Pages

Affichage des articles dont le libellé est Social. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Social. Afficher tous les articles

30/09/2025

L’intersyndicale appelle à une journée de grève le 2 octobre

Après une ultime rencontre avec Sébastien Lecornu ce mardi matin, les huit organisations qui composent l’intersyndicale appellent ensemble à une journée de grève et de manifestations partout dans le pays le 2 octobre.

La tentative de déminage du Premier ministre n’y aura rien changé : l’intersyndicale appelle à poursuivre la mobilisation avec une prochaine journée de grève jeudi 2 octobre. La semaine dernière, au soir des manifestations, elle avait fixé un ultimatum à Sébastien Lecornu, dont le terme arrivait à échéance hier soir.

Plutôt que d’attendre la nomination d’un nouveau gouvernement et la présentation de son budget, les huit syndicats réclamaient l’abandon du doublement des franchises médicales, d’une année blanche, de la suppression de 3000 postes de fonctionnaires et d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Également parmi leurs exigences : la mise en place de dispositifs qui taxent les hauts patrimoines et les gros revenus, l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, la mise en place de la conditionnalité des aides publiques aux entreprises et des investissements dans la transition écologique.

Pour se laisser un peu de mou, le Premier ministre avait répondu en les invitant à Matignon le lendemain de la date fixée par l’ultimatum. Mais manifestement sans rien proposer qui infléchisse leur position ou qui fracture l’intersyndicale. « Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et des travailleuses […] c’est une occasion manquée » a expliqué Marylise Léon au sortir de la rencontre. Comme promis avant l’entrevue avec Sébastien Lecornu, faute d’avancées sur les exigences de l’intersyndicale, la secrétaire générale de la CFDT a annoncé un appel à la grève pour le 2 octobre.

Donner des suites au 18 septembre

« Nous sommes en position de force » martèle Sophie Binet de la CGT depuis déjà trois semaines. Une formule qu’elle a reprise aujourd’hui, après le rendez-vous à Matignon, pour appeler les salariés à se mobiliser.

L’importante journée de grève et de manifestation du 18 septembre lui avait plutôt donné raison. Avec ses 500 000 manifestants comptabilisés par le ministère de l’Intérieur (plus d’un million selon la CGT) elle n’atteint certes pas le niveau le plus imposant des manifestations contre la réforme des retraites (1,3 million selon la police). Pour autant, elle se place à une hauteur inédite pour une date de rentrée aussi précoce. D’autant qu’une semaine avant, 200 000 personnes défilaient déjà à l’appel du mouvement Bloquons tout, selon le ministère de l’Intérieur.

Des velléités d’en découdre

Après le succès du 18 septembre, des velléités d’aller plus loin se sont déjà exprimées, dans quelques secteurs plus mobilisés que d’autres. Dans l’éducation, le conseil national du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, a voté quasi unanimement un plan d’action, pour faire suite à une grève très suivie dans les collèges et lycées. Considérant que le 18 septembre est « le point de départ d’un puissant mouvement social pour gagner un changement de cap budgétaire », le syndicat enseignant « s’engage à poursuivre la mobilisation en construisant dans les plus brefs délais les conditions pour une grève réussie de plusieurs jours ».

Toujours dans le monde éducatif, la jeunesse étudiante et lycéenne appelle à une mobilisation ce jeudi 25 septembre, soutenue par les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche. Plusieurs manifestations sont prévues dans l’ensemble du pays. La question d’ancrer la grève se pose également à la RATP, où la journée de grève du 18 septembre a été particulièrement suivie. Elle se pose aussi à la SNCF ou dans le secteur de l’énergie. Là, un salarié sur trois était en grève, selon la CGT. Enfin, à Lyon, Solidaires-Rhône avait déjà proposé une poursuite du mouvement dès le 19 septembre. Ce jour-là, plusieurs centaines de grévistes (un millier selon le syndicat) de l’éducation, de la recherche, de l’informatique ou du secteur associatif se sont rassemblés à Villeurbanne pour une manifestation.

Si certains secteurs semblent déjà bien mobilisés, l’enjeu du 2 octobre sera bien d’élargir la grève. En effet, si la grève a été bien suivie dans plusieurs secteurs, le taux de grève n’était que de 7,5 % dans la fonction publique territoriale et hospitalière. Quant au secteur privé, il reste largement à mobiliser.

Source Rapport de Force par Stéphane Ortega

23/09/2025

24 septembre : l’intersyndicale lance un ultimatum au Premier ministre

L’intersyndicale tente un coup, le gouvernement doit céder avant le 24 septembre sous peine de s’exposer à une nouvelle grève, probablement avant le discours de politique générale de Sébastien Lecornu, début octobre.

Décidément cette rentrée sociale est surprenante. Après une journée de grève et de manifestation réussie ce 18 septembre, l’intersyndicale tente un coup pour faire plier le gouvernement. Le propos est clair : avant mercredi 24 septembre, le Premier Ministre doit prendre des mesures concrètes.

