2009, pas de reprise prévue avant la seconde moitié de 2010, les créations d'entreprise « yo-yotent », les matériaux de construction chutent...mais le plan de relance fait sentir ses effets dans le logement social, les mini-éoliennes se sentent pousser des ailes et le Grenelle promet des milliards.Construction : décroissance en 2009
En recul de 2,3% l'an passé, l'activité de la construction devrait accentuer sa baisse en 2009 (entre - 3,5% et - 5,7% en volume), si l'on en croit les prévisions de printemps du Meeddat. Les deux secteurs du bâtiment (de - 3,3% à - 5,8%) et des TP (- 4,2% à - 5,2%) marcheraient du même pas. Pour la première fois depuis 1997, le BTP perdrait des emplois intérimaires (entre 13.000 et 22.000) et permanents (de 20.000 à 39.000). Plus grave encore, le nombre de demandeurs d'emplois, qui s'était accru de 52.000 personnes en 2008 (à 212.000) augmenterait dans des proportions comprises entre + 65.000 et + 90.000 unités.
C'est la construction neuve dans le bâtiment (64,7 milliards) qui tire les chiffres vers le bas : en baisse de 5% en volume en 2008, elle reculerait de - 6,9% à - 11% selon les scenarios. Les mises en chantier tomberaient ainsi à 325.000/345.000 logements (France entière) contre 368.500 en 2008. Mais l'entretien-rénovation donne des signes de faiblesse, lui aussi, tant dans le logement (-entre - 0,7% et - 1,7% en volume) que dans le non-résidentiel (de + 0,4% à - 0,8%).
Dans les TP, où l'activité a atteint un niveau record en 2007 (plus de 40 milliards de chiffre d'affaires), 2008 était orienté à la baisse (- 3,4%) et 2009 s'annonce en repli de - 4,2% à - 5,2%.
Les grands chiffres du Meeddat
. La construction en 2009 :
Entre - 3,5% et - 5,7% (en volume), dont entre - 3,3% et - 5,8%
pour le bâtiment et entre - 4,2% et - 5,2% pour les TP
. Emploi :
Entre 20.000 et 39.000 emplois permanents supprimés et entre 13 000 et 22 000
Intérimaires perdus ; entre 277.000 et 302.000 demandeurs d'emploi
. Logement :
Mises en chantier
Entre 325.000 et 345.000 logements
Entretien-amélioration
Entre - 0,7% et - 1,7% (en volume)
. Bâtiment non résidentiel
Construction neuve
Entre - 7,4% et - 10,3% (en volume)
Entretien
Entre + 0,4% et - 0,8% (volume)
. Travaux publics
Commande publique (en volume)
Entre - 0,8% et - 1,7%
Commande privée
Entre - 10,4% et - 11,5% (en volume)
Commentaire : Evidemment, toute la question est de savoir quand le plan de relance commencera à se traduire concrètement dans l'activité. Plus tard, cela arrivera, plus importants seront les dégâts.
Insee : - 4,6% prévus et 51.000 empois perdus en 2009
Au premier trimestre 2009, la production dans le secteur de la construction s'est de nouveau contractée : -1,2 %, après -1,9 % au quatrième trimestre 2008, indique l'Insee dans ses dernières prévisions d'activité. Ce mouvement a autant concerné le bâtiment (-1,2 %) que les travaux publics (-1,3%).
Au T2, la production diminuerait de nouveau (-0,8 %) car l'activité dans le bâtiment et dans les TP continuerait de s'essouffler. Au second semestre 2009, nouveau recul de la production que l'institut attribue à la baisse persistante de l'investissement des ménages. Le plan de relance permettrait toutefois d'atténuer ce recul (-0,5% attendu au troisième trimestre). Au total en 2009, les entreprises de la construction accuseraient une chute de leur production de -4,6 %, après +0,1 % en 2008 et +5,3 % en 2007.
Les effectifs diminueraient de 51.000 personnes en 2009 après deux années historiques (+ 62.000 en 2006 et + 59.000 en 2007).
