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27/11/2014

Lafarge veut réduire l’empreinte écologique de ses ciments

Le groupe français dévoile les innovations de son centre de recherche et développement. Le projet de fusion avec Holcim doit être finalisé au premier semestre 2015
Dans la zone industrielle de L’Isle-d’Abeau, un village situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Lyon, le groupe Lafarge possède son plus important centre de recherche. Situés à quelques pas d’un hôtel F1 et d’un restaurant Courtepaille, 240 chercheurs conçoivent sur 20 000 mètres carrés les ciments de demain. Plus de 120 millions d’euros y sont consacrés chaque année. «Les bétons spéciaux représentent plus d’un tiers de nos volumes de béton vendus. L’objectif est de passer à 45% en 2015», a indiqué hier Bruno Lafont, directeur général de l’entreprise.
Le groupe français, qui a annoncé début avril sa fusion avec son concurrent suisse Holcim, est resté discret hier sur son mariage. En revanche, il a largement ouvert ses laboratoires avec toutes sortes de démonstrations à l’appui. A l’exemple d’un nouveau sac de ciment. Il suffit de le mettre tel quel dans un malaxeur. En quelques minutes, plus aucune trace de papier. Il se désagrège comme par magie. «Il nous a fallu un an et demi de développement pour mettre au point ce produit qui évite notamment des pertes de matière première», explique un collaborateur sur fond sonore de bruits de chantier.
Autre ambiance dans un local où sont fabriquées des briques rouges. Elles ont pour particularité d’être conçues avec un nouveau liant qui se mélange à de la terre pour fabriquer des blocs qui ne nécessitent pas de cuisson. «Près de 2 milliards de personnes dans le monde habitent dans des maisons traditionnelles en terre. C’est le cas du Malawi.
»La construction de maisons en brique génère une forte consommation de bois pour la cuisson de l’argile. Les pouvoirs publics découragent cette technique qui accélère la déforestation, a expliqué Gérard Kuperfarb, directeur général adjoint de l’innovation chez Lafarge. Notre solution, qui évite la cuisson, permet de réaliser 25% d’économie par mètre carré comparé à un ciment traditionnel.»
Outre son ciment à faible densité pour le secteur pétrolier et gazier, son béton isolant réduisant la déperdition thermique ou celui capable de drainer l’impact des pluies en milieu urbain, le cimentier a misé sur un matériau capable de capturer le dioxyde de carbone (CO2).
Source Le Temps.Ch par Ghislaine Bloch

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