'entreprise que l'on souhaite voir réussir. Malheureusement, rien ne garantit à ce stade de développement que le succès d'estime se transformera en succès économique. Le décor est planté de façon assez abrupte, mais c'est pour bien cerner les risques associés au dossier. Comme son nom l'indique, HGC est un producteur de ciment. Mais pas n'importe quel ciment, ou plutôt pas n'importe quel mode de production de ciment.  

Là, il convient de faire une petite parenthèse pour rappeler que l'industrie du ciment est l'une des plus émettrices de CO2 de la planète, parce qu'il est produit à partir de clinker broyé, un produit du calcaire chauffé à très haute température pendant dix-huit heures... Un véritable gouffre, en termes de consommation d'énergie. HGC propose de produire du ciment sans clinker, grâce à un procédé d'activation à froid. Le management revendique une division par quatre à six des émissions de CO2 par rapport au ciment classique (dit ciment Portland). 

L'histoire est donc assez belle, avec en toile de fond le durcissement des réglementations environnementales un peu partout. Côté clair, HGC a d'ores et déjà franchi un certain nombre d'écueils, en particulier la validation du concept, la construction d'un premier site de production, la certification de la qualité du ciment produit par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et la livraison des premières commandes. Côté obscur, la société a concédé mi-septembre qu'elle sera très en deçà de ses objectifs de livraison en 2022, à cause de l'attentisme général dans le secteur du BTP. Elle devrait ainsi écouler 10 000 tonnes de ciment sur l'année, contre un objectif initial compris entre 20 000 et 30 000 tonnes. Ciment vert ou pas, le contexte économique est passé par là, même si aucun des contrats signés par l'entreprise n'a été annulé. Les promoteurs maîtrisent le foncier et ont des permis purgés, mais ils retardent les mises en chantier faute de marges, résume avec justesse l'analyste Arnaud Despre, chez Portzamparc. En espérant que le prix des matériaux va s'assagir et que le marché de l'immobilier ne se grippera pas. 

Un développement industriel clairement fléché

Evidemment, la situation est très pénalisante pour HGC, qui aurait préféré refuser des clients plutôt que de faire tourner un outil industriel flambant neuf au ralenti. Il faudra attendre quelques exercices pour savoir si les fluctuations de court terme ne sont que des péripéties sur le chemin du succès. En attendant, le management s'en tient à ses prévisions de moyen terme. C'est-à-dire vendre chaque année 550 000 tonnes de ciment en France à partir de 2026, ce qui représenterait 3 % du marché national et générerait 120 millions d'euros de chiffre d'affaires. Et même 130 millions, en ajoutant les 10 millions d'euros que HGC espère retirer de son déploiement à l'étranger sous forme de licences sur la technologie maison. Le tout avec une marge d'Ebitda de 40 %, qui dépasserait nettement les niveaux constatés chez les concurrents traditionnels comme Holcim (26 %), Buzzi Unicem (23 %) ou HeidelbergCement (20 %). 

Reste que, pour l'instant, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent et HGC est encore dans le dur, sans mauvais jeu de mots. D'ailleurs, l'action cote moins de 13 euros alors qu'elle avait été introduite à 18 euros il y a trois ans. Mais le développement industriel est clairement fléché, la stratégie est d'aplomb, le financement suit et l'écart de prix entre le ciment Hoffmann et le ciment Portland devrait progressivement se réduire avec l'accroissement du coût des émissions de CO2 et les contraintes environnementales grandissantes. 

