Frédéric Didier était jusqu'alors DG de Wienerberger France.
Un nouveau pilote pour deux acteurs des briques et des tuiles. Frédéric Didier, 47 ans, a été nommé directeur général de Terreal France et de Wienerberger France le 1er mars 2024, chargé du pilotage stratégique et du développement des entreprises. Ce diplômé d’un master en commerce et marketing de l’Esidec–ICN de Nancy-Metz était, depuis 2020, directeur général de Wienerberger France.
Aussitôt le rachat du fabricant français de matériaux de construction en terre cuite Terreal conclu par l’autrichien Wienerberger (en France, en Espagne, en Italie, aux Etats-Unis et en Allemagne), le 29 février dernier, un comité exécutif commun a été mis en place. «L’idée est de créer un leader européen et français du secteur, et de jouer un rôle clef dans la décarbonation. Le profil de la nouvelle entité est d’être un fournisseur référent dans l’enveloppe bâtiment : couverture, solaire, structure, façade», expose Frédéric Didier à L'Usine Nouvelle.
En 2022 en France, Wienerberger était numéro deux dans la brique de structure et numéro trois dans la tuile (755 collaborateurs, 8 usines de tuiles et de briques, 222 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Terreal troisième dans la structure et deuxième dans la couverture (1541 personnes, 17 sites industriels, 490 millions d’euros de chiffre d'affaires).
Un parcours dans les matériaux de construction
Frédéric Didier débute sa carrière dans le groupe Holcim en 1999, où il a notamment occupé les fonctions de responsable commercial régional sur le ciment (Ciments d’Origny), et directeur national des ventes de liants hydrauliques routiers et des produits spéciaux d’Holcim France. En 2013, il rejoint le producteur de matériaux Eqiom France en tant que directeur de région Alsace, Lorraine et Pays-Bas sur les granulats issus de carrières, avant d’être nommé directeur général adjoint de Wienerberger France en 2020.
«Le groupe a une culture décentralisée. Les pays sont assez souverains. Ce qui est intéressant dans cette approche, c’est d’être dans cet esprit de croissance», souligne le dirigeant. Dans le cadre de son nouveau poste, il chapeautera aussi les entités de l’Espagne (une usine de production de briques de structure et deux marques sur les composants de toiture), et l’export vers les pays d’Asie de l’Est.
Passionné par le ski et la montagne, Frédéric Didier est aussi président de la Fédération française des tuiles et briques, et président du Centre technique des matériaux naturels de construction. Il est également membre de l’association Promotoit, de la Commission transition écologique et économique du Medef, et de l’Association des industries des produits de construction.
Un nouveau comité exécutif
Même si les deux entreprises ne fusionnent pas juridiquement, l’acquisition de Terreal par Wienerberger se conclut par la mise en place d’un nouveau comité exécutif commun. Précédemment directeur général de Terreal France, Jean-Baptiste Fayet devient directeur général adjoint et directeur commercial et marketing pour Terreal et Wienerberger en France.
Directeur général délégué en charge de la finance, des achats, du juridique et des systèmes d’information de Wienerberger France, Mathieu Ungerer étend ses responsabilités aux deux entités. Idem pour Olivier Butel, directeur des opérations chez Terreal, qui occupe étend ses fonctions à Wienerberger en France. Directeur de la stratégie, du business development et de la RSE pour Terreal, Julien Chnebierk est pour sa part nommé directeur de la stratégie, de la RSE, et de l’intégration des deux entreprises.
L’immobilier met les briques et les tuiles en difficulté
Les difficultés de l’immobilier se répercutent sur le marché des matériaux de construction. En 2023 les livraisons de briques – surtout utilisées dans la construction neuve – ont chuté de 25% en France, à 1,4 million de tonnes. Les livraisons de tuiles ont pour leur part reculé de 19%, là aussi suite à la plongée du nombre de mises en chantier, mais aussi face au calme plat constaté sur le marché de la rénovation et à des stocks encore nombreux chez les constructeurs et dans les négoces.
En termes de production, «les industriels ont maintenu des niveaux de production permettant de reconstituer les stocks, historiquement bas», précise la Fédération française des tuiles et briques, avec l’équivalent de plus trois mois de chantiers. Pour autant, la production de briques de structure a accusé un recul de 18,5% en 2023, et celle de tuiles de 8%.