Les créations d'entreprises en yo-yo
Les créations d'entreprises, qui avaient nettement fléchi en avril dans la construction, se sont redressées en mai pour atteindre leur plus haut niveau depuis le début de l'année (6.386). Sur trois mois, la hausse est de 33% et sur 12 mois de 2,9%. 60.792 entreprises ont été créées ces douze derniers mois.
Dans l'immobilier, elles sont retombées après avoir augmenté en avril. Mais sur un trimestre et sur 12 mois, elles sont en recul (- 9,5% et - 8,7% respectivement).
Commentaire : La FFB estime à 10.000 le nombre d'auto-entrepreneurs à ce jour dans le bâtiment.
HLM : Le plan de relance fait sentir ses effets
Le plan de relance fait sentir ses effets dans le logement social. En cumul, à la fin avril 2009 et y compris la Foncière Logement, 12.295 logements sociaux ont reçu un accord de financement de l'Etat en PLAI, PLUS ou PLS, selon la note de conjoncture de la FFB distribuée à l'occasion des «24 heures du bâtiment ». Ce chiffre est à comparer aux 8.314 logements financés fin juin 2008 (premier mois disponible pour 2008). Ces chiffres ne concernent pas les logements reconstruits dans le cadre de l'Anru. Plus en détail, la hausse relève pour l'essentiel des financements PLUS et PLAI (8.154 logements en cumul à fin avril contre 2.852 fin juin 2008. Les PLS évoluent peu.
Commentaire : « Cette accélération relève assez largement du plan de relance qui, à fin avril 2009, comprenait 8.427 des 12.295 logements financés », souligne la FFB avant de déplorer que l'on ne connaisse pas la répartition entre neuf et acquisition-amélioration dans ces chiffres.
Matériaux : effondrement
Selon l'Unicem, les matériaux connaissent un véritable effondrement : la consommation de ciment en vrac a chuté de 18,5% au cours du premier quadrimestre comparé aux quatre premiers mois de 2008. La production de béton prêt à l'emploi baisse de 18,8%. Les granulats sont en recul de 16,1%, les tuiles de 16,7% et les briques de 21,2%. Tous matériaux confondus, le recul est de 18,8%. Pour 2009, les prévisions sont de - 13% pour le ciment, idem pour le BPE, - 20% pour les produits en béton, - 15% pour les tuiles, - 20% pour les briques et - 12% pour les granulats.
Matériels BTP...aussi
Le chiffre d'affaires des distributeurs de matériel de BTP a chuté de 44% sur un an au premier trimestre 2009 et celui des loueurs de 13%. La manutention (location et distribution confondue) est en retrait de 16%, selon les dernières statistiques de DLR, la fédération nationale des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels de BTP et de manutention. Les entreprises sont moins nombreuses à s'attendre à une baisse du chiffre d'affaires dans les mois qui viennent, même si les anticipations de baisse restent majoritaires.
Un Grenelle plein de promesses pour l'activité et l'emploi
Les quinze grands programmes du Grenelle de l'environnement devraient générer sur 12 ans environ 450 milliards d'euros d'activité et 600.000 emplois en moyenne sur la période, selon une étude du Boston Consulting Group pour le Meeddat. La montée en puissance de cette croissance verte sera très rapide et atteindra un pic en 2015, à 46 milliards, pour ensuite rester sur un plateau.
Le bâtiment et les transports sont à l'origine des deux tiers de l'activité générée : 191 milliards pour le premier (dont 120 milliards pour la rénovation thermique des bâtiments privés existants) et 112 milliards pour les seconds. C'est aussi dans ces secteurs que l'on retrouve le plus grand nombre d'emplois crées : 392.000 à son pic (2013) dans le premier et 249.000 à son maximum (2019) dans le second. En 2014, 95% des emplois seront générés par les chantiers des transports et du bâtiment. Au-delà, les effectifs seront liés à l'exploitation et la maintenance.
« Nous sommes sur la première génération. Il faut relancer un deuxième programme en 2011. Il faut commencer à y travailler en 2010 », a déclaré Jean-Louis Borloo. Dans un entretien aux Echos le ministre prévient : « il faudra veiller à la rénovation thermique des logements pour que ce soit un travail efficace et de grande qualité »,
Commentaire : D'ici à 2020, le programme aura pour effet de réduire d'un quart les émissions de gaz à effet de serre de la France. Cela nous permettra d'arriver à un facteur 3 en 2050 et pas à un facteur 4 comme le pays s'y est engagé.
