Pages

11/02/2014

hane Tranier ( Ex Monier) , une volonté en béton chez Alkern

Avec un père et un grand-père Gadzarts, Stéphane Tranier, le nouveau président d' Alkern Nord, pouvait-il échapper à la tradition ? Né dans l'Oise d'une mère enseignante et d'un père ingénieur, le jeune élève se révèle, de fait, rapidement brillant. Curieux de tout, l'esprit scientifique, il décroche aisément son bac à seize ans, avant de prendre la direction des classes prépa à Nogent-sur-Oise. Qui le conduisent aux... Arts et Métiers. Diplômé sans fioritures, il met le cap sur Saint-Cyr, le temps de partager son service militaire avec les élèves de 1re année de l'école jusque dans les parcours du combattant de Coëtquidan. Il en gardera de solides amitiés. Et finira major à la fin de l'année.
Son commandant essaie, sans succès, de le débaucher pour une carrière militaire. Il ne sera pas le dernier. Michelin l'approche aussi.
Mais Stéphane Tranier cède aux sirènes de Lafarge. Adepte du contre-pied, il ne suit pas la voie royale des Gadzarts vers l'aéronautique ou l'automobile. Il lui préfère l'univers moins glamour du ciment. Et s'y régalera quinze ans : d'abord chez Béton de Paris à la maintenance et aux travaux neufs, puis à l'audit, au siège parisien du groupe, réalisant de multiples missions d'un mois à l'étranger, au Brésil, en Suède, en Turquie... avant de rejoindre Lafarge Couverture, où il devient, en 2004, directeur d'usine près de Lyon. « Ce fut ma première expérience de management de terrain à grande échelle », se souvient-il. En parallèle, il suit le programme de formation d'élite de Lafarge : le Management Development Program. C'est par hasard que cet adepte du demi-fond quitte le groupe du CAC 40, quand celui-ci revend sa division toiture, rebaptisée « Monier SAS», au terme d'un des plus gros LBO de l'année 2007. Stéphane Tranier y oeuvre comme directeur des achats puis du contrôle de gestion industriel. Il est alors sollicité par un nouvel acteur du béton, encore modeste, Alkern.
Un vieux rêve : le piano
Séduit par ses produits innovants (notamment les écomatériaux) et par sa stratégie de croissance externe intense, il en est, dès 2012, le directeur industriel Nord. Un poste où il pilote 20 usines et 300 salariés, dans ce groupe détenu par Fondations Capital, qui emploie 750 personnes et réalise 151 millions d'euros de ventes.
Malgré le climat morose, Alkern, dont le siège est à Harnes, près de Lens, revendique une politique constante de petites acquisitions. D'abord pour mailler le territoire et réduire ainsi les coûts logistiques, mais aussi pour être prêt à profiter du rebond : « Nos produits nouveaux permettent de compenser largement la baisse du marché. On construit l'avenir », déclare Stéphane Tranier, qui vient de prendre la présidence d'Alkern Nord. Un rang qui lui ouvre les portes du directoire d'un groupe dont il apprécie la vitesse de décision et les circuits courts. Une efficacité qui ne l'empêche pas d'être aussi un peu artiste. Car, depuis trois ans, ce père de cinq enfants d'une famille recomposée réalise un vieux rêve en apprenant le piano. Il en garde un autre en tête, pour plus tard : créer son entreprise. « Mais, sourit-il, ce n'est ni du court ni du moyen terme. Il y a de beaux challenges de développement chez Alkern. »
Source Les Echos par Olivier Ducuing

Aucun commentaire: