Pages

Affichage des articles dont le libellé est Nations Unies; pollution; construction. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Nations Unies; pollution; construction. Afficher tous les articles

24/09/2023

La stratégie des Nations Unies promet des réductions massives des émissions dans le secteur de la construction - le plus polluant et le plus…

Nairobi, le 12 septembre 2023 – L'urbanisation rapide à l'échelle mondiale signifie que l’équivalent de la ville de Paris est construit dans le monde tous les cinq jours, alors que le secteur de l’environnement bâti est déjà responsable de 37 % des émissions mondiales. Un rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Yale Center for Ecosystems + Architecture (Yale CEA), dans le cadre de l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC), propose des solutions pour décarboner le secteur du bâtiment et de la construction et réduire les déchets qu'il génère. 

Le rapport, Matériaux de construction et climat : Construire un nouvel avenir, offre aux décideurs politiques, ainsi qu'aux fabricants, aux architectes, aux promoteurs, aux ingénieurs, aux constructeurs et aux recycleurs, une solution en trois volets pour réduire les émissions de « carbone incorporé » et les impacts négatifs sur les écosystèmes naturels résultant de la production et de l’utilisation de matériaux de construction (comme le ciment, l’acier, l’aluminium, le bois, la biomasse) : 

Éviter : Éviter la production de déchets grâce à une approche circulaire : construire moins en réaffectant les bâtiments existants est l’option la plus efficace, générant 50 à 75 pour cent d’émissions en moins par rapport aux nouvelles constructions ; ainsi que la planification initiale utilisant la conception assistée par ordinateur pour favoriser la construction avec moins de matériaux et avec des matériaux ayant une empreinte carbone plus faible et facilitant la réutilisation ou le recyclage.

Changer : Passer à des matériaux de construction biosourcés renouvelables, éthiques et durables, notamment le bois, le bambou et la biomasse. Le passage à des matériaux biosourcés durablement gérés pourrait entraîner des économies d’émissions cumulées allant jusqu’à 40 pour cent dans le secteur d’ici 2050 dans de nombreuses régions. Cependant, un soutien politique et financier accru est nécessaire pour garantir l’adoption généralisée de ces matériaux.

Améliorer : Améliorer la décarbonation des matériaux conventionnels ne pouvant être remplacés. Il s’agit principalement de la production de béton, d’acier et d’aluminium, trois secteurs responsables de 23 pour cent des émissions mondiales aujourd’hui, ainsi que du verre et des briques. Les priorités devraient être placées sur l'électrification de la production à l’aide de sources d’énergie renouvelable, l’augmentation de l’utilisation de matériaux réutilisés et recyclés, ainsi que le déploiement de technologies innovantes. La transformation des marchés régionaux et des cultures de construction est cruciale, grâce aux codes de construction, à la certification, à l’étiquetage et à la formation des architectes, des ingénieurs et des constructeurs aux pratiques circulaires. 

La solution en trois volets « Éviter-Changer-Améliorer » doit être adoptée tout au long du processus de construction pour garantir des réductions significatives des   émissions, tout en protégeant la santé humaine et les écosystèmes diversifiés. Cette solution nécessite également de tenir compte des cultures et des climats locaux, y compris de la perception commune du béton et de l’acier comme matériaux modernes de choix. 

« Jusqu’à récemment, la plupart des bâtiments étaient construits à partir de matériaux locaux tels que la terre, la pierre, le bois et le bambou. Cependant, les matériaux modernes comme le béton et l’acier ne donnent souvent que l’illusion de la durabilité, finissant généralement dans des décharges tout en contribuant à une crise climatique croissante », a déclaré Sheila Aggarwal-Khan, Directrice de la Division de l’industrie et de l’économie du PNUE.

« La neutralité carbone dans le secteur du bâtiment et de la construction est réalisable d’ici 2050, à condition que les gouvernements mettent en place les bonnes politiques, incitations et réglementations pour susciter un changement d’orientation de l’industrie ».

À ce jour, la plupart des actions climatiques dans le secteur de la construction ont été consacrées à la réduction efficace des émissions de « carbone opérationnel » englobant les émissions issues du chauffage, de la climatisation et de l’éclairage. Grâce à la décarbonation mondiale du réseau électrique et à l’utilisation d’énergies renouvelables, ces émissions devraient diminuer, passant de 75 pour cent à 50 pour cent des émissions totales du secteur dans les décennies à venir. 

Les bâtiments contenant des matériaux produits dans des régions disparates à travers le monde, la réduction des émissions de « carbone incorporé », issues de la production et de l’utilisation de matériaux de construction, exige que les décideurs adoptent une approche de cycle de vie complet des bâtiments. Cela implique des mesures synergiques dans de multiples secteurs et à chaque étape du cycle de vie du bâtiment : de l’extraction au traitement, à l’installation, à l’utilisation et à la démolition.

La réglementation gouvernementale et sa mise en œuvre sont nécessaires à toutes les phases du cycle de vie du bâtiment, de l’extraction à la fin de vie, pour assurer la transparence dans l’étiquetage, des codes de construction internationaux efficaces et des schémas de certification. Des investissements dans la recherche et le développement de technologies émergentes, ainsi que la formation des parties prenantes du secteur, sont nécessaires, ainsi que des incitations à la création de modèles de propriété coopératifs entre les producteurs, les constructeurs, les propriétaires et les occupants afin de permettre la transition vers des économies circulaires.

Des études de cas au Canada, en Finlande, au Ghana, au Guatemala, en Inde, au Pérou et au Sénégal montrent comment la décarbonation est possible grâce à des stratégies « Éviter-Changer-Améliorer » : les économies développées peuvent consacrer des ressources à la rénovation de bâtiments vieillissants existants, tandis que les économies émergentes peuvent remplacer les méthodes de construction à forte intensité de carbone par des matériaux de construction alternatifs à faible émission de carbone. 

Les villes du monde entier peuvent jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre de la décarbonation. Nombre d’entre elles intègrent déjà des surfaces végétalisées - toits verts, façades, assemblages muraux intérieurs - afin de réduire les émissions de carbone dans les villes, de refroidir les bâtiments, d'accroître la biodiversité urbaine, et plus encore. Le rapport appelle à envisager de rendre cette végétalisation des villes obligatoire par le biais de la législation. 

Source UNEP