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05/12/2018

Une cimenterie sans cheminée ni four, peu polluante, ouvre en Vendée

L'usine de Bournezeau produira à partir de janvier 2019 plus de 50.000 tonnes l'an de ciments "bas carbone", dont l'empreinte CO2 sera divisée par quatre. Sans four ni cheminée, cette cimenterie écologique est inaugurée le 22 novembre prochain.
La cheminée et le four sont à la cimenterie ce que le haut-fourneau est à l'aciérie. En effet, si le ciment (dit "Portland") est un matériau de construction économique, utilisé partout dans le monde pour le béton armé, son procédé de fabrication reste très polluant, régulièrement dénoncé par les écologistes.

Chaque tonne de ciment produite requiert entre 60 et 130 kg de fuel (ou son équivalent) pour obtenir par cuisson le clinker (ciment non pulvérisé) son composant essentiel. Ainsi, pour chaque tonne de ciment Portland produit, il faut compter 930 kg de CO2 émis en plus dans l’atmosphère.

Un chimiste et un entrepreneur vendéen s'associent
Pourtant, c'est bien une cimenterie sans cheminée ni four, plus écologique, qui a été construite en Vendée à Bournezeau. Bâtie en 14 mois, elle sera inaugurée le 22 novembre. Le site commencera, sous l'égide de Hoffmann Green Cement technologies, société créée pour l'occasion, à produire dès début 2019, des ciments très bas carbone.

Forte d'une levée de fonds de 10 millions d'euros et du label "investissements d'avenir", cette entreprise est née de l'association entre David Hoffmann, chimiste et Julien Blanchard, chef d'entreprise vendéen, fondateur d'Argilus, PME qui fabrique divers produits pour le bâtiment à base d'argile.

Les ciments produits sont stockables dans les 48 silos dont est doté le site vendéen. Hoffmann Green Cement Technologies. -
Grâce à des technologies brevetées pour des ciments "nouvelle génération" et des procédés "sans cuisson" l'usine vendéenne produira trois types de ciments "bas carbone".

Ses brevets font évoluer le coeur même de la composition du ciment pour parvenir à une empreinte carbone divisée par quatre, soit 250 kg de CO2 rejetés dans l'atmosphère au lieu de presque une tonne de CO2  émises pour une tonne de ciment traditionnel produit.

Trois panneaux solaires produisent 125.000 kWh l'an

La réduction de l'empreinte carbone provient de l'absence de cuisson dans la fabrication avec, en plus, la valorisation de rebus ou de co-produits de l’industrie, sans recours à des matériaux extraits de carrière. Ainsi, les procédés utilisés recourent au "laitier" (sorte de sable humide) issu de hauts-fourneaux d'aciérie et au gypse venant de coproduits de l'industrie plâtrière.

L'usine produira ainsi le ciment référencé H-Eva. Se présentant sous la forme d’une poudre stockable en silo, il convient au marché des bétons de chantier ou des liants routiers. Le produit H-P2A est formé de deux composants: soit une poudre active et d’une solution liquide ou alors deux pâtes à mélanger pour obtenir un effet de durcissement rapide.

Pour réduire sa propre empreinte carbone, la cimenterie s'est dotée à l'extérieur de trios grands panneaux solaires (largeur de 8 mètres, hauteur de 11 mètres). Ils s'inclinent en suivant le soleil, contribuant à produire 25% de l'énergie électrique consommée par l'usine, soit 125.000 kWh l'an pour un objectif de 50.000 tonnes de ciment produites par an.

Source BFM TV

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