Le cas Vivarte
Vivarte, c’est le premier groupe d’habillement français (La Halle, André, Kookaï, Naf-Naf…) mais c’est aussi l’un des plus grands plans de suppressions d’emplois en France. 2 800 emplois ont déjà été supprimés en deux ans (2014-2016) et 581 de plus, selon l’annonce de son PDG le 5 juillet 2017 [5]. Ces nouveaux licenciements interviennent suite à un accord conclu entre Vivarte et ses créanciers, qui prévoit un allègement de la dette de l’entreprise conditionné à la suppression d’emplois. Quant aux dirigeants et actionnaires de Vivarte, ils continuent de profiter des aides publiques comme le crédit d’impôt compétitivité (14 millions d’euros selon les syndicats) sans que le gouvernement français ne réagisse.
Cette casse sociale est directement liée à la prise de contrôle de Vivarte en 2014 par plusieurs fonds vautours dont le principal se nomme Oaktree (voir plus bas). Pour en prendre le contrôle, ils ont appliqué une de leurs méthodes habituelles : tout d’abord, repérer une entreprise potentiellement rentable mais endettée pour racheter sa dette à bas prix. Ensuite, ils s’invitent à la table des négociations aux côtés des autres créanciers. Leur objectif : convertir leurs créances en capital de l’entreprise (c’est-à-dire abandonner une partie de leurs créances contre des actions de la société), afin d’en prendre le contrôle et réaliser un bénéfice maximal sur le court terme. Pour cela, ils démantèlent l’entreprise et réduisent les coûts - entendez ici : licenciement du personnel. Une fois l’entreprise « restructurée », ces fonds spéculatifs revendent leurs actions au prix fort et refont la même chose avec d’autres entreprises...
Le top dix des investisseurs sur les dettes immobilières impayées en Europe
Au deuxième trimestre 2015, le rapport From Puerto Rico to the Dublin Docklands ; vulture funds and debt in Ireland and the global south établit la liste dans cet ordre : Cerberus, Deutsche Bank / Apollo, Lone Star, JP Morgan, Oaktree Capital, Fortress / Eurocastle, Sankaty, Blackstone, Goldman Sachs et Otto Group. La grande majorité d’entre eux sont présents en Espagne, au Portugal et en Irlande.
Lone Star plane aussi sur le Portugal
En avril 2015, Lone Star rachète à prix bradé l’exploitation du port de plaisance et les actifs immobiliers de Vila Moura (village du sud du Portugal). Conditions de l’affaire : Lone Star doit réaliser des investissements et créer de nouveaux services nécessaires au port. Mais ces conditions n’ont jamais été remplies et les autorités portugaises ne dénoncent pas le contrat...
Deux ans plus tard, en avril 2017, Lone Star rachète la Banco Espirito Santo (BES) après son sauvetage par l’État portugais qui l’a renflouée à hauteur de 6 milliards d’euros. La condition du rachat par Lone Star est la promesse qu’il injectera 1 milliard d’euros. Or, dans les faits pas un centime d’euro n’a été déboursé.
Une fois encore, les bénéfices futurs de la banque seront privatisés et les pertes socialisées. D’une part, la BES doit vendre ses actifs (entreprises et propriétés immobilières) dont la valeur est évaluée entre 2 à 2,5 milliards d’euros. Par conséquent, même si Lone Star tient finalement sa promesse (ce serait une première !) et verse comme convenu 1 milliard d’euros dans la banque, ce montant fait moins de la moitié de ce que ce fonds vautour obtiendra avec la revente des actifs du BES. D’autre part, le contrat de vente conclu avec Lone Star inclut une garantie publique : c’est l’État, et donc les contribuables portugais, qui devra supporter toutes les pertes liées à la situation de la BES avant la vente à Lone Star, augmentant ainsi la dette du Portugal. Les actifs douteux de la BES se chiffraient en juillet 2017 à 7,8 milliards d’euros mais tous les mois de nouvelles pertes sont découvertes...
