Les normes obligatoires concernent les carreaux de revêtement, la menuiserie des portes et des fenêtres, la robinetterie et les produits sanitaires, l'étanchéité des bâtiments... Le projet de code de la construction interdira l’usage de matériaux de construction non couverts par la normalisation.
Maroc Habitat Construction.
La normalisation dans l’habitat pourrait connaître un nouvel essor au cours des prochains mois. Le projet de code de la construction, actuellement en voie de finalisation au niveau du ministère de l’habitat, renforce en effet la place des normes dans la construction. Un grand apport du futur cadre consiste à interdire purement et simplement l’usage de matériaux non couverts par la normalisation. Des peines d’emprisonnement et des amendes conséquentes sont même prévues pour les contrevenants en la matière. L’idée est également de créer un centre scientifique et technique de la construction qui sera chargé de mener des études et des recherches en matière de techniques de construction, ce qui devrait profiter à la production de normes.
Actuellement, 70 normes touchant le secteur de l’habitat sont produites en moyenne annuelle au Maroc. «Cette cadence peut varier selon la demande des professionnels et la complexité des normes à adopter mais de manière générale, cette cadence est suffisante pour répondre aux besoins actuels», estime-t-on auprès du ministère de l’habitat. En tout, 1 024 normes ont cours actuellement dans le secteur de l’habitat. Elles touchent 13 domaines variés comprenant les matériaux de finition, divers équipements (plomberie, menuiserie des portes et des fenêtres, la robinetterie…) ou encore les matériaux d’étanchéité et d’isolation (thermique et acoustique).
Sur tous ces champs, on est donc en droit de penser que les professionnels utilisent des produits fiables et de qualité du fait de la normalisation. Reste que dans ce total, seulement 26 normes sont obligatoires et elles concernent les carreaux de revêtement, la menuiserie des portes et des fenêtres, la robinetterie et les produits sanitaires, le vitrage et la miroiterie, et l’étanchéité des bâtiments. L’application des normes restantes se fait sur une base volontaire. La question se pose dès lors de savoir quelle est l’utilité de produire des normes dont l’application ne s’impose pas aux opérateurs ? La prise en compte de ces normes n’est pas à vrai dire complètement volontaire, «l’administration peut les préconiser dans les cahiers des charges des marchés publics», note-t-on au ministère de l’habitat.
N’empêche que le département de tutelle compte bien susciter une plus grande adhésion volontaire des opérateurs. Pour y parvenir, il s’agit de promouvoir la valeur de la normalisation auprès des acteurs concernés, entre autres par la formation d’experts en normalisation dans le domaine de la construction. Une autre priorité consiste en la communication sur les valeurs et les bénéfices de la normalisation auprès des utilisateurs.
Les professionnels appelés à s’impliquer davantage
A un autre niveau, l’idée est d’impliquer davantage les professionnels dans le processus national de normalisation en les encourageant à exprimer leurs besoins en normes, ceci sachant que toutes les normes marocaines peuvent être réexaminées à la demande de toute partie concernée ou suite à l’évolution de la norme de base. Les professionnels sont également appelés à s’impliquer dans les réunions des commissions techniques de normalisation qui les concernent.
A ce titre, il faut savoir que les normes marocaines dans le domaine de l’habitat sont élaborées par treize commissions techniques de normalisation présidées par le département de tutelle. Ces commissions sont composées des représentants des administrations, de la profession, des utilisateurs concernés par le produit à normaliser, des laboratoires et des établissements de formation.
La procédure d’élaboration classique d’une norme débute par l’identification du besoin. Par la suite, le projet de norme qui en découle est examiné lors des réunions des commissions techniques de normalisation. A partir de là, le projet est adapté puis adopté. S’ensuit le lancement des projets de normes en enquête publique sur une durée de 1 à 3 mois pour consultation auprès des professionnels et des institutionnels du secteur. L’enquête publique est ensuite dépouillée suite à quoi la norme est homologuée par l’Institut marocain de normalisation (IMANOR). Enfin, la norme est publiée dans le catalogue des normes marocaines.
Source: La Vie écopar Réda Harmak
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