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21/10/2021

Terreal déjà dans le futur

Lancé depuis 2017 dans un vaste plan de numérisation de son activité, le spécialiste des tuiles tire un premier bilan positif de la modernisation de son outil de production.

En 2021, Terreal est définitivement « smart ». Présent sur les smartphones pour commencer, avec le lancement, tout début septembre, de l'application « Mon Toit Terreal », un configurateur de toit qui permet de choisir un type de tuiles et d'obtenir un aperçu du rendu final sur un projet de maison. Mais « smart » aussi dans ses solutions de modernisation de son outil de production, tournées vers l'industrie 4.0.

Il y a d'abord la « smart maintenance », des solutions de maintenance prédictive. « Comme nous sommes dans un processus continu de production, il est primordial d'anticiper tout défaut pouvant aller jusqu'à la casse », explique Alexis de Nervaux, directeur de la transformation digitale de Terreal depuis 2018, qui a défini et mis en œuvre la feuille de route « industrie du futur » du groupe. « Pour cela, nous expérimentons entre autres des boîtiers autonomes installés sur le moteur d'une machine. Ils vont en analyser les vibrations afin d'en établir le comportement normal et de déclencher une alerte dès le moment où des irrégularités sont détectées. Nous menons ces tests sur les sites de Rieussequel, Ségala, Colomiers et Saint-Martin-Lalande », détaille-t-il.

Des postes de travail ont été optimisés par la modélisation et par l'implication des opérateurs

Utiliser l'intelligence collective. Le « smart process » est quant à lui basé sur l'utilisation du big data - « nous n'en sommes toutefois qu'aux prémices », précise le responsable -, tandis que le « smart quarry » (« carrière » en anglais) vise à améliorer la gestion des ressources naturelles. Mais l'intelligence se situe aussi dans la culture de l'innovation diffusée dans l'entreprise. « Dans le cadre d'un projet MES [Manufacturing Execution System, outil informatique destiné à améliorer et à simplifier l'analyse d'une activité - par exemple une activité de production - pour en améliorer la performance, NDLR], nous avons impliqué les opérateurs dès la définition des besoins. Ils sont venus participer à des retours d'expérience clients, se sont rendus chez les éditeurs du logiciel, etc. C'est vraiment avec eux qu'on a choisi la solution que nous avons mise en place, et cela a beaucoup contribué à son adoption par nos collaborateurs », se réjouit Alexis de Nervaux.

L'essai mené à Colomiers ayant été concluant, Terreal va déployer la solution dans ses usines de Castelnaudary et des Mureaux puis, entre 2022 et 2024, sur 13 autres sites. Fin 2024, tous les sites Terreal devraient donc être équipés du même MES en France. « C'est un investissement conséquent, d'à peu près 100 000 euros par site », reconnaît Alexis de Nervaux.

Réduire les émissions de CO2. Cette implication des collaborateurs est également essentielle dans le projet Titan. « Sur le site de Roumazières, dans le cadre de la modernisation d'une ligne de production et à l'initiative de notre prestataire Tecauma, nous avons utilisé la modélisation 3D et la réalité virtuelle », raconte le directeur de la transformation digitale. « Nous avons fait réaliser une première modélisation 3D de la nouvelle ligne de production à laquelle nous avons apporté toutes les modifications nécessaires avant sa construction, ce qui a permis de réaliser des économies substantielles, poursuit-il. Ensuite, le prestataire a fait venir sur site une cabine de réalité virtuelle pour faire travailler les opérateurs virtuellement sur leur nouveau poste. Cela a permis de détecter les risques et des défauts de conception, mais aussi d'optimiser les postes de travail en impliquant les opérateurs. » De plus, ce projet permet à Terreal de réduire de 10 % ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, le groupe a dépensé 6,4 M€, dont 1,5 M€ de subventions de la région Nouvelle-Aquitaine. Et ce n'est pas fini. « Nous allons investir de manière significative dans l'industrie du futur, promet Alexis de Nervaux. Cela représente aujourd'hui 1,5 à 2 M€ par an. Nous avons reçu une aide de l'Etat de 227 000 euros dans le cadre du plan de relance, soit plus de 20 % des dépenses retenues qui équivalent à environ 1 M€. Et d'autres dossiers sont en cours. »

Source Le Moniteur par Adrien Pouthier