Filière construction : pas de reprise avant le second semestre 2010
Pas de reprise avant le second semestre 2010 : c'est le pronostic des acteurs majeurs de la filière construction interrogés au premier trimestre par la société de conseil Oliver Wyman, dont le siège est à New York. L'étude balaye le BTP des constructeurs aux promoteurs, architectes, distributeurs...(soit 420 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et analyse les réponses de chefs d'entreprises qui réalisent plus d'un million de chiffre d'affaires ainsi que celles de 25 décideurs membres des comex d'entités dépassant les 100 millions.
Pour 44% d'entre eux, le rebond n'arrivera qu'au second semestre, 24% le voyant seulement en 2011. Et il viendra d'abord de la commande publique - du logement social et des bâtiments ou des infrastructures publics - ou de l'initiative publique (la relance bancaire pour 84% des sondés, des mesures fiscales pour 76%).
Dans les années à venir, les trois quarts des personnes interrogées croient que l'environnement sera source de croissance, loin devant tout autre motif. 84% pensent que l'environnement les conduira à investir dans de nouvelles technologies et/ou de nouveaux produits tandis que 48% estiment qu'il faudra développer de nouvelles activités liées aux économies d'énergie. Un virage qu'ils sont 76% à prévoir de gérer en développant des offres énergétiques nouvelles avec des partenaires.
Maîtrise de l'énergie : les Français trouvent ça cher
Quand on leur demande de qualifier le coût des actions pour réduire leur consommation énergétique, les Français les estiment « assez cher » (48%) et « très cher » (22%), selon une enquête Logica/TNS Sofres dévoilée lors du dernier Enerpresse Forum (1). Ils connaissent bien les mesures incitatives comme les crédits d'impôts dédiés au développement durable et aux économies d'énergie (79%) ou les éco-prêts (41%), lancés au début du mois d'avril. Et pour s'informer sur les économies d'énergie, ils font confiance avant tout aux associations de consommateurs (86%), aux agences de type Ademe (79%), à la CRE (76%) puis aux professionnels : aux fabricants de produits verts économes ou isolants (75%), aux entreprises spécialisées en économies d'énergie (67%), aux compagnies de gaz et d'électricité (63%) et aux entreprises spécialisées dans les installation de chauffage, d'entretien de chaudière (62%).
1) Sondage effectué par téléphone les 15 et 16 avril au moyen d'une enquête Omnibus auprès d'un échantillon national de 966 personnes
Petit éolien voit grand
28% des occupants de maisons individuelles se déclarent prêts à acheter une éolienne de petite taille (1 à 20 kW) pour l'installer chez eux, selon un sondage de l'Ifop (1) pour Windeo, un nouvel opérateur spécialisé sur ce produit. 5% se déclarent même « certains » de le faire. En tête de leurs motivations, ils mettent la possibilité de faire des économies (59%) puis de disposer d'une énergie propre (52%). Si le retour sur investissement était de moins de 5 ans, 48% des sondés se déclarent prêts à installer une petite éolienne.
1) effectué par téléphone les 4 et 5 juin auprès d'un échantillon de 956 personnes représentatives selon la méthode des quotas.
Commentaire : Le marché du petit éolien est encore embryonnaire en France: seules quelque 600 installations -principalement sur des maisons individuelles et des installations agricoles- sont raccordées au réseau électrique
LES INDICATEURS INTERNATIONAUX QU'IL FAUT CONNAITRE
+ 4% et + 17,2%
La hausse en mai des permis de construire de logements et des mises en chantier aux Etats-Unis, en CVS, comparée à avril, selon le ministère du Commerce. Cette hausse attendue a surpris les analystes par son ampleur. Toutefois, les permis sont encore en retrait de 47% sur un an et les mises en chantier, de 45,2% (532.000 logements en rythme annuel).
Source Le Moniteur
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