Les trois immeubles qui constituent la

parcelle sont disposés en U et orientés vers la future place de Francfort, laquelle ouvre le quartier de la Part-Dieu vers l'est de la ville.
D'une superficie d'environ 17 600 m2 de shon sur huit étages, ils assurent la transition entre | la gare et le quartier Villette. Lire la suite
* Les bardeaux de terre cuite qui figuraient sur les premières esquisses des architectes.
* La forme arrondie en couverture a imposé la fixation des bardeaux des derniers niveaux sur une ossature renforcée.
* La verrière de l'atrium intègre un damier de capteurs photovoltaïques biverre sur une superficie de 82 m2, produisant plus de 8500 kWh/an.
* 65 m2 de capteurs solaires thermiques, installés sur l'aile occupée par les logements du foyer, assurent le préchauffage de l'eau chaude sanitaire du restaurant et du foyer à hauteur de 32% des besoins.
* D'une superficie de 300 m2, de petits jardins ont été créés sur les terrasses donnant sur l'atrium.
Appelé Terramundi, situé dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon, ce projet a la particularité de combiner les matériaux et les équipements techniques pour assurer les meilleures performances sur le plan des consommations d’énergie et du confort des occupants.
Projet Haute qualité environnementale (HQE), le nouveau siège social de l'Opac du Rhône (69), dans le nouveau quartier de la Part-Dieu à Lyon, est original à plus d'un titre. Tout d'abord dans sa conception : « Nous avons pris le parti de ne rien imposer à la maîtrise d'œuvre à partir du moment où le bâtiment correspondait à nos engagements environnementaux. Nous voulions une opération en phase avec son temps, qui développe des techniques environnementales sans qu'elles soient expérimentales. Bref du concret », explique Eric Perron, directeur du développement immobilier de Grand Lyon Habitat.
Mixité des fonctions
Autre originalité portée par la maîtrise d'ouvrage, la mixité des fonctions et des équipements (crèches, bureaux, logements, restaurants...) : «C'est ce qui est, à mon sens, le plus emblématique de ce bâtiment ». De son côté, le cabinet d'architecture HTVS, lauréat du concours, souligne, à propos de cet ouvrage singulier : « L'image qui s'est imposée est celle d'un noyau qui, lorsqu'il s'ouvre, laisse percevoir son cœur. Les deux coques revêtues de terre cuite constituent le noyau initial accueillant le siège de l'Opac du Grand Lyon et les logements ; le cœur dégagé, à l'architecture faite de transparence et de brillance, accueille les équipements publics et des bureaux. »
De fait, cet ensemble constitué de trois bâtiments est doté de deux ailes symétriques et indépendantes, qui se démarquent largement de l'ensemble : le siège de l'OPAC investit l'aile Ouest sur six étages. L'aile Est, elle, est occupée par le foyer de la Maison d'accueil des jeunes ouvriers (Majo), soit 193 logements pour 233 jeunes travailleurs. Ces deux entités s'unissent autour d'une cour couverte d'une grande verrière cintrée. Composé de terrasses en gradins fleuris, cet atrium constitue un jardin intérieur de 300 m² qui participe à la régulation de l'humidité de l'air. A cet ensemble s'ajoutent une cafeteria, une crèche et près de 3 500 m² de bureaux locatifs. De plus, une salle de sport municipale dédiée aux arts martiaux s'encastre dans un parking souterrain public de 400 places réparti sur les cinq niveaux du sous-sol.
Bardage terre cuite
Enveloppe ou équipement, sur le plan technique, la mixité est aussi au rendez-vous. Ainsi les parois sont isolées par l'extérieur, induisant le traitement des ponts thermiques au niveau des dalles et des refends. L'atrium central vitré, orienté plein sud, joue le rôle d'espace tampon avec récupération des apports solaires. De part et d'autre en façade et couverture, les bâtiments sont habillés d'une peau en bardage de terre cuite. Celle-ci, par son inertie, contribue à renforcer les propriétés thermiques de l'ensemble. Au chapitre esthétique, l'habillage en couverture et façade avec le même matériau a permis de donner une identité forte au projet : «Avec la brique naturelle, cet immeuble revendique la notion de matériaux », explique Eric Perron. Techniquement, hormis un calpinage précis, les difficultés ont porté sur les inclinaisons et arrondis en façade, à la verticale comme à l'horizontale, et y compris aux angles. En couverture, les bardeaux au niveau du dernier étage ont été fixés sur une ossature renforcée. L'étanchéité du bâtiment étant assurée par la toiture-terrasse.
Plafond chauffant rafraîchissant
La conception bioclimatique du bâtiment permet de combiner les dispositifs passifs et les équipements techniques éprouvés. Ainsi la surventilation nocturne des locaux assure en grande partie le confort d'été. La ventilation double flux à échangeur rotatif atteint un rendement d'échange supérieur à 70% entre l'air neuf et l'air extrait. Dans les espaces de bureaux, la maîtrise d'ouvrage a choisi un plafond rayonnant chauffant et rafraîchissant. Un système qui a été retenu car il assure « une bonne répartition de la chaleur ou du rafraîchissement sans l'inconfort acoustique d'une ventilation ». Les logements, eux, sont chauffés via des radiateurs à eau classiques, sachant que l'ensemble est relié au système de chauffage urbain. L'énergie solaire est également mise à contribution sous la forme de capteurs photovoltaïques sur la couverture de l'atrium – « L'électricité revendue à Edf compense la dépense énergétique de la mise en lumière du bâtiment le soir ». Et aussi sous la forme de panneaux solaires thermiques installés sur la toiture du bâtiment, ce qui assure 32% de la production d'eau chaude sanitaire du foyer.
FOCUS Fiche technique
Maître d'ouvrage : OPAC du Grand Lyon (69)
Cabinet d'architecture : HTVS Architecture (69)
Bureaux d'étude : Katene Bet Fluides (69) / Etamine Bet HQE (69)
Entreprise de façonnage et de pose de bardeaux : Somiroc (69) Raphat (69)
Technique : Terreal Maestral de largeur 30 et 40 cm x 1520 cm en teinte rouge orangé
Source Le Moniteur par Stéphane Miget