Construire une maison sans tuile, sans brique ou sans fenêtres, cela peut vite devenir compliqué. Pourtant, c’est bien la situation dans laquelle pourraient se retrouver certains constructeurs si la guerre en Ukraine perdure. Face à l’augmentation du nombre de permis de construire, les matériaux peinent à arriver en temps et en heure. "Mon carnet de commandes a doublé en un an." Au premier abord, c’est une excellente nouvelle pour David Lacroix, président du pôle habitat d'Île-de-France. Néanmoins, depuis plusieurs mois maintenant, il fait face à des retards de livraison de matériaux.
Des délais de livraison multipliés par deux
À l’origine : la guerre en Ukraine. En effet, une partie de ses marchandises provient des usines du sud de l’Ukraine et notamment de celle d’Azovstal, actuellement sous les bombardements. Impossible pour les camions de transports d’y arriver. Ainsi, les délais de livraison s’allongent.
"C’est au minimum deux mois de plus qu’avant la guerre. Cela concerne majoritairement la brique ou la tuile", explique David Lacroix.
Des marges réduites
Des marchandises plus rares mais aussi plus chères. Par exemple, le prix de la tuile a augmenté de 30%. Des coûts supplémentaires qui réduisent automatiquement les marges. "Sur une maison vendue à 200.000 euros, la marge peut diminuer de 40% par rapport à la marge calculée au moment de la signature", souligne le chef d’entreprise.
Néanmoins, David Lacroix avait anticipé ses marges réduites. Il avait notamment indexé ses contrats de ventes sur l’inflation des matériaux. Par ailleurs, il avait augmenté ses délais de livraison. Cependant, si le conflit en Ukraine venait à durer, le secteur pourrait être plus durement touché.