Source CADTM
Vivarte, c’est le premier groupe d’habillement français (La Halle, André, Kookaï, Naf-Naf…) mais c’est aussi l’un des plus grands plans de suppressions d’emplois en France. 2 800 emplois ont déjà été supprimés en deux ans (2014-2016) et 581 de plus, selon l’annonce de son PDG le 5 juillet 2017 [5]. Ces nouveaux licenciements interviennent suite à un accord conclu entre Vivarte et ses créanciers, qui prévoit un allègement de la dette de l’entreprise conditionné à la suppression d’emplois. Quant aux dirigeants et actionnaires de Vivarte, ils continuent de profiter des aides publiques comme le crédit d’impôt compétitivité (14 millions d’euros selon les syndicats) sans que le gouvernement français ne réagisse.
Cette casse sociale est directement liée à la prise de contrôle de Vivarte en 2014 par plusieurs fonds vautours dont le principal se nomme Oaktree (voir plus bas). Pour en prendre le contrôle, ils ont appliqué une de leurs méthodes habituelles : tout d’abord, repérer une entreprise potentiellement rentable mais endettée pour racheter sa dette à bas prix. Ensuite, ils s’invitent à la table des négociations aux côtés des autres créanciers. Leur objectif : convertir leurs créances en capital de l’entreprise (c’est-à-dire abandonner une partie de leurs créances contre des actions de la société), afin d’en prendre le contrôle et réaliser un bénéfice maximal sur le court terme. Pour cela, ils démantèlent l’entreprise et réduisent les coûts - entendez ici : licenciement du personnel. Une fois l’entreprise « restructurée », ces fonds spéculatifs revendent leurs actions au prix fort et refont la même chose avec d’autres entreprises...
Le top dix des investisseurs sur les dettes immobilières impayées en Europe
Au deuxième trimestre 2015, le rapport From Puerto Rico to the Dublin Docklands ; vulture funds and debt in Ireland and the global south établit la liste dans cet ordre : Cerberus, Deutsche Bank / Apollo, Lone Star, JP Morgan, Oaktree Capital, Fortress / Eurocastle, Sankaty, Blackstone, Goldman Sachs et Otto Group. La grande majorité d’entre eux sont présents en Espagne, au Portugal et en Irlande.
Lone Star plane aussi sur le Portugal
En avril 2015, Lone Star rachète à prix bradé l’exploitation du port de plaisance et les actifs immobiliers de Vila Moura (village du sud du Portugal). Conditions de l’affaire : Lone Star doit réaliser des investissements et créer de nouveaux services nécessaires au port. Mais ces conditions n’ont jamais été remplies et les autorités portugaises ne dénoncent pas le contrat...
Deux ans plus tard, en avril 2017, Lone Star rachète la Banco Espirito Santo (BES) après son sauvetage par l’État portugais qui l’a renflouée à hauteur de 6 milliards d’euros. La condition du rachat par Lone Star est la promesse qu’il injectera 1 milliard d’euros. Or, dans les faits pas un centime d’euro n’a été déboursé.
Une fois encore, les bénéfices futurs de la banque seront privatisés et les pertes socialisées. D’une part, la BES doit vendre ses actifs (entreprises et propriétés immobilières) dont la valeur est évaluée entre 2 à 2,5 milliards d’euros. Par conséquent, même si Lone Star tient finalement sa promesse (ce serait une première !) et verse comme convenu 1 milliard d’euros dans la banque, ce montant fait moins de la moitié de ce que ce fonds vautour obtiendra avec la revente des actifs du BES. D’autre part, le contrat de vente conclu avec Lone Star inclut une garantie publique : c’est l’État, et donc les contribuables portugais, qui devra supporter toutes les pertes liées à la situation de la BES avant la vente à Lone Star, augmentant ainsi la dette du Portugal. Les actifs douteux de la BES se chiffraient en juillet 2017 à 7,8 milliards d’euros mais tous les mois de nouvelles pertes sont découvertes...
Source CADTM
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