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19/04/2018

Derrière cette nouvelle façade se cachent deux vieux bâtiments

Une façade en bardage terre cuite

L'école du Rizomm se démarque tout d'abord par sa façade étonnante. "Cette enveloppe est née de la volonté d'en faire un bâtiment performant" mais pas seulement. L'utilisation de la terre cuite pour le bardage a été choisie pour évoquer l'histoire des briques de la région mais aussi la tradition des lieux. L'architecte Thomas Druon nous en dit plus : "Tout l'ilot est construit en terre cuite. Nous tenions à respecter l'histoire des lieux tout en créant un rapport entre l'architecture ancienne et contemporaine". Nous sommes aussi très attachés à préserver l'environnement. La terre cuite était donc un bon compromis. Ce n'est pas un matériau trop clinquant mais il accroche tout de même la lumière. Nous avons aussi été sensible à sa pérennité".

Quant à la couleur, l'architecte raconte avoir travaillé avec un architecte des Bâtiments de France. "L'idée était de jouer sur un camaïeu. Au début nous avions proposé un nuancé de gris mais suite à nos échanges, nous avons choisi de réaliser une composition dans les tons ocre, brun, gris et blanc". Alors que tous les bardeaux sont mats, les blancs sont en tuiles émaillées. Ainsi, lorsque le soleil se reflète dans la façade, ces lames produites par le spécialiste Wienerberger ressortent et donnent l'impression d'être métalliques.


Une façade à l'effet aléatoire

Pour donner une nouvelle identité à la façade, la maîtrise d'œuvre a choisi de créer un effet aléatoire sur celle-ci. Une réalisation permise grâce aux bardeaux de terre cuite. Pour Thomas Druon, "ce côté aléatoire gomme les différentes époques".

La conception et la réalisation de ce bardage n'ont pas été simples, les éléments du bardage étant de taille et de couleurs différentes.

Et les chiffres présentés par l'entreprise Ecolopo qui a réalisé et posé l'entreprise sont impressionnants. Cette façade représente 3.900 heures de production. Au total 6 kilomètres de barreaux ont été produits. L'effet aléatoire est produit par 6 couleurs de teintes différentes, 3 hauteurs de barreaux.

Avis technique sur les brises-soleil

Cyril Ternoy, attaché de prescription chez Wienerberger, apporte des précisions sur les brises-soleil réalisés en terre-cuite. De chaque coté des barreaux se trouve un tube métallique permettant de les fixer sur l'ossature.Ossature qui est elle-même fixée sur le support. Il indique également que le brise-soleil a obtenu un avis technique.

Une entrée clairement identifiée

Les architectes ont profité de cette nouvelle enveloppe pour créer une entrée facilement identifiable depuis la rue. Elle se trouve désormais à la jonction des deux immeubles et est remarquable par de larges ouvertures carrées qui se détachent du rythme aléatoire de la façade. Cette nouvelle entrée se remarque par des grandes ouvertures carrées, qui "coupent la séquence horizontale du bardage", explique Thomas Druon.


Jusque-là, chaque site disposait de son entrée. Le cabinet d'architecture a donc créé une entrée commune. Et c'est tout logiquement à la jonction des deux immeubles qu'elle a été réalisée. C'était l'endroit idéal d'autant plus que cela permettra désormais d'accéder aux différents étages des deux bâtiments qui ne sont pas situés au même niveau (le premier bâtiment ayant des hauteurs de plafond plus important que le second). Cette nouvelle entrée a permis de créer un grand ascenseur desservant tous les niveaux des bâtiments.

Une toiture réalisée entièrement avec des panneaux photovoltaïques

Souhaitant développer au maximum les sources d'énergies pour les besoins du bâtiment, il a été décidé recouvrir entièrement la toiture de panneaux photovoltaïques. Les chiffres sont impressionnants.
Au total, 557 panneaux ont été posés, représentant 138,4 MWH/ an.
L'idée de la maîtrise d'ouvrage est d'ailleurs de développer cela sur d'autres de ses bâtiments et d'attendre les 800 MWh/an pour les 2.000 panneaux solaires prévus.

L'efficacité énergétique du bâtiment

L'amélioration de la performance énergétique de l'école du Rizomm passe par plusieurs mises en œuvre : une isolation par l'extérieur et une meilleure étanchéité à l'air, une ventilation mécanique avec récupérateur d'énergie et des ventilateurs basse consommation ainsi que l'étanchéité et l'isolation des réseaux. Les menuiseries ont toutes été changées par d'autres plus efficace. Des brises soleil et des stores intérieurs motorisés permettent de se protéger des apports du soleil, particulièrement forts sur cette façade exposée plein sud. A l'occasion de la rénovation, les luminaires ont été remplacés par des LED haute efficacité avec détecteur de présence et graduation de la luminosité. Enfin, une GTB (gestion technique du bâtiment) pilote l'ensemble des organes techniques afin d'optimiser leurs utilisations.

Le Bim pour travailler la façade et comprendre le bâtiment

L'agence d'architectes MAES a réalisé la maquette numérique de l'existant pour bien le comprendre et notamment les différences de niveaux entre les deux bâtiments. "Nous avons ensuite procédé à la modélisation de tout le projet en BIM", précise Thomas Druon. "Cela nous a, par exemple, permis de définir la position des bardeaux, leur taille et leur couleur". Au total, 24 modules différents sont posés sur la façade.

Gestion de la lumière naturelle

Malgré la présence des nombreux bardeaux sur la façade, la lumière naturelle continue de pénétrer dans les salles tout en étant apaisé et donc propice à l'enseignement, explique l'un des architectes de l'agence MAES

Un bâtiment démonstrateur

La rénovation de ce bâtiment s'inscrit dans une démarche de transition énergétique du quartier baptisée Live Tree pour (Lille Vauban-Esquermes en Transition Energétique, Ecologique et Economique).

Toutes les données issues du bâtiment et des usagers seront exploitées, annoncent le maître d'ouvrage qui précise que la démarche expérimentale Live Tree a pour ambition de contribuer au changement du monde, une démarche que l'université veut la plus ouverte possible.

Source Batiactu par Stéphanie Odéon

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