Source L'Expension par Anthony Bondain

25/11/2022

La forte croissance organique de Wienerberger surperforme ses marchés

  • Le chiffre d'affaires progresse de 33 % à 3 848,0 millions d'euros
  • Augmentation des contributions des acquisitions et du programme d'auto-assistance
  • EBITDA en hausse de 64% à 835,4 millions d'euros

Au troisième trimestre 2022, Wienerberger a réussi à maintenir l'excellente performance des deux premiers trimestres, générant des revenus au niveau du Groupe de 3 848,0 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de l'année (2021 : 2 896,5 millions d'euros million). Le chiffre d'affaires comprend les apports de consolidation des sociétés acquises au second semestre 2021 pour un montant de 391,7 millions d'euros. Indépendamment de l'environnement de marché difficile et volatil, l'EBITDA a considérablement augmenté pour atteindre 835,4 millions d'euros, par rapport au niveau de l'année précédente de 510,1 millions d'euros. Par rapport à la période correspondante de l'année précédente, le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT opérationnel) s'élève à 629,1 millions d'euros (2021 : 323,3 millions d'euros).

"En raison des tensions géopolitiques, l'année à ce jour a été marquée par une augmentation significative des prix de l'énergie et des coûts des intrants. Grâce à notre politique d'achat et de prix tournée vers l'avenir, nous avons réussi à couvrir la forte hausse de l'inflation des coûts tout en assurant la disponibilité de l'énergie tout au long de l'année. Dans des marchés en contraction, nous avons une fois de plus démontré la résilience de notre modèle économique durable et poursuivi avec succès notre trajectoire de croissance organique, clôturant les neuf premiers mois de 2022 avec des résultats records. Les revenus ont augmenté de 33 % à 3 848,0 millions d'euros et l'EBITDA a bondi de 64 % à 835 millions d'euros », déclare Heimo Scheuch, président du directoire de Wienerberger.

Cette forte croissance est attribuable au repositionnement réussi de Wienerberger en tant que fournisseur de solutions système innovantes et à notre portefeuille largement diversifié. De plus, notre programme d'auto-assistance de mesures visant à accroître les revenus et à améliorer l'efficacité a apporté une contribution très satisfaisante de 38 millions d'euros. L'intégration des sociétés acquises en Europe et en Amérique du Nord au cours de l'année précédente progresse plus rapidement que prévu et a contribué à hauteur de 77 millions d'euros au résultat.

Au troisième trimestre 2022, Wienerberger a dépassé les excellents résultats de la période correspondante de l'année précédente, bien que les défis résultant de la situation géopolitique et des effets connexes aient récemment continué à augmenter. À 1 275,9 millions d'euros, les revenus externes dépassent de 24 % la valeur de l'année précédente de 1 027,5 millions d'euros. L'EBITDA a augmenté de 41 % pour atteindre 286,7 millions d'euros (2021 : 203,1 millions d'euros).

Au cours des neuf premiers mois de l'année, l'approvisionnement en énergie a été assuré à tout moment. En outre, Wienerberger fait progresser activement la transition énergétique et la conversion vers des sources d'énergie renouvelables. La totalité de la production de tuyaux et de pavés du groupe, qui représente plus d'un tiers des revenus totaux du groupe Wienerberger, a déjà été convertie en électricité verte. Dans sa production de céramique, l'entreprise travaille à la conversion vers des sources d'énergie durables, telles que l'électricité, l'hydrogène ou le biogaz, en fonction des disponibilités locales. Actuellement, l'utilisation accrue de l'électricité, par exemple pour les fours et dans le processus de séchage, est en cours d'évaluation. La demande croissante en électricité doit être satisfaite par le photovoltaïque ou l'éolien directement sur nos sites de production, notre objectif étant d'atteindre l'autosuffisance en électricité. Dans le cadre de notre ambitieuse stratégie de développement durable, qui prévoit une réduction de -15 % des émissions de CO2 d'ici 2023, Wienerberger s'attend à réaliser des économies de -12 % déjà d'ici la fin de 2022, ce qui est bien en avance sur le plan.

