Pages

15/11/2011

Bientôt des recommandations professionnelles pour les systèmes photovoltaïques intégrés en toiture

Le projet de recommandations élaboré dans le cadre du programme Règles de l'art Grenelle environnement part du principe que les éléments photovoltaïques intégrés en toiture doivent répondre aux mêmes exigences que les autres éléments d'enveloppe.

Dans le cadre du « forum actualités construction » de Batimat, le CSTB a dévoilé les premiers éléments du projet de recommandations professionnelles concernant les systèmes photovoltaïques intégrés en toiture. Le texte définitif devrait être finalisé d'ici à la fin de l'année.

« En matière de photovoltaïque, la France a privilégié l'intégration au bâti, ce qui signifie que le panneau devient un élément à part entière de la construction, au même titre que la couverture. Le challenge est d'autant plus compliqué pour les artisans », insiste Charles Baloche, directeur technique du CSTB. En l'absence de règles officielles ou de DTU, même s'il existe nombre d'évaluations techniques sur les systèmes (Avis Techniques par exemple), le travail entrepris sur ce thème dans le cadre du programme Règles de l'art Grenelle environnement (coordonné par l'Agence Qualité Construction) revêt une importance particulière. Il fait même partie « des questions les plus urgentes », a expliqué Charles Baloche en préambule à la conférence du forum actualités construction de Batimat qui a été consacrée au projet de recommandations professionnelles pour les systèmes photovoltaïques intégrés en toiture. En voie d'achèvement, ce travail va aboutir à la publication du premier document d'envergure destiné aux acteurs de la construction, et devrait par la suite servir à l'élaboration de DTU. « Ces systèmes doivent en premier lieu être conformes aux normes électriques en vigueur, à savoir la NF EN 61 215 (ou NF EN 61 646) et la NF EN 61 730 (ou NF EN 61 140), pour ce qui est des modules, et la NF C15-100 ainsi que le guide UTE C15-712-1 pour l'installation électrique, détaille Nadège Blanchard, chef de la division Evalie (Evaluation des installations énergétiques) du CSTB. Mais parce qu'ils se substituent à des éléments d'enveloppe, ils doivent également répondre aux mêmes exigences que celles demandées à ces éléments. » Cela implique notamment le respect des exigences réglementaires en matière de sécurité incendie (en fonction du bâtiment concerné) et l'examen de la surcharge pondérale de façon à rester dans les limites de résistance de la structure du bâtiment.


Assurer l'étanchéité à l'eau

La résistance des panneaux aux contraintes climatiques (neige et vent) doit aussi être examinée de près, de même que le comportement en situation de séisme. Les recommandations aux professionnels devraient insister entre autres sur la solidité de la fixation des panneaux sur la charpente, sur le remplacement systématique des liteaux ou voliges existants s'ils sont destinés à recevoir les fixations des panneaux, et sur les problèmes de dimensionnement et de fatigue que pose le cas échéant la fixation directe sur des bacs métalliques. Elles pointeront aussi les risques de défaut d'étanchéité à l'eau des éléments photovoltaïques et de leurs jonctions avec les éléments de couverture, en mettant en garde sur la qualité des recouvrements, sur l'intérêt d'une conception avec double barrière d'étanchéité, sur l'obligation de ne prévoir aucun organe de fixation dans la zone d'écoulement des eaux, et sur l'importance de bien gérer les condensations. Concernant la durabilité de la construction, Nadège Blanchard attire l'attention sur la qualité des visseries, en acier inoxydable de préférence, et sur les soucis de compatibilité électrolytique entre les différents éléments métalliques en contact. « Il faut par exemple éviter d'associer l'aluminium et l'acier », précise-t-elle. La sécurité des intervenants et des usagers doit naturellement être prise en compte, en suivant notamment les prescriptions de la fiche pratique de sécurité ED 137 (éditée par l'INRS, l'OPPBTP et l'Assurance Maladie). En l'absence de protection collective sur le chantier, une résistance aux chocs de 1200 joules sera requise, conformément au cahier 3228 du CSTB (essais de chocs sur verrière). Vis-à-vis des usagers, outre l'indispensable mise à la terre de l'installation, les recommandations devraient porter sur des dispositions constructives de nature à éviter les risques de chute de bris de glace. Il faudra par ailleurs respecter les normes EN 12600 pour ce qui est de la résistance des modules à l'impact, et l'EN 356 pour la résistance à l'effraction. « Les assureurs nous ont déjà fait savoir qu'ils approuveront l'ensemble des recommandations lorsqu'elles seront validées et publiées », a indiqué Marc Durcouneau, directeur général de l'Agence Qualité Construction.
Source LE MONITEUR HEBDO par Jean-Charles Guézel

Aucun commentaire: