Un rassemblement était organisé, vendredi midi, devant l’usine de Roumazières à l’initiative d’un délégué syndical qui conteste sa mise à pied.
Alors que Laurent Musy, le P-DG de Terreal, était en visite sur le site de Roumazières-Loubert,vendredi, pour la cérémonie des voeux au personnel, le syndicat CGT a organisé un rassemblement devant l’usine, à 11 heures. Objectif: dénoncer "la répression" subie par les délégués CGT au sein de la tuilerie.
Dernière sanction en date, celle de Laurent Délias, le délégué central. Le 22 novembre dernier, il répond au mail d’un de ses collègues. Une réponse qu’il conclut par une phrase: "Les fesses ouvertes resteront toujours les fesses ouvertes." Une phrase, déclarée dans un cadre privé, qui vise le syndicat FO, dit-il. Problème: la responsable des ressources humaines reçoit le mail en copie. "Au lieu de faire “répondre”, j’ai fait “répondre à tous”", regrette Laurent Délias.
Le mail est transféré à la direction, qui estime que la phrase en question s’adresse à elle. "Des propos jugés inadmissibles, irrespectueux. On ne peut pas accepter ça", affirme le directeur du site, Bruno Hocdé. Résultat: une mise à pied de trois jours pour Laurent Délias, qui a décidé de contester la sanction. Il a saisi les prud’hommes pour harcèlement moral et pour discrimination salariale et syndicale.
"Je suis le quatrième de la CGT à être sanctionné depuis que ce directeur est là", indique-t-il, avec l’amère impression qu’il s’agit "de vengeance anti-CGT". "Un collègue CFDT d’un autre site a traité une cadre de “trou du cul” et il n’a eu qu’une mise à pied d’un jour."
"Pas de discrimination"
Selon Laurent Délias, "le directeur n’apprécie pas nos actions syndicales". Il cite "la bataille pour faire reconnaître le suicide d’un collègue comme accident du travail", en 2014. "On a aussi bataillé, l’an dernier, pour une collègue qui avait été agressée sexuellement au sein de l’usine. L’accident du travail a été reconnu." Sans oublier la saisine des prud’hommes, en novembre, pour obtenir une prime d’habillage. "La CGT n’est pas majoritaire dans l’entreprise. Mais on est les seuls à monter au créneau", poursuit le délégué central.
Vendredi, autour de lui, des responsables du syndicat, mais aussi des membres du Parti communiste. Une quarantaine de personnes qui sont venues dénoncer "des abus". "Quand on voit ce qui se passe ailleurs, à Air France, Goodyear…"
Une répression dont se défend Bruno Hocdé. "Nous sommes ouverts au dialogue, assure-t-il. Mais il y a des syndicats qui ne cherchent pas à venir discuter." La CGT en est, selon lui. "Il n’y a pas chez nous, de discrimination entre les syndicats", poursuit-t-il, précisant que "des élus FO ont peut-être été sanctionnés. Ce sont des gens qui font des écarts qui sont sanctionnés."
Source la Charene Libre par Julie PASQUIER, photo Renaud Joubert
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