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13/07/2025

TERREAL Dans cette ville de l'Eure, la qualité de vie des habitants est menacée par l'exploitation d'une carrière

Les habitants continuent de se mobiliser contre le projet d’exploitation d’une carrière d’argile à Cahaignes (Eure) qui devrait démarrer en septembre. 

L’autorisation préfectorale donnée le 19 mars 2024 à la société Terreal, propriété de la multinationale Wienerberger, d‘exploiter la carrière d’argile de Cahaignes n’a pas totalement douché les espoirs des riverains.

Regroupés au sein de l’association Vexin Nature Qualité de Vie, ils ont mandaté un avocat spécialiste de l’environnement, maître Louis Cofflard, dont la première démarche a été de déposer au tribunal administratif de Rouen une requête en annulation de cette autorisation préfectorale.

Un référé demandant la suspension des travaux jusqu’au jugement a toutefois été rejeté par le tribunal. Mais l’association, financée uniquement par les dons et les cotisations de ses adhérents, croit en ses chances de remporter la bataille juridique.

Début d’exploitation en septembre

L’extraction devrait débuter au plus tard en septembre 2025 sur une surface de 19 hectares. Les travaux préparatoires sont en cours. L’accès à la D181 a été élargi et une nouvelle route a été tracée à travers champs, qui sera prochainement bitumée pour permettre aux camions et aux engins divers d’accéder au chantier sans traverser le village. Ces camions chargés d’argile rallieront Vernon par la D 181 puis l’autoroute A13 vers le site Terreal des Mureaux (Yvelines) où les tuiles seront fabriquées.

L’exploitation du site doit durer quinze ans, suivie d’une période de remblaiement de cinq ans. « Il n’y aura aucune retombée économique ni pour Cahaignes, ni pour Vexin-sur-Epte, ni pour le département », souligne Sophie Arouet, coprésidente de Vexin Nature Qualité de Vie.

 » Une usine à ciel ouvert « 

L’association craint des nuisances environnementales puisque la carrière détruira une zone humide, havre de biodiversité, qui aurait dû être classée Natura 2000.

Sans compter la dévalorisation des biens immobiliers. « Les gens ne vont pas acheter une maison à Cahaignes, sachant qu’une carrière est collée au village pour vingt ans », allègue un membre du conseil d’administration.

Outre le bruit et les vibrations générés par l’extraction et par le trafic routier, sont pointés également les risques liés à l’inhalation de la poussière de silice que le chantier va disperser dans l’atmosphère, une menace pour la santé des riverains, enfants et personnes âgées en priorité, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire).

Un huissier mandaté par l’association a calculé que la distance entre la première maison et le chantier était de 110 mètres.

« Ce projet est une usine à ciel ouvert« , insiste l’un des membres du bureau. Et la présidente de conclure : « On se bat, on ne lâche pas, on a pris contact avec d’autres associations environnementales. C’est la qualité de vie de tout un village qui est en jeu ». Un combat mené pied à pied qui n’est pas sans rappeler celui, très médiatisé, de l’autoroute A69, mais ici les travaux n’ont pas encore débuté.

Source Actu Le Démocrate Vernonnais par Arielle Bossuyt