L’intersyndicale exige l’abandon de l’ensemble du projet de budget, notamment « le doublement des franchises médicales », « l’année blanche », la suppression « de 3000 postes de fonctionnaires » et la réforme de l’assurance chômage. Elle exige encore la mise en place de dispositifs qui taxent les hauts patrimoines et les gros revenus, l’abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 an, la mise en place de la conditionnalité des aides publiques aux entreprises et l’investissement dans la transition écologique. En l’absence de réponse, l’intersyndicale appellera à la grève « très rapidement » soit probablement avant le discours de politique générale de Lecornu, début octobre. 

La stratégie a le mérite de maintenir la pression sur le gouvernement tout en ne divisant pas l’intersyndicale avec une nouvelle date qui n’aurait pas fait l’unanimité. Elle met également le Parti Socialiste face à ses responsabilités. Prendra-t-il le risque de ne pas censurer un gouvernement qui n’aurait pas répondu positivement à la colère sociale?

Pour rappel : la journée du 18 septembre a réuni plus d’un million de personnes dans la rue selon l’intersyndicale et 506 000 selon le ministère de l’Intérieur. La grève a également été bien suivie.

Grève dans l’éducation, la RATP…

Côté grève, si les enseignants n’étaient pas massivement en grève le 10 septembre, la journée du mercredi n’étant pas propice à la mobilisation, ils étaient largement au rendez-vous ce 18 septembre. Dans le 1er degré (écoles maternelles et primaires), le Snuipp-FSU, syndicat majoritaire, annonce un tiers de gréviste. Dans le secondaire (collèges et lycées), le SNES-FSU estime que 45% des effectifs sont grévistes. Les personnels de vie scolaire sont particulièrement mobilisés. Le ministère parle quant à lui de 17% de grévistes. A la RATP, en revanche, c’est carton plein. Toutes les lignes de métro ont été à l’arrêt, hors heures de pointe, ce jeudi. Les syndicats estiment que 85% à 90% des conducteurs étaient grévistes. En revanche, les piquets de grève ont été rares et peu fournis. Côté cheminot, le mouvement a été suivi et seul 1 intercité sur 2 et 3 TER sur 5 ont circulé. Les TGV ont roulé à 90%.

Enfin les énergéticiens de la CGT, engagés dans une bataille au long cours pour la diminution de la TVA sur l’abonnement énergétique et l’augmentation de leurs salaires, ont aussi été fortement mobilisés. Ils ont mené des actions dans leurs entreprises un peu partout en France. La FNME-CGT annonce 50 000 grévistes, sachant que l’effectif total du secteur des industries électriques et gazières est de 140 000 salariés, et que tous ne travaillaient pas ce 18 septembre.

Source Rapport de Force par Guillaume Bernard

10/09/2025

Industrie : plusieurs mobilisations sociales en cours pour cette rentrée 2025

En cette rentrée, les mobilisations se multiplient, qu'elles soient citoyennes, interprofessionnelles, sectorielles ou dans les entreprises - y compris dans l'industrie contre la casse des droits des salarié·es, des conditions de travail et des emplois.

Du 2 au 3 septembre : PAM Saint-Gobain en grève

Le même jour que l’appel à la grève dans l’énergie le 2 septembre, le syndicat CGT de l’usine PAM Saint-Gobain (54) appelait également  à une grève de vingt-quatre heures. Un rassemblement avec un piquet de grève était organisé à partir de 7 heures, pour protester contre les mesures annoncées par la direction à l’occasion de la première réunion de négociation du Pacte social.

Celle-ci a annoncé vouloir supprimer la prime de vacances, revoir l’ancienneté, imposer la modération salariale pour 2026, mettre en place un nouveau barème kilométrique moins favorable que l’actuel, remettre en cause de l’accord congés payés, supprimer des RTT, ou encore réduire le budget des activités sociales et celui de la prévoyance… La direction mène une attaque en règle contre les droits des salarié·es de l’usine, et ces dernier·es ne se laisseront pas faire !

4 septembre : mobilisation citoyenne pour Novasco

L’intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC de l’usine Novasco d’Hagondange (57) appelle à une mobilisation citoyenne le 4 septembre, avec départ à 10 heures devant le portail de l’usine, pour sauver leur entreprise en redressement judiciaire, le quatrième en onze ans! 

En effet, un an après la reprise, l’actionnaire n’a pas tenu ses promesses d’investissement, malgré des millions d’aides publiques versées par l’État sans le moindre contrôle. Plus de 760 emplois et l'existence d'un outil de production sidérurgique décarbonée sont en jeu.

Le même jour, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT sera à Rumilly ( 74) pour évoquer les conditions de travail des salarié·es TEFAL et la santé au travail, notamment autour de la problématique des PFAS.

9 septembre : rassemblement OI Vayres

La fédération CGT verre et céramique et l’Union départementale CGT de Gironde appellent à un rassemblement le 9 septembre à 10 heures sur le parking de l’usine OI de Vayres, en présence de la secrétaire générale de la CGT.

La direction prévoit la fermeture de l’un des fours de la verrerie, menaçant directement 126 emplois. La CGT porte une solution alternative qui permettrait de préserver les deux fours de l’usine.

