En 2011, la cession de l'usine Alphacan de Gaillon à son concurrent et voisin Pipelife laissait présager des lendemains douloureux pour certains emplois en doublon. Cinq ans plus tard, l'incertitude demeure.
Source L'Impartial
Le regroupement s’était déjà traduit l’an dernier par la suppression de sept emplois du service comptabilité. À nouveau, en ce début d’année, la direction de Pipelife a convoqué un comité d’entreprise extraordinaire au cours duquel elle a annoncé la fermeture du site de Déols-Châteauroux dans l’Indre. Ce dernier assure l’emploi de 52 salariés, autres licenciements programmés, ceux de 12 personnes du site de Gaillon/Aubevoye qui emploie 138 salariés. Les postes concernés seraient cinq employés de maintenance, des personnels liés à l’informatique, la sécurité et des commerciaux assurant les suivis auprès de clients.
La réaction n’a pas tardé, mardi 19 janvier dès 5 heures du matin, le personnel s’est mis en grève, mouvement suivi à 90 % notamment par le personnel administratif. Un conflit qui affecte la livraison des productions.
« Nous allons récupérer six machines de l’usine de Déols » dénoncent les responsables syndicaux FO. « Plus de machines, moins de personnel de maintenance. Depuis plus de deux ans, on n’arrête pas d’interpeller la direction sur le fait qu’on est en sous-effectif au niveau maintenance de l’usine. On fait appel à de la sous-traitance. Aujourd’hui, on nous annonce les suppressions de cinq emplois de maintenance, on se demande comment , nous allons pouvoir gérer notre travail. De plus, ce problème déjà actuel de sous-effectif nous empêche de mettre en place une politique de maintenance préventive pour éviter les pannes ».
L’avenir incertain de Gaillon-Aubevoye
Les délégués soulignent une autre incohérence de la direction générale, dénonçant le manque de politique industrielle de Pipelife.
« Le manque d’investissements empêche de satisfaire les besoins en matière de production de P.E. Alors que le bassin est de 55 000 tonnes de tubes, nous en produisons 5 500 tonnes. Nos lignes de production nous obligeant à refuser des commandes. Plutôt que de dépenser 4 millions dans un plan de sauvegarde de l’emploi, il serait judicieux d’investir en matériel de production pour conserver l’emploi. À ces questions posées à la direction, on n’obtient pas de réponses ».
Autre sujet d’inquiétude : que le travail des futurs licenciés soit dispatché sur le personnel restant. « C’est un challenge, nous dit la direction ».
Les syndicalistes FO, demandent au groupe de donner les moyens à ceux qu’on veut licencier, afin de leur permettre de retrouver un emploi ou de favoriser leur mutation. « L’avenir du site nous inquiète, on ne sent pas le désir de voir pérenniser Gaillon-Aubevoye ».
Direction silencieuse
Mercredi, le travail au sein de l’entreprise avait repris. Une réunion était prévue ce jeudi à Châteauroux avec la direction générale. Interrogé par nos soins, le directeur du site de Gaillon-Aubevoye, Franck Wetischek nous a conseillé de prendre contact avec Murielle Lavi, directrice des ressources humaines, chargée de la communication. Cette dernière, contactée à plusieurs reprises, n’a pas répondu à nos sollicitations.
Pipelife en France
Pipelife-France appartient au groupe autrichien Wienerberger, leader mondial de la brique terre cuite et premier tuilier européen qui existe depuis 1819. Présent dans 30 pays, ses 204 usines emploient plus de 14 800 salariés.
Le groupe est sorti l’an dernier d’un programme quinquennal de restructuration qui s’est traduit par la fermeture de 75 usines. Les responsables syndicaux évoquent un bénéfice l’an dernier de 375 millions d’euros.
Source L'Impartial
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