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05/03/2014

Salon BATIBOUW: Le goût des Belges pour la brique ne s’est jamais démenti...

Dans le Palais 5 du Heysel, qui accueille le Salon de la construction et rénovation Batibouw, on trouve plusieurs entreprises belges ou internationales qui sont à la pointe de la commercialisation et de la création de briques. Une brique qui est au cœur des constructions modernes; une brique plus forte que le béton et que le bois. Elle est partout, omniprésente et depuis peu extrêmement variée car les techniques de fabrications ont changé et que les ingénieurs répondent aux demandes exprimées par les architectes d’abord et les clients privés ensuite.
La brique s’imposa lentement
La brique n’est pas neuve. elle fut utilisée dès la période gothique pour la construction des églises et des châteaux. Mais la pierre fut très longtemps plus en vogue pour des questions de résistance aux assauts des hommes et des boulets, et de stabilité dans le temps. La main-d’œuvre ne coûtant rien, la pierre était souvent meilleur marché et plus facile à trouver que la terre qu’il fallait encore cuire. Il n’empêche que des exemples très anciens de châteaux de briques perdurent, comme celui de Marienburg à Malbork. Cela nous situe non loin de Gdansk en Pologne (il s’agit de trois châteaux accolés au fil du temps, à la requête des chevaliers de l’Ordre teutonique). Plus près de nous, signalons Rambures dans la Somme et Beersel au sud de Bruxelles.
Dans le même ordre d’esprit, les églises fortifiées de la Thiérache, au sud de notre frontière avec la France, utilisaient toujours les briques pour défendre les villageois. La brique s’imposa quand les châteaux devinrent des résidences de villégiature, comme à Rumbeke, près de Waregem. Dans les villes, les maisons étaient construites en bois. Cela dura jusqu’au XVIe siècle inclus et dans nos régions on parle de "briques espagnoles" pour caractériser les modèles les plus anciens comme autour de la Grand-Place de Bruxelles ou au Sablon. Le bois coûtait simplement moins cher; mais qu’est-ce qu’il brûlait bien ! A partir des XVIIe et XVIIIe siècles la brique s’imposa partout car l’industrie s’en mêla et que les fours se multiplièrent.
Le goût des Belges pour la brique
Rien n’a changé depuis, sauf la taille des entreprises. Le goût des Belges pour la brique ne s’est jamais démenti, à tel point que tout le monde connaît l’expression que nous ne citerons donc pas et que nous entendîmes vingt fois sur notre matinée à Batibouw. Nous avons discuté de tout ce qui regarde les briques avec Sabine Merlevede et Ralph Van Hoomissen. Ils travaillent pour le groupe Wiernerberger, dont un des sièges belges se trouve à Courtrai.
Selon Sabine Merlevede : "la préoccupation première des gens c’est de trouver des économies d’énergies. Nous pouvons aider à cette recherche car nous développons des produits que nous nommons "Ecobriques". Ce sont des briques de 6,5 cm plutôt que de 10 cm d’épaisseur. Moins larges, elles permettent de doubler l’isolant et la maison devient de la sorte un modèle de basse-énergie. Ces écobriques sont fabriquées en Belgique. Nous avons neuf carrières dans le royaume qui suffisent à nous pourvoir en matériaux". "Elles sont à Wanlin, Beerse, Lanaken, Halbeke, Cortemarck, Westmael, Zonnebeke et Rumst", renchérit Ralph Van Hoomissen qui ajoute que le groupe emploie 1200 personnes en Belgique.
"Les Flamands plus ouverts"
Pour Ralph Van Hoomissen : "la brique reste à la mode". "Les jeunes couples qui construisent aiment ces matériaux même s’il y a une tendance pour l’usage du crépi. La brique est chaleureuse. Mais elle n’est plus homogène en tons et formes". "Même les tuiles sont utilisées maintenant pour dépasser la zone faîtière et pour servir de bardage", signale Sabine Merlevede, "car les tuiles prennent, elles aussi, d’autres formes et peuvent s’adapter aux murs verticaux. Ces tuiles présentent des coloris différents comme le noir de vigne, le vert de lichen ou le rouge de mars".
"Il en est de même avec les briques dont on peut recréer une apparence d’ancienneté", signale Ralph Van Hoomissen. "Et on peut jouer également sur des apparences diverses, des couleurs très variées ou des textures différentes. Les Flamands sont plus ouverts de ce côté-là. En Wallonie, les règles urbanistiques sont plus sévères pour respecter mieux la tradition locale des villages. Au-delà de ceci, il ne faut pas oublier les techniques nouvelles de rejointoyage. Les traditions anciennes, comme la chaux, peuvent être d’application mais on trouve désormais des mortier-colle très efficaces".
Et nos hôtes de bien insister que ce qui se construit en briques est fait pour durer. "Nous travaillons pour les cent ans à venir, au moins", dirent-ils presque en chœur.

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