 Performance des unités commerciales de Wienerberger

La Business Unit Wienerberger Building Solutions a généré une forte contribution aux revenus et aux bénéfices au cours des neuf premiers mois de l'année. Les activités de rénovation se sont poursuivies à un rythme soutenu dans toutes les régions, notamment sur le segment des toitures. En raison des augmentations substantielles des prix de l'énergie, les mesures visant à améliorer la performance énergétique des bâtiments par la rénovation ont énormément gagné en importance. Tout au long du troisième trimestre 2022, comme lors des trimestres précédents, l'approvisionnement en gaz naturel a été sécurisé à tout moment sur tous nos marchés. Opérant dans des conditions difficiles, la Business Unit a augmenté ses revenus de 13 % par rapport à la période correspondante de l'année précédente, générant des revenus externes de 681,5 millions d'euros (2021 : 603,5 millions d'euros) et un EBITDA opérationnel de 173 millions d'euros (2021 : 140,7 millions d'euros). 

Malgré une légère baisse des volumes de vente, la Business Unit Wienerberger Piping Solutions a réalisé une performance satisfaisante grâce à l'expansion constante de son portefeuille pour inclure des solutions globales spécifiques aux clients et à sa concentration sur l'excellence opérationnelle. Au troisième trimestre 2022, Wienerberger Piping Solutions a été confrontée à la volatilité des prix des facteurs de production, en particulier les granulés de plastique. Cependant, grâce à une gestion efficace des achats, Wienerberger a toujours été en mesure d'approvisionner ses clients et a compensé avec succès l'augmentation significative des coûts des intrants par des ajustements de prix. Les acquisitions de l'année précédente en Grande-Bretagne et en Irlande, qui ont permis d'optimiser le portefeuille de produits et d'élargir la présence sur le marché, ont contribué aux performances satisfaisantes de la business unit. Au troisième trimestre 2022, les revenus externes ont augmenté de 5 % pour atteindre 327,7 millions d'euros (2021 : 312,2 millions d'euros). La comptabilisation d'une provision liée à des litiges juridiques et la forte dévaluation de la livre turque ont eu un impact négatif sur la bonne performance opérationnelle. En conséquence, l'EBITDA opérationnel a diminué de 42,9 millions d'euros au trimestre de l'année précédente à 29,8 millions d'euros.

La Business Unit Amérique du Nord a bien performé dans son activité de canalisations plastiques aux États-Unis, tandis que l'activité du troisième trimestre dans les solutions pour l'enveloppe du bâtiment a été impactée par le ralentissement des activités de construction neuve aux États-Unis et au Canada. Comme en Europe, cette évolution est principalement attribuable aux hausses notables des taux hypothécaires en raison du niveau élevé de l'inflation. Les fortes hausses de prix observées dans certaines régions ont été compensées avec succès par une gestion active des prix. L'intégration de Meridian Brick s'est poursuivie comme prévu et a généré des synergies considérables, résultant en une excellente contribution au résultat de cette acquisition. Au total, la Business Unit Amérique du Nord a généré des revenus externes de 266,6 millions d'euros au troisième trimestre 2022 (2021 : 111,7 millions d'euros) et un EBITDA opérationnel de 71,4 millions d'euros (2021 : 23 millions d'euros).

Perspectives pour 2022

Wienerberger s'attend à ce que l'instabilité géopolitique et économique actuelle se poursuive. Bien qu'il y ait des signes de baisse des prix des matières premières dans certains domaines, l'hypothèse de Wienerberger est que les prix de l'énergie resteront élevés et que les coûts de personnel augmenteront. Par conséquent, les taux d'inflation resteront élevés, du moins à court terme, et la pression pour des taux d'intérêt plus élevés persistera.

Commentant la situation, Heimo Scheuch déclare : « Dans cet environnement difficile, nous nous attendons à ce que les marchés des nouvelles constructions se contractent d'env. 10-12% et les activités d'infrastructure diminueront de 5-7% sur l'ensemble de l'année, tandis qu'une évolution stable est attendue sur le marché de la rénovation. Grâce à sa dynamique d'innovation et à sa gamme de solutions système, Wienerberger surpassera nettement son environnement de marché. Au-delà des objectifs du Green Deal européen, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments existants est plus importante que jamais, compte tenu des prix élevés de l'énergie. Nous prévoyons donc une forte demande pour nos solutions à haute efficacité thermique pour les nouveaux bâtiments résidentiels d'une durée de vie de plus de 100 ans.

