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05/09/2015

FLEURIEUX-SUR-L’ARBRESLE. L’ancienne tuilerie de la ville, vestiges d’un passé industriel

Patrimoine. Sur la commune, certaines appellations, comme « Les Tuilières » ou « impasse de la Mine » rappellent que par le passé, Fleurieux a su utiliser sa propre terre de manière industrielle. La guimperie Fichet, les fours à chaux et une tuilerie au cours du XiXe siècle ont été le siège d’une forte activité.

Quand l’automobiliste emprunte la RD 70E en direction du pont de Dorieux, juste avant le plus important virage, il peut apercevoir en contrebas, sur sa droite, un champ au relief tourmenté, où se dressait le bâtiment de la tuilerie. Actuellement est implantée l’Arche de Nancy, gérée par Nancy Dewalle et Didier Brun, producteurs d’escargots.
La tuilerie a fonctionné jusqu’en 1914
La tuilerie a fonctionné jusqu’en 1914. Elle était la propriété de la famille Poizat. En 1868, elle a été donnée par héritage à Antoinette Poizat, veuve de Pierre Chirat. Mme Chirat a alors confié son bien à un maître tuilier. Le bail précisait la composition du tènement confié au tuilier, la maison d’habitation, le four, le hangar, le jardin et quelques arpents de vigne.
Jusqu’en 1900, la terre servant à la fabrication des tuiles et des matériaux cuits à la tuilerie devait être extraite sur le site, l’argile provenant des propriétés voisines.
La fabrication des tuiles, étape après étape
La terre était stockée sous la partie basse du hangar, puis triée, débarrassée des cailloux, et humidifiée avec l’eau du bassin alimenté par une source (toujours utilisée pour les escargots). Ensuite, elle était pétrie et malaxée à la main, puis moulée.
Débutait le séchage des pièces moulées dans un four dans une deuxième partie du hangar. Cette opération demandait beaucoup d’attention de la part du tuilier : la qualité de la tuile en dépendait. Enfin le tuilier décidait de la cuisson, à petit feu.
De l’importance de la couleur de la fumée
Elle devait être blanche, car cette première étape correspondait à l’évaporation de l’eau encore contenue dans les pièces à cuire. Puis, la fumée devenait grise. Le tuilier devait activer le feu sans relâche pendant trois jours. Après une semaine de refroidissement, le four était déchargé pièce par pièce, avec une vérification de la qualité par le tuilier. Pour la production, le tuilier avait quatre compagnons.
Il se traitait chaque année neuf à dix fournées. Certaines pièces étaient marquées par le tuilier comme un graphisme personnel. La production, principalement des tuiles de toit arrondies, était récupérée sur place par les maçons.
Le dernier tuilier, M. Monteulier, semble avoir cessé l’activité pour des raisons de santé, peu de temps avant la déclaration de la guerre de 1914.

Source Le Progrès

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