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05/10/2022

Rairies Montrieux: Cinq générations les mains dans l’argile, à Rairies, dans le Maine-et-Loire

Depuis 1860, la briqueterie Rairies-Montrieux crée, avec les plus grands architectes, des terres cuites et céramiques dans le Maine-et-Loire. Elle ouvre ses portes au public samedi 16 et dimanche 17 septembre.

À 69 ans, Rémy Montrieux, PDG de la briqueterie Rairies Montrieux, remonte ses manches de chemise. Il bosse avec passion les « terres d’origine » des Rairies, commune aux confins du Maine-et-Loire. Les terres cuites, ce sont ses tripes, depuis tout gamin. « Je suis né ici ! », lance-t-il fièrement en montrant une photo de famille à la porte d’un séchoir.

La briqueterie, il y est entré à 18 ans. « Mon grand-père y travaillait beaucoup à l’époque, quand il est revenu du STO (Service du travail obligatoire en Allemagne, pendant l’Occupation de la France) mais c’était encore très artisanal. » L’atelier comptait alors une dizaine de salariés, avec une organisation « à l’ancienne ». Rémy Montrieux se souvient des « tas de terres cuites qui s’empilaient au milieu des herbes. » Fait main, authentique, mais pas très moderne.

L’argile d’ici

Aujourd’hui, la briqueterie est reconnue « Entreprise du patrimoine vivant » (EPV), un label d’État qui distingue les savoir-faire d’exception.

Du patrimoine industriel pur jus, qui fleure bon l’authentique. Sa devise ? « Du bois, du feu et l’homme ». Aux bonnes vieilles tommettes d’autrefois, avec leurs chaudes couleurs ocre, ont succédé des céramiques et briquettes chatoyantes. Un nuancier de près de 4 000 couleurs. Rémy Montrieux a senti le vent tourner, épaulé par l’artiste Joël Baudouin. Les ateliers sont restés un endroit chaleureux, où 85 salariés transforment 12 000 tonnes de terre par an. « Nous avons ici de l’argile à profusion, extraite à 70 % localement. Il n’y a pas plus court comme circuit ! »

Chouchou des architectes

Le savoir-faire de Rairies-Montrieux, c’est d’abord d’isoler et d’embellir les façades. Le patron manage, mais a aussi l’âme artistique. Il se régale quand « nous faisons du sur-mesure avec les architectes ». Il partage avec bonheur des réalisations aussi prestigieuses que l’ancienne chocolaterie Meunier de Noisiel (Seine-et-Marne), le viaduc de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et l’abbaye de l’Epau (Sarthe).

Montrieux-Rairies, c’est surtout un spectaculaire redressement après des années de galère, et 11 millions d’euros de chiffre d’affaires aujourd’hui. L’âme de l’entreprise, pour rien au monde Rémy Montrieux ne voudrait la perdre : « J’ai fait restaurer trois fours à bois, » annonce-t-il avec plaisir. Toujours ce même souci de l’authentique…

Source Ouest-France par Éric De Grandmaison