Dans l’univers des matériaux de construction, le groupe Bouyer Leroux est un cas à part. Et pourtant, c’est cette coopérative qui tire le marché français -très concurrentiel- de la brique en terre cuite devant deux majors mondiaux – Monier group (ex- Lafarge, côté à la bourse de Francfort) et Wienerberger (n°1 mondial) – et une ancienne filiale de Saint-Gobain passée par plusieurs LBO successifs, Terreal.
« Le statut coopératif est particulièrement pertinent pour une industrie comme la nôtre » explique Roland Besnard, P-DG du groupe. « Il nous permet de disposer d’une part d’une stabilité financière car, chaque année, environ la moitié de nos résultats viennent renforcer nos fonds propres et d’autre part d’une stabilité au niveau du personnel, primordiale dans un métier qui dépend beaucoup du savoir-faire de nos salariés » ajoute-t-il. De fait, la quasi-totalité (98%) des salariés de Bouyer Leroux sont sociétaires et Roland Besnard envisage de faire passer les quelque 360 ex-salariés d’Imerys Structure (société acquise en 2013 pour 75 millions d’euros) au statut coopératif « dans les cinq ans ».
11 millions d’investissement en 2014
Dès le rachat d’Imerys Structure, Bouyer Leroux a investi 4,5 millions d’euros dans le site de production de Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique). Ce site qui fabriquait des briques de murs n’avait fonctionné que 13 semaines en 2013 et devait fermer en 2014. « Nous en avons fait une usine dédiée à la production de linteaux et de coffres de volets roulants monolithes en terre cuite d’une capacité de 10 000 tonnes aujourd’hui et 20 000 tonnes demain » affirme Roland Besnard. Ces produits étaient fabriqués dans l’usine de la Séguinière (Maine-et-Loire) qui sera transformée en centre de développement pour le groupe.
En 2014, Bouyer Leroux aura consacré 11 millions d’euros d’investissement et le même montant est prévu au budget 2015, avec notamment d’importants travaux à réaliser sur le site de Colomiers, près de Toulouse.
Cet été, le groupe a racheté l’activité bardage de Woestlandt, une entreprise basée dans le Pas de Calais. La Scop veut être présente sur ce marché du bardage qui représentait environ 1 milliard d’euros en 2013 et qui pourrait croitre de 50% en valeur sur les 5 prochaines années. Le site de production étant hors d’usage, le rachat n’a concerné que le stock, la marque et les fichiers clients mais pour répondre aux besoins de ce marché, une nouvelle ligne de production destinée à la fabrication de ces produits sera réalisée à la Séguinière en 2015.
Auto-concurrence
Parmi les autres lancements envisagés en 2015, citons une gamme d’accessoires de toiture et surtout une brique à très haute performance thermique « d’épaisseur standard » assure-t-on.
Pour l’heure, Bouyer Leroux vient de lancer Mur’max, un système de mur double à très haute performance thermique (Rth = 7 m²K/W) destiné au marché de la maison individuelle haut de gamme.
Toutes ces offres s’inscrivent dans une politique commerciale organisée autour de trois marques : Tégula pour les tuiles canal et surtout deux marques de briques, la marque phare Bio’bric et Opti-solution pour la moitié nord de la France. « Opti-solution est une marque d’auto-concurrence active sur les régions dans lesquelles Imérys Structure et Bouyer Leroux était en compétition. La gamme est plus resserrée avec des prix légèrement inférieurs à Bio’bric » détaille Roland Besnard.
Dates et chiffres clés
1955 : Constitution à La Séguinière de la société Bouyer Leroux qui devient une SCOP en 1980. 1986 : Rachat de l’usine terre cuite Produits Rouges de Vendée à St Martin des Fontaines (85)
1996 : Rachat de SPPF (numéro un du bloc-baie français)
2004 : Rachat de l’usine terre cuite Jean Rivereau à St Laurent des Autels (49)
2013 : Rachat de l’activité « Structure « d’Imérys terre Cuite, qui devient Bouyer Leroux Structure, filiale de Bouyer Leroux. Devient le numéro un français de la brique et des conduits de fumée en terre cuite.
2015 : La Scop fêtera ses 35 ans.
Le Groupe Bouyer Leroux devrait réaliser un chiffre d’affaires d’environ 155 millions d’euros lors de son exercice 2013-2014 (exercice clos au 30 septembre 2014) et emploie environ 700 personnes.
Source Le Moniteur par Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
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