La brique bas carbone comprend du papier et des céréales mélangés à l'argile avant cuisson pour créer une porosité dans le produit.
La réduction des émissions de CO2 est un vaste chantier dans l'industrie des matériaux de construction en terre cuite, énergivore par nature. Le groupe autrichien Wienerberger a lancé en ce sens plusieurs projets pour lesquels son usine de Durtal, dans le Maine-et-Loire, est l'un des sites pilotes.
Le groupe avait investi 43 millions d'euros dans cette usine ouverte il y a dix ans et 9 millions d'euros ont, depuis, à nouveau été injectés. L'industriel compte désormais y installer un prototype, encore au stade d'études, d'unité de gazéification. Prévu pour 2022 ou 2023, il doit permettre de produire du biogaz à base de déchets de bois afin de réduire les achats de gaz naturel. C'est là un projet d'environ 2 millions d'euros ayant vocation à être dupliqué sur trois autres usines, indique Frédéric Didier, le directeur général de Wienerberger France .
Des céréales dans les briques
L'usine, qui emploie 60 salariés pour une production annuelle de 180.000 tonnes par an, est aussi le site pilote pour la production de la « NATURbric », une brique de mur dont le design, le poids et la composition ont été revus pour réduire de 20 % les émissions de CO2. De la biomasse dont du papier et des céréales est mélangée à l'argile avant cuisson pour créer une porosité dans le produit, du fait de la calcination de ces éléments. La matière première est récupérée à moins de 15 kilomètres de l'usine pour desservir une clientèle située dans un rayon de 150 kilomètres.
Plus globalement, Wienerberger a programmé 60 millions d'euros d'investissements sur trois ans dans ses huit usines françaises pour réduire ses émissions de CO2 de 15 %. A Betschdorf, en Alsace, le système des fumées de four est par exemple associé à un échangeur thermique. D'autres investissements seront consentis pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Wienerberger emploie 790 salariés en France pour un chiffre d'affaires de 184 millions d'euros, en baisse de 2 % l'an dernier. Le dirigeant annonce des ventes à la hausse sur l'exercice en cours. Quant au groupe dans son ensemble, il a enregistré une baisse de 3 % à 3,4 milliards d'euros. En France, le groupe revendique le premier rang en produits de façade, le deuxième dans le mur, derrière le choletais Bouyer-Leroux , et le quatrième rang en tuile.
Source Les Echos par Emmanuel Guimard