Pages

15/11/2011

CRH PLC : Au rythme de la reprise américaine

Comme la plupart des cimentiers qui ont leur siège social en Europe, la vie boursière de CRH est rythmée par les prévisions de croissance économique des États-Unis, 47% de ses ventes étant réalisées dans ce pays. Les Etats-Unis devraient compter pour 60-65% de la croissance des ventes en 2011 et 2012, et autant de celle de l'EBIT sur ces mêmes années dans un scénario de reprise lente, et peut-être plus si l’immobilier venait à repartir.

Mais cela est peu probable à court terme, en dépit de taux hypothécaires extrêmement bas, ces derniers ne se répercutant que très lentement sur les ménages les plus nécessiteux. Pour mettre les choses en perspective, les mises en chantier américaines du mois de septembre sont ressorties cette semaine à 0,66m (chiffres annualisés), ce qui correspond à un plus haut de 18 mois certes...mais cela reste tout de même très en dessous des 1,6 à 2,2m d’avant 2007.

Pour compenser la faiblesse de cet environnement, CRH a allégé sa base de coûts et estime avoir économisé environ €2mds depuis 2007, soit un peu plus de 15% de son EBITDA courant. Des acquisitions successives - une caractéristique de croissance du secteur des matériaux de construction - et une exposition croissante aux pays émergents ont également contribué à améliorer la situation. De sorte que les marges sous-jacentes du groupe devraient avoir touché leur plus bas en 2010 (4%, contre 10% en 2007, et 6,7% attendus pour 2013) et permettre une croissance significative des BPA sur 2011-2013.

Le bilan de CRH est adapté à cette stratégie de croissance externe, le ratio DN/EBITDA étant attendu à moins de 2x sur 2011. La seule faiblesse potentielle est le goodwill accumulé qui, à 40% des capitaux propres, ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre.

Sur le front de la valorisation, CRH est avant tout une histoire de DCF, mais supporte mal la comparaison avec ses pairs, sauf sur la base du ratio VE/EBITDA, du fait de la solidité de sa structure financière. Une Somme des Parties avec des actifs américains pourtant évalués à des multiples pré-crise semble laisser peu de potentiel. Mais le momentum de cours est plus positif et suggère que les investisseurs pourraient bien ne pas être gênés par ce potentiel limité.
Source Zone Bourse

Aucun commentaire: