Bernard Huvelin (EGF-BTP) : "Le développement durable est une voie prometteuse pour attirer les jeunes"
"L'entreprise générale, vecteur de progrès technique et d'innovation". Pourquoi avez-vous choisi ce thème pour vos prochaines Rencontres de la construction?
Avec cette sixième édition des Rencontres, nous parachevons un cycle de présentation d'EGF-BTP et de ses entreprises. Nous avons successivement débattu des rapports de l'entreprise générale avec ses marchés, puis des nouveaux modes de dévolution de la commande publique, notamment avec les partenariats public-privé, et l'an dernier nous avions traité des devoirs de l'entreprise générale, avec ses engagements en tant qu'entreprise citoyenne.
Nous ne pouvions pas achever ce premier cycle sans parler cette année de technique. Car les entreprises générales, du fait même de l'intégration des fonctions qui les caractérise, peuvent fortement contribuer au progrès des techniques.
Nous essaierons donc d'approfondir ce que sont l'innovation et le progrès technique: l'innovation spectaculaire, représentée par la réalisation de grands ouvrages par nos entreprises, mais aussi les innovations au quotidien qui, prises isolément, pourraient paraître anecdotiques, alors que, additionnées les unes aux autres, elles produisent des effets importants provenant le plus souvent de collaborateurs modestes.
Mais n'y a-t-il pas des innovations autres que techniques?
On a beaucoup reproché au BTP de ne pas faire assez d'efforts en recherche-développement. Mais jusqu'à une certaine époque, les marges étaient insuffisantes pour permettre toute recherche fondamentale. La recherche en entreprise a donc surtout porté sur la recherche de solutions à des problèmes concrets.
Aujourd'hui, les moyens plus importants permettent d'aborder certains points de la recherche technique, liés à l'optimisation des matériaux, à l'énergie, et au développement durable, car l'éco-construction a commencé à mobiliser largement les entreprises.
Y a-t-il dans l'entreprise générale des éléments d'attractivité et de séduction pour les jeunes ?
Nous avons le souci, comme tout le monde, de faire la "roue du paon" vers les jeunes. Les voies sont diverses, mais je ne suis pas sûr que l'argument de l'innovation soit celui auquel ils sont le plus sensibles. Ils peuvent y être sensibles indirectement, comme par exemple face à quelques infrastructures spectaculaires; mais dans ce cas, c'est plus l'image générale qui agit sur eux que l'innovation proprement dite.
Le développement durable pourrait être une voie plus prometteuse à cet égard. Ou bien encore les défis à relever, comme par exemple le franchissement du détroit de Messine, avec le recul incessant des limites des matériaux, le progrès des moyens de levage, etc.
Propos recueillis par Bertrand Fabre et Patrick Piernaz