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08/02/1996

COURSE À L'INVESTISSEMENT DANS LA TUILERIE le 08/02/1996

COURSE À L'INVESTISSEMENT DANS LA TUILERIE le 08/02/1996
Le marché de la tuile en terre cuite est dopé par la tuile "grand moule". Les industriels, qui n'ont pu répondre à la demande en 1995, investissent massivement.
Sur le marché capricieux du B-TP, les tuiles en terre cuite prennent le dessus. Et les tuiliers français se lancent dans une course aux investissements. Leur défi? Pallier le déficit entre la production et la demande. En 1994, les ventes ont bondi de 13%. Et, l'an dernier, elles se sont trouvées bloquées à 2,2millions de tonnes par l'insuffisance des capacités de production. "Si les fabricants avaient pu répondre à la demande, la tuile en terre cuite aurait sans doute encore progressé de 5 à 8%", estime Philippe Lafaurie, président de la Fédération française de tuiles et briques. Aujourd'hui, le numéro1, Imétal, et ses rivaux Poliet, Coverland et Laufen (Migeon et Bisch) rattrapent le temps perdu. Et se livrent à un véritable combat pour améliorer les performances de leurs usines. "Les investissements s'orientent sur trois axes: la qualité des tuiles, l'élargissement des gammes de produits et la rationalisation des installations", affirme Joèl Bodiou, directeur de la branche matériaux de construction d'Imétal, le groupe ayant investi près de 300 millions de francs dans ses filiales Huguenot Fenal, IRB et GPS en 1995. Sur ses traces, Industrielle de tuiles, filiale de Poliet, s'apprête à injecter "plusieurs centaines de millions de francs" dans ses unités. Idem pour le suisse Laufen, qui vient d'augmenter les capacités de Tuileries Bisch, achetées en 1994, et projette notamment d'équiper son autre filiale, Migeon, d'un atelier supplémentaire. Quant à Coverland, cette filiale de Redland modernise depuis 1993 ses unités de production de tuiles en béton et en terre cuite. Et augmente aujourd'hui les capacités de son usine de Limoux, dans l'Aude. Côté clients, la flexibilité est de rigueur. La demande s'achemine en effet vers des produits de plus en plus personnalisés, mêlant esthétique, couleur et facilité de pose. "Il ne faut pas avoir peur d'innover", remarque Hubert Gerbel, directeur industriel des Tuiles Lambert, du groupe Industrielle de tuiles (Poliet). "Sous un aspect traditionnel, c'est une profession où la recherche et le développement sont essentiels, que ce soit dans les procédés de fabrication, d'assemblage ou dans la taille ou la couleur des produits", renchérit John Vignati, directeur du Centre technique de tuiles et briques. C'est l'innovation technologique qui a restitué leur popularité aux tuiles en terre cuite. Un procédé de cuisson relativement récent permet d'élaborer, à un prix de revient intéressant, des tuiles dites "grand moule" (dix au mètre carré) de qualité. Les tuiles "petit moule" se défendent encore sur le marché de la rénovation. Pour l'instant, la France est en avance sur ses voisins. Les fabricants français ont ainsi réalisé une belle performance à l'export (+15%). Un atout pour l'avenir, car, met en garde Philippe Lafaurie, "même s'il est important, le marché français n'est pas exponentiel". Les quatre grands acteurs
En 1995 et 1996, près de 800 millions de francs auront été investis par la profession en France. Sur le marché des tuiles en terre cuite, estimé à 40,3 millions de mètres carrés, soit 40% du marché français de la couverture, Imétal détient, avec Huguenot Fenal, IRB et GPS, 40% des parts de marché. Poliet, numéro2, possède 32% via sa filiale Industrielle de tuiles, qui regroupe TBF, TBL et les Tuiles Lambert. La filiale de l'anglais Red Land, Coverland, qui fabrique à la fois des tuiles en terre cuite et des tuiles en béton, garde 15% des parts sur la terre cuite. Enfin Migeon, qui, avec Tuileries Bisch, appartient au groupe suisse Laufen, détient 11%.