Pages

25/09/2015

TERREAL: Amiens capitale mondiale du diabolo

Sur le chantier de la Citadelle, plusieurs techniques innovantes sont utilisées. Notamment un revêtement de sol à base de diabolos de terre cuite qui constitue une première mondiale.
Les employés de Jarbeau (59) sont patients, ils ont 50 000 diabolos à poser à la citadelle d’Amiens.(Photo : F.DOUCHET).
Le cabinet d’architectes de Renzo Piano a su convaincre l’ancienne équipe d’Amiens Métropole d’utiliser deux innovations techniques dans le chantier pharaonique de la Citadelle. L’objectif était aussi de donner au site une identité de renommée mondiale.
Lors d’une visite publique du site, l’Italien Renzo Piano a imaginé une place d’Armes dont le sol serait de la terre cuite mariée à l’herbe, même chose pour le toit de l’ancien casernement. « Il a dessiné des diabolos (longue barre en terre cuite) et ensuite Terreal s’est chargé d’étudier la faisabilité. Ils sont habitués. Cela fait maintenant 30 ans que l’on collabore », explique Paul Vincent, associé de Renzo Piano, chez Building Workshop.
Philippe Malé, responsable du pôle produits de Terreal n’était pas peu fier hier. Sa société donne vie à l’imagination débordante des architectes depuis 30 ans. Face à ses clients et sous-traitants, il a pu dévoiler « un projet breveté dans le monde entier Diabolo Citadelle d’Amiens ».
50 000 diabolos à poser
Rien de mieux pour convaincre d’employer ce revêtement de sol que le voir « en vrai ». Et Amiens s’est fait plaisir. Si la place d’Armes de 3500 m² offre une incroyable perspective. Le toit du casernement est encore plus fou puisque recouvert sur 1500m².
Une prouesse car le poids sur la structure est considérable. « C’est sous les diabolos que repose la principale innovation », réagit Paul Vincent. Car il faut drainer l’eau. « Personne au monde ne l’avait réussi. Amiens l’a fait. Il y a 80 cm de composants sous les diabolos, grave naturelle non traitée, sablon, textile géothermique… » détaille-t-il. Hier, on a pu avoir un premier aperçu du résultat alors que le chantier semble interminable (lire par ailleurs). « Une fois la technique acquise, cela se fait bien. Effectivement, il y a de la surface ! », lance un employé concentré sur les 50000 diabolos à poser… un à un grâce à des agrafes en polyamide, « plastique le plus résistant au monde », complète Paul Vincent.
Un responsable de la société d’économie mixte Amiens aménagement – à qui la Métropole a confié la maîtrise d’ouvrage – affichait un sourire radieux face à une telle audience. Les diabolos ne doivent pas cacher une autre innovation technique, là encore dans des mesures grandioses : des plafonds composés de voussoirs en terre cuite. Des voussoirs sont des pièces courbées qui une fois jointes forment une voûte. Il y en a plus de 8000 m² dans trois bâtiments. « Une qualité d’isolation phonique et thermique remarquable », note un cadre de Terreal face à la presse spécialisée du BTP et de l’architecture. « Je ne suis jamais venue à Amiens. Ce site est incroyable. Tout simplement », explique un confrère de la bible des architectes, Le Moniteur. Et si Le Moniteur le dit.
Source Le Courrier Picard par DAVID VANDEVOORDE

Aucun commentaire: