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28/01/2012

Maroc / Matériaux de construction/ Opération séduction dans l’Oriental

David Tolédano, président de la Fédération des industries de construction, met toute sa passion de ce secteur pour enrôler davantage d’adhérents. Pour la première fois, il a convaincu les membres de mettre le cap sur l’Oriental

La Fédération des industries de matériaux de construction (FMC) tombe sous le charme de l’Oriental. Du 16 au 19 janvier, elle est allée à la rencontre des opérateurs économiques et élus locaux d’Oujda et de Nador. Non pas que cette Fédération ait quelque chose à vendre, comme aime à le rappeler son président David Toledano, mais elle veut s’inscrire dans la dynamique de la régionalisation.
Or, bien que Toledano, comme du reste la dizaine de présidents d’associations membres de la Fédération qui l’accompagnent, affirment qu’il s’agit là d’une sorte de prise de contact et que la feuille de route de la Fédération au nouveau ministre de l’Habitat n’est pas encore totalement arrêtée, les grands axes de celle-ci se dessinent toutefois. Il a levé le voile, à Oujda le 17 janvier et le lendemain à Nador, sur le nouvel univers et l’état d’esprit des industriels du secteur. Il faut dire que c’est en pleine période de turbulences que cet industriel de la céramique est allé dans l’Oriental proposer les «services et les produits de la Fédération». Ce n’était pas gagné d’avance dans cette partie du Royaume où «les frontières sont poreuses», selon les termes du directeur général de la Sonasid, Ayoub Azami et président des professionnels de la sidérurgie du Maroc. En plus de la concurrence déloyale, la contrebande pose des problèmes de sécurité.
Il y a aussi cette particularité des opérateurs économiques de la région. Leur position géographique privilégiée. Ce qui s’est traduit au fil des années par des liens très approfondis avec l’Espagne voisine et les régions algériennes proches même si les frontières sont encore officiellement fermées. Par conséquent, les opérateurs de l’Oriental, particulièrement les briquetiers formant près de 50% des opérateurs de ce secteur, ont la dent dure. «Nous n’avons pas besoin de vous pour faire tourner nos affaires», tempêtaient-ils, la veille, lors d’une rencontre informelle au domicile du vice-président CGEM de l’Union régionale de l’Oriental, Mostafa El Maddarsi.
Mais les arguments sonnants et trébuchants de la Fédération des industries de matériaux de construction laissent peu de gens insensibles. La FMC, qui regroupe une dizaine d’associations (dont les cimentiers), provenant de 700 unités pour un chiffre d’affaires de 25 milliards de DH, contribuerait à hauteur de 10% au PIB. Ce qui classe le secteur dans le trio de tête des plus gros contributeurs à la richesse du pays. En 2011, la valeur ajoutée du secteur a atteint 13%. Sa part dans les investissements industriels, elle, s’est élevée à 17%.
Autres arguments exposés aux industriels de l’Oriental, en plus des associations professionnelles (céramistes, sabliers, marbriers, cimentiers, briquetiers, bétonniers, sidérurgistes…) les priorités du secteur sont portées par les pouvoirs publics. C’est le cas des représentants des ministères du Commerce et de l’Industrie (Aberrahim Taybi, chef de division à l’Institut marocain de normalisation), de l’Equipement (Khlafa Yousfi et Abdelhadi Taimouri de la direction des affaires techniques), présents à cet événement. Avec 67 normes élaborées ces deux dernières années, la volonté du ministère de l’Equipement à accompagner le secteur du BTP notamment les grands projets d’infrastructures, est réelle. Les deux dernières en date, la norme sur le béton prêt à l’emploi et le granulat puis celle relative à la réglementation technique du cahier des prescriptions communes (CPC). Il y a aussi en cours d’élaboration, deux règlementations qui portent sur le dimensionnement des ouvrages de construction métallique et les ouvrages de béton précontraint.
Sur le projet de loi pour la gestion et l’exploitation des carrières, chère au patron de Rimal, filiale sable de Drapor, Hassan Jaï, les commis de l’Equipement n’en diront pas plus. Ils confient cependant que «le projet est soumis à l’appréciation du SGG».
Ce tour de séduction de la Fédération des industries de matériaux de construction ne serait bouclé sans l’offre de son Centre technique de matériaux de construction -Cetemco.

Dix branches industrielles

Le Centre des techniques et matériaux de construction (Cetemco) a été créé en 1996 à l’initiative des fabricants des matériaux de construction et des entreprises du bâtiment et des travaux publics, avec l’appui du ministère de l’Industrie. Le centre a pour vocation de développer la compétitivité et la qualité dans le secteur de la construction. Il couvre près d’une dizaine de branches industrielles (ciment, béton prêt à l’emploi, produits industriels en béton, sable et granulats, céramique, briques et tuiles en terre cuite, pierre naturelle).
Source L'Economiste par Bachir THIAM