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27/06/2009

Dans les coulisses de la fabrication de la tuile terre cuite

Longtemps fabriquées artisanalement, les tuiles en terre cuite sont aujourd’hui élaborées dans des usines ultramodernes. Découverte en images du processus de fabrication, de l’extraction à la transformation.Pas besoin de chercher longtemps pour trouver le site de production du fabricant de briques et de tuiles en terre cuite, Imerys, dans la petite ville lyonnaise de Sainte Foy l’Argentière... Il n’y a qu’à suivre le ballet des camions ! Tous se dirigent dans la même direction : une carrière d’extraction située à la sortie de la commune. Protégé des regards extérieurs par de la végétation et de hauts talus constitué de tuiles concassées, le chemin qu’ils empruntent les mène jusqu’à un grand trou béant.
A 60 mètres de profondeur se déroule un autre ballet, celui des tractopelles qui procèdent, avec une synchronisation parfaite, à l’extraction de la matière première servant à fabriquer les tuiles : l’argile. Les 250.000 tonnes qui sont extraites par an servent à approvisionner deux des dix-neuf tuileries du fabricant, celle de Sainte- Foy l’Argentière et celle de Quincieux, situées à cinquante kilomètres l’une de l’autre. «Cette carrière est exploitée depuis le 19e siècle et devrait encore pouvoir l’être pendant dix ans», précise Bertrand Lanvin, directeur des opérations industrielles toitures d’Imerys Terre Cuite.
Sur place, les équipes travaillent par palier pour éviter les risques d’éboulement, une technique qui présente également l’avantage de pouvoir récupérer de l’argile à la fois en surface et en profondeur. Après avoir été broyée et épurée, la roche est transportée jusqu’à l’usine située à seulement un kilomètre de là.
Imerys dispose sur le même site de quatre unités de production ayant chacune leur spécialité : tuiles plates pour l’unité SFA 35, accessoires en terre cuite pour l’unité SFA A5, tuiles fortement galbées pour les unités SFA 36 et 37. Inaugurée en 2005, cette dernière n’abrite que des équipements de dernière génération : stations d’engobage et de poudrage offrant une large palette de coloris, presses autorisant la production d’une tuile par seconde, support individuel de cuisson permettant une cuisson à plat... Du coup, à l’intérieur, on est bien loin du temps où l'argile à l'état de pâte était moulée sur la cuisse ! Désormais, ce sont les machines qui se chargent de donner à la tuile sa forme galbée. Pour faciliter son extrusion, la roche est mélangée à du sable, à quelques additifs tenus secrets et à de l’eau dont le taux d’humidité est passé, pour une meilleure élasticité, de 12% à 19%. La pâte argileuse obtenue est découpée en longues bandes dans lesquelles sont taillées des morceaux qui sont aussitôt enfournées dans les presses pour être façonnées. A leur sortie, ces dernières ont obtenues leur forme définitive. Il ne reste plus qu’à les faire sécher et à les cuire. Le cycle de cuisson dure 16 heures et comporte deux phases : la cuisson proprement dite à plus de 1100° et le séchage. Environ 55.000 tuiles sont cuites par jour. Avant d’être empalées, les tuiles doivent passer devant un opérateur pour subir un examen auditif. Muni d’un marteau, ce dernier vient donner un coup sec sur la tuile. En fonction du son produit, il est capable de dire si la tuile est fêlée ou pas !
Une gestion raisonnée
80% de la production du site est écoulée dans un rayon de 250 kilomètres autour de l’usine, le reste part en France et à l’export. Les tuiles d’Imerys, souvent réduites au surnom de «Sainte Foy», jouissent d’une bonne réputation dans la région Rhône-Alpes : on les dit particulièrement résistantes au gel et plus facile à positionner sur le toit du fait du caractère rugueux de leur enveloppe.
Deux qualités que Pierre Jonnard, le Pdg d’Imerys Terre Cuite, attribue «à excellente qualité» de l’argile extraite à la carrière de Sainte Foy l’Argentière. Un contenu précieux qui fait prendre à Imerys des précautions particulières : son intégration dans le paysage est, par exemple, particulièrement soignée et sa gestion est «raisonnée». Ainsi, dès qu’une partie du site est en fin d'exploitation, elle est aussitôt remise en état. Par ailleurs, Imerys a pris soin de se constituer des réserves en achetant, à proximité de la carrière, d’autres terrains exploitables. Le fabricant aurait encore devant lui plus de soixante années de réserve de terre. De quoi fabriquer une bonne cargaison de tuiles !
Source Batiactu

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