L’économie d’énergie passe aussi par l’utilisation des matériaux locaux, tels que la brique cuite, au Nord.
Moins de 10% des pays arabes appliquent la réglementation en matière d’efficience énergétique dans le secteur du bâtiment. Cette affirmation est du docteur Saâd Baradiy, un Allemand d’origine syrienne, spécialiste dans la physique du bâtiment, venu à titre volontaire à l’université de Blida (Institut d’architecture), pour animer une journée pédagogique au profit des masters en architecture. «Il s’agit d’une journée prise en charge à 100% par les cotisations des enseignants. Etant donné que nous avons eu vent de la présence du docteur Saâd Baradiy dans un cadre de coopération entre la GIZ et l’Algérie, nous avons sauté sur l’occasion pour faire profiter nos étudiants de ses connaissances dans les domaines de l’isolation thermique et acoustique dans le bâtiment.
Sous la tutelle de l’Agence pour la rationalisation de l’utilisation de l’énergie, le Dr Saâd Baradiy collabore avec une commission d’experts algériens pour la finalisation du software algérien de calcul de l’efficience énergétique dans le secteur de l’habitat», explique Hocine Aït Saâdi, porteur des masters habitat à l’institut d’architecture, université Blida 1.
Depuis la promulgation de la loi 99.09 relative à la maîtrise de l’énergie dans le secteur du bâtiment et du décret du exécutif n°2000-90 portant réglementation thermique dans les bâtiments neufs, l’Algérie aura ainsi trop attendu, selon quelques communicants, pour voir enfin la finalisation des aspects techniques et la concrétisation de cette perspective de l’efficience énergétique. «Nous pouvons dire avec certitude que le software algérien de l’efficience énergétique est à 95% achevé. Il sera mis gratuitement sur la Toile au profit des architectes et bureaux d’études en Algérie», affirme le Dr Saâd Baradiy.
Si la construction d’un habitat respectant dans les règles de l’art les conditions de l’isolation thermique engendrant entre 10 à 20% de surcoûts, le développement du marché de l’isolation thermique en Algérie permettra sur le moyen terme d’absorber ces surcoûts et de rendre ainsi ce standing à la portée de tous les citoyens.
«On peut déjà commencer par appliquer les bonnes orientations pour économiser de l’énergie. Utilisation des matériaux locaux, tels que la brique cuite au Nord et la brique séchée au Sud pour une bonne isolation thermique. Il y a aussi la bonne configuration architecturale, bonne ventilation, l’aération… Bref, l’efficience énergétique dans le bâtiment en Algérie reste tributaire des aléas du marché et de l’industrie. A titre d’exemple, 1m2 seulement, complètement finalisé mais sans isolation ni thermique ni acoustique, coûte jusqu’à 50 000 DA, alors que sur la même surface on peut trouver une qualité thermique et acoustique pouvant aller jusqu’à 180 000 DA. Cela reste très cher et il faut que l’industrie s’y mette», argue Dr Foufa Amina, directrice de l’institut d’architecture.
«L’option efficience énergétique dans le bâtiment va être présente dans tous les projets du quinquennat 2015/2019 et plus spécialement dans l’équipement et une partie du parc logements. Il y aura le démarrage, prochainement, de 6000 logements à travers le territoire national où le critère de l’efficience énergétique sera respecté. N’oublions pas aussi que 60 logements respectant le bilan efficience énergétique sont déjà réceptionnés au niveau de la wilaya de Djelfa», déclare Djamel Chorfi, président du conseil national de l’Ordre des architectes.
Si la mise en application de la réglementation thermique des bâtiments neufs permet de réduire les besoins calorifiques des nouveaux logements de l’ordre de 20 à 40%, les participants à cette journée ont exhorté les pouvoirs en place pour qu’ils mettent les bouchées doubles afin de donner un caractère d’obligation à ces nouvelles exigences en rapport avec la rationalisation de l’utilisation de l’énergie.
Source El Watan par Mohamed Abdelli
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