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30/10/2015

MADAGASCAR/ matériaux de construction – Les travaux méconnus des chercheurs

Les chercheurs ont tenté de redorer leur blason hier, lors du salon de la recherche à Ankatso. Les projets restent sur le papier, faute de concrétisation d’une politique sur la recherche.
Professeur titulaire, maître de conférences, docteur et doctorant, se plaignent du manque de considération de l’État et du secteur privé, des fruits de leurs recherches. Malgré cette difficulté, les chercheurs ne cessent de présenter de nouveaux produits comme lors du salon de la recherche tenue à l’esplanade de l’université d’Antanana­rivo, hier. « J’ai laissé tomber mon projet de valorisation des déchets, notamment les produits dérivés du plastique quand j’ai estimé que le secteur privé n’y avait pas porté beaucoup d’enthousiasmes », se plaint le professeur Benjamin Randrianoelina, enseignant au département de Génie chimique de l’École supérieure de Polytechniques d’Antananarivo (ESPA). Néanmoins, le professeur titulaire de l’ESPA ne s’avoue pas vaincu. Benjamin Randria­noelina et son équipe ont présenté une nouvelle machine de fabrication de briques en latérite, hier. « Cette machine permet de fabriquer une brique personnalisée sur la latérite pour la construction d’une maison. Elle n’a besoin ni d’argile ni de bois de chauffe pour la cuire. Elle fonctionne grâce à l’électricité ou au travail manuel », a expliqué le professeur du département de Génie chimique de l’ESPA. Cyriaque Donnat Randrianan­tenaina, doctorant au département de la science de la Terre, était également fier de présenter son projet pour tamiser la terre, afin d’y récupérer du saphir. « Cette machine ne consomme pas beaucoup d’eau et ne fonctionne pas avec du gasoil », a avancé le chercheur. Toute­fois, c’est l’Agence universitaire de la Francophonie qui finance son projet. « Je n’ai pas encore les moyens de créer un prototype afin de tester réellement l’efficacité du projet sur le terrain . Nous n’avons encore effectué qu’un test dans un laboratoire », ajoute le chercheur en herbe.
Déconsidération
Dépendant de financement des bailleurs étrangers, la plupart des futurs chercheurs doivent se plier à la tendance actuelle dans leurs travaux. Même Ruffin Manasina, doctorant à l’Ecole doctorale de Physique et applications, semble s’y plier. « Les recherches relatives à l’environnement et au changement climatique sont nombreuses dans tous les départements, car, c’est le thème qui pourrait attirer les bailleurs », explique-t-il. Il a pourtant un projet qui lui tient à cœur qu’est l’hydrolienne, production de l’énergie grâce au courant d’eau de rivières et de la marée.
Une enseignante au sein du département de Sociolo­gie à la faculté de Droit, d’écono­mie, de gestion et de socio­logie, se plaint de la déconsidération des matières grises des chercheurs. « Les chercheurs ont élaboré la matrice de développement de Madagascar dans le cadre de l’accord de partenariat économique entre l’Afrique orientale et l’Union européenne. La plupart des problèmes minant le pays s’y trouvent comme le délestage ou la valorisation et le substitut de sachets plastiques, mais l’État ne l’a même pas considérée », s’indigne l’enseignante chercheure.

Source L'Express Madagascar

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