Tuiles, panneaux solaires, façades et décorations… Fondée il y a 150 ans, Terreal est un acteur de référence dans les matériaux de construction en terre cuite. L’entreprise française est également implantée en Italie, aux États-Unis, en Asie et a étendu sa présence dans l’est de l’Europe grâce au rachat l’an passé de l’Allemand Creaton. Forte de 3600 employés dans le monde, ce groupe industriel a un fonctionnement de production en continu.
“Nos lignes ne se s’arrêtent jamais. Dès qu’il y a une panne on arrête tout”, indique Alexis de Nervaux qui porte la double casquette DSI et directeur de la transformation. Pour améliorer son rendement, Terreal a décidé de miser sur la maintenance prédictive. “L’idée est d’arriver à anticiper des pannes de façon à éviter un arrêt brutal des lignes de production. Ça consiste à réparer en amont”, précise le CDIO.
Mélange de vibration et température
Terreal est d’abord aller voir ce qui existe chez d’autres industriels. “Je suis friand des benchmarks industriels avec des groupes qui ont des activités différentes mais des problématiques métiers similaires”, confie Alexis de Nervaux. Des échanges avec le groupe Seb ont permis d’avoir une première idée de ce qui existait sur le marché. “Ils avaient des problématiques liées à la maintenance prédictive. On a identifié des solutions Saas et on a creusé à titre exploratoire”, développe le CDIO, arrivé il a quatre ans chez Terreal.
“Le principe des solutions sont des boitiers autonomes sur réseau basse fréquence, posé sur la machine et qui va analyser les vibrations”, explique Alexis de Nervaux. L’entreprise a trouvé une corrélation entre les vibrations et le bon fonctionnement de la machine. “On se rend compte qu’une machine qui a un fonctionnement normal va émettre des vibrations à une certaine fréquence, ajoute-t-il, Si les vibrations sortent de ces bornes prédéfinies on va considérer que la machine se détériore et qu’il y a potentiellement une panne à venir”. En plus de l’analyse de la température, Terreal couvre ainsi 90% du type de pannes connues dans ces usines.
Les métiers : le goulet d’étranglement
Très rapidement, Alexis de Nervaux a souhaité intégrer des directeurs d’usines pour convaincre et rendre concret ce projet. “Pour moi c’est la base de toute transformation. Un CDIO peut avoir les meilleures idées du monde, être un gourou absolu et vouloir révolutionner avec des idées disruptives et innovantes, si les personnes ne sont pas motivées et ne se rendent pas compte que ça peut améliorer leur quotidien, à la fin il ne se passera rien”, assure le CDIO passé entre autres par Saint-Gobain et Total. “On se rend donc compte que le goulet d’étranglement est très souvent coté métier.”
“On a testé deux, trois solutions avec des personnes en usine qui sont particulièrement geeks et qui étaient motivées”, développe Alexis de Nervaux, avec comme idée de réfléchir à un passage rapide à l’échelle, pour l’ensemble des usines du groupe. Aujourd’hui une solution a permis d’éviter plusieurs pannes mais le CDIO souhaite faire de la “smart maintenance” : “On va comparer cette solution avec plusieurs autres qu’on va mettre sur le grill. Je veux être sûr qu’il n’y ait pas mieux”. Le choix final sera fait d’ici l’été.
D’autres sujet dont les aspects de sécurisations liés à l’arrivée de cette nouvelle solution sont également à retrouver dans ce cinquième numéro de la série de podcast sur la “Révolution Numérique des DSI de l’industrie”.