Tou·tes mobilisé·es pour la rentrée sociale

Dans l’industrie et dans toutes les professions, toutes et tous mobilisé·es pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux, et pour répondre à l’urgence sociale et environnementale !

Source CGT

05/03/2025

Le député écologiste Benjamin Lucas lance une commission d’enquête sur les plans de licenciements

Jusqu’à l’été, le député Génération.s, membre du groupe Écologiste et social, Benjamin Lucas, conduira une commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements. Il lance, dans l’Humanité, un appel aux syndicalistes et aux élus locaux pour élaborer ensemble des solutions.

En exclusivité pour l’Humanité, le député Benjamin Lucas annonce la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements. Celle-ci fait suite à la proposition de loi (PPL) pour empêcher les licenciements boursiers que Benjamin Lucas défend, ce jeudi, dans la niche du groupe Écologiste et social. Entretien.

Pourquoi avoir pris ces deux initiatives ?

Benjamin Lucas Député Génération.s

L’année 2025 va connaître un record de plans sociaux. La CGT en dénombre 300 potentiels avec 300 000 emplois menacés. Nous sommes devant l’impuissance organisée des pouvoirs publics, la démission de l’État. Et nous allons prendre cette balle de front. François Mitterrand disait que « Contre le chômage, on a tout essayé » avant que Lionel Jospin n’affirme que « L’État ne peut pas tout ».

À l’inverse, je crois qu’on peut beaucoup. D’où cette PPL qui vise à donner plus de pouvoir aux salariés dans le rapport de force des négociations lors d’un plan social. Elle donne ainsi un droit de veto au comité économique et social (CSE) et exige le remboursement des aides publiques par ces entreprises que le contribuable aide, mais qui abandonnent les territoires, des familles et des emplois industriels.

La puissance publique doit s’affirmer. Surtout devant ces licenciements dictés par un impératif de rentabilité et non économique. Michelin distribue des dividendes et licencie pour augmenter la rémunération des actionnaires. Les salariés ne peuvent être utilisés comme une variable d’ajustement pour les enrichir.

D’après les communistes, qui ont aussi déposé une PPL, votre texte va dans le bon sens mais n’empêche pas réellement les licenciements boursiers, faute de s’attaquer à la définition du « motif économique » invoqué par les patrons. Qu’en pensez-vous ?

Ma PPL est un point de départ qui offre déjà des leviers pour combattre ces licenciements. C’est une question de justice. « Tu casses, tu répares », disait Gabriel Attal. Je réponds : « Tu licencies, tu rembourses. Tu casses l’emploi et tu abîmes les territoires, tu répares. » Rembourser trois ans d’aides publiques, c’est énorme, aussi pour renchérir le coût de ces plans de licenciements.

Ces aides sont importantes, mais elles ont une contrepartie : investir dans la transition écologique, respecter les droits sociaux dans l’entreprise, garantir de bonnes conditions de travail et ne pas détruire des emplois quand rien ne le justifie. Mon texte mériterait d’être enrichi. Et c’est pour cela que nous voulons élargir la réflexion avec la commission d’enquête sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans sociaux.

Comment la concevez-vous ?

Mon groupe utilise son droit de tirage pour créer cette commission et j’en suis fier. Elle fera le bilan de la politique d’Emmanuel Macron. Une politique de l’offre, des cadeaux aux grandes entreprises sans contrepartie et de casse du code du travail qui, à bien des égards, a commencé avant lui.

En réalité, il y a deux commissions d’enquête. Une officielle, au Palais Bourbon, où nous auditionnerons des décideurs politiques, des chefs d’entreprise, des économistes pour comprendre comment la puissance publique a démissionné. Mais aussi une commission populaire, hors les murs. Je lance un appel aux syndicalistes et aux élus locaux, à tous ceux qui vivent les ravages de ces plans sociaux, pour les rencontrer. Je veux construire mon diagnostic et les solutions avec eux.

Les macronistes vous accusent de « stalinisme économique », lequel ferait de « l’entreprise » une « ennemie » que vous voudriez « brider ». Que leur répondez-vous ?

Ils décident de ne pas faire confiance aux salariés. Jusqu’à s’allier avec le RN pour s’opposer au droit de veto du CSE. Mon texte, soutenu par tout le Nouveau Front populaire, permet aussi de remettre des marqueurs politiques : il y a une gauche et une droite. Nous pensons que l’économie doit se mettre au service de l’intérêt général, qu’il faut la réguler, qu’il faut remettre en cause la politique de l’offre et du laxisme fiscal à l’égard des grandes entreprises.

En face, le bloc de droite libérale, RN inclus, considère que parler de « lutte » quand des salariés se battent pour ne pas être licenciés est violent et vulgaire. Cette droite croit encore à la main invisible du marché et au ruissellement tout en répétant, au sujet des aides sociales, qu’à des droits correspondent des devoirs. Je considère que l’usage des deniers publics est aussi une question morale.

Source L'Humanité par Emilio Meslet