Pages

27/01/2024

Le bloc de terre crue, alternative écologique au béton

Parmi les matériaux présentés actuellement aux salons Batireno-Energie et Habitat, à Namur : les blocs de construction à base de terre crue ! Naturel et local, ce matériau présente plusieurs avantages.

Contrairement à d’autres matériaux de construction, la production de blocs de terre crue est peu énergivore. "Comme l’indique l’appellation, cette terre n’est pas cuite", souligne Nicolas Coeckelberghs, cofondateur d’une coopérative belge active dans cette filière. "La terre crue est très bas carbone. Elle est essentiellement composée de sable (environ 80%), d’argile et parfois de gravier. Il suffit d’un peu d’énergie électrique renouvelable pour la produire. Cette terre crue, on peut la trouver dans le sol belge (le sable est par exemple très présent en Région bruxelloise). D’autres filières en produisent aussi. Un autre avantage, c’est que les blocs de terre crue (ndlr : pour autant qu’ils proviennent de gisements non pollués) sont sains. Ils respirent. Ils ne contiennent pas de COV (composés organiques volatiles). Ils ne produisent pas de déchets et peuvent aussi être revalorisés".

Un peu plus cher

Le prix à l’achat est un peu plus cher (10 à 20%) par rapport à d’autres types de blocs, comme ceux en béton. "Mais il faut relativiser ce surcoût", explique Anne-Michèle Janssen, directrice du Cluster Eco-contruction, l’asbl chargée de dynamiser le secteur. "Il faut nuancer cette notion de prix par rapport aux coûts de construction. Si on compare avec la filière béton, on n’est pas dans les mêmes volumes de production. Les coûts structurels sont différents. Mais l’avantage de la terre crue, c’est que la chaleur est stockée puis libérée de manière différée. La qualité d’utilisation est plus intéressante. Au final, vous y gagnez en confort et en efficacité. Par ailleurs, il faut caractériser la composition exacte de la terre, en vue de son utilisation précise". Car il y a plusieurs applications possibles. Plusieurs couleurs aussi.

Isolant en complément

La terre cuite a l’avantage d’être perméable et d’être pratique pour assurer la respiration du mur. Le matériau, protégé par un bon enduit naturel par exemple, devient également résistant aux intempéries. Il est solide, contrairement à la croyance populaire. Mais il doit impérativement être couplé à un isolant, naturel de préférence (bois, chanvre…).   

A ce jour, il n’y a pas encore de primes pour ce type de matériau. Cela pourrait bientôt changer. Mais le citoyen, lui, se montre déjà intéressé. Le belge pourrait bientôt avoir un bloc de terre dans le ventre, même si celui-ci est un peu plus cher que la brique ou le béton.

Source RTBF par Jean-Claude Hennuy