Compte tenu des excellents résultats obtenus au cours des trois premiers trimestres et d'un bon démarrage du quatrième trimestre restant, nous révisons à la hausse nos prévisions d'EBITDA opérationnel pour 2022 à 950-970 millions d'euros.

Perspectives pour 2023

Wienerberger poursuivra sa croissance en 2023. En se concentrant sur l'innovation et une gamme élargie de solutions système, l'entreprise s'efforcera de générer une croissance supplémentaire grâce à l'intensification des activités de fusions et acquisitions dans les secteurs de la rénovation et de la gestion de l'eau. Forts de notre excellence opérationnelle, nous mettons en œuvre des améliorations continues d'efficacité et mettons tout en œuvre pour assurer durablement une base de coûts compétitive.

« Tout au long de l'exercice en cours, l'approvisionnement énergétique du groupe Wienerberger a été assuré à tout moment. Pour 2023 également, nous nous attendons à ce que nos contrats d'approvisionnement énergétique à long terme soient exécutés dans les conditions convenues. En parallèle, nous faisons avancer activement la transition énergétique et la conversion aux énergies renouvelables. Toute notre production de tuyaux et de pavés, qui représente plus d'un tiers des revenus totaux du groupe Wienerberger, a déjà été convertie en électricité verte. Dans notre production de céramique, nous travaillons à la conversion vers des sources d'énergie durables, telles que l'électricité, l'hydrogène ou le biogaz, en fonction de la disponibilité locale. La demande croissante en électricité doit être satisfaite par le photovoltaïque ou l'énergie éolienne directement sur nos sites de production, notre objectif étant d'atteindre progressivement l'autosuffisance en électricité », ajoute Heimo Scheuch.

L'objectif clair de Wienerberger est de rester un partenaire fiable pour ses clients, en particulier dans l'environnement difficile actuel. Comme démontré avec succès ces dernières années, la réponse de l'entreprise à l'augmentation de l'inflation des coûts est de poursuivre une politique de gestion active des prix et de répercuter les augmentations de coûts de la manière habituelle et équilibrée. L'instabilité géopolitique persistante et la hausse des taux d'intérêt auront un effet modérateur sur l'activité économique. Sur ses marchés finaux, Wienerberger s'attend donc à une baisse d'environ 15 % de la construction résidentielle neuve. L'entreprise prévoit une réduction d'environ 5 % des infrastructures et un développement stable du segment de la rénovation. Wienerberger est bien préparé pour cet environnement de marché.

Fort de son portefeuille de produits innovants dans les domaines de la construction neuve économe en énergie, de la gestion de l'eau et en tant qu'acteur majeur sur le marché de la rénovation de toitures et façades, Wienerberger souhaite surperformer ses marchés en 2023.

Pour le rapport complet sur le troisième trimestre 2022, veuillez visiter https://www.wienerberger.com/en.

Source MarketScreener

24/11/2022

Bâtiment : la crise énergétique électrise la filière

L'explosion des prix de l'énergie a engendré la hausse massive du coût de nombreux matériaux, fragilisant les marges des entreprises. De quoi créer un sentiment de fébrilité et une quête d'alternatives.

