100 jours après le rachat de Terreal par Wienerberger, quel bilan ? - Batiweb
C’est un projet qui remonte à fin 2022 et qui a été officialisé le 1er mars dernier : le rachat de Terreal par Wienerberger. Mais 100 jours après, quel bilan et quels défis tirer de cette acquisition ?
« Être le fournisseur préféré de nos clients »
« Le premier défi de ce rapprochement, c'est de créer une équipe clients. Une organisation qui doit être extrêmement robuste. Nous avons cette organisation qui est en place à 95 %, peut-être même plus aujourd'hui », détaille Frédéric Didier, directeur général de Terreal et Wienerberger en France, lors d’un point presse.
« Nous avons l'ambition d'être le fournisseur préféré de nos clients », affiche-t-il. Et ce, sur les quatre marchés du groupe : toiture, structure, façade et solaire.
D’où l’organisation d’un roadshow sur les trois derniers mois, près de l'ensemble des sites industriels. En absorbant son ancien concurrent, Wienerberger dénombre à ce jour 25 usines, 37 carrières et deux centres de R&D sur toute la France. Sans compter ses 100 technico-commerciaux et chargés de prescription multimarques, adressés aux maçons, couvreurs, façadiers, prescripteurs, distributeurs…
Le groupe se développe ainsi sur la partie Sud de la France, alors que « Wienerberger était historiquement plus dans le Nord et dans l’Est », rappelle son DG France.
« On a une partie très importante des usines du groupe et ensuite des parts de marché à la fois en couverture, en façade et en structure », nous précise Jean-Baptiste Fayet, directeur général adjoint et directeur commercial et marketing pour Terreal et Wienerberger en France.
La marque dispose d’une « équipe de prescription très forte à proximité des maîtres d'ouvrage, maîtres d’oeuvre, d'architectes et un renfort en particulier dans le Sud-Ouest avec une équipe de prescription dans la région Aquitaine, où le nombre d'architectes en France est assez important sur Bordeaux », souligne M. Fayet.
Développer des solutions et services complèmentaires
Une organisation robuste pour un deuxième axe de développement : élargir son offre produit sur les différentes parties de l’enveloppe bâtiment. Wienerberger et sa marque Terreal tendent à proposer « la gamme la plus adaptée aux besoins régionaux, en particulier en couverture », évoque Jean-Baptiste Fayet.
Cela implique « pour chaque famille, (…) de proposer des produits complémentaires », souligne l’intéressé. Ainsi, en toiture, on retrouvera des accessoires fonctionnels : écrans de sous-toiture, isolation, gammes d'évacuation d'eaux pluviales ou d’outillage de bâtiment. En structure, on retrouve des accessoires monolithes et d'aménagement extérieur.
Des services sont également proposés, « de bureaux d'études ou de calepinage, en allant jusque sur les chantiers, sur la formation de nos clients et de l'aide au personnel », développe le directeur général adjoint et directeur commercial et marketing pour Terreal et Wienerberger en France. Ouvert en avril, le centre de formation pour couvreurs de Roumazières-Loubert (Charentes) affiche déjà complet, tandis qu’un nouveau sera opérationnel fin d’année aux Mureaux (Yvelines).
Sans compter le solaire sur toiture, qui « évolue très vite », constate M. Fayet. Il poursuit : « Il y a des innovations produites tous les mois quasiment. Effectivement, on suit l'évolution des panneaux en termes de performance et de capacité de production. On a des innovations autour du stockage de l'énergie. Ensuite, dans le solaire, ce qui est aussi important, ce sont les services. On tient à accompagner nos clients en leur proposant tous les services dont ils ont besoin ».
C’est ce qui a motivé le lancement du programme « Demain tous solaire », regroupant ses divers systèmes photovoltaïques Solterre et son kit solaire photovoltaïque de la marque Koramic.
« Construire un avenir durable »
Enfin, Wienerberger et Terreal tendent à « construire un avenir durable », insiste Jean-Baptiste Fayet. Le groupe cherche à réduire, par rapport à 2020, ses émissions carbone de 25 % d’ici 2026, de 40 % en 2030 pour atteindre la neutralité carbone en 2050, en vertu des accords de Paris.
Le groupe travaille sur deux niveaux. D’abord en proposant des solutions décarbonées, comme ses systèmes Porotherm, Eco-brick et ISObric. Il mise également sur la décarbonation de ses procédés industriels. Wienerberger est particulièrement fière de ses cuves de stockage d’énergie, facilitant la récupération de la chaleur perdue et son renvoi vers les fours et séchoirs. Ce qui baisse de 20 % sa consommation de gaz et de 12 % son impact carbone. Ses déperditions thermiques sont aussi limitées par l’isolation de l’ensemble des installations.
Wienerberger veut aussi «trouver ces nouvelles énergies en particulier de l'hydrogène ou de la géothermie lorsque les sols le permettent. On a des usines dans des régions où les sols sont adaptés à ce type de technologies », mentionne Frédéric Didier.
Autre moyen envisagé en France : les fours électriques, déjà développés dans d’autres sites européens de Wienerberger, avec « un en fonctionnement à 100 % en Belgique, la deuxième en Angleterre pour la tuile en cours de démarrage, et la troisième en Autriche de structure en démarrage au mois d'octobre », nous détaille le directeur général de Terreal et Wienerberger en France. Pour ce qui est du déploiement en France, cela prendra le temps administratif de la transformation, des permis de construire et des investissements à allouer.
« Si on sait faire ça en quatre ans, on sera ravis », estime M. Didier.