«Rien ne justifie la décision de fermeture », selon les employés
Les travailleurs de la briqueterie Soummam d’Amizour ne comptent pas baisser les bras devant la décision, unilatérale et jugée injustifiée, du patron de l’entreprise. Celui-ci a décidé en effet de la fermeture définitive de la briqueterie. Soutenu par les animateurs du Comité de solidarité avec les travailleurs de la wilaya, qui a été de tous les mouvements sociaux qu’a connus la région ces deux dernières années, les travailleurs ont refusé le sort qui leur a été réservé par leur ancien employeur.
Et première action, organisée par les membres du Comité de solidarité avec les travailleurs : un rassemblement devant le siège de l’APC. Ce dernier a été observé jeudi dernier. Une action à laquelle avaient pris part, outre les travailleurs licenciés, les animateurs du Comité de solidarité, des élus locaux et des membres de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), proche de Me Zehouane. Depuis des négociations informelles ont lieu entre les membres du Comité de solidarité et la direction de l’entreprise par le truchement du maire d’Amizour et de son exécutif. Mais à en croire un membre du Comité de solidarité, la tâche risque d’être des plus ardues. On en saura davantage dans les jours, qui suivent.
Une chose est sûre, les travailleurs, mis au chômage d’office suite à la fermeture de cette briqueterie depuis la fin du mois de juillet dernier, sont catégoriques : le patron de l’entreprise n’a pas respecté ses engagements. Il aurait même foulé aux pieds un protocole d’accord, signé par ses soins et le partenaire social, la section syndicale UGTA en l’occurrence.
Dans cet accord, cosigné par les deux parties en octobre 2012, les représentants des travailleurs avaient accepté de faire des sacrifices durant trois années ; années durant lesquelles ils s’étaient engagés à ne pas réclamer de revalorisation de salaires, de ne jamais recourir à des mouvements sociaux. En contrepartie, le patron s’est engagé, pour sa part, à améliorer les conditions de travail, à préserver les emplois, à investir dans l’acquisition de nouveaux équipements pour relancer la production. Mais deux années après, non seulement aucun des engagements n’a été tenu par le patron de la briqueterie, mais aussi il décide contre toute attente de la fermeture de l’entreprise, ont dénoncé des syndicalistes, joints aux téléphones cet après-midi.
Pour le vice-président de la Ligue algérienne pour les droits de l’Homme, Said Salhi, également engagé dans le mouvement de solidarité avec les travailleurs, «rien ne justifie la décision de fermeture de la briqueterie en question. Cela tombe sous le sens : le secteur du bâtiment connait un véritable boom». Il juge alors l’argument avancé par le patron de fallacieux : «l’employeur n’a pas d’excuses à faire valoir d’autant plus qu’il a bénéficié de facilités de la part de l’Etat pour l’extension de l'unité». La briqueterie étant construite sur un terrain communal ; l’APC avait même décidé de concéder une assiette de terrain mitoyenne dans le cadre de l’extension de la même entreprise. En échange, ils espéraient faire embaucher les chômeurs de la région.
En effet, l’APC avait donné son accord pour une éventuelle extension de la briqueterie. C’est pour cette raison que Saïd Salhi juge incompréhensible «l’attitude comme les intentions du patron de cette entreprise» pour qui la fermeture de la briqueterie serait un frein à l’essor économique de la région et d’où approvisionnaient en briques les autres localités.
Source Liberté Algérie par Salim Aït Sadi
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