Après un répit sur les tarifs des matériaux, la flambée du coût de l'énergie a bouleversé les projections, avec des prix du marché de gros de l'électricité et du gaz en Europe soumis depuis cet été à un yo-yo permanent. « Depuis 2019, le coût des énergies fossiles a été multiplié par quatre et celui de l'électricité par quatre et demi, voire sept si l'on se projette au premier trimestre 2023 », indique Philippe Gruat, président de l'Association française des industries des produits de construction (AIMCC). Le directeur général de Terreal, Jean-Baptiste Fayet, confirme : « L'impact énergétique est majeur pour nos produits en terre cuite. Le coût aura largement explosé entre la période avant Covid et les prévisions pour le début de 2023. » Philippe Gruat nuance : « Il existe des inégalités selon les activités et il convient de distinguer les entreprises qui ont dû négocier le renouvellement de leur contrat d'énergie début 2022, à des prix de marché, et celles dont le contrat est garanti jusqu'à fin 2023. » De l'autre côté de la chaîne, constructeurs et promoteurs constatent les effets de cette inflation. « Un parquettiste avec lequel nous travaillons a dû, sous l'effet de sa facture énergétique, répercuter une hausse de 4 euros HT par m2 , illustre Alexandra François-Cuxac, présidente d'AFC Promotion et ancienne présidente de la FPI. De toute façon, pour les logements en Vefa, nous ne pouvons pas répercuter ces variations : nous vendons à des prix fermes et l'on achète désormais à des prix variables ! » Pour les constructeurs de maisons, dont les prix de vente sont également fixes, la note est aussi salée. « Les prix de certains matériaux explosent comme celui du carrelage qui a progressé de 40 à 50 % en 2022 », note David Lacroix, président du Pôle habitat FFB Ile-de-France et président de Maisons Berval et Maisons Evolution.

Stocks faibles. Des critiques fusent contre les industriels qui arrêteraient certaines lignes de production. « Ils ont vidé leurs stocks pour sauvegarder leurs résultats pendant la crise sanitaire et ont redémarré leur outil de production le plus tard possible, analyse Arnaud Labaune, président du Pôle habitat FFB Bourgogne-Franche-Comté et directeur général chez Maisons Cercle Entreprise. On en paie le prix au moment où certaines lignes de production trop coûteuses sont fermées. » Si le directeur général de Terreal reconnaît que les stocks de tuile sont faibles - un mois et demi contre trois avant le Covid - et que « des lignes très énergivores qui ne pouvaient plus tourner dans ce contexte » ont été arrêtées, il veut rassurer les constructeurs : « Non seulement ces lignes sont marginales, mais en se basant sur les chiffres de la Fédération française des tuiles et briques (FFTB), la production a augmenté de 16 % en 2021 tandis que le stock baissait face à une forte demande. » Julien Viossat, directeur commercial du groupe Fabemi, récuse quant à lui toute rupture d'approvisionnement : « Même si nous nous attendons à un surcoût énergétique de 100 à 150 % en 2023, nous avons jusqu'ici été protégés dans le cadre de contrats annuels d'électricité et il n'est pas question d'arrêts de lignes de production. »

Système D. Pour s'adapter, Jean-Luc Lachard, dirigeant du CMiste Maison & Jardin, se substitue à l'artisan pour l'achat des matériaux. « Depuis fin juin, nous nous occupons des négociations et commandes directement avec les distributeurs, l'artisan étant payé pour la main-d'œuvre. Ce qui nous demande plus de collaborateurs et de travail en interne pour anticiper les besoins. » Certains changent les modèles de tuiles pour éviter le blocage de chantiers : « Nous essayons de proposer des formats plus petits, mais si la teinte change, nous allons avoir un problème de conformité avec le permis de construire, explique un constructeur qui préfère rester anonyme. On devrait nous autoriser à placer le modèle de tuile disponible. Mais ne rêvons pas, ni les architectes ni les collectivités ne l'accepteront. » Pour calmer un client agacé devant l'attente de tuiles et éviter des pénalités de retard, Jean-Luc Lachard a contacté son fabricant en juillet dernier, opté pour une référence disponible mais de couleur différente, déposé un permis modificatif, lequel a été accepté. La livraison n'a été effectuée que deux mois et demi plus tard. « L'industriel ne maîtrise plus rien », s'emporte-t-il.

