Chaque année, 200 000 tonnes de tuiles destinées essentiellement aux négoces de la façade Atlantique sortent de l’usine Terreal de Roumazières (Charente). Depuis la période Covid, ce site, le plus important du groupe, a vu ses factures de gaz et d’électricité multipliées par dix. Face à cette situation, la direction a pris la décision de mettre en sommeil, fin novembre, début décembre, l'une des quatre lignes de production, celle qui fabrique des tuiles pour le nord de la France et le marché belge, soit 10 % des volumes de l’usine.
« Nous sommes sur une technologie de cuisson rapide, 4 heures au lieu de 20 à 24 heures, qui demande trois fois plus d’énergie que les autres. Nous avons déjà augmenté le prix de ces produits et après la hausse du coût des énergies cet été, on perd désormais de l’argent sur les chantiers livrés », pointe Jean-Baptiste Fayet, directeur général Terreal France. Une vingtaine d’emplois sont concernés, mais la direction précise que les salariés en CDI seront dispatchés sur d’autres postes. « L’arrêt durera tant que le prix des énergies ne sera pas revenu à ce que l’on avait au premier semestre 2022 », précise le dirigeant qui ne dévoile pas les quantités d’énergie nécessaires au fonctionnement du site.
Autonomie électrique en 2030
Le groupe n’a pas attendu la crise actuelle pour travailler sur la question énergétique. À Roumazières, un premier investissement de 5 millions d’euros a permis, en 2020, de transférer un tiers des volumes de la ligne de production la plus énergivore, soit 10 000 tonnes, vers les autres lignes. Parallèlement, les sites du groupe vont profiter d’un vaste programme sur dix ans visant à rénover les parcs de fours et à créer des systèmes d’échangeur de chaleur. « Nous allons baisser nos émissions de CO2 et notre consommation énergétique de 30 % d’ici 2030 et de 80 % en 2050 », se félicite le Jean-Baptiste Fayet qui explique que ce programme passera par une utilisation massive des énergies renouvelables : biométhane, biomasse et solaire. « Depuis dix ans, nous équipons nos sites de panneaux photovoltaïques qui assurent aujourd’hui 20 % de nos besoins en électricité. Notre objectif est d’atteindre 100 % d’ici 2030. Pour y arriver, nous développons en partenariat avec TotalEnergies des centrales photovoltaïques que nous installons sur nos anciennes carrières », conclut Jean-Baptiste Fayet.