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24/01/2012

Matériaux de construction : interrogations pour 2012

Si l’année 2011 se solde par des résultats positifs pour les matériaux, granulats et béton prêt à l’emploi, 2012 pourrait voir la demande se ralentir.

Comme beaucoup de secteurs d’activités, la conjoncture des matériaux s’est plutôt distinguée par une fin d’année 2011 bien orientée. Selon l’Unicem (Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction), les livraisons de granulats auraient marqué en décembre 2011 un rebond de près de 18 % (en données cvs-cjo) par rapport au même mois de l’année précédente. Une performance à relativiser en raison des conditions climatiques particulièrement défavorables en 2010. Sur le dernier trimestre, la production de granulats est restée stable par rapport au trimestre précédent et s’inscrit même en hausse de 7,1 % par rapport au dernier trimestre de 2010. Globalement, l’activité granulats affiche une progression de 4,1 % (cvs-cjo) sur l’année 2011.Cette tendance se vérifie aussi pour le BPE (béton prêt à l’emploi). Si les livraisons du mois de décembre ont également très légèrement faibli par rapport à novembre, elles enregistrent une hausse sensible de 18 % par rapport à décembre 2010, liée à des “effets de base” identiques à ceux du granulat. Pour autant, le dernier trimestre 2011 affiche une progression de 1,5 % par rapport au trimestre précédent et de + 10,3 % par rapport à la même période il y a un an. L’activité du béton prêt à l’emploi enregistre une progression de 10,7 % en 2011.
Selon les estimations de l’Unicem, l’année 2011 pourrait se solder par une croissance de l’activité comprise entre 7 % et 8 % pour les matériaux de construction.



Incertitudes sur 2012
La dynamique de 2011 pourrait encore être alimentée, au moins sur une partie de l’année 2012, mais il est cependant vraisemblable, selon l’Unicem, que cette tendance se modère dans les mois à venir. Et cela pour plusieurs raisons : la dégradation conjoncturelle de fin 2011 et début 2012, couplée à l’annonce de la perte du triple A de l’économie française. Cette dernière pourrait à terme se solder par un renchérissement du crédit, non seulement pour les titres souverains (d’État) mais aussi pour les créanciers privés et publics. De plus, les investissements des collectivités locales pourraient pâtir d’un double effet négatif : le premier, celui de l’assèchement des ressources financières (réduction de la participation de l’État aux projets, des banques plus sélectives et l’absence de solutions à la “disparition” de Dexia) ; le second, celui du renchérissement des coûts de financement par une remontée générale des taux d’intérêt, et plus encore pour les collectivités dont la notation est dégradée.

Malgré tout, l’Unicem estime que le secteur bénéficie encore de fondamentaux solides et d’un potentiel important de demandes et de besoins tant du côté des travaux publics que de l’immobilier résidentiel. « Reste à trouver le chemin d’une normalisation des conditions de financement propices à restaurer la confiance et à solvabiliser la demande ».
Source Le Moniteur

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