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24/03/2007

Le roi du béton espagnol étend son royaume en Allemagne

Florentino Perez, puissant patron du groupe de BTP espagnol ACS, a étendu son empire mercredi en achetant une minorité de blocage dans son concurrent allemand Hochtief, cherchant des relais de croissance au moment où le marché ibérique longtemps euphorique atterrit.
Cette opération lui permettra de mettre le pied dans un pays où la construction commence à redémarrer après des années de crise. Il pourra aussi profiter des concessions d'infrastructures notamment autoroutières, secteur dans lequel le groupe allemand s'est développé récemment.
Pour sa part, Hochtief échappe à un éventuel démantelement souhaité par des investisseurs financiers qui voulaient s'inviter dans le capital. Après avoir joui avec gloutonnerie de plusieurs années de frénésie immobilière en Espagne, ACS est en train de négocier sa diversification au moment du ralentissement, tentant notammment de s'installer dans le secteur énergétique.
ACS a déboursé 1,26 milliard d'euros pour payer son entrée dans Hochtief après l'annonce fin 2006 du désengagement de la holding munichoise Custodia, actionnaire de référence de Hochtief depuis septembre 2005, selon un communiqué publié mercredi. Cette mise en vente avait suscité les convoitises de plusieurs investisseurs financiers comme l'australien Macquarie, qui prévoyaient de tronçonner le groupe, selon la presse allemande. ACS "n'a pas l'intention d'augmenter cette participation", a annoncé ACS dans un communiqué.
"Avec cette opération, ACS devient l'actionnaire industriel de référence de l'entreprise allemande, avec un grand potentiel de croissance et augmente sa rentabilité", selon le groupe. De plus, cela lui permet de jouir "d'une plate-forme privilégiée pour augmenter et accélerer son expansion aux Etats-Unis, en Europe centrale et en Asie, surtout dans le secteur des concessions". Ces zones sont "d'un grand intérêt stratégique" pour ACS.
Le numéro un espagnol est déjà présent dans le domaine des concessions pour les infrastructures (autoroutes, aéroports, etc.), puisqu'il est le deuxième actionnaire d'Abertis, le leader espagnol du secteur, avec plus de 20%. Hochtief a depuis plusieurs années investi lourdement à l'étranger et a diversifié avec succès ses activités (dans la promotion immobilière, les aéroports), et il commence à profiter du redressement du marché de l'immobilier en Allemagne après une très longue crise.
Le groupe, qui sauve son intégrité, a "salué l'entrée au capital d'ACS. Elle va contribuer à stabiliser l'actionnariat". "Pour Hochtief, ACS n'est pas la pire solution", estimait la banque allemande LBBW. Certes, l'Espagnol pourrait bien être intéressé à terme par une prise de contrôle, mais la menace d'un démantèlement s'éloigne, selon LBBW.
Ce mouvement n'était pas vraiment attendu en Espagne, où tout le monde avait les yeux rivés sur les actions de l'ancien président de Real (il en avait fait le club le plus riche du monde) dans le bouillonant secteur électrique. Le groupe de Florentino Perez est, en effet, premier actionnaire du troisième électricien Union Fenosa, avec plus de 40%, et il est à la manoeuvre pour s'installer durablement dans le deuxième électricien, Iberdrola, qui est en processus de fusion avec le britannique Scottish Power.
Les spéculations vont bon train sur ses intentions dans l'énergie. Certains pensent qu'il souhaite fusionner Fenosa et Iberdrola pour donner à l'Espagne le champion national qui lui fait défaut. D'autres pensent qu'il va se concentrer exclusivement sur Iberdrola. L'opération sur Hochtief "augmente la dette d'ACS de 14% à 10 milliards d'euros ce qui va relancer les spéculations sur une éventuelle vente de sa part dans Fenosa", estimait Iberian Equities. A 12H15 GMT, à Madrid, l'action ACS était presque stable (-0,02%) à 44,06 euros dans un marché en hausse de 0,22%, tandis qu'à Francfort, Hochtief perdait 2,78% à 68,79 euros dans un marché en baisse de 0,24%