Côté promoteurs, les solutions existent mais doivent intervenir le plus en amont possible. « En phase conception et pour des projets en consultation, nous avons la possibilité de rechallenger d'autres fournisseurs, d'envisager d'autres systèmes constructifs », explique David Bruchon, directeur technique national & RSE d'Icade Promotion. Quant à la tuile béton que certains envisagent comme alternative à la terre cuite, les constructeurs interrogés pointent le refus des collectivités. Interrogées, l'AMF et France Urbaine n'ont pas répondu. « De toute manière, la tuile béton est une fausse solution, lance Jean-Baptiste Fayet. Son prix a grimpé fortement et les quelques lignes de production en France ne suffiraient pas à répondre à une demande soutenue. »

Rééquilibrage en vue. Face à des constructeurs et des promoteurs inquiets de voir leurs marges fondre, Philippe Gruat rappelle quelques évidences : « Tout le monde va devoir rogner sur ses marges et, parce que l'industriel tout comme le distributeur ou l'entreprise de construction ne peuvent pas travailler à perte, il faudra bien répercuter le coût au niveau du client final. » Même si l'index BT01 tous corps d'état grimpe de 12,6 % par rapport à décembre 2020, « son mode d'application se fait au détriment de la marge des entreprises », regrette David Lacroix.

Certains ne voient qu'une issue : le ralentissement du marché de la construction

De plus en plus d'interlocuteurs ne voient qu'une issue : le ralentissement du marché de la construction. « La chute des autorisations de construire entraîne une baisse des ventes, ce qui aura des effets sur le nombre de chantiers en 2023 », prévoit Pascal Boulanger, président de la FPI. Pour Pascal Barbottin, P-DG de Midi-Habitat, « la crise énergétique est le coup de grâce d'une crise majeure que personne ne veut voir. Nous allons au-devant d'un fort ralentissement dans la production des grandes opérations de réhabilitation, y compris dans la partie sociale ».

Pourtant, l'horizon n'est peut-être pas si bouché, tout du moins pour le logement neuf. « Une opération de promotion immobilière est une équation à plusieurs variables, dont celle du terrain, souligne David Bruchon. Si le marché du neuf poursuit sa tendance actuelle, les achats de foncier seront moindres et un rééquilibrage de leur valeur pourra être opéré, d'autant que s'ajoutent désormais des normes environnementales réglementaires et volontaires. La crise énergétique pourrait finalement se révéler un accélérateur de transformation. » La demande de matériaux devrait donc se calmer, et peut-être même, leur prix…

« Réglementer le tarif de l'énergie pour stabiliser la filière »

« Les prix de sortie de certains produits industriels comme la brique, la terre cuite mais aussi la laine de verre, sont devenus complètement fous, avec une progression moyenne de 40 % sur dix-huit mois.

Difficile, cependant, de distinguer ce qui relève du surcoût énergétique . Dans le même temps, le prix global des maisons a suivi une hausse comprise entre 22 et 28 % depuis juin 2021. Pour stabiliser l'ensemble de la filière, les industriels - avec lesquels les contacts sont complexes depuis des mois - doivent pouvoir bénéficier d'un tarif d'énergie réglementé et faire tourner leurs lignes de production à fond, et non pas en fermer, pour reconstituer leurs stocks et répondre à la demande. »

Arnaud Labaune, président du Pôle habitat de la FFB Bourgogne Franche-Comté et DG chez Maisons Cercle Entreprise.

« Ne pas opposer les acteurs entre eux »

« Nous n'avons jamais connu une telle hausse des prix de l'énergie, mais selon la nature de la production et les contrats signés avec les fournisseurs, les situations sont très variables. Les industriels sont des transformateurs et dépendent du prix de la matière première et de l'énergie. Nous ne sommes pas en amont ! Je comprends le mécontentement des acteurs de la construction, mais nous ne maîtrisons pas le coût très volatil de l'énergie. Cette crise, conjoncturelle et circonscrite à l'Europe, ne doit pas nous opposer les uns aux autres.

La filière doit rester solidaire et développer la concertation, à l'instar de la déclaration de solidarité qu'elle a signée en juillet dernier à Bercy. »

Source Le Moniteur par Laurent Duguet



23/11/2022

Chasse au CO2: À Mably, la briqueterie Bouyer Leroux relève le défi

En 2021, le site mablyrot a utilisé 75 % de gaz fossile. Son objectif est de réduire à 16 % d’ici 2030 et d’atteindre 61 % de biocombustibles. 

