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17/04/2015

ROUMAZIERES : La mesure de chômage partiel chez Terreal débutera le 25 avril pour se terminer le 20 mai.

Le président de Terreal, Hervé Gastinel, considère que le chômage partiel à Roumazières est un moindre mal Il veut croire en des jours meilleurs. Les ouvriers, eux, ont le blues.
La mesure de chômage partiel chez Terreal débutera le 25 avril pour se terminer le 20 mai..

Le directeur du site de Roumazières a botté en touche. Pas question pour Bruno Hocdé d’évoquer la nouvelle mesure de chômage partiel qui débutera chez Terreal le 25 avril pour se terminer le 20 mai. Il a renvoyé vers le président du groupe, qui tenait hier matin, une conférence de presse à Paris, pour dévoiler la nouvelle stratégie du groupe (voir encadré).
"La logique économique aurait voulu que l’on ferme certaines lignes de production", reconnaît Hervé Gastinel, interrogé sur les difficultés du site de Roumazières. Il explique pourquoi cette décision, prise "en consensus avec les partenaires sociaux", a été décidée: "La crise du bâtiment est encore plus forte sur la façade atlantique que dans le reste du pays. Nous sommes obligés d’adapter l’offre à la demande. Si nous continuons de produire, je ne sais pas où nous pourrions stocker les briques et les tuiles." Les parcs sont aujourd’hui, pleins. Les ouvriers en témoignent.
Hervé Gastinel insiste sur l’utilisation des congés payés et des jours de formation pour éviter que les salaires des ouvriers ne soient trop impactés: "La baisse de la rémunération devrait être de moins de 10%." Selon Bernard Gire, délégué syndical FO, cette nouvelle mesure représente en moyenne 14 jours d’activité partielle pour chaque employé.
Mais la fermeture des lignes de production pour un mois apparaît comme la solution la moins pire aux yeux du dirigeant, qui pense que 2015 est l’année "où l’on touche le fond pour pouvoir rebondir". "Les indicateurs de vente de logements redémarrent grâce au plan Pinel. Mais il faut compter un an de décalage entre la vente d’un logement et la vente de matériaux. L’amélioration se fera sur la fin de l’année et sur 2016. Nous voulons être prêts pour ce rebond."
Après avoir connu une baisse de 50% du nombre de démarrages de chantiers entre 2006 et 2015, le secteur du bâtiment se redresse doucement avec une hausse de 12% des chantiers de maisons individuelles en janvier et de 11% en février.
Situation "un peu tendue"
Les délégués syndicaux, eux, sont moins optimistes. "Il n’y a pas d’indicateur qui nous dit qu’il y aura une reprise d’ici la fin de l’année. Et s’il y a reprise, ce sera un frémissement", indique Bernard Gire, qui confie que les ouvriers sont inquiets et que la situation au sein de l’usine est "un peu tendue". "Jusqu’à quand les banquiers vont suivre?" s’interroge le salarié.
"Ça ne va pas pouvoir durer deux ans comme ça", estiment de leur côté, Christian Pascaud et David Soury, représentants du personnel. Ils ressentent également "un mal-être". "Le climat social n’est pas bon, en général. Chaque année, il y a des départs à la retraite, des ruptures conventionnelles de contrat… Ces départs ne sont pas remplacés." Pour Bernard Gire, c’est "un plan social indirect".
"Aujourd’hui, on est tenu par des financiers qui privilégient l’argent par rapport au boulot, avance aussi cet ouvrier, employé depuis huit ans chez Terreal. Les produits sont de moins bonne qualité, réalisés dans de moins bonnes conditions. On a des craintes: on se dit que, bientôt, du boulot, il n’y en aura plus."
En attendant que la demande de matériaux remonte, Hervé Gastinel annonce, lui, qu’une nouvelle période de chômage partiel n’est pas à exclure dans l’année. Mais pas de plan social. "C’est un engagement de ma part depuis que je suis à la tête de Terreal, en 2000. J’ai toujours tenu mes engagements et je compte poursuivre ce pari malgré un marché actuellement en déclin. Il s’agit de la responsabilité sociale de l’entreprise."

Un nouveau logo pour une évolution stratégique
Dévoilé hier, le nouveau logo de Terreal veut montrer que l’entreprise fabrique désormais bien plus que des couvertures en terre cuite. Si cette activité représente encore plus de 50% de son chiffre d’affaires, la société est également présente dans les domaines de la structure des bâtiments, de la façade et de la décoration.
C’est donc en tant qu’acteur global de l’enveloppe du bâtiment que Terreal veut être connue. Le logo représentant un éventail en terre cuite est remplacé par un logo plus conceptuel, orné de quatre étincelles symbolisant les quatre métiers dans lesquels le groupe est présent. Les couleurs de ces étincelles symbolisent «respect environnemental, esthétique, et expertise de la terre cuite», selon la société.
La direction a également rappelé que Terreal possède «une dimension internationale que ses rivaux ne possèdent pas avec ses filiales en Italie, en Espagne, en Malaisie et aux États- Unis et ses bureaux de représentation commerciale en Chine, à Singapour, à Dubaï, en Belgique, au Royaume-Uni et en Belgique».
Malgré la crise, Terreal a continué à investir dans ses usines pour répondre aux attentes de ses clients. Le groupe a également réduit sa dette via un refinancement complet de l’entreprise et l’entrée de créanciers dans le capital. «Aujourd’hui, le niveau d’endettement est compatible avec la pérennité de l’entreprise», a assuré Hervé Gastinel.
Source La Charente Libre par Julie PASQUIER et Clément VERSTRAETE

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