Le spécialiste des minéraux industriels Imerys (NK.FR) restera offensif pour compenser le ralentissement économique qui commence à pénaliser certains de ses marchés, a déclaré vendredi son président-directeur général Gilles Michel à Dow Jones Newswires.
"L'environnement s'annonce plus tourmenté, mais il laissera des fenêtres de tir pour un développement interne et externe", a indiqué le dirigeant, qui a pris les rênes du groupe en avril après un bref passage à la tête du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
"Il y aura des opportunités dans des secteurs et des pays qui resteront en croissance. On s'organise pour aller les chercher et on sera capable d'aller les chercher, y compris sur le plan financier", a-t-il ajouté au lendemain de la publication de résultats solides à fin septembre, malgré un début d'essoufflement au troisième trimestre.
Dans la ligne de mire du groupe, des segments d'activité porteurs comme les emballages en papier ou le quartz de haute pureté destiné à l'industrie photovoltaïque, et les pays émergents, où il réalise actuellement 28% de ses ventes, contre 6% en 2001. "Dans les mois à venir, il y aura des initiatives dans ces pays, en termes d'investissement ou de croissance externe", a souligné le PDG.
Imerys dispose de 1 milliard d'euros de ressources financières directement mobilisables. Sa dette nette, de 1,1 milliard d'euros, représente aujourd'hui la moitié de ses fonds propres. Un ratio que ses banques l'autorisent à porter jusqu'à 150%, a expliqué de son côté le directeur financier Michel Delville.
Gilles Michel l'assure: la stratégie qu'il entend déployer, et qui sera détaillée aux investisseurs en janvier, ne provoquera "pas de grand chambardement" par rapport au passé. "La vraie question sera de savoir où se développer et dans quelles directions. On ira chercher des moteurs de développement avec une pondération éventuellement différente de celle qui prévaut actuellement. On ne renoncera pas à ce qu'on a fait jusqu'à présent, mais on élargira".
Imerys, qui élabore des pigments pour le papier, produit des carbones pour batteries Lithium-Ion et fabrique des tuiles et des briques, a confirmé sa prévision d'une hausse de plus de 20% du résultat courant en 2011, après l'avoir vu croître de 19,4% au troisième trimestre et de 24,4% sur neuf mois. Mais le groupe a indiqué que les incertitudes économiques apparues durant l'été pèseraient sur certains de ses marchés en fin d'année, notamment les industries du papier, de l'acier et de la construction.
Gilles Michel s'est refusé à fournir des prévisions pour 2012, mais il a dit se préparer d'ores et déjà à "un environnement qui pourrait devenir plus difficile", en continuant à maîtriser ses coûts fixes et à privilégier des produits à plus haute valeur ajoutée.
Le dirigeant relativise toutefois. L'impact du ralentissement économique "devrait rester contenu", selon lui, en l'absence de phénomène de déstockage comme celui qui avait durement frappé le groupe durant la crise précédente et fait plonger ses volumes de ventes de 24% en 2009.
"Nos clients ne sont pas en situation de surstockage, c'est même le contraire. Le secteur papetier a commencé à annoncer des fermetures d'usines en Amérique du Nord et en Europe; les aciéristes et les constructeurs automobiles font de même. Cela montre que l'ensemble de la chaîne industrielle tient à rester au plus près de sa demande finale et à ne pas se retrouver avec des stocks excédentaires sur les bras. Cela s'applique à nous aussi", a-t-il commenté.
Source par Zone Bourse par Martine Pauwels, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 69;
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