C’est un challenge de taille. Comment réduire au maximum les émissions de dioxyde de carbone quand on évolue dans un secteur gourmand en énergies fossiles ? En innovant et en investissant. Illustration à la briqueterie Bouyer Leroux qui va créer sa propre unité pour transformer des biocombustibles en sciure pour la cuisson.

Décarboner 90 % de l’activité de production de briques à l’horizon 2027, tel est l’objectif – ambitieux – du groupe Bouyer Leroux, qui va investir pour cela 62 millions d’euros au total à travers ses différents sites. Se présentant comme le numéro 1 français sur le marché des briques de mur et briques de cloison en terre cuite, il compte en Roannais une unité de production, basée au quartier des Tuileries, à Mably.

« Notre objectif est de décarboner toutes nos usines le plus vite possible. Nous sommes soumis, par l’État, à des quotas de rejet de CO2. L’emploi d’énergies fossiles a un coût », replace Sébastien Elissade, Directeur énergies environnement du groupe. À Mably, le bilan carbone est relativement moins bon qu’ailleurs. C’est pour ça qu’on a lancé ici en priorité un plan massif de décarbonation ».

Coques de tournesol dans l’argile 

Si la briqueterie locale a déjà réduit de 40 % son empreinte carbone en améliorant la performance énergétique de ses process industriels et en réduisant sa dépendance aux intrants fossiles, la marche à franchir est encore haute. Pour l’atteindre, les équipes font feu de tout bois. Cette usine produit actuellement 12.000 tonnes de CO2 par an. Avec les projets en cours, elle espère en économiser 7.500.

Pour limiter au maximum les consommations énergétiques, chaque étape de fabrication est optimisée.

Pour le séchage des briques, l’air chaud extrait des fours dans la zone de refroidissement des produits est envoyé vers les séchoirs. Pour la cuisson, le four, long de 120 mètres et large de 9 mètres, est équipé de technologies modernes afin de le rendre le plus étanche possible. Dans l’usine, où l’éclairage a été entièrement repensé, la majorité des moteurs électriques est équipée de variateurs afin d’ajuster les consommations aux puissances nécessaires.

Un autre tournant majeur a été pris récemment : depuis six mois, la briqueterie a revu son process en intégrant directement un additif (ici de la coque de tournesol) dans son mélange d’argile avant cuisson, à hauteur de 2 à 3 %.

Ce biocombustible, issu des résidus de l’industrie céréalière, a la faculté de faire rapidement monter en température la matière, tout en améliorant ses qualités premières d’isolant. « Cette technologie est nouvelle à Mably, mais largement éprouvée sur d’autres sites du groupe », observent Sébastien Elissade et David Séguy, directeur de l’usine. De quoi faire passer déjà la part d’énergie renouvelable de 20 % à 40 %.

Une usine à sciure bientôt créée sur place

Pour réduire encore les intrants fossiles, le site compte également augmenter notablement le recours à des biocombustibles pour alimenter directement le four.

Outre les sous-produits de l’industrie agroalimentaire et le biogaz issu du centre d’enfouissement technique voisin de Suez, l’usine utilise en effet déjà de la sciure de bois pour la cuisson.

Et pour répondre à ses besoins futurs, le groupe va même créer ici sa propre usine à sciure. Elle sera située dans une partie des anciens locaux Cancalon, aujourd’hui inutilisés. La matière première, des biocombustibles divers, y sera broyée, criblée et séchée. « On pressent qu’il y aura sur ce marché de forte pression dans les prochaines années », justifient les responsables.

D’où ce projet qui renforcera l’autonomie du site envers les ressources biomasse, lui qui aura besoin de 15.000 tonnes de sciure au total par an.

« Cette nouvelle unité permettra aussi de valoriser ces locaux vieillissants, tout en nous aidant à atteindre notre objectif de décarbonation ».

