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28/04/2007

Développement durable et immobilier font-ils bon ménage ?

Petit à petit, le développement durable est en train de rattraper tous les acteurs de l’immobilier. Pour leur bien ?

"Immobilier : où sont les limites ?" était le thème du colloque organisé mardi par l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière (IEIF), à la Chambre de Commerce de Paris. Avec
au centre des débats plusieurs interventions remarquées sur le développement durable.

Un concept d’initiés devenu un message citoyen
Comme l’avait défini il y a 20 ans le premier ministre norvégien de l’époque, Mme Gro Harlem Bruntdland, le développement durable est "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de besoins, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir."

Rio 1992, Kyoto 1997, Johannesburg 2002, Montréal 2005 : plusieurs conférences climatiques plus tard, le développement durable est passé du statut de concept d’initiés à celui de message citoyen. Les pouvoirs publics s’en sont emparés, légiférant à tours de bras : loi Voynet, loi SRU, loi démocratie et proximité, etc… Avec, à la clé, toute une panoplie d’outils : DPE (Diagnostic de Performance Energétique), HQE (Haute Qualité Environnementale), AEU (Approche Environnementale de l’Urbanisme), bilans carbone, etc… on voit même apparaître des fonds d’investissement verts dans l’énergie !

Quel est le coût du développement durable ?
"Les coûts sont difficiles à appréhender car les actions actuelles sont sur les parties communes des immeubles" souligne Stéphane Bureau, directeur général d’Altys Gestion qui note que l’impact sera double, "à la fois sur la gestion locative et sur la gestion technique". Mais, dans le même temps, les bénéfices sont réels : "1° de température en moins peut représenter 5 à 6% sur une facture annuelle énergétique", assène Stéphane Bureau.

Patrice Rivier, président du cabinet de consultants Sémaphores, cite l’exemple d’ éco-quartiers à l’étranger (Malmö en Suède, Fribourg en Allemagne ou Beddington en Angleterre), avec notamment 82 logements et 2 500 m² de tertiaire dans un territoire densifié au maximum, permettant une économie d’énergie de 70%, d’eau de 50% et de CO2 de 50%, avec des matériaux locaux et recyclés, l’optimisation énergétique du bâtiment et l’utilisation du solaire et des eaux de pluie. Plus près de chez nous en France, la conception des logements de la ZAC de Bonne dans la région grenobloise a permis de diviser par 7 les consommations d’énergie par m²/an.

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