"C'est le match retour contre la réforme des retraites." La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé ce lundi sur franceinfo à faire grève le 1er octobre pour demander l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a fait savoir dimanche sur France 2 qu'il souhaitait travailler avec les partenaires sociaux pour "améliorer" cette réforme, promulguée en avril 2023, malgré une vive contestation dans la rue. "Nous pouvons obtenir son abrogation, c'est ce que montre la déclaration de Michel Barnier, le rapport de force est de notre côté", a estimé Sophie Binet.
Plusieurs autres organisations syndicales, comme la FSU et Solidaires, et des organisations de jeunesse appellent elles aussi à une journée de grève et de manifestation le 1er octobre. Solidaires appelle à se mobiliser contre la réforme des retraites mais aussi pour "reconstruire des services publics à hauteur des besoins sociaux et pour de véritables augmentations de salaire".
"Il ne peut pas s'agir d'aménagements à la marge"
"Il faut abroger cette réforme et mettre sur la table d'autres propositions de financements, nous en avons pour garantir la pérennité de notre système par répartition", a expliqué Sophie Binet. Elle assure qu'"il ne peut pas s'agir d'aménagements à la marge" car "ce sont les 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation qui posent problème". Elle réclame "l'organisation d'une conférence de financement pour que nous puissions faire nos propositions en matière de financement".
La secrétaire générale de la CGT est prête à se mettre autour de la table : "Les choses sont claires. Nous sommes disponibles pour participer à une conférence de financement de notre système de retraite, pour expliquer comment est-ce que nous pouvons financer les 62 ans parce que c'est ça qu'il faut mettre à l'ordre du jour", insiste-t-elle. "Les organisations syndicales ont de très nombreuses propositions que nous n'avons jamais pu présenter puisque jamais le gouvernement n'a voulu organiser de conférences de financement", déplore-t-elle.
Selon elle, "ce n'est pas très compliqué de trouver les quelques milliards nécessaires au financement de notre système de retraite". "Ça passe par exemple par l'élargissement de l'assiette de cotisation pour soumettre à cotisation les primes, l'intéressement et la participation. Ça passe par l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, puisque augmenter les salaires des femmes, ça ferait rentrer beaucoup de cotisations", propose-t-elle.