L’investissement pour ce projet, lauréat du programme France Relance, s’élève à 4,7 millions d’euros. Il a bénéficié de 2,2 millions de subventions.Davis Séguy et Sébastien Elissalde.

« Desormais, il nous faut trouver des biocombustibles pertinents, sans conflit d’usages, comme des bois de feuillus restés au sol qui ont un vrai potentiel car ils sont très peu valorisés ». Fidéliser les fournisseurs et assurer l’approvisionnement de l’usine à sciure sera un enjeu majeur pour les prochaines années, reconnaissent les responsables.

Et de résumer : « Tous ces projets ne constituent pas la fin de l’histoire… On passe d’un monde carboné où tout était facile à un monde décarboné ou tout sera plus compliqué. Cela nous oblige à être ingénieux et à travailler collectivement ».

D’ailleurs, l’entreprise lance un message à l’adresse de l’Agglomération et se positionne déjà sur les rangs en tant que client potentiel de l’énergie fournie par son futur méthaniseur. 

Ombrières en vue. Des équipements photovoltaïques seront déployés sur les surfaces de stockage. De quoi couvrir l’ensemble des besoins électriques du site.

2.000: Les collaborateurs du groupe Bouyer Leroux, qui réalise 450 millions d’euros de chiffre d’affaires. 550 font partie de la SCOP (société coopérative de production), dont les 45 salariés du site mablyrot. Le groupe compte sept sites au total et son siège est situé dans le Maine-et-Loire.

160.000 tonnes ont été produites ici en 2021, deuxième meilleure année historique du site mablyrot. 50 camions sortent chaque jour de cette usine qui tourne en continu en équipes 5X8 pour le volet production.

3 En heures, le temps du processus de fabrication des briques. Le four est chauffé à 900 °C.

Au cœur d’un bassin argileux historique

L’usine qui a intégré le groupe Bouyer Leroux en 2013 est située dans la zone d’activité des Tuileries de Mably, lieu historique de fabrication de tuiles et de briques.

Ce secteur a une forte tradition de terre cuite liée à la nature du sol, un bassin argileux important. L’actuelle usine « est le prolongement d’une activité historique qui a su traverser les décennies grâce à un ancrage local fort », note le groupe. Ici, Bouyer Leroux bénéficie d’une surface totale de 40 hectares, comptant une vaste carrière.

Elle fournit plusieurs types d’argiles qui sont associés sur le site en fines tranches pour donner une homogénéité à la matière finale. Cette carrière alimente l’ensemble des besoins en argile de l’usine et a été exploitée jusqu’à 30 mètres de profondeur. L’autorisation préfectorale peut aller jusqu’à 60 mètres. De quoi assurer une réserve pour au moins 35 ans. 

Source Le Pays

22/11/2022

Wienerberger Durtal. Des carrières et des camions

​Des camions de l’argilière du Bel-Air devraient passer par Durtal dès 2023. Et une nouvelle sablière est prévue le long de la RD323.

Voici à quoi ressemblera la future carrière de la Barbée, prévue dans la même commune

Davantage de camions devraient circuler sur la route départementale 323 entre La Flèche et Durtal dans les prochaines années. Certains tronçons vont, du moins, être concernés.

À partir de 2023, un sous-traitant de l’entreprise Wienerberger de Durtal devrait extraire de l’argile au Petit Bel-Air, à Cré-sur-Loir. Cette argilière est exploitée en même temps pour le compte de la société Rairies Montrieux.

Les chargements circulaient uniquement par Fougeré jusqu’à présent, vers Les Rairies. Les nouveaux camions de Wienerberger passeront par le rond-point des Médaillés militaires à La Flèche, puis par Bazouges pour rejoindre la périphérie de Durtal. Tandis que Rairies Montrieux ferait circuler environ 200 camions dans l’année, Wienerberger en prévoit neuf par jour, en décrivant une boucle pour éviter de repasser par La Flèche, via la RD18 et la RD138 en contournant les centres-bourgs des Rairies et de Fougeré précise l’entreprise. 

Source Le Courrier de l'Ouest  par Louis Gohin