De (petits) signes d’espoir pour 2021. Interrogés sur les perspectives d’activité pour l’année, les adhérents de l’Association française des industries des produits de construction (AIMCC, 7000 entreprises, 430 000 emplois, 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019) prévoient un volume stable pour 35,5% d’entre eux, en faible hausse (entre +1% et +3%) pour 16,1% des répondants, et en très forte hausse (soit plus de 10% sur un an) pour 12,9% d’entre eux. En 2020, tous segments confondus, 90% des répondants ont connu une baisse d’activité (supérieure ou égale à 7% chez 55 % d'entre eux).
D’après l’AIMCC, l’année 2021 ne permettra pas aux industriels de retrouver le niveau d’activité de l’année 2019. Pour 55 % des répondants, l’activité devrait être inférieure de 1 % et plus; et pour un tiers d’entre eux, elle sera quasi stable. “Beaucoup d’industriels regrettent un plan de relance très tourné vers la rénovation, et peu vers le neuf. Les retards accumulés pendant le premier confinement ont pesé sur les permis de construire, et auront un impact en 2021, commente Jacques Manzoni, président du groupe de travail économie de l'association. Troisièmement, l’absence de visibilité s’impose parmi les contraintes.”
Les ressentis divergent selon les types de matériaux. Ainsi, 60% des professionnels du gros œuvre estiment que l’année 2021 sera stable. Côté second œuvre, l’année 2021 fait osciller l’opinion des industriels entre baisse des volumes (32%), stabilité (31%) et hausse (38%). Seuls les équipementiers voient le verre quasiment plein : 80% d’entre eux entrevoient une progression de leur activité cette année.
En 2021, les industriels des matériaux de construction se mettront en ordre de bataille pour coller à l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation environnementale (RE2020). Ils se montrent toujours circonspects sur certains aspects. “Il faut que les seuils et les moyens de mesure soient assez représentatifs des impacts environnementaux. La solution n’est pas dans le tout-bois ou le tout-béton, mais dans la mixité des matériaux, en comptant sur l’intelligence des maîtres d’ouvrage, indique Hervé de Maistre, président de l’AIMCC. On suit la réglementation dans ses ambitions, mais elle nécessite des réglages.”
Pour 81% des industriels ayant répondu au questionnaire de l’association, 2021 devrait être une année de stabilité des effectifs. Seuls 14% prévoient de les augmenter. “Nous sommes aussi l’une des filières qui présente le plus d’opportunités de reclassement pour des salariés dans des secteurs en difficulté, avec des personnes qui vont perdre ou ont perdu leur emploi”, ajoute Hugues Vérité, délégué général de l’AIMCC.