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20/01/2017

ALGERIE- Fabrication de briques à Touggourt: Un créneau prometteur arrivé à saturation

Située à 160 km au nord-est d’Ouargla et à 600 km environ au sud-est d’Alger, Touggourt recèle un grand gisement de terre rouge avec une réserve d’exploitation qui suffira, selon des experts, pour une durée de plus de deux siècles. Actuellement, avec ses 10 mines d’argile, elle a tendance à développer une activité industrielle, notamment la fabrication des matériaux de construction, dont la brique rouge qui devient un créneau très important dans la région. Elle compte 10 briqueteries d'une capacité de production annuelle d’environ 3 000 000 de tonnes, 26 briqueteries sont en cours de réalisation en plus des 54 projets approuvés par l’ex-Calpiref.

Cependant, ce créneau semble arrivé à saturation. Selon certains opérateurs et experts, ce fléchissement de l’activité est dû à l'offre qui dépasse la demande. Il est vrai que beaucoup d'efforts ont été consentis dans ce domaine et de grands projets ont été réalisés, mais le rétrécissement de l'investissement de l'État, notamment dans les infrastructures et l’habitat, s'est répercuté sur la commercialisation des produits rouges. “Le problème, ce sont les projets qui ne sont plus favorables. Car on a créé une capacité de production à un moment où il y avait vraiment de la demande, alors que maintenant, la demande a baissé parce que l'investissement de l'État a également baissé. Donc l'important maintenant, c’est que ce surplus soit exporté vers d'autres pays et cela dépendra de la compétence de l'État’’, nous dira un opérateur dans le domaine.

Pour accéder à l’étape de l’exportation s’impose d’abord la collaboration des pouvoirs publics quant à l’ouverture des portes de l’exportation à ces produits, ensuite, il faut que les producteurs innovent, diversifient et élargissent leur gamme de produits. Khaled Hamrouni, gérant d'une entreprise et consultant en développement des PME, dira à ce propos : “Premièrement, dans certains cahiers des charges de certains utilisateurs, la certification du produit est exigée. Donc ça va être une différence. Deuxièmement, ce qui est recommandé maintenant aux briquetiers, c’est de passer à l’innovation. Dans le domaine des produits rouges, il n’y a pas que la brique ordinaire (de douze et de huit trous), mais il y en a d’autres. Maintenant, il faut que les briquetiers pensent à évoluer par la maîtrise des coûts, de la chaîne de production et aussi à innover avec d’autres produits avec lesquels ils peuvent concurrencer.’’ Et de poursuivre : “L’investissement à Touggourt devient plus cher qu’au Nord. Nous sommes loin des ports, des matières premières, de la main-d’œuvre qualifiée et des marchés.’’ Et d’ajouter : “Comme vous savez, les marchés sont au centre et à l’est du pays.’’  M. Hamrouni conclut en affirmant qu’“il est urgent pour la protection de la production nationale d’exiger dans les cahiers des charges l’utilisation des produits locaux. À cet effet, nous avons demandé de décentraliser cette décision. C’est-à-dire de faire une exigence de l’utilisation du produit local à qualité technique égale, mais on n’a pas l’accord des autorités pour imposer aux entreprises de bâtiment d’utiliser le produit local à condition d’avoir une qualité technique égale’’.

De plus, le problème du manque de financement des projets par l’État dû à l’amenuisement des recettes des hydrocarbures s’est posé avec acuité. Aussi, la nécessité de créer d’autres gisements d’argile et de faciliter aux nouveaux producteurs leur exploitation, a expliqué le directeur délégué de l’investissement de Touggourt, Hocine Hamal.      

Source LIBERTE-ALGERIE.COM par Ammar Dafeur



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